LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

I. LA CROISSANCE DE L'INFLUENCE DE L'ÂME

Avant de nous occuper du sujet de notre étude tel que nous l'avons tracé à la fin du précédent volume, je voudrais dire quelques mots en ce qui concerne le symbolisme que nous allons utiliser en discutant du contrôle de l'égo et de la personnalité. Tout ce qui est énoncé à ce sujet constitue une tentative de définir et d'examiner ce qui est en réalité indéfinissable et si insaisissable et subtil que, bien que nous puissions l'appeler énergie ou force, ces mots font mal comprendre la véritable idée. Nous devons donc nous souvenir, au fur et à mesure que nous lisons et que nous étudions ce traité de psychologie, que nous parlons symboliquement. Il en est nécessairement ainsi car nous traitons de l'expression de la divinité dans le temps et l'espace.

Tant que l'homme n'est pas conscient de sa divinité et n'en fait pas la preuve, il n'est pas possible de faire plus que de s'exprimer sous la forme de paraboles et de métaphores en employant intentionnellement des symboles, qui seront éclaircis au moyen de la perception mystique et de la sagesse des hommes éclairés. Nous traitons de forces et d'énergies, et souvent la compréhension réelle et le sens des mots sont pris à la légère. Tandis qu'elles poursuivent leur cours cyclique, les énergies jouent avec d'autres énergies et d'autres puissances et se mêlent à elles, produisent ces formes dans la matière et dans la substance, ce qui constitue l'apparence et exprime la qualité des Vies qui englobent tout, et de la Vie dans laquelle tout "vit, se meut et a son être".

Le développement de la conscience humaine est marqué, dans un ordre naturel, par la reconnaissance du fait qu'il y a vie, être après être et du fait de comprendre que ces vies sont en elles-mêmes la somme de toutes les puissances et énergies dont la volonté est de créer et de manifester. En traitant de ces énergies et de ces forces, il est cependant impossible d'exprimer leur apparence, leur qualité et leur dessein autrement que sous une forme symbolique, et il conviendrait donc de se souvenir des points suivants :

1. La conscience de la personnalité est celle du troisième aspect de la divinité, l'aspect créateur. Celui-ci opère dans la matière et la substance de façon à créer des formes à travers lesquelles la qualité puisse s'exprimer et puisse ainsi démontrer la nature de la divinité sur le plan des apparences.

2. La conscience égoïque est celle du second aspect de la divinité, celui de l'âme, s'exprimant en tant que qualité et en tant que "couleur" déterminante et subjective des apparences. Il varie, naturellement, suivant la capacité de l'âme, se trouvant dans n'importe quelle forme, de maîtriser son véhicule, la matière, et d'exprimer sa qualité innée au moyen de la forme extérieure.

3. La conscience monadique est celle du premier aspect de la divinité, celui qui incorpore le dessein de vie et l'intention de la divinité, qui utilise l'âme de façon à démontrer au moyen de cette âme le dessein inhérent de Dieu. C'est cela qui détermine la qualité. L'âme incorpore ce dessein et cette volonté de Dieu tandis qu'elle s'exprime en sept aspects. La monade exprime le même dessein tel qu'il existe, uni au Mental de Dieu Lui-même. C'est évidemment là une façon de s'exprimer qui ne signifie pratiquement rien pour le penseur moyen.

Au fur et à mesure que ces trois expressions de la Grande Vie Unique sont comprises par l'homme sur le plan physique, celui-ci commence à s'harmoniser consciemment avec le Plan émergeant de la Déité, et l'histoire tout entière du processus créateur devient l'histoire du dessein réalisé de Dieu.

Tout d'abord, comme le troisième aspect se développe consciemment, l'homme parvient à une certaine connaissance de la matière, de la substance et de l'activité extérieure créatrice. Puis il passe à la compréhension des qualités profondes que la forme est destinée à révéler et il s'identifie avec l'égo, l'âme ou l'ange solaire. Il en vient à reconnaître celui-ci comme étant son véritable soi, le véritable homme spirituel. Plus tard, il arrive à la compréhension du dessein qui s'exécute au moyen des qualités, celles-ci s'exprimant au moyen de la forme. Le paragraphe ci-dessus n'est qu'un résumé de ce qui a été déjà dit, mais il est nécessaire que sur ces questions, les idées soient véritablement claires.

Au fur et à mesure que nous étudions la façon dont tout ce processus de compréhension, dans un ordre naturel, pivote autour de la manifestation dela forme, devient évidente ainsi que le rapport qu'il a avec la qualité et le dessein du mental Divin. Cela deviendra inévitablement clair pour celui qui a étudié le thème du Traité sur le Feu Cosmique, qui traite spécifiquement du processus créateur et de la manifestation. Il traite donc de l'expression de la personnalité extérieure de cette grande Vie qui englobe tout, que nous appelons Dieu faute d'un meilleur terme. Il faut nous souvenir que notre univers (dans la mesure où la plus haute conscience humaine peut jusqu'à présent le concevoir) se trouve sur les sept sous-plans du plan cosmique physique et que le type le plus élevé de notre énergie, incorporant pour nous l'expression la plus pure de l'Esprit, n'est que la manifestation de la force du premier sous-plan du plan cosmique physique. Nous traitons donc, dans toute la mesure où la conscience est prise en considération de ce qui pourrait être considéré symboliquement comme la réaction du cerveau à la réponse au dessein cosmique, la réaction du cerveau de Dieu Lui-même.

Pour l'homme, le microcosme, l'objectif du dessein évolutif pour le quatrième règne de la nature est de lui permettre de se manifester comme âme dans le temps et l'espace et de se mettre au diapason du dessein de l'âme et du plan du Créateur, tel qu'il est connu et exprimé par les Sept Esprits devant le Trône, les sept Logoï planétaires. Mais ici nous ne pouvons que faire une allusion à un grand mystère : tout ce que le plus élevé des Fils de Dieu sur notre monde planétaire manifesté peut saisir, ne représente qu'une compréhension partielle du dessein et du plan du Logos Solaire, tel qu'il est saisi, compris et exprimé par l'un des Logoï planétaires Qui (en Son lieu et suivant les termes de Sa charge) est conditionné et limité par Son propre degré particulier d'évolution.

Une septième partie du Plan qui se développe est exprimée par notre Vie planétaire particulière, et du fait que ce grand Etre n'est pas l'une des sept Vies sacrées et ne s'exprime donc pas au moyen de l'une des sept planètes sacrées, le Plan, tel qu'il se développe sur la Terre, est une partie d'une double expression de dessein, et c'est seulement dans la mesure où une autre planète non-sacrée atteint son point culminant, que le plan tout entier pour la Terre peut être réalisé. Cela ne sera sans doute pas compris facilement car, comme on l'a dit, seuls ceux qui sont initiés peuvent saisir une partie du sens de la déclaration suivant laquelle "Les deux seront un et ensemble ils exprimeront la divinité."

Tout ce qui intéresse l'humanité en ce moment est la nécessité d'une réponse consciente qui se développe fermement à la révélation évolutive et une perception graduelle du Plan qui permettra à l'homme de :

a. Travailler consciemment et intelligemment,

b. Comprendre le rapport de la forme et de la qualité avec la vie,

c. Produire cette transmutation intérieure qui amènera  à la manifestation le cinquième règne de la nature, le Royaume des Ames.

Tout ceci doit être accompli dans le domaine de la connaissance ou de la réaction consciente à travers des véhicules ou appareils de réponse s'améliorant constamment, et avec l'aide de la compréhension et de l'interprétation spirituelles.

Nous ne traitons pas des questions plus importantes. Nous n'avons pas à nous occuper de la conscience de la vie de Dieu telle qu'elle s'exprime dans les trois règnes sub-humains. Nous traiterons entièrement des trois points suivants :

1. La conscience strictement humaine, telle qu'elle commence avec le processus d'individualisation et atteint son sommet dans la personnalité dominante.

2. La conscience égoïque, celle de l'ange solaire qui se prépare à l'initiation sur le Sentier de l'Etat de disciple, et qui atteint son sommet dans le Maître parfait.

3. La compréhension monadique. C'est là une phrase qui pour nous n'a absolument aucun sens, car elle se réfère à la conscience du Logos planétaire. On commence à la comprendre à la troisième initiation, l'âme ayant été dominée et le travail se faisant au moyen de la personnalité.

L'homme, l'être humain moyen, est une somme de tendances séparatives, de forces non-contrôlées et d'énergies désunies qui, lentement et graduellement, deviennent coordonnées, fusionnées et mélangées dans la personnalité séparative.

L'homme, l'Ange Solaire, est la somme de ces énergies et de ces forces qui sont unifiées, mélangées et contrôlées par cette "tendance à l'harmonie" qui est l'effet de l'amour et la qualité maîtresse de la divinité.

L'homme, la Monade vivante, est la réalité voilée et ce que cache l'Ange de la Présence. C'est l'expression synthétique du dessein de Dieu, symbolisé par la qualité divine révélée et manifestée par la forme. Apparence, qualité, vie, de nouveau nous nous trouvons en présence de cette triplicité. Symboliquement, cette triplicité peut être étudiée de la façon suivante :

I. LA CROISSANCE DE L'INFLUENCE DE L'ÂME

1. L'homme

L'Ange

La présence

2. La racine

Le Lotus

Le parfum

3. Le buisson

Le feu

La flamme

Le travail d'évolution, étant une partie de la détermination de la Déité d'exprimer la divinité au moyen de la forme, est donc nécessairement la tâche de la révélation, et dans la mesure où elle concerne l'homme, cette révélation se manifeste en tant que croissance de l'évolution de l'âme et se divise en trois stades :

1. Individualisation

Personnalité.

2. Initiation

 Ego.

3. Identification

Monade.

 

 

1. Les Trois Stades de Croissance Égoïque

Il nous faut garder fermement la déclaration suivante à l'esprit. La personnalité est une triple combinaison de forces, impressionnant et contrôlant absolument le quatrième aspect de la personnalité, le corps physique dense. Les trois types d'énergie de la personnalité sont : le corps éthérique, véhicule de l'énergie vitale ; le corps astral, véhicule de l'énergie de sensation ou de la force sensible ; et le corps mental, véhicule de l'énergie intelligente de volonté destiné à devenir l'aspect créateur dominant. C'est sur cette vérité que la Science Chrétienne a mis l'accent. Ces forces constituent l'homme inférieur. L'ange solaire est une double combinaison d'énergies, l'énergie d'amour et l'énergie de volonté ou de dessein, et celles-ci sont les qualités du fil de vie. Lorsqu'elles dominent la troisième énergie du mental, ces deux énergies produisent l'homme parfait. Elles expliquent le problème humain ; elles indiquent l'objectif qui se trouve devant l'homme ; elles justifient et expliquent l'énergie d'illusion et elles montrent le chemin du développement psychologique qui conduit l'homme (du triangle de triplicité et de différenciation) à l'unité par la dualité.

Ce sont là des vérités d'ordre pratique, et c'est pour cela que nous voyons aujourd'hui un accent tellement dominant mis sur la compréhension du Plan parmi les ésotéristes. De là aussi vient le travail des psychologues qui cherchent à interpréter l'homme, et de là aussi les différences qu'ils voient dans l'appareil humain, si bien que l'homme est vu, pour ainsi dire, disséqué en ses parties composantes. On commence à reconnaître que c'est la qualité de l'homme qui détermine extérieurement sa place sur l'échelle de l'évolution, mais la psychologie moderne de l'école ultra-matérialiste suppose, d'une façon erronée, que la qualité de l'homme est déterminée par son mécanisme, tandis que c'est la condition opposée qui représente le facteur déterminant.

Le problème confrontant les disciples est d'exprimer la dualité de l'amour et de la volonté au moyen de la personnalité. Cette déclaration constitue un énoncé véritable du but poursuivi par le disciple. L'objectif de l'initié est d'exprimer la Volonté de Dieu au moyen de l'amour qui se développe et d'une sage utilisation de l'intelligence. Le préambule ci-dessus prépare le terrain pour la définition des trois stades de croissance égoïque.

Qu'est-ce que l'individualisation du point de vue du développement psychologique de l'homme ? C'est la focalisation de l'aspect le plus bas de l'âme, qui est celui de l'intelligence créatrice, de façon qu'il puisse s'exprimer au moyen de la nature de la forme. Ce sera finalement le premier aspect de la divinité à s'exprimer ainsi. C'est l'émergence de la qualité spécifique de l'ange solaire au moyen de l'appropriation, par cet ange, de l'enveloppe, ou des enveloppes, qui constituent ainsi son apparence. C'est l'imposition initiale d'une énergie appliquée, dirigée sur cette agrégation de triple force que nous appelons la nature de la forme de l'homme. Sur son chemin vers la coordination et l'expression totales, l'individu apparaît sur la scène de la vie. L'entité, consciente de soi-même, émerge dans l'incarnation physique. L'acteur apparaît dans le processus consistant à apprendre son rôle ; il fait ses débuts et se prépare pour le jour de plein épanouissement de la personnalité. L'âme pénètre dans la forme dense et sur le plan le plus bas.

Le soi commence cette partie de sa vie qui s'exprime au moyen de l'égoïsme et qui conduit finalement à un ultime désintéressement. L'entité séparative commence sa préparation pour la réalisation de groupe. Un Dieu marche sur terre, voilé par la forme de chair, la nature du désir et le mental changeant. Il est la proie temporaire de l'illusion des sens et il est doué d'une faculté mentale qui tout d'abord entrave et emprisonne, mais qui finalement délivre et libère.

Bien des choses ont été écrites dans La Doctrine Secrète et Un Traitésur le Feu Cosmique sur le sujet de l'individualisation. On peut simplement définir celle-ci comme étant le processus par lequel des formes de vie dans le quatrième règne parviennent à :

1. L'individualité consciente, au moyen des expériences de la vie des sens.

2. L'affirmation de l'individualité par l'utilisation du mental discernant.

3. Le sacrifice ultime de cette individualité au groupe.

Aujourd'hui, les masses sont occupées à la tâche de devenir conscientes d'elles-mêmes. Elles développent cet esprit ou ce sens d'intégrité personnelle ou de totalité qui aboutira à une affirmation accrue de soi, ce premier geste de divinité. Cela est bon et bien, malgré les complications immédiates et les conséquences dans la conscience, et la condition d'existence du monde. De là aussi vient le besoin de la direction immédiate des disciples danschaque nation et leur formation à la vie de l'aspiration correcte, accompagnée de leur préparation subséquente à l'initiation. La tâche des parents intelligents et des éducateurs avisés de la jeunesse devrait aujourd'hui consister à former, en vue d'activités mondiales, des individus conscients qui entreprendront le travail d'affirmation de soi dans les affaires du monde d'aujourd'hui. La psychologie des masses, qui consiste à accepter sans discrimination toute information, toute limitation imposée à la liberté personnelle sans en comprendre les raisons profondes, et à suivre aveuglément les leaders, sera dépassée par la stimulation intelligente de la reconnaissance individuelle du soi et les affirmations de l'individu cherchant à exprimer ses propres idées. Une des idées fondamentales qui se trouve à la base de toute conduite humaine et individuelle est la nécessité de la paix et de l'harmonie de façon à ce que l'homme puisse travailler spécifiquement à accomplir sa destinée.

C'est là, la croyance profonde et fondamentale de l'humanité. La première preuve à rechercher de la soi-affirmation qui émerge chez les individus pris en masse doit donc être orientée dans cette direction, car elle constituera la ligne de moindre résistance. Suivront ensuite la suppression de la guerre et l'établissement des conditions de paix qui permettront un épanouissement méthodique soigneusement cultivé. Le dictateur est l'individu qui, suivant ce processus, s'est épanoui en connaissance et en pouvoir, et qui constitue un exemple de l'efficacité du caractère divin lorsque la liberté d'agir lui est donnée de représenter un produit du processus évolutif. Il exprime de nombreux potentiels divins qui sont en l'homme. Mais un jour le dictateur représentera un anachronisme. Lorsque beaucoup d'hommes se trouveront au stade de la soi-conscience et de la puissance individuelles, cherchant la pleine expression de leurs pouvoirs, on ne le distinguera plus au milieu des assertions d'un grand nombre. Aujourd'hui, le dictateur indique le but à atteindre par le soi inférieur, par la personnalité.

Toutefois, avant qu'un grand nombre d'hommes puissent s'affirmer sans danger, il faut qu'apparaissent des individus ayant dépassé ce stade, qui sachent, enseignent et démontrent ; de telle façon que le groupe intelligent, composé d'individus soi-conscients, puisse alors s'identifier avec discernement au dessein de groupe et puisse faire disparaître son identité séparative dans l'activité et la synthèse organisée de groupe. C'est là, la tâche prédominante du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. Aujourd'hui, ce devrait être l'aspiration des disciples du monde. Le travail consistant à entraîner les individus au dessein de groupe doit être effectué de trois façons :

1. Par identification personnelle imposée au groupe, par le moyen de l'expérience de la compréhension, du service et du sacrifice. Ceci peut facilement constituer une expérimentation utile que l'on s'impose.

2. Par l'éducation des masses dans les principes régissant le travail de groupe, et la formation d'une opinion publique éclairée suivant ces concepts.

3. Par la préparation de nombreux individus dans le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, en vue de cette grande transition s'opérant dans la conscience et que l'on appelle initiation.

Qu'est-ce que l'Initiation ?

L'Initiation peut être définie de deux façons.

Tout d'abord, c'est l'entrée dans un monde de dimension nouvelle et plus vaste par l'expansion de la conscience de l'homme. De cette façon, il peut inclure et renfermer ce qu'il exclut maintenant, et ce dont, normalement, il se sépare dans sa pensée et ses actes. Deuxièmement, c'est l'entrée en l'homme de ces énergies qui caractérisent l'âme, et l'âme seule ; les forces d'amour intelligent et de volonté spirituelle. Ce sont des énergies dynamiques et elles animent tous ceux qui sont des âmes libérées. Le processus consistant à pénétrer et à être pénétré doit être un processus simultané et synthétique, un événement de première importance.

Lorsque les phases du processus se succèdent ou alternent, c'est une indication de développement irrégulier et de manque d'équilibre.

