Le Portail Caché

Le Portail Caché

On voit un immense cône de feu au milieu d'un désert aride. Un homme se trouve devant cette scène dans une attitude d'indécision. Le cône se dresse entre l'homme et une contrée fertile.

Le cône s'élève au-dessus de l'étendue aride. On ne sent rien d'autre que sa chaleur, on ne voit rien d'autre que son éclat. Ses flammes ont balayé la contrée et laissé le désert à nu. Il rayonne d'un feu qui dévore tout devant lui. Toutes les choses vertes meurent et les habitants de la sphère se retirent devant sa flamme qui dessèche et brûle, cruelle et superbe.

Blanc est son coeur intérieur, rouge la flamme qui l'entoure, et jaune le feu qui se répand. Tel un manteau de chaleur ardente, il fait écran à la vision et obscurcit ce qui est au-delà. Comme un rideau rouge-rosé, teinté d'orangé profond, il voile toute la distance.

Ayant quitté le pays fertile et vert, le Pèlerin a fait un long voyage à travers le désert aride. Il n'a rien gardé ou conservé, rien que son puissant désir, afin de ne pas pouvoir rebrousser chemin, mais d'avancer vers le feu.

Sortant de ce cône de feu, faisant écho dans son coeur, rapide à frapper son oreille, une voix dit : "Contemple le lieu où se trouve Dieu".

Issue du cône de feu, une note frappa son ouïe qui toucha une corde dans sa poitrine et éveilla une prompte réponse.

Hâte-toi, O Pèlerin, vers la flamme ; trouve la brûlante ardeur du feu ; entre par le portail qui est caché par sa lumière.

La porte est là, invisible, inconnue, gardée par les Seigneurs de la Flamme. Au plus profond du coeur de couleur jaune, près du bord extérieur, se trouve la clé qui tient caché le secret. Le seuil de cette porte intérieure, la marche invisible qui doit être atteinte, rencontrera les pieds dans la frange de la flamme. Avance la main et touche la porte, frappe trois fois avec une intention pure. Une voix répondra à cet appel. Les mots seront : "Qui cherche le chemin ?"