LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

CHAPITRE I

LA DOCTRINE OCCIDENTALE DE "CELUI QUI VIENT"

LA DOCTRINE ORIENTALE DES AVATARS


D'âge en âge, au cours de nombreux cycles et en de nombreux pays (partout actuellement) des périodes de tensions se sont produites, tensions généralement marquées par une attente pleine d'espérance. Quelqu'un est attendu et l'on pressent Sa venue. Dans le passé, cette attente a toujours été proclamée et encouragée par les instructeurs religieux de l'époque ; ces périodes ont toujours été chaotiques et difficiles ; elles ont toujours marqué le point culminant à la fin d'une civilisation ou d'une culture, lorsque les anciennes religions se montraient incapables d'aider les hommes et de résoudre leurs problèmes.
La venue d'un Avatar, l'avènement de "Celui qui vient" et, en termes actuels, le Retour du Christ, sont les notes fondamentales de l'attente générale.
Lorsque les temps étaient mûrs, que l'invocation des masses était assez puissante et la foi de ceux qui savent assez intense, alors, toujours, Il est venu, et il n'y aura pas d'exception aujourd'hui à cette règle ancienne, à cette loi universelle. Depuis des décades, les fidèles des deux hémisphères attendent le Retour du Christ, de l'Avatar, non seulement les chrétiens, mais aussi ceux qui attendent le Seigneur Maitreya, le Boddhisattva, ou encore, l'Imam Mahdi.
Lorsque les hommes sentent qu'ils ont épuisé toutes leurs ressources et sont au bout de leurs possibilités, que la solution des problèmes qui se posent à eux dépasse leur compétence, ils sont prêts à se tourner vers un intermédiaire divin, un médiateur qui intercédera pour eux auprès de Dieu et leur apportera une aide. Ils invoquent un Sauveur. A travers toutes les religions et toutes les Écritures saintes du monde on peut suivre le fil d'or de cette doctrine
des Médiateurs, des Messies, des Christs et des Avatars ; ceux-ci se trouvent en grand nombre et partout, reliant ainsi toutes les Écritures à une Source centrale.
L'âme humaine elle-même est considérée comme intermédiaire entre l'homme et Dieu ; des millions d'êtres croient que le Christ agit comme médiateur divin entre l'humanité et la divinité.
Tout le système de la révélation spirituelle est basé – et l'a toujours été – sur cette doctrine de l'interdépendance, d'un enchaînement méthodique et consciemment ordonné, et de la transmission d'énergie s'effectuant d'un aspect de la manifestation divine à un autre, c'est-à-dire du Dieu en Son Lieu le plus secret, jusqu'au plus humble des hommes, vivant, luttant et peinant sur terre.
Cette transmission se retrouve partout : "Je suis venu afin qu'ils aient la vie", a dit le Christ, et toutes les Écritures du monde font de fréquentes allusions à l'intervention de quelque Être, issu d'un plan de vie supérieur au plan strictement humain. Il existe toujours un moyen permettant à la divinité d'atteindre l'humanité et de communiquer avec elle, et c'est à cette communication, à ces Instruments de l'Energie divine, que se réfère la doctrine des Avatars ou des divins "Êtres qui viennent".
Un Avatar est un Être qui, en plus d'une tache délibérément choisie et d'une destinée fixée d'avance, est capable de transmettre l'énergie ou la puissance divine. C'est là, forcément, un profond mystère, démontré d'une manière particulière, (en relation avec l'énergie cosmique), par le Christ, qui, pour la première fois dans l'histoire de la planète et, pour autant que nous le sachions, a transmis l'énergie divine de l'Amour directement à notre planète et, dans un sens très défini, à l'humanité. A la doctrine des Avatars ou Messagers Divins, s'associe toujours aussi l'idée d'un Ordre spirituel sur des niveaux subtils appelé la Hiérarchie de Vies spirituelles, travaillant au bien de l'humanité. La seule chose que nous sachions réellement c'est que, au cours des âges, de grands et divins Représentants de Dieu incarnent le dessein divin, et ils affectent le monde entier de telle sorte que leurs noms sont connus et que leur influence se fait sentir des milliers d'années après qu'Ils soient retirés du monde des hommes. Toujours et encore, Ils sont venus, et ont laissé derrière eux un monde changé et une nouvelle grande religion. Nous savons aussi que les religions et les prophètes ont toujours promis à l'humanité qu'Ils reviendraient parmi nous à l'heure du besoin. Ces déclarations reposent sur des faits historiques. En dehors d'elles, nous ne savons que relativement peu de détails.