On rencontre souvent la théorie du développement et une compréhension mentale des faits relatifs au processus initiatique, avant qu'ils n'aient été pratiqués et expérimentés dans la vie journalière, et ainsi, intégrés psychologiquement dans l'expression pratique du processus de vie sur le plan physique. Il y a là de grands dangers et de grandes difficultés, et aussi de grandes pertes de temps. La compréhension mentale de l'individu est souvent beaucoup plus grande que son pouvoir d'exprimer la connaissance, et en conséquence nous constatons ces remarquables échecs et ces situations difficiles qui ont jeté le discrédit sur toute la question de l'initiation.

Beaucoup de gens sont considérés comme des initiés, mais ils ne font que s'efforcer d'être des initiés. Ce sont des gens bien intentionnés dont la compréhension mentale dépasse le pouvoir de leur personnalité à expérimenter. Ce sont des gens qui sont en contact avec des forces qu'ils ne sont pas encore capables de manier et de contrôler. Ils ont effectué une grande partie du travail nécessaire de contact intérieur, mais ils n'ont pas encore maîtrisé et assujetti leur nature inférieure. Ils sont donc incapables d'exprimer ce qu'ils comprennent intérieurement et ce qu'ils perçoivent plus ou moins.

Ces disciples parlent trop, trop vite et d'une façon trop égocentriste, et offrent au monde un idéal vers lequel ils s'acheminent en vérité, mais qu'ils ne sont pas encore capables de matérialiser, en raison de l'imperfection de leur équipement. Ils affirment leurs croyances en termes de faits accomplis et provoquent bien des faux pas parmi les petits. Mais en même temps, ils travaillent et se dirigent vers leur but. Ils sont mentalement en contact avec l'idéal et avec le Plan. Ils sont conscients de forces et d'énergies absolument inconnues de la majorité. Leur seule erreur se situe dans le domaine du temps, car ils affirment d'une façon prématurée ce qu'un jour, ils seront.

Lorsque l'initiation devient possible, cela indique que deux grands groupes d'énergies (celles de la triple personnalité intégrée et celles de l'âme ou ange solaire) commencent à fusionner et à se mêler. L'énergie de l'âme commence à dominer et à contrôler les genres inférieurs de force et, suivant le rayon de l'âme, ainsi sera le corps dans lequel ce contrôle commencera à faire sentir sa présence. Cela sera expliqué plus loin, dans la section traitant des rayons et de la façon dont ils gouvernent les différents corps, corps mental, corps émotionnel et corps physique. Il faut se souvenir qu'une très petite mesure de contrôle égoïque a besoin de se manifester lorsque la première initiation est prise. Cette initiation indique simplement que le germe de la vie de l'âme a vitalisé et a provoqué l'existence et le fonctionnement du corps intérieur spirituel, la gaine de l'homme spirituel intérieur.

Celle-ci finalement permettra à l'homme, à la troisième initiation, de se manifester en tant qu' "homme complètement développé en Christ", et d'offrir à ce moment à la Monade l'opportunité d'une pleine expression de Vie qui peut se manifester lorsque l'initié est consciemment identifié à la Vie Unique. Entre la première et la seconde initiation, ainsi qu'on l'a souvent déclaré, beaucoup de temps peut s'écouler et beaucoup de changements doivent être opérés pendant les nombreux stades de l'état de disciple. Nous nous arrêterons à cela plus loin, lorsque nous étudierons les sept lois de développement égoïque.

L'individualisation, portée à sa plénitude, atteint son achèvement dans la personnalité intégrée, s'exprimant comme une unité au moyen de trois aspects. Cette expression de personnalité implique :

1. La libre utilisation du mental, de façon à ce que l'attention focalisée puisse être tournée vers tout ce qui concerne le soi personnel et ses buts. Cela signifie succès et prospérité pour la personnalité.

2. Le pouvoir de contrôler les émotions et cependant de posséder l'usage complet de l'appareil sensoriel afin de percevoir les conditions, de sentir les réactions et d'établir le contact avec les aspects émotionnels d'autres personnalités.

3. La capacité de prendre contact avec le plan des idées et de les faire pénétrer dans la conscience. Même si ces idées sont plus tard subordonnées à des desseins et à des interprétations égoïstes, l'homme peut cependant être en contact avec ce qui doit être spirituellement connu. Le libre usage du mental suppose sa sensibilité croissante à l'impression intuitive.

4. La démonstration de nombreux talents et pouvoirs, la manifestation du génie, et la nette tension de toute la personnalité pour exprimer l'un de ces pouvoirs. Il y a souvent une extrême souplesse et une capacité de bien faire un grand nombre de choses remarquables.

5. L'homme physique est fréquemment un instrument merveilleusement sensible au soi intérieur, émotionnel et mental, il est doué d'un grand pouvoir magnétique ; bien que pas très robuste, il a une bonne santé corporelle, un grand charme et des dons personnels extérieurs. Une étude des personnages remarquables dans tous les domaines mondiaux d'expression aujourd'hui, bien qu'ils soient complètement étrangers aux concepts plus élevés de groupe et à l'aspiration spirituelle constante de servir l'humanité, indiquerait la nature de l'individualité ayant atteint son point culminant, ainsi que le succès de cette partie du plan divin.

Il faut noter avec soin que la démonstration heureuse du succès de l'individu qui domine est autant un succès divin (à sa propre place et son propre temps) que ne le sont les Grands Fils de Dieu. Toutefois, l'un de ces succès est l'expression du troisième aspect de la divinité, celui qui voile et cache l'âme, et l'autre succès est l'expression de deux aspects de la divinité (le second et le troisième), ceux qui voilent et cachent l'aspect de vie de la Monade.

Quand nous comprendrons cela, notre évaluation des achèvements du monde subira un changement ; nous verrons la vie d'une façon plus réelle, séparée du mirage qui déforme notre vision et également celle des grandes Personnalités. Il faut aussi garder à l'esprit le fait que le succès individuel séparatif est en soi une preuve d'activité de l'âme, car chaque individu est une âme vivante, animant les enveloppes inférieures des corps et procédant à :

1. La construction d'enveloppe après enveloppe, de vie après vie, de ce qui sera de plus en plus adapté à sa propre expression.

2. La production dans les enveloppes de cette sensibilité, l'une après l'autre puis finalement simultanément, qui permettra à celles-ci de réagir à une sphère ou à une mesure toujours plus grande d'influence divine.

3. L'intégration de ces trois enveloppes en une unité qui, pendant trois, quelquefois sept vies (occasionnellement onze vies), fonctionnera en tant que personnalité dominante dans quelque domaine de large expression, utilisant l'énergie d'ambition pour y parvenir.

4. La réorientation du soi individuel inférieur, de telle sorte que le royaume de ses désirs et la satisfaction des achèvements de la personnalité seront finalement relégués à leur juste place.

5. La galvanisation de l'homme qui s'affirme, en cette réalisation de nouveaux achèvements qui dirigera ses pas sur le Sentier de l'Etat de disciple et en fin de compte sur le Sentier de l'Initiation.

6. La substitution à l'ambition passée et nécessairement personnelle et intéressée au soi, des besoins du groupe et du but du service mondial.

Ce qui précède n'est-il pas suffisamment pratique ?

L'initiation, portée à son achèvement et dans la mesure où il s'agit de l'humanité, produit le Maître de la Sagesse, libéré, débarrassé des limitations de l'individu, recueillant les fruits du processus d'individualisation et fonctionnant de plus en plus comme l'ange solaire car il est focalisé principalement dans le corps intérieur spirituel. La conscience de la Présence est ainsi fermement développée. Ce fait mérite une étude approfondie et de profondes méditations de la part des disciples. Comme les trois rayons qui gouvernent la triplicité inférieure s'unissent, forment une synthèse et produisent la personnalité vitale, et comme à leur tour ils dominent le rayon du corps physique dense, l'homme inférieur pénètre dans un état prolongé de conflit.

Graduellement et d'une façon croissante, le rayon de l'âme, "le rayon de compréhension persistante et magnétique", ainsi qu'on l'appelle d'une manière occulte, commence à devenir plus actif dans le cerveau de l'homme qui est une personnalité développée, et une conscience croissante de vibration est établie. Cette expérience comporte de nombreux degrés et de nombreux stades qui couvrent bien des vies. Le rayon de la personnalité et le rayon égoïque paraissent au début s'opposer ; plus tard, un état de guerre continu s'établit, auquel assiste le disciple et auquel il participe d'une manière dramatique. Arjuna émerge dans l'arène du champ de bataille. Il se tient à mi-chemin entre les deux forces, un minuscule point conscient de connaissance sensible et de lumière. Autour de lui, en lui et à travers lui, les énergies des deux rayons se déversent et sont en conflit. Graduellement, comme la bataille continue à faire rage, il devient un facteur plus actif et abandonne l'attitude du spectateur détaché et désintéressé.

Lorsqu'il devient définitivement conscient des issues en cause et qu'il jette définitivement le poids de son influence, de ses désirs et de son mental du côté de l'âme, alors il peut prendre la première initiation. Lorsque le rayon de l'âme se focalise pleinement à travers lui et que tous ses centres sont contrôlés par ce rayon focalisé de l'âme, alors il devient l'Initié transfiguré et peut prendre la troisième initiation. Le rayon de la personnalité est "éteint" occultement parlant, ou absorbé par le rayon de l'âme. Toutes les puissances et tous les attributs des rayons inférieurs deviennent les auxiliaires du rayon de l'âme et sont colorés par lui. Le disciple devient "un homme de Dieu", une personne dont les pouvoirs sont contrôlés par la vibration dominante du rayon de l'âme et dont le mécanisme intérieur et sensible vibre à la même vibration. Il est lui-même réorienté vers le rayon monadique et contrôlé par lui. Le processus alors se répète ainsi :

1. Les nombreux rayons qui constituent l'homme inférieur séparatif, ont fusionné et sont unis dans les trois rayons de la personnalité.

2. Ces rayons, à leur tour, ont fusionné et sont unis en une expression synthétique de l'homme dominant et qui s'affirme, le soi personnel.

3. Les rayons de la personnalité deviennent alors un seul rayon et à leur tour ils sont soumis au double rayon de l'âme. A nouveau, donc, trois rayons sont unis.

4. Les rayons de l'âme dominent la personnalité et les trois deviennent un seul, tandis que le double rayon de l'âme et le rayon de la personnalité vibrent au diapason du plus élevé des rayons de l'âme ; le rayon de l'âme de groupe qui est toujours considéré comme étant le véritable rayon égoïque.

5. Puis, avec le temps, (à la troisième initiation) le rayon de l'âme commence à s'unir avec le rayon de la Monade, le rayon de vie. L'initié plus élevé est donc une double et non pas une triple expression.

6. En temps voulu, cependant, cette dualité réalisée laisse la place au processus mystérieux et indescriptible appelé identification, stade final du développement de l'âme. Il est inutile d'en dire plus, car ce ne pourrait être compris que par ceux qui se préparent à la quatrième initiation, et ce traité est écrit pour les disciples et les initiés du premier degré.

Au cours de ces stades successifs, nous pouvons avoir un aperçu de la vision de ce que nous sommes et de ce que nous pouvons être. Le dessein de notre âme qui se déploie ("ange d'amour persistant et ne mourant pas") doit acquérir un contrôle plus entier et plus profond de chacun de nous, à n'importe quel prix et à n'importe quel sacrifice. Ce doit être notre but inébranlable et ce vers quoi, en vérité et sincèrement, doivent tendre nos efforts.

Nous avons ainsi marqué les trois grandes divisions qui indiquent les progrès de l'âme vers son but. Par le processus d'Individualisation, l'âme arrive à une véritable soi-conscience et à la connaissance des trois mondes de ses expérience. L'acteur, dans ce drame de la vie, possède entièrement son rôle. Par le processus d'Initiation, l'âme devient consciente de la nature essentielle de la divinité. La participation, en pleine conscience, aux activités de groupe et l'absorption de ce qui est personnel et individuel dans le Tout, caractérise ce stade sur le sentier de l'évolution. Finalement, vient ce processus mystérieux par lequel l'âme devient si absorbée dans cette suprême

Réalité et cette suprême Synthèse au moyen de l'Identification, que même la conscience du groupe s'évanouit (excepté lorsque délibérément recouvrée dans le travail de service). Plus rien n'est connu que la Déité ; il n'y a plus de séparation, ni de synthèses de moindre importance, ni de divisions, ni de différenciations. On pourrait dire que pendant ces processus, trois courants d'énergie jouent sur la conscience de l'homme qui s'éveille :

a. L'énergie de la matière elle-même, influençant la conscience de l'homme intérieur spirituel qui utilise la forme comme moyen d'expression.

b. L'énergie de l'âme elle-même, ou de l'ange solaire, se déversant dans les véhicules et produisant une énergie réciproque dans la forme solaire.

c. L'énergie de vie elle-même, phrase qui n'a pas de sens, phrase que seuls les initiés de la troisième initiation peuvent comprendre, car même les découvertes de la science moderne ne donnent aucune idée réelle de ce qu'est la véritable nature de la vie.

La vie, ou énergie essentielle, est davantage que les activités de l'atome, ou de ce principe vivant qui produit la soi-perpétuation, la reproduction, la motion, la croissance et cette chose particulière que nous appelons "l'état d'existence". Il peut être possible de "créer" ou de produire le plus bas, ou troisième aspect de vie dans les laboratoires scientifiques, mais reproduire ou créer les autres aspects plus essentiels qui se manifestent comme réaction consciente, comme dessein embryonnaire intelligent qui anime toutes les substances, cela n'est pas possible. Lorsqu'il atteindra la troisième initiation, l'homme comprendra la raison de cette impossibilité. On ne peut en dire davantage car tant que cette initiation n'est pas expérimentée, on ne le comprendrait pas.

Pour jeter davantage de lumière sur cette question de la triple expansion de conscience (car toutes ces crises sont des aspects d'un seul grand dessein ou processus de développement), que nous appelons l'individualisation, l'initiation et l'identification, il faut garder à l'esprit le fait que ces mots ont pour nous, aujourd'hui, une certaine signification. Celle-ci dépend de l'angle de notre présent point d'évolution, de l'enseignement que nous avons reçu, de nos habitudes de pensée, du point de vue de la connaissance et de la terminologie modernes. Plus tard, ces mots pourront apparaître dans une lumière complètement différente, lorsque nous en saurons davantage et que la race aura progressé plus avant dans la lumière.

Mais vue à la lumière qui jaillit de cette plus large synthèse, et de l'angle de vision de Ceux dont la conscience est plus élevée, plus vaste et plus inclusive que la conscience humaine, la signification de ces mots peut paraître totalement différente. Une définition est simplement l'expression de la compréhension immédiate d'un mental humain. Mais une définition peut plus tard se révéler être imparfaite et même fausse, vue sous l'angle d'une plus vaste connaissance et d'une compréhension plus inclusive du tout (exactement comme c'est le cas d'un prétendu fait). Il s'ensuit que toute définition, et en fin de compte tous les faits, seront reconnus comme étant temporaires ; toute exégèse n'est que d'une utilité passagère. Les vérités fondamentales d'aujourd'hui peuvent, plus tard, être perçues simplement comme des aspects de vérités encore plus grandes, et lorsque la vérité plus grande est saisie, la signification et l'interprétation de ses parties jadis importantes apparaît comme considérablement différente de ce qu'on avait supposé. Cela ne doit jamais être oublié par quiconque lisant le Traité sur les Sept Rayons.

En considérant les trois mots : individualisation, initiation, identification, un initié aura à leur sujet une idée très différente de celle d'un disciple ou d'une personne qui n'a jamais pensé à ces questions ni ne les a jamais étudiées ; pour elle, notre vocabulaire est nouveau et étrange ; elle y comprend peu de choses et généralement les interprète faussement.

Dans l'individualisation, la vie de Dieu qui a été soumise aux processus de croissance, de stimulation et de développement dans les trois règnes inférieurs, devient focalisée dans le quatrième règne de la nature, le règne humain, par le moyen d'un "cycle de crise", et se trouve soumis à l'influence de l'énergie de l'âme dans l'un des aspects des sept rayons. La qualité de l'aspect forme, telle qu'elle est incorporée dans la personnalité et exprimée par la phrase, "le rayon de la personnalité", devient soumise à la qualité du rayon égoïque. Ces deux grandes influences jouent l'une sur l'autre et agissent réciproquement, l'une sur l'autre, provoquant des modifications, des changements jusqu'à ce que, lentement et graduellement, le rayon de la personnalité devienne moins dominant et que le rayon de l'âme assume fermement la prédominance. Finalement, ce sera le rayon de l'âme qui sera exprimé et non pas le rayon de la forme. Le rayon de la personnalité ou de la forme devient alors simplement le moyen d'expression à travers lequel la qualité de l'âme peut faire sentir la pleine puissance de sa présence. Un aspect de cette idée est communiqué par l'ancienne phrase occulte, "le feu moindre doit être éteint par la plus grande lumière." On peut voir un symbole de ceci dans le pouvoir que le soleil possède apparemment d'éteindre un petit feu lorsqu'il peut diriger sa chaleur droit sur lui.

On a signalé plus haut que nous pouvons employer avec profit les mots de Vie, Qualité, Apparence, au lieu d'Esprit, Ame et Corps, car ils expriment la même vérité. La qualité de la matière, construite dans une forme humaine et habitée par l'âme ou ange solaire, est ce qui colore normalement l'apparence. Plus tard, cette qualité inhérente à l'apparence change, et c'est la nature qualité de la Déité (telle qu'elle est exprimée dans l'âme) qui oblitère la qualité des formes. Pendant le stade où c'est la qualité de la matière qui constitue l'influence prédominante, le rayonnement matériel se fait sentir sous une forme triple. Ces formes, selon le processus évolutif entier, et dans la mesure où elles concernent la personnalité humaine, font leur apparition les unes à la suite des autres et influencent l'aspect matière de trois façons essentielles :

1. La qualité de la substance physique. Pendant ce stade de développement, l'homme est presque entièrement physique dans ses réactions et complètement sous le rayon de son corps physique. C'est, en lui, ce qui correspond à l'époque lémurienne et à la période de la pure enfance.

