1. La Parole a maintenant retenti, à partir du grand point de tension :

1. La Parole a maintenant retenti, à partir du grand point de tension :

Acceptés en tant que groupe.

Je souhaite ici attirer votre attention sur la nature progressive de la science ésotérique ; elle n'est nulle part mieux illustrée que par cette phrase ; nulle part elle n'apparaît plus clairement, et cependant, à moins que l'intuition et le sens de corrélation ne fonctionnent, l'idée risque d'échapper, de n'être pas reconnue.

Dans tout l'enseignement donné à l'aspirant et au disciple dans les premiers stades de leur entraînement, l'accent a été mis sur le "point de lumière" qui doit être découvert, transformé en illumination complète, et utilisé de telle façon que celui chez qui la lumière brille devienne un porte-flambeau dans un monde obscur. Ceci, enseigne-t-on à l'aspirant, est possible quand le contact avec l'âme a été réalisé et la  lumière découverte. C'est un enseignement familier à beaucoup de personnes, et c'est l'essence du progrès que doivent faire aspirants et disciples, dans la première partie de leur entraînement.

Maintenant, néanmoins, nous passons à une autre expression et au développement suivant de la vie de l'initié, qui est d'apprendre à travailler à partir d'un "point de tension". C'est là qu'est mis maintenant l'accent et c'est sur lui que j'attire l'attention de l'humanité, car le genre humain s'approche de la fin, de la conclusion terrible mais libératrice de sa grande épreuve du terrain ardent moderne.

Maintenant, les hommes peuvent pénétrer dans la claire lumière froide et, de là, commencer à maintenir le point de tension qui évoquera la nécessaire et "compréhensive volonté de progresser" dans la ligne de la volonté-de-bien humaine – première phase du développement de l'aspect volonté. C'est la sublimation supérieure du stade d'aspiration qui précède l'accession au "point de lumière" par le contact avec l'âme.

Ce point de tension est trouvé quand la volonté consacrée de la personnalité est mise au contact de la volonté de la Triade spirituelle. Ceci s'opère en trois stades précis :

1. Le stade où l'aspect inférieur de la volonté qui est focalisé dans le corps mental – la volonté-d'activité de la personnalité – entre en contact avec le mental supérieur abstrait ; ce dernier est l'aspect inférieur de la Triade et l'interprète de la Monade. On peut noter deux choses à ce sujet.

a. Ce contact devient possible à partir du moment où le premier fil mince de l'antahkarana, le pont arc-en-ciel, relie complètement l'unité mentale à l'atome manasique permanent.

b. Cela se manifeste par un dévouement absorbant au Plan, et c'est un effort pour servir ce Plan à tout prix, à mesure qu'il est compris et saisi.

Cela s'exprime par la pratique de la bonne volonté, telle que la comprend l'être humain intelligent ordinaire, mise en oeuvre comme mode de vie.

2. Le stade où l'aspect amour de l'âme est mis en contact avec l'aspect correspondant de la Triade, auquel nous donnons l'appellation inadéquate d'intuition. Il s'agit en réalité de la pénétration et de la compréhension divines, s'exprimant par la formulation d'idées. Vous avez là un exemple de l'insuffisance du langage moderne ; les idées sont sans forme et elles sont en fait des points d'énergies se déplaçant vers l'extérieur afin d'exprimer finalement quelque "tension interne" du Logos créateur divin.

Quand l'initié le saisit et s'y identifie, sa bonne volonté s'épanouit en volonté-de-bien. Le plan et la qualité cèdent la place au dessein et à la méthode. Les plans sont faillibles, expérimentaux, et servent un besoin temporaire. Le dessein tel que l'exprime l'initié est permanent, à longue portée, inaltérable et sert l'Idée Eternelle.

3. Le stade où – après la quatrième initiation – il existe, via la Triade, une relation directe et ininterrompue entre la Monade et la forme qu'emploie le Maître pour exécuter son travail parmi les hommes. Cette forme peut être soit sa personnalité temporaire, à laquelle Il est parvenu par le moyen normal de l'incarnation, ou une forme créée spécialement; les théosophes donnent à celle-ci le nom technique mais pesant de "mayavirupa". C'est le "vrai masque, cachant la lumière radieuse et l'énergie dynamique d'un Fils de Dieu révélé". Voilà la définition ésotérique que je vous propose. Ce stade peut être appelé la réalisation de la volonté-d'être, mais il ne s'agit pas de l'existence en tant qu'expression individuelle, mais de l'existence en tant qu'expression du Tout – non séparatif, incluant tout, motivé par la bonté, la beauté et la vérité, s'exprimant intelligemment en tant qu'amour pur.