Le mot Avatar est un mot sanscrit, signifiant littéralement : Qui descend de très haut. Ava (employé comme préfixe devant les verbes et les substantifs verbaux) exprime l'idée de "à distance, loin, vers le bas". Avataram (le comparatif) "plus loin". La racine Av semble toujours indiquer l'idée de protection d'en haut, et se trouve dans des mots composés se référant à la protection de rois ou de législateurs. S'appliquant aux dieux, la signification en est : "accepté favorablement", lorsqu'un sacrifice est offert. Il en résulte que le mot racine peut signifier : "qui descend avec l'approbation de la source supérieure d'où Il émane, et au profit du lieu où Il arrive" (tiré du Dictionnaire sanscrit de Monier-Williams).
Tous les Avatars ou Sauveurs du monde expriment cependant en venant deux mobiles fondamentaux : la nécessité, pour Dieu, d'entrer en relations avec les hommes, et le besoin qu'éprouve l'humanité d'entrer en contact avec Dieu et d'en recevoir aide et compréhension. Obéissant à ces mobiles, tous les Avatars sont, par conséquent, des Intermédiaires divins. Ils peuvent agir ainsi parce qu'ils se sont complètement libérés de toute limitation, de tout sentiment d'égoïsme et de séparativité, et parce que (à l'opposé de ce que font les hommes) Ils ne sont plus le centre dramatique de Leur vie, comme c'est le cas pour la plupart d'entre nous. Lorsqu'Ils ont atteint ce stade de décentralisation spirituelle, Ils peuvent devenir Eux-mêmes des événements dans la vie de notre planète ; tous les regards peuvent se tourner vers Eux et toute l'humanité peut en être influencée. C'est pourquoi un Avatar ou un Christ apparaît pour deux raisons : l'une est la Cause insondable et inconnue qui l'y incite ; l'autre est la demande ou l'invocation de l'humanité elle-même. La venue d'un Avatar est, par conséquent, un événement spirituel qui s'accomplit en vue d'opérer des changements ou des renouvellements d'importance capitale, pour inaugurer une civilisation nouvelle, et de conduire l'homme plus près du divin. On les a définis comme "des hommes extraordinaires, apparaissant de temps en temps, afin de changer la face du monde et d'initier une ère nouvelle dans les destinées de l'humanité". Ils viennent dans des périodes de crises ; fréquemment, ils suscitent eux-mêmes des crises pour mettre fin à ce qui est caduc et indésirable, et préparer la voie à des formes nouvelles et mieux adaptées à la vie en continuelle évolution du Dieu Immanent dans la nature. Ils viennent lorsque le mal domine. Pour cette seule raison déjà, il est permis d'attendre un Avatar à l'époque actuelle. Les conditions nécessaires au retour du Christ existent.
Il y a des Avatars de tous les rangs et de tous les genres ; quelques-uns sont d'une grande importance planétaire parce qu'Ils sont l'expression vivante de cycles entiers de développement futur, parce qu'Ils font résonner la note et transmettent l'enseignement qui créera une ère nouvelle et une civilisation nouvelle. Ils incarnent de grandes vérités vers lesquelles doivent s'orienter les masses, et qui constituent encore de nos jours le but des plus grands esprits du temps, même si elles n'ont pas encore été réalisées. Certains Avatars expriment aussi l'aboutissement des efforts humains vers la perfection et représentent ainsi à travers les âges le type de "l'homme idéal". D'autres, plus grands encore, sont appelés à être présentés et manifestés sur terre sous une nouvelle forme ; Ils possèdent ce pouvoir parce qu'Ils ont réalisé la perfection et ont atteint les plus hautes Initiations possibles. Ils ont le don d'être ces qualités spirituelles incarnées, et parce qu'Ils ont pleinement exprimé un principe, une qualité spécifique, Ils peuvent servir de canal et transmettre ce principe ou cette qualité qui provient du centre de toute Vie spirituelle. Ceci est la base de la doctrine des Avatars ou Messagers divins.
Le Christ fut l'un d'eux, et il fut doublement un Avatar, car non seulement Il fit retentir la note de l'Age nouveau, il y a plus de deux mille ans, mais Il incarna en outre, d'une manière mystérieuse et inexplicable, le divin Principe de l'Amour ; Il fut le premier à révéler aux hommes la véritable nature de Dieu.
L'invocation de l'humanité (la seconde cause suscitant une intervention divine) est d'une puissante efficacité, parce que les âmes des hommes, particulièrement lorsque les hommes agissent de concert, ont en elles quelque chose qui les apparente à la nature divine de l'Avatar. Nous sommes tous des Dieux, enfants d'un seul Père, comme nous l'a dit le Christ, le dernier des Avatars. C'est ce centre divin dans le coeur humain qui, lorsqu'il est éveillé et actif, peut évoquer une réponse du Haut-Lieu ou "Celui qui vient" attend l'heure de Son retour.
Seule l'invocation unanime de l'humanité, sa "détermination massive", peuvent hâter la descente (ainsi qu'on l'appelle) d'un Avatar.