2. La qualité du corps astral. Ceci gouverne l'individu pendant une très longue période et gouverne encore, plus ou moins, les masses humaines. Cela correspond à la période atlantéenne et au stade de l'adolescence. Le rayon du corps astral possède un très grand pouvoir.

3. La qualité du corps mental. Celle-ci, dans la mesure où elle concerne la race, commence seulement à augmenter de puissance dans cette race aryenne à laquelle cette ère appartient. Cela correspond au stade de la maturité chez l'individu. Le rayon du mental a un rapport très étroit avec l'ange solaire, et il existe une attache particulière entre l'Ange de la Présence et l'homme mental.

Ce sont ces rapports réciproques et ces relations cultivées, profondément ancrées bien que souvent méconnues, qui produisent l'union étroite entre l'âme et son mécanisme, l'homme dans les trois mondes.

De l'angle des influences de ces trois rayons, nous avons (dans la vie de l'aspirant) une récapitulation du triple processus que nous pouvons appeler le "processus de développement de la conscience lémurienne, atlantéenne et aryenne". Sur le Sentier de Probation, le rayon du corps physique doit devenir subordonné aux puissances émanant des rayons de l'âme qui jaillissent de la rangée extérieure de pétales du lotus égoïque. Ce sont les pétales de la connaissance. Sur le Sentier de l'Etat de Disciple, la soumission du corps astral est amenée par le rayon de l'âme se déversant à travers la seconde rangée de pétales, les pétales de l'amour. Sur le Sentier de l'Initiation, jusqu'à la troisième initiation, le rayon du corps mental est soumis par la force des pétales du sacrifice qui se trouvent dans la troisième rangée de pétales. Après la troisième initiation, la personnalité tout entière, composée des trois aspects, devient sensible à l'énergie de pur feu électrique, ou vie, qui se déverse à travers le "bourgeon fermé au coeur du lotus égoïque".

La valeur de l'information qui précède réside dans le fait qu'elle donne, symboliquement, un tableau synthétique du développement de l'homme et des rapports plus élevés. Son danger réside dans la capacité de l'intellect humain de séparer et de diviser, si bien que le processus est perçu comme procédant par stades successifs, alors qu'en réalité il existe souvent une activité parallèle qui se poursuit, de nombreux chevauchements, des fusionnements, des rapports réciproques d'aspects, de rayons et de processus au sein d'un cycle de temps.

Tel est le programme pour l'humanité, en ce qui concerne le développement de la conscience humaine. En dernière analyse, tout l'accent du processus évolutif entier est placé sur le développement de la connaissance consciente et intelligente dans la vie animant les diverses formes. Le degré exact de conscience dépend de l'âge de l'âme. Cependant, du point de vue du temps, l'âme n'a pas d'âge, dans le sens où le comprend l'humanité. Elle est sans âge et éternelle. Devant l'âme passe le kaléidoscope des sens et le drame renouvelé de l'existence phénoménale extérieure ; mais tout au long de ces événements dans le temps et dans l'espace, l'âme garde l'attitude du Spectateur, et de l'Observateur qui perçoit. Elle contemple et interprète.

Dans les stades du début, lorsque la "conscience lémurienne" caractérise l'homme phénoménal, cet aspect fragmentaire de l'âme qui habite la forme humaine, et qui donne à l'homme toute la conscience humaine qui peut se trouver présente, est inerte, rudimentaire et non-organisé ; l'homme alors est dépourvu de mental tel que nous l'entendons et ne se distingue que par une identification complète à la forme physique et à ses activités. C'est la période de lente réaction tamasique à la souffrance, à la joie, à la peine, au besoin et à la satisfaction des désirs et à un besoin inconscient d'amélioration. Les vies s'écoulent les unes après les autres, et lentement la capacité d'identification consciente augmente, accompagnée d'un désir croissant d'une plus vaste étendue de satisfactions ; l'âme qui réside dans le corps et l'anime devient encore plus profondément cachée, prisonnière de la nature de la forme.

Les forces tout entières de la vie sont concentrées dans le corps physique, et les désirs qui s'expriment alors sont des désirs physiques ; en même temps, il y a une tendance croissante vers des désirs plus subtils, tels que ceux évoqués par le corps astral. Graduellement, l'identification de l'âme à la forme passe de la forme physique à la forme astrale. Il n'existe rien à ce moment-là qui puisse être appelé une personnalité. Il y a simplement un corps physique vivant et actif qui a ses besoins, ses désirs, ses nécessités et ses appétits, accompagné d'un passage, très lent mais continuellement croissant, de la conscience qui passe du véhicule physique au véhicule astral.

Lorsque ce passage, au cours du temps, s'est accompli avec succès, alors la conscience n'est plus entièrement identifiée au véhicule physique ; elle devient centrée dans le corps astro-émotionnel. Le centre  de l'attention de l'âme, qui travaille à travers l'homme évoluant lentement, se trouve alors dans le monde du désir, et l'âme devient identifiée à un autre appareil de réaction, le corps de désir ou corps astral. La conscience de l'homme devient alors la "conscience atlantéenne". Ses désirs ne sont plus aussi vagues ni aussi rudimentaires ; ils étaient jusque là des besoins et des désirs fondamentaux ; d'abord, le besoin d'auto-préservation ; puis celui d'auto-perpétuation exprimé par le besoin de reproduction ; et ensuite, les satisfactions d'ordre matériel. A ce stade, nous trouvons l'état de conscience du jeune enfant et du pur sauvage.

Graduellement, cependant, nous rencontrons une réalisation intérieure fermement croissante du désir et un moindre accent mis sur les satisfactions physiques. La conscience commence lentement à répondre à l'impact du mental et au pouvoir de discriminer et de choisir entre les divers désirs ; la capacité d'employer le temps d'une façon quelque peu intelligente commence à être présente et à se faire sentir. Des plaisirs plus subtils commencent à faire entendre leur appel ; les désirs deviennent moins grossiers et moins physiques ; le désir naissant de beauté apparaît ainsi qu'un vague sens des valeurs esthétiques. La conscience devient plus astro-mentale, ou kamamanasique, et ses attitudes journalières, sa façon de vivre et son caractère commencent à se développer et à s'améliorer. Bien qu'il soit encore rempli de désirs non-raisonnés la plupart du temps, le champ de ses satisfactions et de ses besoins sensoriels est cependant moins animal et plus nettement émotionnel.

Il en arrive à se reconnaître des humeurs et des sentiments ; et un vague désir de paix, ainsi que le besoin de trouver cette chose nébuleuse appelée "le bonheur" commencent à jouer leur rôle. Cela correspond à la période de l'adolescence et à l'état de conscience appelé Atlantéen. C'est la condition des masses au temps présent. La plupart des êtres humains sont encore Atlantéens, encore purement émotionnels dans leurs réactions et dans leur approche de la vie. Ils sont encore gouvernés d'une façon prédominante par des désirs égoïstes et par les appels de la vie instinctive. Notre humanité est encore au stade atlantéen, tandis que les gens intelligents du monde, les disciples et les aspirants quittent rapidement ce stade, car ils ont atteint l'individualisation sur la chaîne de la lune et sont les Atlantéens du passé historique.

Les travailleurs du monde aujourd'hui devraient garder très soigneusement à l'esprit ces faits, s'ils veulent juger correctement les problèmes mondiaux, guider et enseigner correctement les gens. Ils devraient comprendre que, d'une façon générale, il n'existe qu'une petite mesure de qualité mentale avec laquelle on puisse travailler lorsqu'on s'adresse aux masses "submergées" : que celles-ci ont besoin d'être orientées vers ce qui est véritablement désirable davantage que vers ce qui est véritablement raisonnable. Tous ceux qui enseignent devraient porter leur effort à imprimer la direction correcte à l'énergie du désir, telle qu'elle s'exprime dans les masses ignorantes et facilement influencées.

Chez les gens plus avancés du monde d'aujourd'hui, nous voyons que le corps mental fonctionne ; cela sur une large échelle dans notre civilisation Occidentale. L'énergie du rayon du corps mental commence à se déverser et à s'affirmer lentement. Pendant ce temps, la nature du désir est amenée sous contrôle et, en conséquence, la nature physique peut devenir plus définitivement l'instrument des impulsions mentales. La conscience du cerveau commence à s'organiser, et le centre des énergies commence à se déplacer graduellement, des centres inférieurs dans les centres supérieurs.

L'humanité est en train de développer la "conscience aryenne" et atteint la maturité. Chez les gens plus avancés, nous trouvons aussi l'intégration de la personnalité et le commencement du contrôle définitif du rayon de la personnalité, accompagné de son entreprise synthétique et cohérente sur les trois corps et leur fusionnement en une seule unité de travail. Plus tard, la personnalité devient l'instrument de l'âme qui l'habite.

Ce qui précède est un énoncé simple et direct d'un long et difficile développement évolutif. Sa simplicité même indiquera que nous n'avons traité que des lignes générales et que nous avons omis les infinis détails du processus. Le travail commence à l'Individualisation et se poursuit à travers les deux stades finaux d'Initiation et d'Identification. Ces trois stades marquent le progrès accompli par la conscience de l'âme depuis le stade d'identification à la forme jusqu'à celui d'identification au Soi. Ces troismots, individualisation, initiation et identification, indiquent le processus tout entier de la "carrière" de l'homme, du moment où il émerge dans le règne humain, jusqu'à ce qu'il le quitte à la troisième initiation et qu'il fonctionne librement dans le cinquième règne, le royaume de Dieu. A ce moment, il a appris que la conscience est libre, illimitée, et qu'elle peut fonctionner dans la forme ou en dehors de la forme suivant les directives de l'âme ou de la façon dont le Plan peut le mieux être servi. L'âme n'est donc en aucune façon conditionnée par la forme. De même qu'un homme peut s'exprimer dans l'existence à trois dimensions, de même, au moment où il prend la troisième initiation, il peut fonctionner activement et consciemment dans quatre dimensions ; aux stades finaux du Sentier de l'Initiation, il devient actif dans cinq dimensions.

Le fait significatif qu'il faut garder à l'esprit, pendant que nous considérons ces divers degrés d'expansion de conscience est que, pendant tout ce temps, n'a lieu qu'un seul développement continu qui se poursuit. La vie de l'âme, dans ce grand cycle de vie que nous appelons l'incarnation humaine, passe sur le plan phénoménal à travers tous les stades, en suivant la même direction, en ayant le même pouvoir, la même continuité dans la croissance et dans l'adaptabilité de la forme aux circonstances et au milieu, comme le fait la vie de Dieu tandis qu'elle coule à travers les divers règnes de la nature âge après âge. En tout, on peut suivre clairement le fil de la conscience qui se développe. Des formes sont construites, utilisées et abandonnées. Des cycles de vie amènent la forme à certaines phases de développement nécessitées parla conscience progressivement inclusive.

D'autres cycles, plus tard, montrent les effets bien définis et spécifiques de cette conscience qui s'est développée, car certaines vies son essentiellement fructueuses et produisent des causes (ce qui constitue une phrase paradoxale ayant un sens profond), et d'autres sont essentiellement occupées à manifester les effets des causes antérieures. C'est là un point sur lequel on ne met pas assez souvent l'accent. Des cycles de vie encore plus lointains augmentent les relations entre ces deux aspects, conscience et forme, et ainsi produisent un type de vie entièrement différent. On peut voir la correspondance entre ces cycles qui s'opère dans la vie et la conscience du Logos planétaire, en observant comment cette grande Existence cherche à s'exprimer au moyen des quatre règnes de la nature.

Cependant, (et c'est là un fait d'une importance suprême), le développement dirigé, le dessein et l'existence qui évoluent, tous les événements dans les règnes de la nature, toutes les phases de la vie conditionnée dans la famille humaine, le kaléidoscope des événements, l'apparition des caractéristiques et des tendances, l'apparition des formes avec leur coloration, leurs qualités et leurs activités uniques, les synthèses et les fusions, les besoins, les instincts et les aspirations, les amours et les haines manifestés (en tant qu'expressions de la grande loi d'attraction et de répulsion), la création de civilisations, de sciences et d'arts dans toutes leurs beautés et leurs merveilles, ne vaut que l'expression de la volonté-d'être de certains Etres ou de certaines Existences.

Leur conscience transcende tellement la conscience humaine que seul l'initié de haut rang peut entrer dans Leur véritable Plan. Ce que nous voyons aujourd'hui n'est que l'expression de Leurs énergies dans les processus de façonnage de la forme et de l'évolution de la conscience. Le Plan, tel qu'il est perçu par les disciples du monde, dans leur effort de travailler et de coopérer avec lui, n'est que la perception de cette portion du Plan qui concerne la conscience humaine. Nous n'avons pas été encore capables de saisir même une faible lueur de l'immensité du Plan synthétique pour des évolutions autres que l'évolution humaine, à la fois supra-humaine et sub-humaine ; et nous ne pouvons pas non plus saisir la structure de l'idéal de Dieu tel qu'il sert de base à la totalité des processus manifestés, même sur notre petite planète. Tout ce que  nous connaissons réellement est que le Plan existe, qu'il est excellent, que nous nous trouvons enveloppés par lui et que nous sommes soumis.

Ici se trouve peut-être une explication au difficile problème du libre arbitre. On pourrait dire que dans les limites de la direction intelligente de l'homme intelligent, il existe un libre arbitre, dans la mesure où il s'agit des activités dans le règne humain. Là où il n'y a pas d'activité mentale et là où il n'y a pas de pouvoir de discrimination, d'analyse et de choix, il n'y a pas de libre arbitre. Toutefois, à l'intérieur des processus plus vastes du Plan, comme celui-ci inclut l'évolution planétaire tout entière, il n'existe pour cette unité minuscule, l'homme, aucun libre arbitre. Il est soumis, par exemple, à ce que nous appelons les "actes de Dieu", et devant eux il est sans recours. Il n'a aucun choix ni aucun moyen de leur échapper. C'est une indication sur la façon dont fonctionne le karma dans le règne humain ; le karma et la responsabilité intelligente sont liés et entrelacés d'une manière inextricable.

Comme nous terminons l'exposé sur ces trois stades d'Individualisation,d'Initiation et d'Identification qui marquent le progrès de l'âme depuis l'identification à la forme jusqu'à ce qu'elle se perde, elle et sa propre identité, dans une identification plus élevée avec l'Etre Absolu. Transportons nos pensées jusqu'à ce point dans le temps et dans l'espace où la conscience spirituelle se libère de toutes les catégories de conscience et de toutes les différenciations, où le sentiment final du soi se fond dans cette condition sublime où l'égocentrisme (tel que nous l'entendons) disparaît. Nous examinerons plus tard les stades au cours desquels l'âme, mue jusque là par les qualités particulières de son rayon, s'approprie (dans des buts d'expérience) ces formes qui peuvent exprimer les nombreux types de connaissance divine et qui peuvent y répondre.

Il faudrait donc noter ici qu'il y a, littéralement, deux points d'identification dans la longue expérience de l'âme. L'un marque le stade où la forme, la matière, la substance, le temps et l'espace constituent des facteurs de contrôle et emprisonnent l'âme dans leurs types de conscience. Cela implique l'identification avec la vie de la forme. L'autreimplique l'identification avec tout ce qui réside en dehors de l'expression dela forme et en est libéré. Ce que cela peut être se trouve au-delà de la compréhension de notre présente humanité avancée, et n'est connu dans sa véritable signification que par de grandes Existences tels que le Christ, le Bouddha et Ceux qui ont un rang analogue dans la Hiérarchie des Vies. Les qualités engendrées et développées par la première de ces identifications demeurent et colorent les réalisations conscientes ; et il convient de se souvenir que l'identification finale est le résultat de l'expérience acquise par l'intermédiaire de la première.

Ces qualités varieront suivant que dominent les énergies de l'un ou l'autre rayon, mais il n'y aura, aux stades finaux, aucune conscience de la qualité ou du type de rayon, mais simplement un état d'Etre ou d'existence qui réalise l'identification avec le Tout et qui, en même temps, contient en substance (si on peut utiliser un terme aussi peu satisfaisant) tous les résultats des moindres identifications, des différentes différenciations et distinctions, et les nombreux instincts, impulsions et intuitions du rayon. Les qualités conservées et exprimées, les actions, les réactions et les connaissances possibles, sont également éternellement présentes et susceptibles d'être acquises à nouveau à volonté, mais elles sont toutes maintenues au-dessous du seuil de la conscience. Existence, Etre, Totalité et Unité constituent les caractéristiques distinctives de ce stade très évolué qui est, à son tour, la fondation du cycle évolutif plus élevé dont nous ne savons rien et auquel il est fait allusion dans Un Traité sur le Feu Cosmique et dans toutes les références faites aux Sept Sentiers qui s'ouvrent devant l'adepte de la cinquième initiation.

L'absorption dans la Vie Unique est la nature de ce stade élevé de conscience. La libération de tout ce qui est impliqué par l'utilisation des mots Forme et Ego en est la caractéristique majeure, et par conséquent plusieurs anciennes Ecritures, en essayant de traiter de cette condition supra-normale et superlative et de l'expliquer, sont obligées d'avoir recours à l'utilisation de négations et à la prétendue "doctrine de négation". C'est seulement en indiquant ce que cet état ou cette condition de connaissance n'est pas que l'on peut transmettre ce qu'essentiellement il est. Les négations que l'on rencontre ainsi (et qui sont fréquemment incomprises du lecteur occidental) sont donc le résultat de la futilité et de l'impuissance du langage à exprimer la Réalité alors connue.

Une fois que les initiations majeures ont été passées, l'état de conscience de l'adepte illuminé et libéré est tel que le langage ne sert qu'à aveugler et à empêcher une compréhension véritable. La conscience de l'initié est d'une nature si élevée qu'elle ne peut être décrite qu'en termes de libération, de négation, et par l'accent mis de ce qui n'est pas. C'est un état d' "Aucune-Chose" et d' "Aucun-Ego", car toute connaissance égoïque est supplantée par un état d'Etre et de conscience qui ne peut être compris et exprimé que lorsque la vie de la forme n'est plus d'aucune utilité pour la vie spirituelle devenue parfaite. C'est un état de non-individualité avec pourtant, la connaissance subconsciente et les gains de l'expérience individuelle.