Tous ces stades sont atteints par la réalisation d'un point de tension, puis à un autre, le travail étant ainsi porté dans le domaine de la volonté assidue et dynamique. Cette volonté, au cours de son développement progressif, agit toujours à partir d'un point constant de tension.

Nous en arrivons maintenant à l'examen d'une question qui s'avère toujours extrêmement difficile pour les étudiants : la nature du Mot, le A.U.M., et de ses transformations subséquentes en O.M. et en Son. Il existe une grande confusion quant à sa signification et à la nécessité de son emploi. La phase de reconnaissance de ce mot, que nous traversons actuellement, est purement exotérique et consiste à habituer le grand public au fait de son existence. Cela s'est fait de trois manières :

1. Par l'emploi constant, dans toutes les églises chrétiennes du mot "Amen", qui est la corruption occidentale de A.U.M. Le A.U.M. est ici l'aspect inférieur du Son originel.

2. Par l'accent mis dans la maçonnerie sur le Mot Perdu, attirant ainsi l'attention de l'humanité de manière subtile sur le O.M., le Son du deuxième aspect, l'âme.

3. Par l'insistance croissante mise par de nombreux groupes occultes, à travers le monde, sur l'emploi du O.M., sur l'emploi fréquent qu'en font ces groupes en public, et par les personnes ferventes de méditation.

La manière la plus saine de l'aborder est la tradition maçonnique car elle traite du monde de l'âme et d'une phase de l'enseignement ésotérique. L'emploi de l'Amen dans le rituel de l'Eglise chrétienne sera finalement découragé, car c'est fondamentalement une affirmation matérialiste, considérée par le fidèle moyen comme mettant le sceau de l'approbation divine sur la demande qu'il adresse au Tout-Puissant pour qu'Il le protège et lui fournisse les nécessités matérielles ; tout ceci est donc lié à la vie de désir, d'aspiration, de dualisme et de requête. L'attitude du donateur et du bénéficiaire est impliquée.

Le A.U.M. et l'Amen sont tous deux l'expression sonore du principe de la substance intelligente et active de la manifestation divine, le troisième aspect, et ont répondu au besoin de l'humanité dans sa phase de développement matériel. J'y inclus aussi le développement du mental ou de la forme mentale. La  personnalité dans son ensemble, lorsqu'elle est parachevée et placée sous la domination de l'âme, est le "Mot fait chair".

La masse des aspirants et des disciples apprend aujourd'hui la signification du O.M. qui n'est pas le Mot fait chair, mais le Mot libéré de la forme, s'exprimant comme âme-esprit, et non comme corps-âme-esprit. On pourrait donc dire que :

1. Le A.U.M. (notez que je sépare chaque aspect de ce triple son) fait descendre l'aspect âme-esprit sur le plan physique et l'y ancre par la force de sa vibration rayonnante. J'utilise un symbole pour être plus clair : c'est comme si "un vent violent plaquait un homme contre un mur et rendait difficile toute liberté de mouvement". Il vivifie la forme ; il intensifie l'emprise de la matière sur l'âme ; il construit autour de l'âme une prison limitative – la prison des sens. C'est le "son de l'enchantement", le son qui est la source du mirage et de maya ; c'est la grande énergie trompeuse et séduisante, la note de l'arc involutif. Il contient le secret du mal ou de la matière, l'emploi de la forme, d'abord comme prison, puis comme terrain d'entraînement, puis comme champ d'expérience et, finalement, comme expression de la manifestation d'un fils de Dieu. 

2. Le O.M. correctement énoncé, libère l'âme du domaine du mirage et de l'enchantement. C'est le son de la libération, la grande note de résurrection et d'élévation de l'humanité jusqu'au Lieu Secret du Très Haut, après que tous les autres Mots ou sons aient échoué. Ce n'est pas un son triple comme le A.U.M. mais un son double, indiquant la relation de l'esprit et de l'âme, de la vie et de la conscience. Ce Mot perdu, symbole de la perte dans les trois mondes (représentés par les degrés des Loges Bleues dans la maçonnerie), doit être retrouvé et est en voie d'être découvert aujourd'hui. Les mystiques l'ont cherché ; les maçons ont conservé la tradition de son existence ; les disciples et les initiés doivent prouver qu'ils le possèdent.