En résumé, la doctrine des Avatars est parallèle à la doctrine de la continuité de la Révélation. D'âge en âge, à chaque grande crise de l'humanité et toujours dans les heures de besoin, à l'apparition d'une nouvelle race ou lors de l'éveil d'une humanité préparée à une nouvelle et plus vaste vision, le Coeur de Dieu – mû par la loi de Compassion – envoie un Instructeur, un Sauveur, un Porteur de Lumière, un Avatar, un Intermédiaire, un Christ. Celuici apporte à l'humanité le message qui guérira, qui indiquera la prochaine étape a franchir, éclairera quelque obscur problème mondial et exprimera un aspect divin inconnu jusqu'alors. La doctrine des Messagers divins, des Apparitions divines, des Avatars et des Sauveurs – dont l'histoire rend un témoignage indubitable – est fondée sur le fait de la continuité de la révélation, et sur la succession des manifestations progressives de la Nature divine. L'attente mondiale du retour du Christ est basée sur la réalité de cette continuité, sur les apparitions successives des Messagers et des Avatars, et sur le terrible désarroi de l'humanité des temps présents. C'est la reconnaissance innée de ces faits qui a poussé l'humanité entière à invoquer de façon croissante une forme quelconque d'aide ou d'intervention divines. C'est cette même reconnaissance qui a suscité au "Centre où la Volonté de Dieu est connue" l'ordre du retour de l'Avatar. En réponse à ce double appel, le Christ a fait connaître à Ses disciples, dans tous les pays, Sa décision de réapparaître, dès qu'ils auront accompli le travail préparatoire nécessaire.
Les Avatars les plus connus sont le Bouddha en Orient et le Christ en Occident. Leurs messages sont familiers à tous et les fruits de Leur vie et de Leurs paroles ont imprégné la pensée et les civilisations des deux hémisphères.
Etant des Avatars humains-divins, Ils représentent ce que l'humanité peut aisément comprendre. Parce qu'Ils sont de la même nature que nous, "chair de notre chair, esprit de notre esprit", nous les connaissons, nous nous confions en Eux, et Ils signifient plus pour nous que d'autres apparitions divines. Des millions d'êtres les connaissent ; il nous est impossible de comprendre toute l'importance du noyau d'énergie spirituelle que chacun d'Eux a créé. La création d'un noyau d'énergie persistante, spirituellement positive est la tâche constante d'un Avatar. Il concentre et stabilise dans l'humanité une vérité dynamique, une puissante forme-pensée, ou charge d'énergie magnétique. Ce foyer agit de façon croissante, comme transmetteur d'énergie spirituelle ; il rend l'humanité capable d'exprimer une certaine idée divine, qui, par la suite, produit une civilisation, avec sa culture, ses religions, ses structures politique et gouvernementale et ses systèmes d'éducation. Ainsi se fait l'histoire, laquelle ne fait qu'enregistrer la réaction cyclique de l'humanité à l'afflux d'une énergie divine, transmise par un guide inspiré ou par un Avatar.
De nos jours, un Avatar est généralement un représentant du second aspect divin, celui de l'Amour-Sagesse, l'Amour de Dieu. Il apparaîtra sous la forme d'un Sauveur, d'un Constructeur, d'un Protecteur ; l'humanité n'est pas encore suffisamment développée ni assez orientée vers la vie de l'Esprit, pour supporter aisément l'influence d'un Avatar qui manifesterait la Volonté
dynamique de Dieu. En ce qui nous concerne, jusqu'à présent (et c'est là notre limitation), un Avatar est essentiellement celui qui préserve, développe, construit, protège et favorise les impulsions spirituelles qui nous font vivre ; sa manifestation est en grande partie déterminée par le besoin des hommes et leur demande d'aide et de protection. L'humanité a besoin d'amour, de compréhension et de justes relations entre les hommes pour atteindre à la divinité. C'est ce besoin qui nous a valu la présence du Christ, Avatar de l'Amour. Par Sa prodigieuse réalisation – dans la voie de la compréhension – le Christ, ce grand Messager humain-divin, nous a transmis un aspect et une puissance de la nature de Dieu, le principe de l'Amour divin. Avant la venue du Bouddha, l'Avatar de l'Illumination, l'attitude indécise de l'humanité envers Dieu s'exprimait par une aspiration à la lumière, et en reconnaissant un Dieu Transcendant. Alors le Bouddha vint et démontra dans Sa propre vie la réalité d'un Dieu Immanent de même que celle d'un Dieu Transcendant ; de Dieu dans l'univers et de Dieu en l'humanité. L'homme devint conscient de l'existence de Dieu et de celle du Soi dans le coeur de l'individu. C'était pour l'homme, une vérité relativement neuve.