Le centre de conscience est déplacé si loin de toute identité individuelle séparée que ce facteur particulier a entièrement disparu, et que seule la vie macrocosmique est comprise d'une façon sensible. De notre présent angle de vision, c'est un état de non-activité, car toutes les réactions individuelles à l'activité de la matière ou à cet état d'être que nous appelons égoïque, ont été abandonnées, et la Vie et le Mental ne peuvent plus être mus par aucun des facteurs qui, jusqu'alors, avaient produit ce que nous avons appelé l'activité de l'âme et l'existence de la forme.

Cependant, bien que la conscience soit différente de tout ce qui jusqu'alors avait été connu, et bien qu'elle ne puisse être exprimée qu'en termes de négation, la vérité qu'il ne faut jamais perdre de vue est que la plus vaste connaissance doit toujours inclure les moindres connaissances. En conséquence, toutes les actions et les réactions, les identifications et les focalisations, les connaissances, les impulsions de rayon, les approches et les retraites possibles, toutes les expressions d'activité divine et les qualités, phénoménales et non-phénoménales, sont inclues dans l'état d'Etre qui est maintenant l'état naturel de l'Existence spirituelle libérée et éclairée.

Elles peuvent toutes être recouvrées par la volonté ou en réponse à un besoin ; mais l'Etre spirituel n'est plus tenu par elles ni identifié à elles.

Chacun des stades du grand Sentier de Libération ou d'Illumination dont nous avons parlé (Individualisation, Initiation et Identification), a conduit la Vie, ou l'homme spirituel intérieur, de point en point, de qualité en qualité, de réalisation en réalisation, d'apparence phénoménale à existence spirituelle, de connaissance physique à connaissance sensible et émotionnelle, et de là à la différenciation et à la séparation mentales. Il a été transporté de l'enfer au ciel, du ciel au Nirvana, de la vie conditionnée de l'Ego personnel à celle de l'âme de groupe, et de là à celle de l'état libéré de la pure vie intuitive. Il a passé de l'expérience de la forme constituant un tout à celle de la libération complète de toutes impressions vibratoires, ce que la nature de l'Etre pur (séparé de toute existence phénoménale) doit démontrer. Mais en même temps, rien n'est perdu en fait de capacité, de qualité ou de connaissance sensible. Nous trouvons cela magnifiquement exprimé dans les paroles de l'Ancien Commentaire, qui se trouve dans les archives des Maîtres :

"La qualité de la vie s'évanouit. Elle tremble et elle est partie. Pourtant, les Etres Bénis révèlent cette qualité à volonté. La couleur reste, pure.

La nature de vie dans la forme ne parvient pas à apparaître.

Elle brille un moment puis disparaît. Les Etres Bénis, à volonté, peuvent prendre une forme, pourtant ils ne sont pas alors la forme.

Les sept grands rayons se lancent dans la vie manifestée.

Ils sont, et puis ils ne sont pas. Tout est et tout n'est pas. Mais les Etres Bénis, à n'importe quel moment, peuvent se lancer dans la lumière manifestée. Ils transportent alors les puissances de l'esprit afin de satisfaire la nécessité exprimée. La lumière ne les arrête pas ; Leur dessein n'est pas emprisonné ; Leur volonté n'est pas soumise. Ils apparaissent et disparaissent à volonté."

(On peut voir, démontrée dans le monde, la vérité de ce qui précède, exprimée à chaque pleine lune de Mai, lorsque le Bouddha se manifeste d'une façon étincelante, en vue de l'accomplissement du Plan et à la demande urgente de Sa propre volonté spirituelle).

"Rien n'arrête les Etres Bénis. Ni les déités ni la forme ; ni le désir ni le mental ; ni aucune qualité de vie. Ils sont vie pure ; pure existence et pure volonté ; pur amour et pure intention ; c'est tout ce que l'homme non-éclairé peut saisir, et cela, seulement en partie.

Les Etres Bénis ne sont pas, et pourtant Ils sont.

Les Etres Bénis ne connaissent rien, et pourtant connaissent tout.

Les Etres Bénis n'aiment pas, et pourtant offrent l'amour divin.

Les Etres Bénis ne se souviennent pas, et pourtant tout est souvenir.

Les Etres Bénis demeurent en pur isolement, et pourtant à volonté ils peuvent prendre une forme.

Les Etres Bénis résident toujours dans le lieu sublime et élevé, pourtant souvent Ils peuvent marcher sur la terre dans la lumière phénoménale.

Les Etres Bénis ne se manifestent pas au moyen de la forme, pourtant ils sont toutes formes et tous desseins."

Puis l'Ancien Commentaire se poursuit, au cours de nombreuses pages de texte écrit, montrant que les Etres Bénis ne sont rien et pourtant sont tout ce qui existe ; qu'Ils ne possèdent rien et pourtant sont en Eux-Mêmes l'expression de toute réalité ; qu'Ils ne demeurent nulle part et pourtant se trouvent partout ; qu'Ils ont disparu et pourtant brillent d'un plein rayonnement et peuvent être vus. Les négations s'amoncellent sur les négations, uniquement pour être rapidement contredites en un effort de montrer à quel point la vie des Etres Bénis est séparée de la forme et pourtant y est incluse. Le commentaire se termine par cette injonction merveilleuse :

"En conséquence, sois plein de joie, O Pèlerin sur le Chemin vers l'Etre éclairé, car le gain et la perte ne font qu'un ; les ténèbres et la lumière révèlent éternellement le Vrai ; l'amour et le désir éternellement invoquent la Vie.

Rien ne disparaît sauf la douleur. Rien ne demeure, sauf la félicité, la félicité de la véritable connaissance, du contact réel, de la lumière divine, le Chemin vers Dieu."

Tel est le véritable but, encore irréalisable pour nous. Que nous efforçons-nous de faire ? Nous foulons le Chemin de la Libération, et sur ce chemin, tout tombe de nos mains ; tout nous est enlevé, et le détachement du monde de la vie phénoménale et de l'individualité nous est inévitablement imposé. Nous foulons le Chemin de la Solitude, et en fin de compte nous devons apprendre que nous ne sommes essentiellement ni des égos ni des non-égos. Une discrimination et un détachement complets doivent finalement nous conduire à une condition de solitude si complète que l'horreur des vastes ténèbres s'abattra sur nous. Mais lorsque se lèvera le voile de ténèbres et qu'à nouveau se déversera la lumière, le disciple verra que tout ce qui a été saisi et soigneusement conservé, puis perdu et retiré, a été rendu, mais avec la différence que rien ne maintient plus la vie emprisonnée par le désir. Nous foulons le Chemin qui conduit au sommet dela Montagne de l'Isolement, et nous le trouvons plein de terreurs. Au sommet de la montagne, il nous faut livrer la bataille finale avec le Gardien du Seuil, pour découvrir seulement que cela aussi est une illusion.

Ce point élevé d'isolement et la bataille elle-même ne sont que des illusions et des produits de l'irréel ; ils constituent le dernier retranchement de l'ancien mirage, et de la grande hérésie de la séparation. Alors nous, les Etres Bienheureux, nous nous trouvons finalement immergés en tout ce qui est, en amour et en compréhension. L'isolement, stade nécessaire, est lui même une illusion. Nous foulons le Chemin de Purification, et pas après pas, tout ce que nous aimons est enlevé, la convoitise de la vie de la forme, le désir de l'amour, et le grand mirage de la haine. Tout cela disparaît, et nous demeurons purifiés et vides. La détresse provoquée par le vide en est le résultat immédiat ; elle nous étreint, et nous sentons que le prix de la sainteté est trop élevé. Mais, demeurant sur le Chemin, l'être tout entier est soudain inondé de lumière et d'amour, et le vide est perçu comme constituant, ce à travers quoi la lumière et l'amour peuvent couler vers un monde qui en a besoin. L'Etre purifié peut alors résider en cette place où demeurent les Seigneurs Bénis, et de là il part pour "illuminer le monde des hommes et des déités".

Il existe quatre chemins qui s'ouvrent devant les disciples du Seigneur du Monde. Ils doivent tous être foulés avant que l'Etre intérieur ne soit libéré, et le Fils de Dieu libéré peut entrer, à volonté, dans ce qui est symboliquement appelé "les quatre portes de la Cité de Shamballa", cette cité du Dieu le Plus Haut, qui est toujours parcourue par la Vie de Ceux qui ont atteint la libération à travers la solitude, le détachement, l'isolement et la purification. Comprendre le but et le chemin qui conduit au but est, en ce moment, important, et c'est cette compréhension que les leaders de l'humanité cherchent à stimuler chez les Fils de Dieu.

La réaction de la vie aux grands stades d'Individualisation, d'Initiation et d'Identification s'effectuera suivant le type du rayon, ou sa qualité. C'est là un lieu commun occulte, mais c'en est un qui exige beaucoup de considération et de réflexion. Gardons toujours à l'esprit le fait que nous considérons les qualités qui gouvernent les apparences et expriment la vie.

Ce que la littérature orientale appelle "l'Etre Béni" se réfère à l'Etre qui exprime parfaitement une certaine qualité de rayon à travers quelque apparence phénoménale choisie, assumée à volonté dans un but de service.

Cela ne constitue en aucune façon une limitation ni ne détient prisonnier l'Etre Béni, car sa conscience ne s'identifie pas à l'apparence phénoménale ni à la qualité qu'elle exprime.

a. Individualisation et les Sept Types de Rayon

Nous allons indiquer la réaction de ces sept types de rayon au processus d'Individualisation (qui est le processus d'identification à la forme) par sept énoncés occultes qui, s'ils sont correctement compris, peuvent donner la note-clé de la nouvelle psychologie. Ils indiquent l'impulsion majeure, la qualité native et la technique de développement.

Premier Rayon

"L'Etre Béni vole comme une flèche dans la matière. Il détruit le chemin par lequel il pourrait retourner. Il s'enfonce profondément dans les profondeurs de la forme.

Il affirme : "Je retournerai. Mon pouvoir est grand. Je détruirai tous les obstacles. Rien ne peut arrêter ma progression vers mon but. Autour de moi se trouve ce que j'ai détruit. Que dois-je faire ?

La réponse arrive : L'ordre qui vient du chaos, O Pèlerin sur le chemin de la mort, c'est pour toi le chemin. L'amour, tu dois l'apprendre. La volonté dynamique, tu l'as.

L'utilisation correcte de la destruction pour l'avancement du Plan doit être pour toi le chemin. L'adhérence au rythme de la planète libérera l'Etre Béni caché et amènera l'ordre."

Deuxième Rayon

"L'Etre Béni lui a construit une arche. Stade par stade il l'a construite, et il flottait sur le sein des eaux. Profondément il s'est caché, et sa lumière ne fut plus aperçue, seulement son arche qui flottait.

Sa voix fut entendue : J'ai construit et solidement construit, mais je suis prisonnier dans mon bâtiment. Ma lumière est cachée. Ma parole seulement s'en va. Autour de moi se trouvent les eaux. Puis-je retourner à l'endroit d'où je viens ? La parole est-elle assez forte pour ouvrir largement la porte ? Que ferai-je ?

La réponse arrive : Construis maintenant une arche translucide qui puisse révéler la lumière, O constructeur de l'arche. Et par cette lumière tu révéleras le chemin éclairé.

Le pouvoir de construire à nouveau, l'utilisation correcte du Mot, et l'utilisation de la lumière, libéreront l'Etre Béni caché au fond de l'arche." 

Troisième Rayon

"L'Etre Béni prend de la force. Il s'est caché derrière un voile. Il s'enveloppe dans ce voile et profondément cache sa face. On ne peut rien voir sauf ce qui cache et on ne note aucun mouvement. Au sein du voile était la pensée latente.

La pensée s'éleva : Derrière ce voile de maya je demeure un Etre Béni, mais non-révélé. Mon énergie est vaste, et au moyen de mon mental je peux manifester la gloire de la divinité. Comment puis-je donc démontrer cette vérité ?

Que ferai-je ? J'erre dans l'illusion.

La parole sortit : Tout est illusion, O Résident des ombres.

Avance dans la lumière du jour. Manifeste la gloire cachée de l'Etre Béni, la gloire de l'Unique et du Seul. La gloire et la vérité détruiront rapidement ce qui a voilé la vérité. Le prisonnier peut aller, libre. En déchirant le voile qui aveugle, en prononçant clairement la vérité et en pratiquant ce qui convient, sera rendu à l'Etre Béni ce fil d'or qui fournira la libération de tout ce dédale d'existence terrestre."

Quatrième Rayon

"L'Etre Béni s'est précipité au combat. Il a vu l'existence comme deux forces qui se battent, et il les a combattues toutes deux. Chargé de la panoplie de la guerre il demeure à mi-chemin, regardant des deux côtés. Le fracas de la bataille, les nombreuses armes qu'il a appris à manier, le désir de ne pas combattre, l'émotion de découvrir que ceux qu'il combattait n'étaient que ses frères et lui-même, l'angoisse de la défaite, le chant de sa victoire, tout cela l'a accablé.

L'Etre Béni fit une pause et demanda : D'où vient la victoire et d'où vient la défaite ? Ne suis-je pas l'Etre Béni Lui-Même ? Je vais invoquer l'aide des anges.

Le son de la trompette résonna : Levez-vous et combattez, et réconciliez les armées du Seigneur. Il n'y a pas de bataille. Obligez le conflit à s'arrêter ; faites invoquer la Paix de tous ; avec les deux armées, formez une seule armée, celle du Seigneur ; que la victoire couronne les efforts de l'Etre Béni en harmonisant tout. La paix se trouve derrière les énergies qui se battent."

Cinquième Rayon

"L'Etre Béni s'avançait dans l'ignorance. Il errait en une profonde obscurité d'esprit. Il ne voyait aucune raison pour ce chemin de vie. Il cherchait les nombreux fils qui tissent le vêtement extérieur du Seigneur et trouva les nombreux chemins qui existent, et qui conduisent au centre de la toile éternelle. Les formes qui tissent cette toile cachent la divine réalité. Il se perdit. La crainte pénétra en lui.

Il se demanda : Un autre modèle doit être tissé ; un autre vêtement formé. Que ferai-je ? Montrez-moi une autre façon de tisser.

Le Mot qui lui était destiné arriva sous une triple forme.

Son mental répondit à la vision clairement évoquée : La vérité repose cachée dans le Chemin inconnu. L'Ange de la Présence garde ce Chemin. Le mental révèle l'Ange et la porte. Lève-toi devant cette Présence. Lève les yeux. Entre par cette porte d'or. C'est ainsi que l'Ange, qui est l'ombre de l'Etre Béni, montre la porte ouverte. Cet Ange doit aussi disparaître. L'Etre Béni demeure et passe par cette porte dans la sublime lumière."

Sixième Rayon

"L'Etre Béni saisit la vision du Chemin, et il suit le Chemin sans prudence. La furie caractérisa ses efforts. Le chemin descendait au monde de la vie double. Entre les paires d'opposés, il prit position, et comme il oscillait, suspendu entre elles, de rapides aperçus du but scintillèrent. Il se lança à mi-ciel. Il chercha à se lancer dans cet endroit rayonnant de lumière, où se trouvait la porte ouvrant sur le Chemin plus élevé. Mais il se lança toujours entre les paires d'opposés.

Enfin, il se parla à lui-même : Je ne parais pas pouvoir trouver le Chemin. J'essaie ce chemin et je foule cet autre avec force et toujours avec les voeux les plus ardents.

J'essaie tous les chemins. Que ferai-je pour trouver Le Chemin ?

Un cri s'éleva. Il semblait venir des profondeurs au sein du coeur : Foule, O Pèlerin du Chemin de la vie des sens, le chemin du milieu, le chemin éclairé. Il passe droit entre les mondes doubles. Trouve ce chemin étroit, ce chemin du milieu. Il te conduit à ton but. Cherche cette fermeté perceptive qui conduit à une endurance prouvée.

Adhérence au Chemin choisi, et ignorance des paires d'opposés amèneront cet Etre Béni sur le chemin éclairé dans la joie du succès prouvé."

Septième Rayon

"L'Etre Béni chercha la trace du chemin dans la forme, mais tenait fermement la main du Magicien. Il chercha à mettre un ordre quelconque dans le monde de désordre où il se trouvait. Il erra loin dans les plus grandes profondeurs et devint immergé dans le chaos et le désordre.

Il ne pouvait pas comprendre, et pourtant il tenait ferme la main du Magicien. Il chercha à instaurer cet ordre auquel son âme aspirait ardemment. Il parla avec tous ceux qu'il rencontrait, mais son étonnement grandissait.

Au Magicien il parla ainsi : Les voies du Créateur doivent être bonnes. Derrière tout ce qui semble être, il doit exister un Plan. Enseigne-moi le dessein de tout cela. Comment puis-je travailler, immergé dans la matière la plus profonde ? Dis-moi la chose que je dois faire ?

Le Magicien dit : Ecoute, O Travailleur dans le monde le plus éloigné, le rythme des temps. Note la pulsation dans le coeur de ce qui est divin. Retire-toi dans le silence, et mets toi à l'unisson du tout. Ensuite, sors et va à l'aventure.

Etablis le rythme approprié ; apporte l'ordre aux formes de vie qui doivent exprimer le Plan de la Déité.

Car la libération de cet Etre Béni se trouve dans le travail.

Il doit montrer sa connaissance du Plan, en énonçant les mots qui évoqueront les Constructeurs des formes et ainsi, en créeront de nouvelles."

Résumé en termes plus simples

Il vaudrait sans doute la peine de résumer ici, en termes plus simples et moins occultes, la signification des phrases ésotériques ci-dessus, et d'exprimer leur véritable sens en quelques phrases succinctes. Les phrases n'ont pas d'utilité à moins qu'elles ne transmettent aux types de rayon parmi ceux qui étudient ce Traité, quelques significations utiles, grâce auxquelles ils pourront vivre d'une façon plus vraie.

L'Esprit individualisé s'exprime par les divers types de rayon de la manière suivante :

Premier Rayon

La détermination dynamique.

L'énergie destructive.

Le pouvoir compris égoïstement.

L'absence d'amour.

L'isolement. 

Le besoin de pouvoir et d'autorité.