3. Le SON est la seule expression du Nom Ineffable, de l'appellation secrète de Celui en qui nous avons la vie, le mouvement et l'être, et qui est connu de la Grande Loge Blanche par ce nom. Rappelez-vous toujours que nom et forme sont synonymes dans l'enseignement occulte, et que ces deux mots contiennent le secret de la manifestation. Le but de l'initié est l'identification avec toutes les formes de la vie divine, afin qu'il puisse savoir qu'il est partie intégrante de ce Tout et se mettre au diapason de tous les états de conscience divins, ayant la conviction intime (et non seulement théorique) que ce sont aussi ses propres états de conscience. Il peut alors pénétrer les arcanes divines de la connaissance, partager l'omniprésence divine et – à volonté – exprimer l'omniscience divine et se préparer à manifester, en pleine conscience, l'omnipotence divine.

J'utilise des mots qui ne parviennent pas à communiquer la signification sousjacente du Mot. La compréhension ne peut être atteinte que lorsque l'homme  vit le Mot , lorsqu'il en entend le Son silencieux, et l'exhale en un souffle vital qui donne la vie aux autres.

Les masses entendent le son du A.U.M. et, dans leurs couches supérieures, s'aperçoivent que le A.U.M. est l'expression de quelque chose dont elles cherchent à se libérer. Les aspirants et les disciples entendent le O.M. et, dans leur vie personnelle, le A.U.M. et le O.M. sont en conflit. C'est peut-être pour vous une idée nouvelle, mais elle exprime un fait éternel. Cela vous aidera peut-être à mieux comprendre cette phase si je vous signale que, pour le premier groupe, le O.M. peut être représenté par le symbole suivant exprimant la nature matérielle de M , tandis que le second groupe peut-être représenté par le symbole m exprimant l'âme enveloppée de matière. Vous verrez donc comment l'enseignement fait avancer l'homme progressivement, et comment la science occulte le met au contact de grands renversements mentaux et de paradoxes divins. Depuis des éons, le Mot de l'âme et le Son de la réalité spirituelle sont perdus. Aujourd'hui, on retrouve le Mot de l'âme, et dans cette redécouverte, le petit soi se perd dans la gloire et le rayonnement du Soi divin.

Cette découverte est consommée au moment de la troisième initiation. L'initié et le Maître, ainsi que Ceux d'un rang supérieur qui se rapprochent de l'identification avec Shamballa, entendent de plus en plus clairement et constamment le Son, qui émane du Soleil spirituel central et pénètre toutes les formes de vie divine de notre planète – via notre Logos planétaire. Celui-ci entend avec clarté et compréhension le Son de la syllabe inférieure du Nom ineffable de Celui en qui tous les Logoï planétaires vivent, se meuvent et ont leur Etre, car Ils sont des centres de la VIE qui s'exprime par le truchement d'un système solaire.

Vous comprenez maintenant pourquoi il est inutile que je m'étende davantage sur cette question. Sa seule utilité est de pousser la conscience du disciple à l'expansion, et de stimuler son imagination (germe de l'intuition) afin que même pendant qu'il exprime le M, puis le m, il s'efforce d'atteindre le Son. J'ai signalé, précédemment, que le Son du A.U.M., le son du O.M. et le SON lui-même sont tous liés à la vibration et à ses effets différents et variés. Le secret de la loi de Vibration est révélé progressivement, à mesure que les gens apprennent à faire résonner le Mot sous ses trois aspects. Les étudiants feraient bien aussi de réfléchir à la distinction entre le souffle et le Son, entre le processus consistant à respirer, et celui consistant à créer une activité vibratoire dirigée. L'un se rapporte au Temps, l'autre à l'Espace et ils sont distincts l'un de l'autre. Selon  l'Ancien Commentaire, le Son, marquant le point final mais aussi le point initial, concerne ce qui n'est ni le Temps ni l'Espace ; il se situe hors du TOUT manifesté ;  il est la Source de tout, et cependant nulle chose.

Il existe donc de grands points de tension à partir desquels le Mot Sacré retentit sous ses aspects majeurs. Permettez-moi de vous les énumérer :

1. Le point créateur de tension, tension réalisée par le Logos planétaire lorsqu'Il répond au Son du Nom Ineffable et l'exhale à son tour, en trois grands Sons, qui ne forment qu'un seul Son sur son plan d'expression, créant ainsi le monde manifesté, l'impulsion conduisant au développement de la conscience, et l'influence de la vie même. Cela est le Son.