Cependant, jusqu'à la venue du Christ, qui vécut une vie d'amour et de service, et qui donna aux hommes le commandement nouveau de s'aimer les uns les autres, les Ecritures saintes n'avaient insisté que fort peu sur la notion d'un Dieu d'Amour. Après la venue du Christ, l'Avatar de l'Amour, Dieu fut pour les hommes l'amour suprême, amour comme but et objectif de la création, amour comme principe fondamental de toutes relations, et amour travaillant à travers toute la manifestation à la réalisation d'un Plan inspiré par l'amour. Le Christ révéla et accentua cette qualité divine, modifiant ainsi toute l'existence humaine, ses buts, ses valeurs.
La raison pour laquelle Il n'est pas encore revenu est que Ses disciples n'ont pas encore accompli dans le monde le travail nécessaire. Comme nous le verrons plus tard, Son retour est étroitement lié à l'établissement de justes relations entre les hommes. L'Eglise, au cours des siècles, a fait obstacle à cette réalisation qu'elle n'a pas favorisée, à cause de son zèle fanatique de faire des "chrétiens" et non des disciples du Christ. Elle insista plus sur la doctrine théologique que sur l'amour et la compréhension dont le Christ a donné l'exemple. Elle prêcha le bouillant Paul de Tarse et non le doux Charpentier de Galilée. Ainsi, Il a attendu. Mais maintenant Son heure est venue, à cause de la détresse et de l'invocation universelles, et de la volonté de tous Ses disciples, quelles que soient leur religion et leurs convictions religieuses.
Il ne nous est pas donné pourtant de connaître la date et l'heure du retour du Christ. Sa venue dépend de l'appel (souvent muet) de tous ceux qu'unit une même intention. Elle dépend en outre de meilleures relations entre les hommes ; aussi d'un certain travail, accompli en ce moment par les Membres les plus anciens du Royaume de Dieu, l'Eglise invisible, la Hiérarchie spirituelle de notre planète ; elle dépend aussi de la persévérance des disciples du Christ actuellement dans le monde et de la collaboration de Ses initiés, à l'oeuvre dans tous les groupements religieux, politiques et économiques. Il convient d'ajouter à tout cela ce que les chrétiens aiment à nommer "l'Insondable Volonté de Dieu", le dessein caché du Seigneur du Monde, l'Ancien des Jours (ainsi qu'on Le nomme dans l'Ancien Testament) qui "sait ce qu'Il veut, qui irradie la plus haute qualité d'Amour et qui concentre Sa Volonté en Sa demeure suprême, le centre où la Volonté de Dieu est connue".
Lorsque le Christ, l'Avatar de l'amour réapparaîtra, les fils des hommes qui sont maintenant les Fils de Dieu détourneront leur face de la lumière resplendissante et irradieront cette lumière vers les fils des hommes qui ignorent encore qu'ils sont les Fils de Dieu. Alors apparaîtra Celui qui Vient, se hâtant dans la vallée de l'ombre, pressé par Celui qui détient un redoutable pouvoir et qui se tient sur le sommet de la montagne, rayonnant l'amour éternel, la lumière suprême et la volonté calme et silencieuse.
Alors les fils des hommes réagiront. Alors brillera une lumière nouvelle, dans la ténébreuse et lasse vallée de la terre. Alors une vie nouvelle affluera dans le sang des hommes et leur vision embrassera les voies nombreuses de ce qui pourrait exister.
Ainsi, la paix régnera sur terre, mais une paix comme jamais personne n'en connut jusqu'ici. Alors, dans le coeur des hommes, la "Volonté-de-Bien" s'épanouira en Compréhension, et la Compréhension en Bonne Volonté.

CHAPITRE II

L'OCCASION UNIQUE DU CHRIST

LE MONDE AUJOURD'HUI

 


Il est difficile d'accepter de nos jours l'idée du retour du Christ car ce retour a été annoncé depuis des siècles et il ne s'est jamais rien passé. Ceci est le simple énoncé d'un fait et là réside une grande partie de nos difficultés.
L'attente de Sa venue n'est pas un événement nouveau ; elle n'a rien d'unique en soi. On considère ceux qui croient à Son retour avec une indulgence mêlée d'amusement ou de pitié, suivant les cas. Cependant une étude de l'histoire, de sa signification, de l'intention divine ou de la volonté de Dieu, et de la situation mondiale actuelle, peut nous amener à comprendre que notre temps est unique en plus d'un point, et qu'une occasion exceptionnelle s'offre au Christ. Cette occasion unique résulte de certaines conditions mondiales elles-mêmes uniques ; certains facteurs se présentent aujourd'hui – de même que certains événements marquèrent le siècle dernier – qui ne s'étaient jamais produits auparavant. Nous aurions intérêt à réfléchir à ces choses et à acquérir ainsi une plus juste vision. Le monde dans lequel Il viendra, sans être encore un monde meilleur, est néanmoins un monde nouveau ; des idées nouvelles occupent les esprits ; des problèmes nouveaux surgissent et attendent d'être résolus.