Le désir de domination.

La force et la soi-volonté exprimées.

conduisant à :

L'utilisation dynamique de l'énergie pour l'avancement du Plan.

L'utilisation des forces destructives afin de préparer la voie pour les Constructeurs.

La volonté de pouvoir en vue de coopérer.

Au pouvoir compris comme arme principale de l'amour.

L'identification au rythme du Tout.

La cessation de l'isolement.

Deuxième Rayon

Le pouvoir de bâtir pour des fins égoïstes.

La capacité de percevoir le Tout et de rester à part.

La culture d'un esprit séparatif.

La lumière cachée.

La réalisation vers un bien-être matériel.

L'égoïsme et la subordination de tous les pouvoirs de l'âme à cette fin,

conduisant à :

De sages constructions, en relation avec le Plan.

L'inclusivité.

L'aspiration vers la sagesse et la vérité.

La sensibilité au Tout.

La renonciation à la grande hérésie de séparation.

La révélation de la lumière.

La véritable illumination.

Des paroles appropriées au moyen de la sagesse engendrée.

Troisième Rayon

La manipulation de la force au moyen du désir égoïste.

L'usage intelligent de la force accompagné de motifs erronés.

L'intense activité matérielle et mentale.

La compréhension de l'énergie en tant que fin en soi.

L'aspiration vers la gloire, la beauté et des objectifs matériels.

L'immergence dans l'illusion, le mirage et maya.

conduisant à :

La manipulation d'énergie afin de révéler la beauté et la vérité.

L'intelligente utilisation des forces pour l'avancement du Plan.

L'activité rythmique ordonnée en coopération avec le Tout.

Au désir de la révélation correcte de la divinité et de la lumière.

L'adhérence à l'action appropriée.

La révélation de la gloire et de la bonne volonté.

Quatrième Rayon

Le combat confus.

La réalisation de ce qui est élevé et ce qui est bas.

Les ténèbres qui précèdent l'expression de la forme.

La mise sous voile de l'intuition.

La perception de l'inharmonie, et la coopération avec la partie et non avec le tout.

L'identification à l'humanité, la quatrième Hiérarchie créatrice.

La reconnaissance indue de ce qui est produit par les paroles.

La sensibilité anormale à ce qui est le Non-Soi.

Les points constants de crise.

conduisant à :

L'unité et l'harmonie.

L'évocation de l'intuition.

Au jugement correct et à la pure raison.

La sagesse qui opère par l'Ange de la Présence.

Je voudrais signaler ici l'existence constante chez les ésotéristes d'une idée fausse. Ce Quatrième Rayon d'Harmonie, de Beauté et d'Art n'est pas, en soi, le rayon de l'artiste créateur. On trouve également sur tous les rayons sans exception l'artiste créateur. Ce rayon est le rayon de l'intuition et de l'harmonisation de tout ce qui a été atteint par l'activité de la vie de la forme, tel qu'il est plus tard synthétisé et absorbé par l'ange solaire ; cela se manifeste finalement par tout ce qui peut être évoqué et développé au moyen du pouvoir de la Vie Unique (la Monade) opérant à travers l'expression de la forme. C'est le point de rencontre de toutes les énergies s'écoulant à travers la triade spirituelle supérieure et la triplicité inférieure.

Cinquième Rayon

L'énergie d'ignorance.

La critique.

Le pouvoir de rationaliser et de détruire.

La séparation mentale.

Le désir de connaissance qui conduit à l'activité matérielle.

L'analyse détaillée.

Le matérialisme intense et temporairement la négation de la Déité.

L'intensification du pouvoir de s'isoler.

Les implications de l'accent erroné.

Les fausses visions de la vérité.

La dévotion mentale envers la forme et l'activité de la forme.

La théologie.

conduisant à :

La connaissance de la réalité.

La compréhension de l'âme et de ses potentialités.

Au pouvoir de reconnaître et de prendre contact avec l'Ange de la Présence.

La réceptivité sensible envers la Déité, la lumière et la sagesse.

La dévotion spirituelle et mentale.

Au pouvoir de prendre l'initiation (Ce point est d'une importance réelle).

Sixième Rayon

La violence, le fanatisme, l'adhésion entêtée à un idéal.

L'aveuglement et la courte vue.

Le militarisme et la tendance à créer des difficultés avec les individus et les groupes.

La suspicion des motifs des autres.

Le pouvoir de ne voir aucun autre point que le sien propre.

La réaction rapide au mirage et à l'illusion.

La dévotion émotionnelle et l'idéalisme confus.

L'activité vibratoire entre les paires d'opposés.

La capacité intense d'être personnel et de mettre l'accent sur la personnalité.

conduisant à :

L'idéalisme dirigé et inclusif.

La fermeté de perception à travers l'expansion de conscience.

La réaction aux points de vue des autres et la sympathie envers eux.

La bonne volonté mise à voir le travail des autres personnes progresser selon les directions choisies.

Le choix du chemin du milieu.

La paix et non la guerre. Le bien du Tout et non de la partie.

Septième Rayon

La magie noire, ou l'utilisation des pouvoirs magiques pour des fins égoïstes.

Le pouvoir de "s'asseoir et d'attendre" jusqu'à ce que les valeurs égoïques émergent.

Le désordre et le chaos, par l'incompréhension du Plan.

L'utilisation erronée de la parole afin d'atteindre des objectifs choisis.

La contre-vérité.

La magie sexuelle. La perversion égoïste des pouvoirs de l'âme.

conduisant à :

La magie blanche, l'utilisation des pouvoirs de l'âme pour des fins spirituelles.

L'identification de soi-même à la réalité.

L'ordre approprié par la magie appropriée.

Au pouvoir de coopérer avec le Tout.

La compréhension du Plan.

Au travail magique d'interprétation.

La manifestation de divinité.

Une étude attentive des phrases suggérées ci-dessus, montre les principales expressions erronées ou correctes de la force des rayons ; elle aidera l'étudiant à saisir d'une façon juste la nature de son propre rayon, et aussi à comprendre le point de développement où il se trouve. Une des principales erreurs des disciples, aujourd'hui, est d'accorder trop d'attention aux fautes, aux erreurs et aux activités des autres disciples, et trop peu d'attention à la façon dont eux-mêmes observent la loi d'amour, à leur propre dharma et à leurs activités. Une seconde défaillance des disciples (et particulièrement des disciples actifs et acceptés dans le monde en ce moment) réside dans un langage incorrect, qui transmet des significations ambiguës et qui est motivé par un esprit critique, ou part un désir personnel de briller.

Dans les temps anciens, le néophyte était obligé de garder un silence prolongé. Il ne lui était pas permis de parler. Cela lui était inculqué comme frein mis à l'expression physique de paroles et d'idées incorrectes, basées sur une connaissance inadéquate. Aujourd'hui, le néophyte doit apprendre cette même leçon d'attention donnée à la perfection et au travail personnels, au moyen du silence intérieur qui plane au-dessus du disciple et le force à s'appliquer à son propre travail et à ses propres affaires, laissant les autres libres d'en faire autant, et ainsi apprendre sa leçon par l'expérience. Un grand nombre d'activités justifiées se trouvent actuellement entravées par le jeu réciproque des paroles échangées entre disciples, et beaucoup de temps perdu en palabres et en discussions relatives au travail et aux activités des autres disciples.

L'humanité prise comme un tout, a besoin, en cette époque plus que jamais auparavant, de silence ; elle a besoin de temps pendant lequel elle puisse réfléchir, et d'opportunité de percevoir le rythme universel. Les disciples modernes, s'ils doivent faire leur travail comme il est souhaité et s'ils doivent coopérer au Plan d'une manière correcte, ont besoin de ce calme intérieur et de cette réflexion qui, en aucune façon, n'empêchent une intense activité extérieure, mais qui les libèrent des critiques verbeuses, des discussions fiévreuses et d'une constante préoccupation du dharma, des motifs et des méthodes de leurs camarades disciples.

b. Les Rayons et l'Initiation

Il ne me sera pas possible de rendre tout à fait claire la réaction du rayon au processus final que nous avons brièvement considéré, c'est-à-dire le stade qui comporte la libération de l'esprit et que nous appelons l'Identification.

Tout ce qui est possible, même dans le cas de l'Initiation, c'est de donner les phrases élémentaires qui donnent aux disciples acceptés une partie de la signification de la première initiation. En ce qui concerne l'identification, les réactions de l'initié illuminé sont mises à la disposition de son intelligence sous une forme symbolique, mais si on décrivait ces formes, elles seraient absolument incomprises. Lorsqu'a lieu la troisième initiation et que la porte plus largement ouverte se dessine devant l'initié, il découvre alors le sens de ce genre de compréhension qui est appelé ici Identification (par manque d'un meilleur terme).

Premier Rayon

"L'Ange de la Présence se tient au sein de la lumière divine, le centre et le lieu de rencontre de forces. Ces forces se rencontrent et se mélangent. Elles se centrent dans la tête de celui qui se tient devant l'Ange.

Les yeux dans les yeux, le visage contre le visage, la main dans la main, ils demeurent. La volonté renforce la volonté et l'amour rencontre l'amour. La volonté-de-pouvoir fusionne avec la volonté-d'amour et la force rencontre la sagesse. Ces deux ne font qu'un. De ce haut point d'unité, l'Etre Unique libéré demeure en avant et dit :

Je retourne vers l'endroit d'où je suis venu ; de ce qui est sans forme vers le monde de la forme, je fais mon chemin.

Je veux être. Je veux travailler. Je veux servir et sauver. Je veux élever la race. Je sers le Plan avec volonté, le Tout avec pouvoir."

Deuxième Rayon

"L'Ange de la Présence attire à lui celui qui erre. L'amour divin attire le chercheur sur le Chemin. Le point de fusion est atteint.

Bouche à bouche, le souffle est aspiré, et le souffle est inspiré. Coeur à coeur, le battement de ces deux est fondu en un seul. Pied à pied, la force est passée du plus grand au moindre, et ainsi le Chemin est foulé.

La force inspire le Mot, le Souffle. L'amour inspire le coeur, la vie. L'activité contrôle les pas sur le Chemin. Ces trois Choses produisent la fusion. Tout alors est perdu et gagné.

Le Mot sort : Je foule le Chemin de l'Amour. J'aime le Plan. A ce Plan, j'abandonne tout ce que j'ai. Au Tout, je donne le profond amour de mon coeur. Je sers le Plan ; je sers le Tout avec amour et compréhension."

Troisième Rayon

"L'Ange de la Présence se tient à l'intérieur du centre des forces qui tourbillonnent. Pendant des âges, il est demeuré ainsi, le centre de toutes les énergies provenant d'en haut et d'en bas.

Avec intelligence, l'Ange travaille à faire fusionner et être comme un seul, l'Etre Unique Qui est en haut et l'être qui est en bas. Avec douze notes claires, l'heure sonne, et alors les deux sont un. L'Ange demeure, extasié.

Oreille à oreille, poitrine à poitrine, la main droite dans la main gauche, les deux (qui sont les trois) produisent la fusion de leurs vies. La gloire étincelle. La vérité est révélée. Le travail est fait.

Alors l'homme, qui est l'âme, s'écrie avec puissance : Je comprends le Chemin, le Chemin intérieur, le Chemin silencieux, le Chemin manifesté, car ces trois Chemins sont un. Le Plan procède sur le Chemin extérieur ; il se montre.

Le Tout sera révélé. Ce Plan, je le connais. Je veux, avec amour et avec le mental, servir ce Plan."

Quatrième Rayon

"L'Ange de la Présence se tient dans sa beauté rare sur le Chemin éclairé. La Gloire de la Présence se déverse à travers tout le champ du combat et met fin, en paix, à la lutte.

Le guerrier se tient debout, révélé. Son travail est fait. Dos à dos, l'Ange et le Guerrier demeurent, leurs auras se rejoignant en une sphère rayonnante de lumière. Les deux sont un.

La Voix sort : L'harmonie est restaurée et la Beauté du Seigneur de l'Amour étincelle. Tel est le Plan. Ainsi est le Tout révélé. Le supérieur et l'inférieur se joignent ; ce qui est sans forme et ce qui est avec forme fusionnent et se mélangent et se connaissent comme un seul. En harmonie avec toutes les âmes unies, je sers le Plan."

Cinquième Rayon

"L'Ange de la Présence sert les trois, l'Un en haut, l'Un en bas, et l'Un qui toujours est. (Ceci se réfère au fait que, sur le cinquième plan, l'Ange est définitivement rejoint et connu, et les trois aspects de la triade supérieure, bouddhi, le mental abstrait et l'esprit, en outre l'égo dans le corps causal et le mental inférieur sont ici fusionnés). Le grand Triangle commence ses révolutions et ses rayons s'étendent dans toutes les directions et imprègnent le Tout.

L'homme et l'Ange se font face et se connaissent pour être le même. La lumière qui rayonne du coeur, de la gorge et du centre fusionne. Les deux sont un.

La Voix qui parle dans le silence peut être entendue : Le pouvoir qui provient du plus haut point a atteint le plus bas.

Le Plan peut maintenant être connu. Le Tout peut demeurer révélé. L'amour qui s'étend du coeur, la vie qui jaillit de Dieu, ont servi le Plan. Le mental qui assemble tout avec sagesse dans les limites du Plan a atteint les limites extérieures de la sphère d'activité de Dieu. Ce pouvoir pénètre ma vie. Cet amour inspire mon coeur. Ce mental éclaire tout mon monde. En conséquence, je sers le Plan."

Sixième Rayon

"L'Ange de la Présence descend et à mi-chemin perce le brouillard du mirage. Le Sentier demeure clair.

L'Unique qui foule le sentier et s'arrête de lutter, qui combat aveuglément avec les deux qui cherchent à entraver et à aveugler, voit le Chemin libre. Il est révélé. L'Unique arrête les cris et la bataille. Il trouve son chemin dans la Présence.

Genou à genou et pied à pied, ils demeurent. Main à main et poitrine à poitrine, front à front, ils demeurent. Et ainsi, ils fusionnent et se mélangent.

La trompette sonne et appelle : La guerre n'est plus. La bataille se termine. Le mirage et les nuages ont disparu. La lumière et la gloire du Jour sont là. Cette lumière révèle le Plan. Le Tout est avec nous maintenant. Le dessein est révélé. Avec tout ce que j'ai, je sers le Plan."

Septième Rayon

"L'Ange de la Présence lève une main dans le bleu du ciel.

Il plonge profondément l'autre main dans la mer des formes. Ainsi, il unit le monde de la forme et la vie sans forme. Il amène le ciel à la terre et la terre dans le ciel.

Cela, l'homme qui demeure devant l'Ange, le sait.

Il saisit le sens du signe peint que l'Ange tient en l'air. (Suit ici une phrase qu'il n'est pas possible de traduire en un langage moderne. Elle traite de cette complète fusion que le mystique s'efforce d'exprimer dans ces termes du "mariage dans les cieux" et qui a été dénaturée par l'enseignement erroné relatif à la magie sexuelle. Cette phrase, exprimée par la peinture d'un symbole, symbolise l'unité complète entre l'extérieur et l'intérieur, l'objectif et le subjectif, entre l'esprit et la matière, et entre le physique et l'essentiel.)

Les deux mots sont un. Rien d'autre ne reste à saisir. Le Mot est manifeste. Le travail est perçu, complet. Le Tout est contemplé. Le travail magique est accompli. De nouveau, les deux sont un. Le Plan est servi. Aucune parole n'a besoin alors d'être dite."

Ces phrases constituent un essai en vue d'exprimer une partie de la compréhension du véritable initié lorsqu'il se tient, à la troisième initiation, devant l'Ange et qu'il voit l'Ange aussi disparaître, si bien qu'il ne reste rien que la connaissance consciente et la compréhension. Bien que cette déclaration puisse signifier pour nous actuellement bien peu de choses, elle servira cependant à démontrer la futilité qu'il y a à traiter des secrets des mystères et de l'initiation au moyen de mots. Lorsqu'on comprendra mieux cela, le véritable travail des drames maçonniques commencera à se montrer à la hauteur du besoin.

Ce passage exprime certaines vérités fondamentales qui émergent et qui auront un sens pour les disciples anciens et pour les initiés du monde qui luttent en ce moment au service du Plan. Ils sont présents dans le monde en ce moment, et leur travail porte des fruits, mais ils ont parfois besoin du stimulant de la gloire future et qui sera atteinte, afin de les aider à poursuivre.

Ce traité est donc un peu obscur et tout à fait symbolique. Il apparaîtra sans doute difficile à comprendre, et pour les uns, il peut avoir une certaine signification alors qu'il n'en a pas pour d'autres. Si les disciples du monde luttent vraiment, et s'ils appliquent pratiquement l'enseignement donné, dans la mesure où ils en ont la possibilité, ils découvriront au fur et à mesure que le temps s'écoule, et que leur raison et leur intuition  s'éveillent, que de telles déclarations symboliques et abstruses deviennent de plus en plus claires, et qu'elles servent à transmettre l'enseignement désiré. Lorsque cela se produira, l'Ange de la Présence approchera de plus en plus et éclairera le disciple sur sa route. Le sens de séparation diminuera jusqu'à ce que, enfin, la lumière chasse les ténèbres et que l'Ange domine la vie.

2. Les deux Cycles d'Appropriation Égoïque

Nous entrons maintenant dans un examen quelque peu technique des rapports de l'Ego et de ses rayons avec les enveloppes ou véhicules au moyen desquels il doit s'exprimer, et au moyen desquels il doit entrer en contact avec certaines phases d'expérience divine. Le fondement de ce qui est élaboré ici relativement aux cycles d'appropriation se trouve brièvement traité dans Un Traité sur le Feu Cosmique ; les énoncés qui suivent, tirés de ce livre, seront expliqués dans les pages suivantes.

1. Tandis que l'égo ou l'âme s'approprie une enveloppe dans des buts d'expression et d'expérience, des points de crise se produiront inévitablement :

a. Le travail consistant à passer sur un plan particulier dans des buts d'incarnation est un de ces points. Ceci concerne le passage à un plan inférieur, ou d'un plan inférieur à un plan supérieur. On peut voir des indications de l'importance et de la nature cruciale de semblables transitions dans certaines formules qui sont utilisées lorsqu'on passe d'un degré à l'autre dans la Maçonnerie, par exemple en élevant une Loge d'un degré inférieur à un degré plus élevé.

b. Un autre de ces points de crise se produit lorsque le corps mental est mis en activité et que le corps éthérique est également vitalisé.