2. Sept points de tension sur l'arc descendant ou involutif ; ils produisent les sept planètes, les sept états de conscience et l'expression de l'impulsion des sept rayons. C'est le A.U.M. septuple dont la Sagesse Immémoriale prend  note. Cela concerne l'effet de l'esprit ou vie sur la substance, donnant ainsile départ à la forme et créant la prison de la vie divine.

3. Le A.U.M. lui-même ou le Mot fait chair ; cela crée finalement un point de tension dans le quatrième règne de la nature, point auquel le cycle évolutif devient possible et où la première et faible note du O.M. commence à se faire entendre. Chez l'individu, ce point est atteint quand la personnalité est un tout intégré et actif, et quand l'âme commence à la dominer. C'est une tension accumulative, à laquelle on parvient à travers plusieurs vies. Dans les archives des Maîtres, ce processus est exprimé de la façon suivante :

A.U.M. 

Vous devez vous rappeler que ces symboles sont, de ma part, une tentative pour traduire en caractères modernes occidentaux des signes anciens. Le seul qui soit le même dans toutes les langues est, ésotériquement, le A.U.M.

4. Vient alors un point de tension d'où l'homme réussit finalement à se libérer des trois mondes et à devenir une âme libre ; il est alors un point dans le cercle – le point indiquant le point de tension d'où il travaille à présent, et le cercle, la sphère de l'activité qu'il a lui-même décidé d'entreprendre.

Il n'est pas nécessaire que je poursuive davantage ; l'initié passe de tension en tension, exactement comme tous les êtres humains, aspirants, disciples et initiés des degrés inférieurs. Ils vont d'une expansion de conscience à une autre, jusqu'à ce que soit prise la troisième initiation et que les points de tension (caractérisés par l'intention et le dessein) remplacent tous les efforts précédents ; l'aspect volonté commence alors à dominer.

Voilà, brièvement, un aperçu nouveau sur le thème familier du Mot, thème conservé sous une forme ou sous une autre par toutes les religions mondiales, mais thème qui a été tellement matérialisé, qu'il est de la tâche de la Hiérarchie de rétablir la connaissance de sa signification, de son application triple, de ses conséquences au point de vue involution et évolution. Les étudiants feraient bien de se souvenir que le faire résonner sur le plan physique ne correspond pas à grandchose.

Les facteurs importants sont de l'énoncer silencieusement, dans la tête ; puis, ceci étant fait, de l'entendre faire écho dans la tête et de se rendre compte que ce son émis par soi-même – exhalé à partir d'un point de tension – fait partie du SON originel prenant forme en tant que Mot. Quand l'homme exprime parfaitement le A.U.M., il peut alors énoncer le O.M. avec efficacité à partir de certains points de tension, jusqu'à la troisième initiation. Alors l'effet du O.M. est tel que la personnalité en tant qu'identité séparée disparaît ; l'âme émerge dans toute sa gloire, et le premier et faible son du SON d'origine frappe l'oreille de l'initié, transfiguré.

C'est la Voix dont parle la Bible lorsqu'elle relate la transfiguration. Cette Voix dit, "Voici mon Fils bien-aimé". L'initié, enregistre le fait qu'il a été accepté par Shamballa et a pris contact pour la première fois avec le Logos planétaire, le Hiérophante, l'Initiateur à la troisième initiation, exactement comme le Christ, le Maître des Maîtres, est l'Initiateur et le Hiérophante aux deux premières initiations.

Le Mot, dont nous traitons actuellement n'est pas le Mot Sacré lui-même, mais un signal ou son d'acceptation. Il est exprimé dans cette règle par l'expression : Acceptés en tant que groupe. Elle désigne les agrégats et combinaisons unifiées par lesquelles l'âme par rapport à la personnalité, la Monade par rapport à la Triade spirituelle, le Maître par rapport à l'ashram et Shamballa par rapport à la Hiérarchie peuvent agir, exprimant un  plan dans les stades initiaux de contact, et un dessein dans les stades terminaux. Gardez à l'esprit que l'analogie est véritable d'un bout à l'autre. Une personnalité est un agrégat de formes et de vies substantielles qui, lorsqu'elles sont fusionnées, présentent un ensemble unifié, animé par le désir ou l'aspiration, par le plan ou le dessein, et fonctionnant là où il se trouve, sous l'inspiration d'un programme intérieur que chacun a entrepris de son propre chef. Le progrès, envisagé sous un angle plus vaste et du point de vue de ceux qui voient la vie en termes d'ensembles toujours plus vastes, s'effectue de groupe en groupe.