Examinons cette situation unique, non d'une manière mystique et vague, mais essayons de comprendre la situation unique dans laquelle le Christ se trouvera.
S'il est vrai qu'Il projette de réapparaître, si c'est un fait qu'Il sera accompagné de Ses disciples, les Maîtres de la Sagesse, et s'il est vrai que cette Venue est imminente, quels sont quelques-uns des facteurs qu'Ils devront prendre en considération ?
D'abord Il viendra dans un monde qui est essentiellement un. Son retour et Son oeuvre ne pourront plus se limiter à une petite localité ou à un seul domaine inconnus de la majorité, comme ce fut le cas jadis. La radio, la presse, la diffusion des nouvelles, rendront Sa venue différente de celle des Messagers antérieurs. Les moyens de transports rapides, bateaux, trains et avions, Le rendront accessible à des milliers d'individus qui pourront l'approcher. Grâce à la télévision Son visage pourra devenir familier à tous ; et en vérité, "tout oeil le verra". Même si l'on ne reconnaît pas d'emblée la valeur réelle de Son message ni Son haut degré de spiritualité, l'intérêt universel sera nécessairement éveillé, car aujourd'hui, même les faux Christs et les pseudo-Messagers suscitent la curiosité générale et ne peuvent demeurer cachés. Tout ceci crée des conditions de travail uniques, comme aucun Fils de Dieu venu pour sauver et vivifier le monde n'en connut jamais.
La réceptivité des gens à ce qui est nouveau et utile est également différente ; l'homme a fait de grands progrès dans sa réaction au bien et au mal.
Il est doué d'une sensibilité réceptive infiniment plus développée que celle dont il disposait primitivement. Si autrefois le "Messager" suscitait une prompte réaction, celle-ci sera aujourd'hui plus générale et plus prompte encore, qu'elle soit positive ou négative. Les hommes se posent plus de questions ; ils sont plus instruits, plus intuitifs et, plus qu'en toute autre période de l'histoire, ils s'attendent, sans que cela ne les émeuve outre mesure, au sensationnel, à l'inédit. Leur perception intellectuelle est plus pénétrante, leur sens des valeurs plus aigu, leur faculté de juger et de choisir se développe rapidement et ils saisissent plus vite la portée des événements. Ces faits conditionneront la réapparition du Christ et permettront de diffuser plus rapidement la nouvelle de Sa venue et de Son message.
Quand Il viendra, Il trouvera un monde libéré de la domination ecclésiastique comme il ne l'a jamais été. Lorsqu'Il vint autrefois, la Palestine était sous la domination des chefs religieux juifs, et les pharisiens, les Sadducéens étaient pour les gens de ce pays ce que sont les princes de l'Eglise pour ceux d'aujourd'hui. Néanmoins, au cours du siècle dernier, on a pu constater un utile et sain éloignement du cléricalisme et de la religion trop étroitement orthodoxe ; ceci présente une occasion unique de rétablir la religion véritable et de retrouver les voies simples de la vie spirituelle. Les prêtres, les lévites, les pharisiens et les Sadducéens ne Le reconnurent pas lorsqu'Il vint, mais ils Le craignirent et il est fort peu probable que les hommes d'église réactionnaires Le reconnaissent mieux cette fois. Il se peut qu'Il réapparaisse d'une manière totalement inattendue ; qui dira s'Il se présentera comme un politicien, un économiste, un conducteur d'hommes (sorti du peuple), un homme de science ou un artiste ?
Il est faux de croire, comme certains ont tendance à le faire, que le travail essentiel du Christ doive nécessairement s'accomplir par l'intermédiaire des églises ou des religions. Certes, Il s'en servira quand les conditions le permettront, là où Il découvrira en elles un noyau vivant de spiritualité réelle et quand leur invocation sera assez puissante pour l'atteindre. Il utilisera tous les moyens possibles pour élargir la conscience des hommes et l'orienter justement. Il est cependant plus exact de dire qu'Il travaillera avant tout comme Instructeur du Monde et que les églises ne seront qu'un des moyens dont Il se servira pour donner Son enseignement.  Tout ce qui peut éclairer l'esprit des hommes et contribuer à établir de justes relations entre eux, tous les moyens permettant d'acquérir une connaissance réelle, toute méthode pour transformer la connaissance en sagesse et en compréhension, tout ce qui élargit la conscience de l'humanité et les états sub-humains de perception et de sensibilité, tout ce qui dissipe les mirages et les illusions, brise la cristallisation et transforme les conditions statiques, sera compris dans les activités de la Hiérarchie dont Il est le Chef. Il sera limité par la qualité et par l'ampleur de l'invocation de l'humanité qui sont a leur tour conditionnées par son degré d'évolution.