2. Le rapport entre l'égo ou l'âme et le corps physique dense est établi lorsque :

a. La matière des trois sous-plans inférieurs du plan physique est construite dans le corps éthérique, antérieurement à l'incarnation physique, et les canaux potentiels de communication et de sortie sont établis. Ceux-ci sont le principal canal ou ligne de communication se trouvant entre le centre à la base de l'épine dorsale et celui de la tête, via la rate.

b. Une activité correspondante a lieu dans le processus de libération sur le Sentier de Retour, où le pont (ou antahkarana) est établi entre le corps mental inférieur, le corps causal et les mondes mentaux supérieurs.

Lorsque le travail compris dans la première catégorie sur le plan physique est accompli et que sa technique est comprise, l'homme peut alors parvenir à s'échapper du corps physique en pleine continuité de conscience éveillée. Lorsqu'un travail semblable a été accompli sur le plan supérieur et que le "pont" est construit d'une façon satisfaisante, "l'initié" peut échapper aux limitations de la vie de la forme et entrer dans cet état de conscience appelé Nirvana par les Bouddhistes. Il faut également entrer dans cet état d'être élevé, en pleine continuité de conscience. Ces deux crises majeures dans la vie de l'âme, l'une conduisant à l'incarnation physique et l'autre produisant la libération de l'âme de cette condition, sont et doivent toujours être le résultat de vibration de groupe, d'impulsion de groupe, de stimulant de groupe et d'élan de groupe. Un de ces élans prend son origine dans le groupe d'âmes dont l'égo qui s'incarne est une partie intégrale ; l'autre est le résultat de l'activité des groupes d'atomes qui vibrent en réponse à cet élan égoïque (mais pas en unisson avec lui). Dans cette phrase se trouve résumé  le travail et l'opportunité de l'âme, car elle travaille en vue de la régénération de la matière et non pas en vue de la réalisation de son propre salut. On pourrait dire que la libération de l'âme ou de l'égo se produit lorsque le travail de sauvetage de la matière (qui est fait en l'utilisant et en la construisant dans les formes) a été poursuivi jusqu'au point désiré. Il n'est pas dû principalement au fait que l'homme atteint une certaine grandeur spirituelle et qu'il démontre certaines qualités spirituelles. Cette envergure désirée et ces qualités spirituelles se manifestent lorsque les véhicules ont été "occultement sauvés" et que la matière a été ainsi transformée, transmuée et symboliquement "élevée au ciel". Lorsque les véhicules vibrent à l'unisson avec l'âme, alors la libération est atteinte.

a. Les Points de Crise

De même qu'il existe cinq points de crise dans la vie d'un homme tandis qu'il atteint le but de l'initiation (ce que nous appelons les cinq initiations), de même il y a cinq points semblables de crise dans le processus consistant à prendre forme dans les trois mondes, trois d'entre eux ayant davantage d'importance. Le premier, le troisième et le cinquième. Lorsqu'une âme, (pour s'exprimer de nouveau d'une façon symbolique) qui fonctionne sous l'impulsion divine, vient en incarnation et subit l'expérience de la race afin de développer certaines qualités manifestées, cinq points de crise existent. Ce que je dis ici s'applique à l'humanité dans son ensemble, lorsque celle-ci exprime ce que nous appelons l'état humain de conscience. Je ne parle pas de l'âme individuelle, si un terme aussi mal approprié peut être permis. Ces cinq points de crise marquent le transfert de la vie de l'âme, d'une race à une autre. Chaque fois qu'un tel événement se produit, il y a développement racial et appropriation plus ou moins consciente par la race d'un autre véhicule d'expression. Le tableau suivant montre les appropriations marquant les cinq crises raciales :

Les Points de Crise

1. Dans la civilisation lémurienne

appropriation du corps physique, avec ses cinq sens.

2. Dans la civilisation atlantéenne

appropriation du corps astral.

3. Dans le présent monde aryen

appropriation du corps mental,
 avec développement intellectuel consécutif.

4. Dans la prochaine race

appropriation consciente et
 intégration de la triple personnalité.

5. Dans la race finale

 expression, dans sa mesure la plus pleine,
 de l'âme et de ses véhicules, et en outre une certaine mesure de spirituelle. Manifestation

 

Nous avons donc ici cinq points de crise dans la vie de l'individu, en conjonction avec le tout, avec le premier stade (appelé individualisation) en Lémurie, le troisième stade dans notre race, et un stade final à la fin de l'âge.

Ces stades s'accomplissent pendant une si longue période, et sont si étroitement reliés, qu'un stade et une période rendent possibles le stade et la période qui les suivent, et que seul un esprit analytique peut voir ou chercher à les différencier. Le reflet de cette quintuple expérience dans la vie de tout individu a lieu dans l'ordre suivant dans la vie de l'aspirant d'intelligence moyenne qui réagit à la civilisation et à l'éducation des temps présents et qui les utilise :

1. Appropriation de l'enveloppe physique. Ceci a lieu entre la quatrième et la septième année, lorsque l'âme, qui planait jusqu'alors au-dessus du véhicule physique, en prend possession.

2. Une crise durant l'adolescence, ou l'âme s'approprie le véhicule astral. Cette crise n'est pas connue du grand public et elle n'est que vaguement perçue par la plupart des psychologues du fait d'anomalies temporaires qu'elle manifeste. Ils ne connaissent pas la cause mais constatent seulement les effets.

3. Une crise semblable entre la vingt-et-unième et la vingt-cinquième année, pendant laquelle le véhicule mental est approprié. L'homme doit alors commencer à répondre aux influences égoïques et dans le cas d'un homme avancé, il le fait fréquemment.

4. Une crise entre la trente-cinquième et la quarante-deuxième année, pendant laquelle un contact conscient avec l'âme est établi ; la triple personnalité commence alors à répondre, en tant qu'unité, à l'impulsion de l'âme.

5. Durant les années qui restent, il devrait y avoir un rapport de plus en plus solide entre l'âme et ses véhicules, conduisant à une autre crise entre la cinquante-sixième et la soixante-troisième année. De cette crise dépendra l'utilité future de la personne et aussi le point de savoir si l'égo continuera à utiliser les véhicules durant un âge encore prolongé ou bien s'il y aura un retrait graduel de l'entité habitant la personnalité.

Il y a, dans l'histoire de la vie de toute âme au cours des âges, de nombreux cycles de crise, mais ces cinq crises majeures peuvent être suivies clairement du point de vue de la vision supérieure.

Une des façons dont l'histoire de la vie d'une âme est établie graphiquement dans les archives des Maîtres (en ce qui concerne la présente expérimentation planétaire) est celle qui utilise des graphiques indiquant ces crises, raciales et individuelles. Parfois, dans le cas d'aspirants plus avancés, même les crises physiologiques importantes sont enregistrées. L'histoire tout entière des rapports d'une âme avec ses divers véhicules d'expression dans les trois mondes et l'histoire des différents types d'énergie qui sont reliés les uns aux autres d'une manière magnétique. Ils sont temporairement subordonnés à des aspects de force variés, de façon à produire des champs d'activité magnétique où certains rythmes de vibrations peuvent être établis. Vue de l'angle des initiés de la Sagesse sans Age, l'histoire de l'homme, l'aspirant, est l'histoire de sa réponse aux énergies appliquées, ou du refus qu'il leur oppose. Le fait que le jeu réciproque entre les divers types d'énergie résulte en la formation de ces agrégats ou condensations de force que nous appelons les enveloppes, les corps ou les véhicules (matériels ou immatériels) est secondaire par rapport à la question principale, qui est le développement d'une réponse consciente à la vie de Dieu.

De petites unités d'énergie, sont mises en contact avec de vastes champs de force que nous appelons des plans. L'étendue du contact (qui est déterminé, symboliquement, par le pouvoir de la volonté d'origine, ce qu'on appelle l'âge de l'âme, la puissance de l'activité du groupe et le karma planétaire ou de groupe) déterminera la réponse entre l'unité d'énergie et le champ contacté, et déterminera également la qualité et l'activité vibratoire des atomes de matières qui sont attirés et maintenus ensemble. Ils constitueront ainsi une forme temporaire extériorisée et relativement tangible et qui peut fonctionner comme un mode ou un moyen par lequel l'âme est à même de prendre contact avec de plus vastes formes de vie et d'expressions divines. Plus l'organisation de la forme est compliquée, plus l'appareil de réponse est complexe et parfait, et plus clairement l'âge de l'âme et l'intention ou la puissance perfectionnée de sa volonté seront indiqués, plus elle se trouvera libre vis-à-vis du karma limitatif d'un véhicule conditionnant et nonévolué.

On ne peut faire ici une étude approfondie de ce sujet. L'appropriation par une âme de ces unités d'énergie qui constitueront son corps ou son enveloppe, tandis qu'elle passe d'un plan à un autre et d'un état de conscience à un autre, est une étude si difficile et si compliquée que seuls les initiés dont le développement le permet, et qui s'intéressent suffisamment à l'application de la loi du karma (loi qui est identifiée dans le temps et l'espace avec la substance et la force) peuvent réellement comprendre les complexités du sujet.

Deux mots émergent aujourd'hui en relation avec la psychologie moderne et qui ont un rapport étroit avec cette loi difficile ; ils indiquent deux idées fondamentales avec lesquelles travaillent les initiés entraînés.

L'idée de modèles et l'idée de conditionnement contiennent des implications occultes. Ceux qui opèrent dans ce département de travail ésotérique traitent essentiellement du monde des modèles qui se trouvent à la base de toutes les activités de l'Ame Suprême et des âmes individuelles. N'oubliez pas que ce terme "âmes individuelles" n'est qu'une phrase limitative utilisée par le mental séparatif pour indiquer les aspects d'une seule réalité.

En dernière analyse, les modèles sont seulement des types d'énergie qui luttent pour émerger dans l'expression matérielle et qui finalement subordonnent les énergies les plus superficielles et les plus évidentes (celles qui ont fait leur chemin jusqu'à la surface au cours du processus de manifestation) à leurs rythmes nouveaux imposés. Ainsi, ils produisent les types qui ont changé, des formes nouvelles et des notes, des sons et des apparences différents. Ces modèles sont littéralement les idées divines, qui émergent du groupe subjectif de conscience et prennent des formes mentales qui peuvent être appréciées et appropriées par le mental et le cerveau de l'homme durant n'importe quelle époque particulière. On pourrait donc penser que ces modèles ou idées fondamentales qui prennent forme et semblent contrôler la "voie de l'homme sur terre", ainsi que l'ésotérisme l'appelle, produisent le conditionnement que nous examinons ici.

Littéralement et d'une façon curieuse, il n'en est pas ainsi.

De l'angle de la pensée ésotérique, le conditionnement (correctement compris) concerne la réponse, innée et inhérente, de la matière ou de la substance, au modèle. On pourrait dire que le modèle évoque et éveille la réponse, mais que le conditionnement de l'activité qui en résulte est déterminée par la qualité de l'appareil de réponse. Cette qualité est inhérente à la substance elle-même, et le rapport réciproque entre le modèle et le matériel conditionné produit le type d'enveloppe que l'âme s'approprie dans le temps et l'espace afin d'expérimenter et d'acquérir de l'expérience. Il apparaîtra donc plus clairement, au fur et à mesure que l'on étudie ce sujet et que l'on se penche profondément sur ses implications, que lorsqu'un homme avance sur le sentier de l'évolution et approche de l'état d'initié, le conditionnement de la forme, innée et inhérente, s'approchera continuellement de plus en plus des exigences du modèle. On pourrait aussi déclarer que le modèle est relativement immuable et inchangeable dans sa nature propre et inhérente, étant donné qu'il procède du mental, soit de la Déité macrocosmique soit du penseur microcosmique, mais que le processus du conditionnement interne de la matière est muable et dans un état de flux continuel.

Lorsque, à la troisième initiation, l'union du modèle et de la forme conditionnée est achevée, la Transfiguration de l'initié a lieu, conduisant à cette crise finale ou les deux sont connus comme étant un, et la forme (y compris dans cette phase le corps causal aussi bien que les véhicules inférieurs) est alors dispersée et disparaît.

Les premiers stades de développement humain sont, comme toutes les autres choses dans la nature, apparemment chaotiques et sans forme, de l'angle du véritable modèle, existant éternellement dans les Cieux. Il y a une forme physique, mais la nature intérieure, fluide, subjective, émotionnelle et mentale, ne se conforme en aucune façon au modèle et, par conséquent, la forme extérieure est également inadéquate. Mais il se produit crise après crise et la nature intérieure de la forme répond plus définitivement et plus précisément à l'impact extérieur de l'élan de l'âme (notez cette phrase paradoxale, jusqu'à ce que le véhicule astral et le corps mental soient consciemment appropriés, et utilisés tout aussi consciemment. Il ne faut jamais oublier que l'évolution (telle que nous l'entendons et comme elle doit être étudiée par l'intellect humain) est l'histoire de l'évolution de la conscience et non pas l'histoire de l'évolution de la forme.

Cette dernière évolution est implicite dans l'autre et d'importance secondaire sous l'angle occulte. La conscience est littéralement la réaction de l'intelligence active au modèle. Aujourd'hui, c'est comme si nous répondions consciemment et avec un dessein de plus en plus intelligent au plan qui a été établi par le Maître Constructeur sur la table à dessin. Nous n'entrons pas encore et nous ne pouvons pas encore entrer dans le Mental Cosmique et vibrer à l'unisson, consciemment, avec l'Idée divine, ni saisir le Plan tel qu'il est perçu et vu par le Penseur cosmique. Il nous faut travailler avec le dessin, avec le modèle et avec le Plan, car nous n'en sommes encore qu'au processus d'être initiés à ce Plan et nous ne connaissons pas encore la véritable signification de ces grandes Identifications qui permettaient au Charpentier de Nazareth de dire : "Moi et mon Père, nous ne faisons qu'un."

Mais il faut aussi se souvenir (et là se trouve la clé du développement mondial, du mystère du passé, du présent et de l'avenir) que nous traitons de la substance-matière et de formes qui sont déjà conditionnées et qui étaient conditionnées lorsque le processus créateur commença. Le matériel à découvrir dans les carrières du dessein manifesté est, symboliquement parlant, le Marbre. Ce n'est ni de l'argile ni de l'ardoise. C'est avec ce marbre, et avec tous les attributs inhérents au marbre, que le Temple du Seigneur doit être construit, conformément au dessin ou au modèle. Cette substance conditionnée doit être acceptée telle qu'elle existe, et doit être traitée telle qu'elle est. Telle est la parabole des âges. Le dessin, le matériel et le temple futur sont tous subjectivement reliés, et c'est cela que l'âme sait. Car c'est l'âme qui approprie le matériel (déjà conditionné et qualifié) et, pendant des âges, l'âme lutte avec ce matériel, faisant avec lui des tentatives de constructions, le rejetant à volonté, rassemblant à nouveau le matériel nécessaire et faisant continuellement des modèles plus adéquats au fur et à mesure que le modèle est perçu. Un jour, le modèle sera rejeté, et sera vu tel qu'il existe réellement, et le travailleur, l'âme, commencera alors à construire consciemment le Temple du Seigneur, le tirant d'un matériel conditionné et préparé ; depuis des âges elle était en train de le préparer dans la "carrière" de la vie de la forme, la vie personnelle.

Ici, donc, sont indiquées deux crises dans la vie subjective de l'âme :

1. La crise pendant laquelle l'âme, aveuglée, limitée et handicapée par la forme, commence à travailler dans la "carrière" des expériences, très loin de son propre pays, avec des outils inadéquats et dans une ignorance complète, temporaire et qu'elle s'est imposée à elle même, du dessin ou modèle.

2. La crise qui vient beaucoup plus tard dans l'expérience de l'âme, pendant laquelle l'âme sait plus clairement quel est le dessein, dans lequel une grande quantité de matériel a été préparé. L'âme n'est plus aveugle et peut maintenant travailler en collaboration avec d'autres âmes à la préparation du matériel pour le Temple final du Seigneur. L'âme, incarnée dans une forme humaine, place dans ce Temple sa contribution particulière au tout, qui peut être énoncée symboliquement comme étant la suivante :

a. Une pierre placée dans les fondations, ce qui est typique de la vie physique consacrée.

b. Une colonne dans le Temple même, ce qui est typique du désir ou de la vie d'aspiration.

c. Un dessin sur la table à dessiner, qui coïncide avec le Grand Modèle ou Dessin, et qui est le fragment du dessin que l'individu doit fournir et à la recherche duquel il était parti.

d. Un rayonnement ou une lumière, qui augmentera le Shekinah, la lumière qui "brille toujours à l'Est".

Trois choses émergent en connexion avec la tâche de l'âme quand elle s'approprie enveloppe après enveloppe en vue de s'exprimer :

1. La condition de la substance des enveloppes qui déterminent l'équipement.

2. La réponse au modèle qui dépend du stade de développement conscient.

3. La capacité de travailler en connexion avec le Plan qui dépend du nombre et de la qualité des crises subies.

Tout cela se produit lorsque l'âme passe, maintes et maintes fois, par l'expérience de l'incarnation physique ; plus tard, le progrès est accompli consciemment de plan en plan et cela est entrepris avec une claire intention.

Le travail est facilité et avance avec une rapidité accrue lorsque l'âme, activement, intelligemment et intuitivement, commence à travailler avec le modèle, transmettant de crise en crise (chacune marquant une expansion de conscience) une extension plus nouvelle de développement et une nouvelle compréhension du grand Dessin, accompagnée d'un équipement meilleur et plus adéquat lui permettant de poursuivre le travail.

Dans notre examen de la seconde partie de l'énoncé qui traite du rapport de l'âme avec son instrument, le mécanisme par lequel ou avec lequel elle exprime la qualité, l'activité et finalement la divinité (quelle que soit la chose que ce mot vague peut signifier), nous avons à aborder le sujet de deux manières. D'abord, nous devons considérer l'utilisation du mécanisme sur le Sentier de l'Aller.