Cette déclaration, issue d'un point de tension, est le mot de l'âme s'intégrant à la personnalité triple quand cette personnalité est prête, consciemment, à une telle fusion. L'emprise de l'âme sur ses instruments d'expression, le réseau des sept centres et des centres subsidiaires, s'intensifie et l'énergie afflue, obligeant la personnalité consentante à exprimer pleinement le rayon de l'âme, et donc à subordonner le rayon de la personnalité (et ses trois rayons subsidiaires) à l'énergie dominante de l'âme. La première grande intégration est  une fusion de la force avec l'énergie. Vous avez là une déclaration de profonde importance, contenant l'une des premières leçons que l'initié doit apprendre. Elle ne peut être correctement comprise que par l'expérience de la vie, soumise à l'interprétation du monde de l'âme. Une certaine compréhension de ce qui est impliqué se fera jour quand le disciple saisira la distinction entre l'activité de l'âme et l'action de la matière, entre l'émotion et l'amour, entre la volonté intelligente et le mental, entre le plan et le dessein. Il acquiert alors la capacité de trouver son point de tension à tel ou tel moment, et cette faculté grandissante l'amène finalement à reconnaître consciemment un groupe puis un autre groupe, comme étant des unités avec lesquelles il doit chercher à s'identifier.

Il découvre son âme par la fusion de l'âme et de la personnalité ; il trouve son groupe par l'absorption de cette fusion âme-forme dans le groupe du Maître, et finalement il est absorbé dans l'ashram du Maître. Là, en harmonie avec ses frères de groupe dans cet ashram, il s'unit et se confond avec la Hiérarchie ; il entend alors le Mot énoncé d'abord par son âme : acceptés en tant que groupe. Plus tard, beaucoup plus tard, il participe à cette auguste reconnaissance qui survient quand la Voix retentit – comme elle le fait chaque année – à partir du centre de Shamballa et le sceau est apposé par le Seigneur du Monde sur l'acceptation de la Hiérarchie avec tous ses nouveaux associés. Cette acceptation s'adresse aux initiés du troisième degré qui se sont intégrés plus étroitement que jamais à la vie hiérarchique. C'est pour eux le signe (de même que pour leurs aînés qui l'ont entendue chaque année) qu'ils font partie de l'instrument dont le dessein est d'exécuter le plan. Ainsi les grandes synthèses se font lentement. Cela a pris des éons, car l'évolution surtout au début progresse lentement.

Dans la période d'après-guerre et quand la nouvelle structure du monde futur prendra forme, le processus s'accélérera considérablement ; cela, néanmoins, pas avant cent ans, ce qui n'est qu'un bref moment de l'histoire de l'humanité. La vie de Dieu va de synthèse en synthèse. Tout d'abord la synthèse des vies atomiques en des formes toujours plus parfaites, jusqu'à l'apparition des trois règnes de la nature ; puis la synthèse de la conscience, qui permet à l'être humain de pénétrer dans la conscience plus vaste du Tout et, finalement, de pénétrer dans l'événement mystérieux résultant de l'effet de tous les développements précédents et que nous appelons Identification. A partir de la première identification qui est la correspondance supérieure du stade de l'individualisation, il se produit une absorption progressive dans des ensembles plus vastes, et chaque fois le Mot retentit : acceptés en tant que groupe Ai-je réussi à vous donner une vision un peu plus large de la signification de l'initiation dans ce bref exposé ? Voyez-vous plus clairement la beauté croissante du Tout, la bonté du Dessein et la sagesse du Plan ? Comprenez vous plus profondément que la beauté, la bonté, la sagesse ne sont pas des qualités, comme une terminologie inadéquate semble l'impliquer, mais de grands faits de la manifestation ? Saisissez-vous la vérité selon laquelle ils ne décrivent pas la divinité, mais sont les noms de Vies d'une puissance et d'une activité dont les  hommes ne peuvent encore rien savoir ?

Une certaine compréhension de cette question doit filtrer lentement dans le mental et dans la conscience de chaque disciple, à mesure que ce mental est irradié par la lumière de l'âme dans les premiers stades et que plus tard il répond à l'impact de l'énergie venant de la Triade spirituelle. C'est seulement quand cette vision sera sienne, même s'il ne la comprend pas, que le disciple en lutte pourra saisir les mots :