Au moyen âge et antérieurement, l'activité intérieure du Christ s'exerçait à travers les églises et les écoles philosophiques. Il n'en sera point ainsi lorsqu'Il se manifestera ici objectivement et réellement. C'est un point que les églises et les religions organisées feraient bien de se rappeler. En ce moment Son attention se porte sur deux nouveaux domaines : le domaine de l'éducation mondiale et la sphère où s'exercent intelligemment les activités concernant le gouvernement des peuples : la politique et la législation. Aujourd'hui, les gens du peuple commencent à comprendre l'importance et la responsabilité du gouvernement. Avant que puisse être établi le cycle d'une vraie démocratie, telle qu'elle existe en essence et telle qu'elle se manifestera un jour, la Hiérarchie est convaincue de la nécessité impérieuse d'éduquer les masses en vue d'une collaboration intergouvernementale, d'une stabilisation économique grâce à une distribution équitable et une politique honnête. Le long divorce entre la politique et la religion doit prendre fin. Cela est possible aujourd'hui à cause du niveau plus élevé de l'intelligence des masses, et aussi du fait que la science a rapproché les hommes à tel point, qu'un événement qui se déroule en un endroit de la terre, quelque éloigné qu'il soit, devient en quelques minutes une question d'intérêt général. Cet état de choses offre au Christ un champ d'action exceptionnellement favorable dans l'avenir.
Il est urgent aujourd'hui de développer la perception spirituelle pour préparer Son retour. Nul ne sait à quelle nation Il appartiendra. Sera-t-il Anglais, Russe, Noir, Latin, Turc, Indien ou de quelque autre nationalité ? Qui peut le dire ? sera-t-il chrétien, hindouiste ou bouddhiste, ou indépendant de toute croyance particulière ? Il ne viendra rétablir aucune des anciennes religions, y compris le christianisme ; mais Il viendra pour restaurer la foi de l'homme en l'amour du Père, au Christ vivant et dans la réalité du lien intérieur, étroit et indestructible qui unit tous les hommes. Il pourra librement disposer de toutes les facilités lui permettant de prendre contact et d'entrer en relations avec le monde entier ; c'est en cela aussi que l'occasion qui s'offre à Lui est unique, et Lui aussi doit s'y préparer.
Un autre facteur distinctif de Sa venue sera non seulement l'attente générale, mais le fait que dès à présent on connaît et on enseigne beaucoup de choses concernant le Royaume de Dieu ou la Hiérarchie spirituelle de la planète. Dans tous les pays, des milliers de personnes s'intéressent à l'existence de la Hiérarchie et croient aux Maîtres de la Sagesse, les disciples du Christ ; ils ne seront pas surpris lorsque ce groupe de Fils de Dieu ayant à leur tête le Christ, apparaîtra sur la terre. Dans toutes les Eglises, l'expression de "Royaume de Dieu" est devenue familière au public ; tout au long du siècle passé, les ésotéristes et les occultistes ont fait connaître l'existence de la Hiérarchie. Les spiritualistes ont insisté sur la survivance de ceux qui ont passé sur d'autres plans d'existence, et leurs Guides ont rendu témoignage de l'existence d'un monde spirituel intérieur. Tout ceci crée un état de préparation exceptionnel qui offre au Christ des occasions, et Le place devant des problèmes uniques. Toutes ces forces spirituelles, et bien d'autres encore – que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur des religions et des groupes philosophiques et humanitaires – oeuvrent aujourd'hui sous direction ; elles sont étroitement reliées entre elles et leurs activités sont intimement synchronisées.
Elles travaillent toutes ensemble (même si ce n'est pas apparent de l'extérieur), car parmi les membres de la famille humaine, il y a des individus à tous les degrés de réceptivité. Les forces de régénération, de reconstruction, de restauration et de résurrection se font sentir dans les multiples groupes qui cherchent à aider, à relever l'humanité, à reconstruire le monde, à rétablir l'équilibre et un sentiment de sécurité, et à préparer ainsi, consciemment ou inconsciemment, les voies du Christ.
On constate également un renouveau sans précédent de l'ancien enseignement du Bouddha. Cet enseignement pénètre en Occident et trouve de fervents adhérents dans tous les pays. Le Bouddha est le symbole de l'illumination et partout aujourd'hui l'on insiste particulièrement sur la lumière.
Au cours des âges, des millions d'êtres ont reconnu le Bouddha comme le Porteur de Lumière d'en haut. Ses Quatre Nobles Vérités exposaient les causes de la douleur humaine et indiquaient le moyen de s'en libérer. Il enseigna : cessez de vous identifier avec les choses matérielles ou avec vos désirs ; acquerrez un juste sens des valeurs ; cessez de considérer vos biens et l'existence terrestre comme étant d'importance capitale ; suivez le Noble Octuple Sentier qui est la voie des justes rapports avec Dieu et avec votre prochain, et ainsi, soyez heureux. Les étapes de ce chemin sont :
Justes valeurs. Juste aspiration.