Ensuite, l'utilisation du mécanisme sur le Sentier du Retour.

Dans le premier cas, nous traitons de ce qui pourrait être considéré comme l'aspect physiologique, car c'est dans la nature physique que la conscience est essentiellement centrée ; dans le second cas, nous nous intéressons à l'appareil purement mental, bien que le terme "appareil" soit fondamentalement inadéquat.

Il serait bien d'interrompre un moment ici et de traiter de l'idée de mécanisme et de divinité, car ils sont susceptibles de constituer une matérialisation de l'idée de divinité, particulièrement en Occident. La divinité du Christ, par exemple, est fréquemment expliquée par des références faites à Ses miracles, et aux pouvoirs supra-normaux dont Il a si souvent fait preuve. Les pouvoirs supra-normaux ne sont pas, en eux-mêmes, une preuve de divinité. De grands interprètes du mal peuvent accomplir des miracles semblables et faire preuve de la même capacité de créer et de transcender les facultés normales de l'homme.

Ces pouvoirs sont inhérents à l'aspect créateur de la Divinité, le troisième aspect ou l'aspect matière, et ils sont liés à une compréhension intelligente de la matière et au pouvoir du mental de dominer la substance.

Ce pouvoir n'est donc ni divin ni non-divin. C'est une démonstration de la capacité du mental ; il peut être utilisé avec une facilité égale par un Fils de Dieu incarné fonctionnant en tant que Sauveur du Monde ou Christ, et par ces Etres qui sont sur le Sentier de la destruction et qui sont appelés (par ceux dont la connaissance est limitée) les Magiciens Noirs, les Forces du Mal et les Diables.

La divinité (pour utiliser le mot dans son sens séparatif) implique l'expression des qualités du deuxième aspect de Dieu ou aspect constructeur ; magnétisme, amour, inclusivité, non-séparativité, sacrifice pour le bien du monde, désintéressement, compréhension intuitive, coopération avec le Plan de Dieu, et bien d'autres termes semblables. Le mécanisme, après tout, implique la création d'une forme de matière et l'imprégnation de cette forme d'un principe de vie qui se manifestera dans le pouvoir de croître, de reproduire, de préserver une identité d'un genre quelconque, de s'épanouir en certaines réactions instinctives et de préserver sa propre nature spécifique et qualitative. La vie ressemble au combustible qui, en conjonction avec le mécanisme, fournit le principe, le motif, et rend l'activité et le mouvement nécessaires possibles.

Mais il y a dans la manifestation davantage que des formes qui possèdent un principe de vie. Il y a une diversité qui parcourt toute la nature et un principe de qualification qui différencie les mécanismes ; il y a une synthèse générale et un dessein général qui défient les pouvoirs de l'homme de les imiter dans un sens créateur, et qui constituent la caractéristique principale et éminente de la divinité. Elle s'exprime par la couleur et la beauté, par la raison et l'amour, par l'idéalisme et la sagesse, et par les nombreuses qualités et le dessein qui, par exemple, animent l'aspirant. Telle est, brièvement et exprimé d'une manière inadéquate, la Divinité. C'est cependant, une expression relative de la Divinité. Lorsque chacun de nous se trouvera où se trouvent les Maîtres et le Christ, il considérera toute cette question d'un autre point de vue. Le développement des vertus, la culture de la compréhension, la preuve d'un caractère élevé, des buts supérieurs, l'expression d'un point de vue éthique et moral constituent des fondations nécessaires qui précèdent certaines expériences bien définies. Ces dernières font entrer l'âme dans des mondes de réalisation si éloignés de notre point de vue présent que toute définition qu'on en ferait n'aurait aucune signification.

Ce que nous sommes en train de faire, c'est de développer les qualités et les vertus qui "clarifieront notre vision" car elles amènent la purification des véhicules de façon à ce que le sens véritable de la divinité puisse commencer à émerger dans notre conscience.

b. Certaines remarques de base

Après ce préambule, nous passerons à l'examen du mécanisme et de ce qui l'imprègne et lui fournit la vie et l'intelligence.

Certaines remarques de base sont reconnues et peuvent donc être très brièvement mentionnées :

1. L'âme pénètre le mécanisme de deux façons et au moyen de deux points de contacts dans le corps :

a. Le "fil de vie" est ancré dans le coeur. Le principe de vie se trouve là et de cet endroit il se répand dans tout le corps physique par l'intermédiaire du flux sanguin, car "le sang est la vie".

b. Le "fil de conscience" ou d'intelligence est ancré dans la tête, dans la région de la glande pinéale, et de cet endroit de perception, il ordonne ou dirige les activités du plan physique, par l'intermédiaire du cerveau et du système nerveux.

2. L'activité directrice de l'âme, ou son emprise péremptoire sur le mécanisme du corps, dépend du point de développement ou de ce qu'on appelle "l'âge de l'âme". L'âme n'a pas d'âge, vu de l'angle humain, et ce que cela signifie réellement, c'est la durée pendant laquelle l'âme a utilisé la méthode d'incarnation physique.

3. Le résultat de cette double emprise sur le mécanisme pendant les âges passés a été le conditionnement du matériel, de concert avec sa propre nature inhérente conditionnée. Une forme est produite, qui est adéquate au besoin temporaire de l'âme et qui constitue une réflexion, dans le temps et l'espace, de son "âge relatif", ou son point de développement. Ceci produit donc le genre de cerveau, la conformation du corps, les conditions du système endocrinien et par conséquent l'ensemble de qualités, le genre de réaction mentale et le caractère avec lesquels tout sujet donné entre dans la vie sur le plan physique.

A partir de ce point, le travail se poursuit. Ce travail peut être considéré comme un effort d'intensifier l'emprise que le Penseur divin possède sur le mécanisme. Ceci conduira à une direction plus entière, plus sage, à une compréhension plus profonde du dessein, et à un effort d'éclairer le chemin pour l'âme par l'établissement des pratiques qui tendent vers la conduite appropriée, les paroles correctes et un caractère élevé. La pensée qui forme la base de ce paragraphe relie les conclusions de l'école de psychologie matérialiste à celles de l'école de l'introspection et aux écoles qui posent en principe l'existence d'un soi, d'une âme ou d'une entité spirituelle. Elle montre que ces deux groupes traitent de faits réels et que tous les deux doivent jouer un rôle semblable dans la formation de l'aspirant du Nouvel Age.

4. Puisque c'est la méthode introspective que nous suivons, et que nous étudions le sujet humain, nous découvrons, que sous-jacent dans toutes les parties du corps humain et constituant une partie bien définie de l'appareil humain, se trouve un véhicule qui a été appelé "le corps éthérique", composé entièrement de fils de force qui, à leur tour, forment des canaux le long desquels des types d'énergie encore plus subtils et plus variés s'écoulent. A leur tour, ceux-ci sont "conditionnés" durant les manifestations par la position de l'âme. Ces fils sont sous-jacents à tout le corps, qu'ils interpénètrent ainsi que le système nerveux, et ils sont en réalité le pouvoir qui fait agir le système nerveux. Leur réaction aux impacts, extérieurs et intérieurs, est incroyablement vaste. Les réactions nerveuses du disciple, de la personne très développée, dont le corps éthérique est en rapport étroit avec le système nerveux, dépassent la compréhension de la plupart des gens.

5. La somme des nerfs, avec les millions de "nadis" et de "contreparties des fils" dans le corps éthérique, forme une unité, et cette unité, conformément aux enseignements de la Sagesse sans Age, possède en elle des points de focalisation pour chaque différent type d'énergie. Ces points sont appelés "centres de force" et c'est d'eux et non pas du corps que dépendent l'expérience de vie de l'âme et son expression. Ce sont les facteurs qui conditionnent le système glandulaire du corps.

6. Ce système subjectif et objectif gouverne la manifestation de l'âme sur le plan physique. Il indique, à ceux qui peuvent percevoir la réalité, l'emprise ou le pouvoir que possède l'âme sur son instrument ; on peut voir si cette emprise est temporaire et partielle ou bien si elle est entière. Ceci est magnifiquement indiqué par un "attouchement spécial maçonnique", que marque un sommet dans l'expérience du candidat aux mystères.

Antérieurement, je me suis référé au canal principal de communication entre l'âme et son mécanisme comme étant :

a. Le centre à la base de l'épine dorsale.

b. Le centre au sommet de la tête, centre le plus important du corps, du point de vue de l'âme. C'est son point d'entrée et de sortie ; c'est la grande station radio de réception et le centre de direction.

c. La rate. C'est un centre secondaire et un organe de connexion avec le centre cardiaque.

d. C'est au moyen de la rate que s'opère la réunion entre le principe de vie (sis dans le coeur) et le système de conscience, qui met en contact tous les organes matériels et la substance atomique du corps physique. Cela signifie que, à l'endroit du corps humain où se trouve la rate, le long de son centre de force subjectif, se croisent deux grands courants d'énergie ; ce sont : le courant de vitalité physique ou vie, et le courant de la conscience des atomes qui construisent la forme.

On observera que nous examinons ici la vie subconsciente de groupe et non pas la vie consciente ni la soi-conscience. La rate est l'organe qui reçoit et où passe le prana planétaire ou vitalité.

Ce prana entre par "le portail ouvert" du centre de force de la rate et passe au coeur. Là, il se mêle au principe individuel de vie. Par le centre de force de la rate passe également la vie consciente de la somme des cellules du corps qui, à leur tour, reçoivent l'énergie de l'aspect conscience ou principe de tous les atomes et de toutes les formes au sein du quatrième règne de la nature. Nous ne sommes pas supposés être à même de comprendre encore cela, mais cette vérité sera estimée à sa juste valeur plus tard, au cours du développement racial. On peut trouver ici une indication relative à la sensibilité excessive du centre du plexus solaire aux impacts de groupes qui l'entourent et aux impressions de genre astral. Il existe un rapport étroit entre le centre de la rate, le plexus solaire, et le coeur.

7. Ces deux flots d'énergie subjective et subconsciente se croisent dans la région de la rate, et forment là une croix dans le corps humain quand chacun d'eux traverse les lignes de force de l'autre. C'est la correspondance dans le corps humain de la croix de matière dont il est question à propos de la Déité. La conscience et la vie forment une croix. Le flot de vie qui se déverse du coeur et le flot d'énergie donnant la vie provenant de la rate passent (après s'être croisés et avoir produit un tourbillon de force) dans la région du plexus solaire ; de là, ils se trouvent, d'une manière définitive, attirés l'un par l'autre pour former un seul courant à un certain stade de la vie de l'aspirant avancé. Là, ils fusionnent avec la somme d'énergies, utilisant les trois points mentionnés, la tête, la base de l'épine dorsale et la rate, comme un moyen bien net de communication, de distribution, de contrôle, et finalement de retraite ultime, consciemment, au moment de la mort ou dans la technique consistant à provoquer le stade de contrôle connu sous le nom de Samadhi.

8. Lorsque l'Agent directeur se trouvant dans la tête, élève délibérément et par un acte de la volonté les énergies accumulées à la base de l'épine dorsale, il les attire dans le champ magnétique des centres le long de l'épine dorsale et les mêle à la double énergie qui émane de la rate. La région spinale et ses cinq centres sont alors éveillés et mis en activité, et finalement toutes les forces sont assemblées en un seul courant d'énergie fusionnée et mélangée.

Trois choses alors se passent :

a. Le feu kundalini est élevé et brûle immédiatement, en les détruisant, tous les tissus éthériques qui constituent les barrières protectrices séparant les divers centres.

b. Le corps éthérique intensifie sa vitalité, et le corps physique est en conséquence puissamment vitalisé, galvanisé et stimulé.

c. Toute l'aura est coordonnée et illuminée, et l'âme peut alors à volonté se retirer du véhicule physique en pleine conscience ou bien y demeurer comme un Fils de Dieu incarné, dont la conscience est complète sur le plan physique, le plan astral et les niveaux mentaux, aussi bien que dans les trois aspects du mental inférieur, de la conscience causale et de la connaissance nirvanique. Ce processus atteint son couronnement à la troisième initiation.

Dans la vie de l'aspirant, le pouvoir de provoquer cet événement extraordinaire dépend de la façon dont le travail intérieur subjectif et spirituel décrit antérieurement sous le nom de "construction du pont sur le plan mental" est accompli entre les trois aspects mentionnés plus haut. Pour la race des hommes prise comme un tout, ce travail commença au milieu de notre race aryenne, et aujourd'hui il se poursuit très rapidement. Pour l'aspirant individuel, le travail a toujours été possible au cours des âges, et c'est la tâche principale entreprise par les disciples en ce moment. On pourrait ajouter ici que le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est composé de ceux qui sont engagés dans ce travail pour la race, et chaque personne qui construit son pont rejoint ce groupe de "constructeurs de pont" occultes. Il existe donc quelque chose de symbolique dans le travail de nos constructeurs modernes de ponts qui franchissent les abîmes et enjambent les eaux et qui donnent ainsi une démonstration concrète du travail qui est accompli aujourd'hui par la partie avancée de l'humanité.

Il devient maintenant possible de considérer le processus par lequel un homme franchit la séparation ou la brèche (pour parler symboliquement) existant entre le soi personnel inférieur et le Soi supérieur, ce dernier fonctionnant dans son propre monde. Il faut que cela soit franchi avant que l'union totale puisse être atteinte et que la complète intégration de l'homme tout entier puisse être accomplie. Afin de comprendre clairement ce qui se produit, il est sage de définir plus exactement ce qu'est cette nature supérieure et en quoi elle consiste.

Nous avons vu, dans nos études, que l'âme est un double mélange d'énergies. Energie de vie et énergie du mental, dans la mesure où il s'agit temporairement des rapports avec le mécanisme. La fusion de ces deux énergies dans le mécanisme humain produit ce que nous appelons la conscience, soi-conscience au début et finalement conscience de groupe. Le mécanisme est, dans sa propre nature, également un mélange ou une fusion d'énergies, l'énergie de substance elle-même qui prend la forme de la structure atomique du corps physique et en outre la vitalité qui anime ce corps. Secondement, l'énergie de ce corps que nous appelons le corps astral, qui se caractérise par la sensibilité, l'activité émotionnelle et la force magnétique que nous appelons le désir. Il y a finalement l'énergie du mental lui-même. Ces quatre types d'énergies forment ce que nous appelons le soi personnel inférieur, mais c'est l'aspect supérieur du mental qui relie, subjectivement, cette personnalité et l'âme. C'est la conscience inférieure qui, développée, permet finalement à un homme d'établir un contact conscient avec la conscience supérieure. C'est le mental concret inférieur qui doit être éveillé, compris et utilisé d'une manière définitive, avant que le mental supérieur puisse devenir l'intermédiaire par lequel la connaissance de ces réalités qui constituent le royaume de Dieu pourra être acquise. L'intellect doit être développé avant que l'intuition puisse être correctement évoquée.

Dans le cas de l'homme, nous avons donc deux groupes d'énergies majeures qui dominent, résultat d'une longue expérience d'incarnation dans la forme : l'énergie de la nature astrale ou de désir, et l'énergie du mental.

Lorsque ces énergies ont fusionné et sont mêlées, entièrement organisées et utilisées, alors, nous voyons une Personnalité puissante qui fonctionne. Elle cherche à s'imposer à ces énergies et à les subordonner à des buts plus élevés et différents ; c'est ce que nous appelons l'âme. Ces deux énergies (pensée et amour, ce dernier étant aussi une double forme d'énergie) sont ancrées, si l'on peut utiliser ce mot dans un sens symbolique et ésotérique, dans le cerveau humain, tandis que le principe de vie, comme nous l'avons vu, est ancré dans le coeur humain. Les quatre énergies du soi inférieur, énergie atomique, énergie vitale, énergie de sensation, énergie mentale, et en outre les deux énergies de l'âme, représentent les six énergies utilisées par l'homme dans son expérience de vie, mais l'énergie de l'atome n'est généralement pas comptée en tant qu'énergie humaine, étant donné qu'elle est d'un usage uniforme dans toutes les formes de vie dans tous les règnes ; par conséquent, l'homme est considéré comme étant une somme de cinq énergies et non de six.

L'âme humaine (distincte de l'âme telle qu'elle fonctionne dans son propre royaume, libre des limitations de la vie humaine) est emprisonnée par le contrôle des énergies inférieures et soumise à celles-ci pendant la plus grande partie de ses expériences. Alors, sur le Sentier de Probation, la double énergie de l'âme commence à devenir de plus en plus active, et l'homme cherche consciemment à utiliser son mental et à exprimer l'amour-sagesse sur le plan physique. C'est là simplement un énoncé de l'objectif de tous les aspirants. Lorsque les cinq énergies commencent à être utilisées consciemment et avec sagesse dans le but de servir, un rythme s'établit alors entre la personnalité et l'âme. C'est comme si un champ magnétique était établi et ces deux unités vibrantes et magnétiques, ou ces énergies groupées, commencent à pénétrer dans le champ d'influence l'une de l'autre. Dans les premiers stades, cela ne se produit qu'occasionnellement et rarement. Plus tard, cela se produit d'une façon plus constante et ainsi se crée un sentier de moindre résistance, "le chemin d'approche familier" ainsi qu'on l'appelle parfois ésotériquement. C'est ainsi que la première moitié du "pont", l'antahkarana, est construite. A l'époque où la troisième initiation est passée, ce chemin est terminé et l'initié peut "passer vers les mondes supérieurs à volonté, laissant loin derrière lui les mondes inférieurs ; ou bien il peut venir de nouveau et passer sur le chemin qui conduit de l'obscurité à la lumière, de la lumière à l'obscurité, et des mondes inférieurs dans les royaumes de la lumière."

