LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

Méthode du Bouddhisme chinois

Méthode du Bouddhisme chinois

 

L’une des contributions principales au processus de la connaissance est la compréhension de la façon dont Bouddha trouva la Lumière. Cela démontre remarquablement l’utilité de l’intellect dans le dépassement de l’ignorance et son impuissance, par la suite, à conduire l’homme au royaume de la Lumière et de l’être spirituel. Le Dr Suzuki, professeur de Zen-Bouddhisme, au collège bouddhiste de Kioto, nous en parle dans les lumineux paragraphes suivants ; il nous dit que c’est par le "suprême et parfait savoir" que Bouddha parvint à la Sagesse qui le fit passer de l’état de Boddhisattva à celui de Bouddha. Ce savoir est :

 (...) une faculté à la fois intellectuelle et spirituelle, par l’opération de laquelle l’âme peut briser les entraves de l’intellection. Cette dernière est dualiste, dans la mesure où elle connaît le sujet et l’objet, mais dans le Prajña qui est exercé à l’unisson, c’est-à-dire où tout est rassemblé dans une seule pensée, il n’y a pas de séparation entre le connaisseur et le connu, ceux-ci étant vus dans une pensée, et l’Illumination en résulte...

 Ainsi, nous voyons que l’Illumination est un état mental absolu, dans lequel aucune discrimination (...) n’a lieu, et la réalisation de cet état dans lequel toutes les choses sont vues "en une pensée", nécessite un grand effort mental. En fait, notre conscience logique, aussi bien que notre conscience pratique, sont trop adonnées à l’analyse et à l’idéation ; c’est-à-dire que nous coupons les réalités en éléments afin de les comprendre ; mais, quand ils sont rassemblés pour faire le tout original, ils surgissent trop définis et nous ne voyons pas le tout "en une pensée".

Comme c’est seulement lorsque la "pensée unique" est atteinte que nous avons l’illumination, un effort doit être fait pour aller au-delà de notre conscience relativement empirique... Par conséquent, le fait le plus important qui se trouve derrière l’expérience de l’Illumination est que le Bouddha fit les plus grands efforts pour résoudre le problème de l’ignorance et fit appel à tout son vouloir pour sortir victorieux de la lutte... Donc, l’Illumination doit impliquer la volonté comme l'intellect, c’est un acte de l’intuition né de la volonté... Le Bouddha atteignit ce but lorsqu’une vision nouvelle lui vint, à la fin de son perpétuel raisonnement circulaire, de la décrépitude et la mort à l’Ignorance et de l’Ignorance à la décrépitude et la mort... Mais il avait une volonté indomptable ; il voulait de tous les efforts de sa volonté parvenir à la vérité, en cette matière ; il frappa et frappa jusqu’à ce que les portes de l’ignorance s’ouvrissent ; et elles s’ouvrirent brusquement sur un aperçu jamais présenté auparavant à sa vision intellectuelle.

 Suzuki Daisetz Teitaro, Essays in Zen Buddhisme, pp. 113-115.

 

Antérieurement, le Dr Suzuki nous fait remarquer que le Nirvana est, après tout, essentiellement l’affirmation et la réalisation de l’Unité. Dans le même essai, il nous dit :

 Les Bouddhistes découvrirent finalement que l’illumination n’était pas une chose appartenant exclusivement au Bouddha mais que chacun de nous pouvait y atteindre s’il parvenait à se débarrasser de l’ignorance en abandonnant la conception

dualiste de la vie et du monde ; plus tard, ils conclurent que le Nirvana n’était pas l’évanouissement dans un état de non-existence absolu, qui est une impossibilité aussi longtemps que nous devons compter avec les faits de la vie, et que le Nirvana, dans sa signification ultime, était une affirmation, une affirmation au-delà des opposés de toute espèce

 Ibid., p. 47.

 

Le terme Prajña employé ci-dessus est très intéressant. C’est "la présence dans tout individu, d’une faculté... C’est le principe qui rend l’Illumination possible en nous aussi bien que dans le Bouddha. Sans Prajña, il ne pourrait y avoir d’Illumination, le plus haut des pouvoirs spirituels en notre possession.

L’intellect (...) est relatif, dans son activité... Le Bouddha, avant son

Illumination, était un mortel ordinaire, et nous, mortels ordinaires, serons des Bouddhas à l’instant où les yeux de notre mental s’ouvriront dans l’Illumination."

 Suzuki Daisetz Teitaro, Essays in Zen Buddhisme, pp 52, 53.

 

Ainsi, nous avons l’intellect concentré, employé au maximum de ses capacités, puis la cessation de son travail. Puis vient l’emploi de la volonté afin de maintenir l’intellect stable dans la lumière, et alors . la Vision, l’Illumination !

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