Juste parole. Juste conduite.
Justes modes de vie. Juste effort.
Juste pensée. Juste extase ou félicité.
Ce message est tout particulièrement nécessaire aujourd'hui dans un monde où la plupart de ces étapes vers le vrai bonheur ont été trop ignorées.
C'est sur cet enseignement primordial que le Christ fondera la fraternité humaine, car les justes relations humaines sont une expression de l'Amour de Dieu ; elles constitueront la prochaine et la plus grande manifestation de la divinité réalisée par l'homme. Dans ce monde dévasté, chaotique et malheureux, une nouvelle occasion s'offre à l'humanité de renoncer à une vie égoïste et matérialiste pour s'engager dans la Voie Lumineuse. Dès l'instant où l'humanité se montrera disposée à suivre cette voie, le Christ viendra. Il est bien évident qu'en ce moment les hommes sont en train d'apprendre cette leçon et commencent à s'avancer à pas hésitants sur cette Voie Lumineuse des justes relations.
L'époque actuelle est unique en ce qu'elle est, d'une manière inconnue jusqu'ici, un cycle ou une période de conférences locales, nationales et internationales ; des clubs, des assemblées, des comités et des ligues se forment partout pour la discussion et l'étude du bien et de la libération de l'homme. Ce phénomène est une des plus certaines indications du prochain retour du Christ.
Il est l'incarnation de la liberté et le Messager de la libération. Il stimule l'esprit de groupe, la conscience de groupe, et Son énergie spirituelle est la force attractive qui relie les hommes entre eux pour le bien commun. Son retour unira les hommes et les femmes de bonne volonté du monde entier, sans tenir compte de religion ou de nationalité. Sa venue évoquera parmi les hommes une reconnaissance générale du bien qui existe en tous. C'est en cela que Son retour est un fait unique, et déjà, nous nous y préparons. Une étude de la presse quotidienne le prouve. L'invocation – consciente ou non – des groupes multiples qui travaillent dans l'intérêt de l'humanité, suscitera Son apparition.
Ceux qui accompliront ce grand acte d'invocation sont les hommes spirituels, les hommes d'État éclairés, les chefs religieux, les hommes et les femmes dont le coeur est animé par la bonne volonté. Ils feront venir le Christ, s'ils persévèrent dans leur unité d'intention, dans l'attente et dans l'espoir. Ce travail préparatoire doit être mis au point et accompli par les intellectuels et les grands philanthropes, par les groupes se consacrant à l'amélioration des conditions de l'homme, et aussi par des personnalités éminentes et désintéressées. Le succès de cet effort, dont le Christ et la Hiérarchie spirituelle établissent actuellement le plan, dépend en grande partie de l'habilité dont les hommes feront preuve dans l'usage de la lumière qu'ils possèdent déjà pour établir des relations équitables au sein de leur famille, de leur communauté, de leur nation et dans le monde.
Ces nombreux groupes travaillant au bien de l'humanité et répartis sur toute la terre comme ils le sont, créent une atmosphère très différente de celle qui caractérisait la période de Sa première venue. Cet effort est relativement nouveau dans la longue histoire du passé humain ; le Christ doit s'y préparer et aura à tenir compte de cette tendance. Le "cycle des conférences" mondiales qui prend une telle ampleur, est un des aspects de cette situation unique à laquelle Il doit faire face.
Cependant, avant que le retour du Christ et de Ses disciples puisse être envisagé, notre civilisation actuelle doit disparaître. Au cours du prochain siècle nous commencerons à entrevoir le sens du mot "Résurrection", et l'ère nouvelle commencera à nous révéler son sens caché et ses buts profonds. En premier lieu, l'humanité émergera de cette civilisation morte, de ses vieux préjugés et de ses conceptions périmées ; ayant renoncé à la poursuite de ses buts matérialistes et à son égoïsme destructif, elle avancera, rayonnante, dans la claire lumière de la résurrection. Ce ne sont point là des paroles symboliques ou mystiques, mais elles caractérisent l'ambiance générale qui marquera cette période du retour du Christ. C'est un cycle aussi réel que le cycle de conférences qui s'organise si activement aujourd'hui. Autrefois, le Christ nous enseigna le sens véritable du Renoncement ou de la Crucifixion ; cette fois, Son message essentiel sera : la vie de résurrection. Partout, le cycle actuel de conférences prépare les hommes à entrer en rapport les uns avec les autres bien que ces rapports puissent apparaître encore pleins de contrastes. Ce qui importe, c'est l'intérêt général que manifestent les hommes pour préciser quels sont les besoins de l'humanité, les objectifs à atteindre et les moyens à employer. La période de résurrection que le Christ inaugurera et qui constituera Son oeuvre suprême (dans laquelle toutes Ses autres activités trouveront leur place), sera le résultat de la fermentation et de la germination auxquelles les hommes de ce temps sont en proie, et dont les nombreuses conférences sont la preuve visible.