Ainsi les deux sont un, et la première grande réunion sur le sentier du retour est achevée. Un second stade du chemin doit alors être parcouru, conduisant à la seconde union d'une importance encore plus grande en ce sens qu'elle conduit à une complète libération des trois mondes. Il faut se souvenir que l'âme, à son tour, est une union de deux énergies, plus l'énergie de l'esprit, dont les trois inférieurs sont la réflexion. C'est une synthèse de l'énergie de la vie même (qui se manifeste en tant que principe de vie au sein du monde de la forme), de l'énergie de l'intuition, ou amoursagesse spirituelle ou compréhension (qui se manifeste comme sensibilité et sensation dans le corps astral) et du mental spirituel, dont la réflexion dans la nature inférieure est le mental ou le principe d'intelligence dans le monde de la forme. Dans ces trois énergies, nous avons l'atma-bouddhi-manas des écrits théosophiques. Ils représentent cette triplicité supérieure qui est reflétée dans les trois inférieurs et qui se centre à travers le corps de l'âme sur les niveaux supérieurs du plan mental avant d'être "précipitée en incarnation", ainsi qu'il est dit en termes ésotériques.

En modernisant ce concept, nous pourrions dire que les énergies qui animent le corps physique et la vie intelligente de l'atome, les états sensibles émotionnels et le mental intelligent doivent finalement être mêlés aux énergies qui animent l'âme et être transmués en elles. Ces énergies sont le mental spirituel, qui transmet l'illumination, la nature intuitive, qui confère la perception spirituelle, et l'état d'existence divin.

Après la troisième initiation, le "Chemin" est poursuivi avec grande rapidité, et le "pont" qui relie parfaitement la Triade spirituelle supérieure et la réflexion matérielle inférieure est terminé. Les trois mondes de l'âme et les trois mondes de la Personnalité deviennent un seul monde où l'initié travaille et fonctionne, ne voyant aucune distinction, considérant l'un des mondes comme le monde d'inspiration et l'autre comme le champ de service, et pourtant les regardant tous les deux comme formant à la fois un seul monde d'activité. De ces deux mondes, le corps éthérique subjectif (ou le corps d'inspiration vitale) et le corps physique dense sont les symboles sur le plan extérieur.

De quelle manière ce pont, cet antahkarana doit-il être construit ? Quels sont les échelons que le disciple doit suivre ? Nous ne considérons pas ici le Sentier de Probation sur lequel les défauts majeurs doivent être éliminés et les principales vertus développées. De nombreuses instructions spirituelles parmi celles données dans le passé ont établi les règles pour la culture des vertus et des qualités nécessaires à l'état de disciple, et également la nécessité du contrôle de soi, de la tolérance et du désintéressement. Mais ce sont là des stades élémentaires qui doivent être considérés comme passés par tous les étudiants de ce Traité. Ces étudiants sont supposés ne pas être seulement intéressés à établir les aspects du caractère de l'état de disciple mais aussi à établir les conditions requises, plus abstruses et difficiles, de ceux dont le but est l'initiation.

C'est au travail des "constructeurs de ponts" que nous nous intéressons.

Premièrement, qu'il soit dit que la véritable construction de l'antahkarana n'a lieu que lorsque le disciple commence à être définitivement focalisé sur les niveaux mentaux et lorsque, en conséquence, son mental fonctionne intelligemment et consciemment. A ce stade, il doit commencer à avoir une idée plus exacte que cela n'a été le cas, des distinctions existant entre le Penseur, l'appareil de pensée et la pensée elle-même, à commencer par la double fonction de celle-ci qui est :

1. Le fait de reconnaître les Idées et d'y être réceptif.

2. La faculté créatrice de construire consciemment des formespensées.

Ceci implique nécessairement une forte attitude mentale et une réorientation du mental vers la réalité. Tandis que le disciple commence à se centrer sur le plan mental (et c'est là l'intention principale du travail de méditation), il commence à travailler dans la matière mentale et s'entraîne aux pouvoirs et à l'utilisation de la pensée. Il atteint une certaine mesure de contrôle mental ; il peut diriger le phare du mental dans deux directions :

dans le monde des activités humaines, et dans le monde des activités de l'âme. Comme l'âme se fraie un chemin en se projetant en un fil, ou un courant d'énergie, dans les trois mondes, de la même façon le disciple commence à se projeter consciemment dans les mondes plus élevés. Son énergie sort, par l'intermédiaire du mental contrôlé et dirigé, dans le monde du mental spirituel plus élevé et dans le royaume de l'intuition.

Une activité réciproque est ainsi établie. Cette réponse entre le mental supérieur et le mental inférieur est, en termes symboliques, appelée la lumière, et le "chemin éclairé" naît entre la personnalité et la Triade spirituelle, via le corps de l'âme, exactement de la même façon que l'âme entre définitivement en contact avec le cerveau via le mental. Ce "chemin éclairé" est le pont illuminé. Il est bâti au moyen de la méditation ; il est construit par un effort constant pour que l'intuition se manifeste, par la soumission et l'obéissance au Plan (qui commence à être reconnu dès que l'intuition et le mental sont en rapport), par une incorporation consciente dans le groupe de service et pour des desseins d'assimilation au tout. Toutes ces qualités et toutes ces activités sont fondées sur un caractère élevé et sur les qualités développées sur le Sentier de Probation.

L'effort d'amener l'intuition exige une méditation occulte (et non à base d'aspiration) dirigée. Il exige une intelligence entraînée, de façon que la ligne de démarcation entre la compréhension intuitive et les formes de psychisme supérieur puisse "se maintenir fermement dans la lumière", et une interprétation appropriée pour que la connaissance intuitive qui a été atteinte puisse se vêtir des formes-pensées correctes.

La soumission ou obéissance au Plan implique quelque chose d'autre qu'une vague et nébuleuse compréhension du fait que Dieu a un Plan et que nous y sommes inclus. C'est plus qu'une retraite de soi-même dans l'ombre de la volonté de Dieu. Cela nécessite une sage différenciation entre :

1. La perspective générale et le vaste Plan mondial pour la planète.

2. Ces étapes immédiates du Plan pour lesquelles est requise en cette époque et pour le présent immédiat, une coopération intelligente.

Un profond intérêt à l'égard des races-racines finales et des spéculations relatives à la vie qui se poursuit sur les autres planètes peuvent avoir une certaine valeur, mais sont relativement futiles et sans utilité ; cela stimule l'imagination d'une manière indue, provoquant l'amour des détails qu'on ne peut vérifier, des pertes de temps en des suppositions désordonnées et des chimères d'un intellect non-éclairé. Mais cette partie du Plan relative à son application immédiate est d'un intérêt et d'une utilité certains. L'obéissance au dessein et au devoir immédiats est la caractéristique du disciple entraîné.

Ceux qui connaissent beaucoup mieux le Plan que nous ne pouvons le connaître refusent de laisser Leur mental s'étendre sur des hypothèses improuvables, bien que possibles, relatives au futur développement racial.

Ils centrent Leur attention sur ce dont il faut s'occuper immédiatement à cette époque. Je prie tous les disciples de faire de même, car en ce faisant, il est possible de jeter un pont au-dessus de la brèche et de relier les deux rives des stades, supérieur et inférieur, de conscience, entre l'âge ancien et le nouveau, entre le royaume de Dieu et le royaume des hommes, et ainsi de prendre place dans les rangs du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde dont la tâche ardue demande nos efforts et nos sacrifices. L'incorporation consciente dans le groupe exige la cessation de la vie personnelle et amène la subordination du petit soi au travail du tout. Ces mots sont facilement écrits et lus ; ils contiennent pourtant la tâche de tous les disciples en ce moment.

Lorsque ce stimulant et cette compréhension manquent, le disciple est encore loin de son but.

On pourrait aussi déclarer ici que la construction du pont par lequel la conscience peut fonctionner facilement à la fois dans les mondes supérieurs et inférieurs, est rendue possible par une vie définitivement dirigée, qui conduit fermement l'homme dans la direction du monde des réalités spirituelles, et par certains mouvements dynamiques d'orientation, ou de focalisation, planifiés, soigneusement réglés et dirigés. Dans ce dernier processus, le gain des mois ou des années passés est étroitement évalué ; l'effet de ce gain sur la vie journalière et sur les mécanismes corporels est tout aussi soigneusement étudié, et la volonté-de-vie, en tant qu'être spirituel, est incorporée dans la conscience avec une netteté et une détermination qui provoquent un progrès immédiat.

Les disciples qui se trouvent dans les groupes de certains Maîtres sont invités, tous les sept ans, à procéder ainsi et à se soumettre à ce qui est appelé ésotériquement "une crise de polarisation". Ce processus est en quelque sorte une revue du passé, telle que celle que l'on impose à la conscience le soir, mais elle s'étend sur une période de plusieurs années et non de quelques heures. Cette pensée mérite de la considération.

Cette construction de l'antahkarana s'accomplit de la façon la plus certaine en ce qui concerne chaque aspirant consacré. Lorsque le travail est poursuivi intelligemment et avec une pleine conscience du dessein souhaité, et lorsque l'aspirant non seulement reconnaît le processus mais le suit rapidement, le travail s'accomplit à grands pas et le pont est construit.

Il suffira d'ajouter encore une seule chose relativement à cette construction de l'antahkarana, c'est le fait significatif que plus nombreuses sont les personnes qui peuvent accomplir cette liaison entre les aspects supérieurs et inférieurs de la nature humaine, plus rapidement la tâche de sauvetage du monde sera poursuivie. Plus ce travail est exécuté avec soin et persévérance, plus rapidement la Hiérarchie de la planète reprendra Son ancienne tâche et Son ancienne position dans le monde. Ainsi les Mystères seront restaurés plus rapidement et le monde fonctionnera plus consciemment suivant les directions du Plan. Chacune des unités particulières de la famille humaine qui atteint le succès sur le Sentier de l'Etat de disciple peut, en elle-même, n'avoir relativement que peu d'importance. Mais les unités massées représentent une puissance extraordinaire. Je vous dis maintenant, pour vous réjouir et vous encourager, que le nombre des disciples dans le monde augmente considérablement. Les souffrances et les difficultés, les craintes et le processus par lequel le détachement et le calme s'imposent opèrent leur oeuvre nécessaire. Ça et là à travers le monde, dans chaque pays et pratiquement chaque semaine, des hommes et des femmes quittent le Sentier de Probation et entrent sur le Sentier de l'Etat de disciple. C'est en cela que repose aujourd'hui l'espoir du monde. C'est dans ce fait que l'on trouve l'activité grandement accrue des Maîtres.

Cet événement, ou cette transition, n'a jamais lieu avant que le premier menu fil d'énergie (tel le premier câble d'acier d'un pont) se soit ancré sur la rive éloignée ; ainsi, un canal de communication à peine perceptible est établi entre la nature supérieure et la nature inférieure, entre le monde de l'âme et le monde des affaires humaines. Chaque mois au moment de la pleine lune, les Maîtres intensifient Leurs efforts, et des hommes et des femmes sont préparés pour le processus d'Initiation avec autant de rapidité que la prudence le permet. Souvenez-vous que la compréhension doit toujours accompagner la connaissance intellectuelle d'un sujet, et c'est cela qui empêche certains disciples d'accomplir ce grand pas en avant.

En accomplissant le devoir le plus pressant, en réalisant une vie de consécration, en dissipant les illusions et en servant avec amour et avec compréhension, le travail sera alors poursuivi. Cet effort est-il pour vous au-delà de votre atteinte ? Ou bien ses implications dépassent-elles votre compréhension ? Je ne le pense pas.

c. Méthodes d'Appropriation des Sept Rayons

Ainsi que nous l'avons vu, ce processus d'appropriation est double, ou plutôt, il implique une double activité, celle de prendre et de donner, de saisir et de lâcher, d'établir une emprise sur ce qui est désiré et de se détacher de ce qui a été saisi. Les divers types d'êtres humains qui arrivent le long de l'un ou de l'autre des sept rayons ont chacun leur manière spécifique d'agir ainsi.

J'indiquerai ces manières. En même temps, il faut se souvenir que lavéritable signification de ce qui est dépeint et que le sens de ce qui se produitne peut être compris que par ceux qui sont dans le processus de renonciation.

Le stade d'appropriation est subi d'une manière aveugle et inconsciente.

L'homme ne sait pas ce qu'il fait. C'est seulement vers la fin de ce longpèlerinage, de ce long processus d'appropriation qu'il découvre à quel point il est en fait fatigué de saisir ce qui n'est pas essentiel et ce qui est matériel, et àquel point il se trouve prêt pour le travail de détachement.

Dans la vie de chaque être humain sur le plan physique, de chaque être humain qui a vécu pleinement et jusqu'au bout d'une existence normale, on peut voir symboliquement ce double processus. Pendant la jeunesse, l'être qui ne réfléchit pas (et tous les jeunes sont ainsi car telle est la façon de s'exprimer de la nature) s'agrippe solidement à la vie et ne pense pas à l'époque où il devra lâcher l'emprise qu'il a sur la vie physique. Les jeunes oublient et oublient avec raison, l'inévitabilité de ce détachement symbolique final que nous appelons la Mort. Mais lorsque la vie a joué son rôle et que l'âge a prélevé son tribut d'intérêts et de force, alors l'homme fatigué et lassé du monde n'a plus peur de ce processus de détachement et ne cherche pas à s'agripper à ce qu'il désirait jadis. Il accueille la mort avec plaisir et abandonne volontiers ce qui absorbait jadis son attention.

Tandis que nous examinons le processus d'appropriation, il convient d'étudier les phrases suivantes, car elles jettent une certaine lumière sur les divers stades et cela sous des angles différents :

1. Le stade de concrétisation et de matérialisation. L'âme prend pour elle ce dont elle a besoin et ce qu'elle désire de façon à construire la forme.

2. Le stade d'incarnation, stade pris à ce moment d'une manière aveugle.

3. La période pendant laquelle la satisfaction des désirs représente le but essentiel. Ces désirs vont des désirs physiques et de leur satisfaction jusqu'à un désir général et mal défini de libération.

4. Les processus détaillés d'appropriation :

a. D'un ou de plusieurs corps.

b. D'une ou de plusieurs enveloppes.

c. D'un ou de plusieurs véhicules.

d. D'une ou de plusieurs formes.

5. L'immersion dans les ténèbres. C'est là le résultat du désir. Les ténèbres de l'ignorance ont été choisies et l'homme a commencé au moyen du désir à se frayer un chemin, des ténèbres vers la lumière, de l'ignorance vers la connaissance, de l'irréel au Réel. Tel est le grand travail symbolique de la Maçonnerie. C'est une élucidation du Chemin de la Renonciation.

6. Le sentier de l'aller afin de posséder.

7. L'égoïsme, la caractéristique majeure du soi relativement au non-soi et identifié avec lui.

8. L'amour de la possession, la prostitution de l'amour spirituel.

9. Le désir d'acquérir, l'illusion du besoin matériel.

10. La période appelée dans la Bible celle de la "vie de débauche", qui fut celle du Fils Prodigue.

11. L'application et l'utilisation de l'énergie dans des intentions personnelles et égoïstes.

12. La vie de la personnalité, avec tout ce que cela implique d'ambition, de dessein égoïste, etc.

13. L'attachement à ce qui se voit, à ce qui est connu, aux formes familières, extérieures, objectives.

14. Le stade pendant lequel des formes-pensées sont bâties, d'abord sans le savoir et ensuite avec un égoïsme délibéré.

15. La période pendant laquelle on est absorbé par les choses du royaume de la terre.

16. Le monde, la chair et le mal.

En ce qui concerne l'expression de l'âme, gouvernée par le détachement, les phrases et les termes suivants donneront une idée du progrès et de l'intention :

1. Le stade de spiritualisation et de dématérialisation. L'âme fonctionne avec, devant elle, une intention de libération et non pas une intention de poursuivre l'expérience sur le plan physique.

2. L'abandon de la vie de la forme.

3. La période pendant laquelle la satiété est ressentie ; les désirs ont tellement dominé et ont été si souvent satisfaits qu'ils n'attirent plus.

4. Le processus détaillé de la libération.

a. D'un ou de plusieurs corps.

b. D'une ou de plusieurs enveloppes.

c. D'un ou de plusieurs véhicules.

d. D'une ou de plusieurs formes.

5. L'émergence dans la lumière, façon symbolique d'exprimer le contraire de l'immersion dans les ténèbres.

6. Le Sentier du Retour, où le motif est de ne rien approprier pour le soi séparé. Le commencement de la conscience de groupe et du travail de groupe.

7. Le désintéressement, la caractéristique majeure de l'Ame ou du Soi.

8. La libération du désir de posséder, la libération de l'instinct d'acquisition et par conséquent l'état où il n'y a pas de désirs.

9. L'établissement du sens de réalité comme principe directeur de la vie.

10. Le retour du Fils Prodigue à la maison du Père.

11. L'application et l'utilisation de l'énergie pour des desseins de groupe et en coopération avec le Plan pour le tout.

12. La vie de l'âme avec tout ce qu'implique cette phrase.

13. L'amour de Dieu par opposition à l'amour de soi.

14. L'attachement à ce qui ne se voit pas, au vrai, au subjectif et au Réel, ce qui n'est possible que lorsque s'est opéré un détachement des choses vues fausses, objectives et irréelles.

15. La libération complète du contrôle du mental inférieur.

16. La période pendant laquelle le centre d'intérêt est le royaume de Dieu et de l'âme.

17. La réalité. Ce qui n'a pas de forme. Dieu.

Lorsque l'on considère les méthodes d'appropriation des sept rayons et les stades opposés, il faut se souvenir que nous traitons d'énergies. Les étudiants en occultisme doivent penser à travailler de plus en plus en termes d'énergie. Ces énergies, dit-on d'une manière ésotérique, "ont des effets impulsifs, des appels magnétiques et des activités focalisées". Ainsi qu'on le sait bien, les courants ou émanations d'énergie existent en sept aspects majeurs, ou qualités majeures. Ils amènent les fils des hommes en incarnation et les soustraient de l'incarnation. Ils possèdent leurs propres qualités et leurs caractéristiques spécifiques, et celles-ci déterminent la nature des formes construites, la qualité de la vie qui est exprimée à n'importe quel moment particulier ou dans n'importe quelle incarnation, la durée du cycle de vie, ainsi que l'apparition et la disparition de n'importe lequel des trois aspects forme. Certains courts paragraphes suffiront à définir chacun des stades d'appropriation. Les paragraphes qui donnent le détail des méthodes de détachement ont été indiqués antérieurement dans Un Traité sur la Magie Blanche.

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