Ce furent ces diverses conditions uniques que le Christ envisagea durant les années de guerre lorsque la misère de l'humanité Le décida à hâter Sa venue. La situation pitoyable du monde, conséquence tragique d'un égoïsme séculaire et de la guerre mondiale, la sensibilité croissante – résultat de l'évolution – dont les hommes témoignaient partout, la diffusion unique de la connaissance concernant la Hiérarchie spirituelle et le développement inattendu de la conscience de groupe qui se révélait de toutes parts dans la multiplicité des conférences, tous ces faits placèrent le Christ face à une occasion unique, L'obligeant à prendre une décision qu'Il ne pouvait différer davantage.
Nous voudrions ajouter avec respect que cette "occasion" du Christ implique deux faits qu'il est difficile à l'homme de comprendre. Nous devons reconnaître le fait de la synchronisation de la volonté du Christ avec celle du Père et le fait que cette synchronisation devait aboutir à une décision fondamentale. Il n'est pas facile, pour le chrétien moyen, de comprendre que le Christ passe graduellement par des expériences de plus en plus puissantes, et qu'il n'y a rien, dans Son expérience divine, de statique ni de permanent si ce n'est Son inaltérable Amour pour l'humanité.
L'étude approfondie des Evangiles, libre de toute interprétation orthodoxe, révèle certaines choses. Les interprétations habituelles, si les gens voulaient bien les reconnaître pour ce qu'elles sont, reflètent simplement la manière dont quelqu'un a compris une série de mots araméens, grecs ou latins. Il semble que la valeur de tels textes est sans garantie, du fait que la plupart des commentateurs vivaient il y a plusieurs centaines d'années. Néanmoins, on accorde à ceux-ci une autorité que l'on refuse aux interprètes modernes, probablement plus intelligents et plus cultivés, et qui bénéficient en outre de nombreuses traductions reconnues et d'une science précise. Nous souffrons théologiquement de l'ignorance du passé. Il est curieux que l'on accorde plus de poids à l'opinion des anciens interprètes qu'à celle des interprètes contemporains. Si le Nouveau Testament est véridique dans sa présentation du Christ, véridique aussi lorsqu'il Lui fait dire que nous ferons "des choses encore plus grandes" que celles qu'Il accomplit, s'il est vrai qu'Il a dit : "Soyez parfaits comme votre Père Céleste est parfait", qu'y a-t-il de faux à reconnaître à l'être humain la capacité de pouvoir suivre la pensée du Christ et de s'appliquer à connaître ce qu'Il entend que nous connaissions ? Le Christ a dit : "Quiconque fera la Volonté de Dieu, saura." Ce fut ainsi qu'Il s'instruisit. Et Il a assuré que telle est la voie du succès pour chacun de nous.
Lorsqu'Il prit conscience de la signification de la Volonté de Dieu, le Christ fut amené à prendre certaines grandes décisions et Il s'écria : "Père, que Ta volonté soit faite et non la mienne." Ces paroles indiquent nettement un conflit et non la synchronisation de deux volontés. Elles marquent, de la part du Christ, la détermination qu'il n'y ait pas d'opposition entre Sa volonté et celle de Dieu. Soudain, il eut la vision du dessein divin, conçu pour l'humanité et, à travers l'humanité, pour la totalité de la planète. Le Christ avait alors atteint un degré de développement spirituel qui avait fait de Lui le Chef de la Hiérarchie spirituelle, le promoteur du Royaume de Dieu sur Terre, le Maître des Maîtres et l'Instructeur des anges et des hommes. L'unité de Sa conscience avec le Plan divin était absolue. La réalisation de ce Plan sur la terre, son but d'instaurer le Royaume de Dieu et de faire apparaître le cinquième règne de la nature, n'étaient pour Lui que l'accomplissement de la Loi, vers lequel Sa vie toute entière était et avait été dirigée.
Le Plan, son but, ses méthodes et ses lois, son énergie, celle de l'amour, et aussi la relation étroite et toujours croissante entre la Hiérarchie et l'humanité, Lui furent dévoilés et Il en eut la pleine compréhension. Au point suprême de cette révélation, et à l'instant de Son complet abandon à la nécessité de sacrifier Sa vie à l'accomplissement du Plan, une grande expansion de conscience se produisit soudain. La signification, l'intention et le but du Plan, l'idée divine toute compréhensive (telle qu'elle existait dans la pensée du Père) se firent jour dans l'âme du Christ – et non dans Sa pensée – parce que la révélation était d'une nature bien supérieure. Il pénétra dans la signification de la Divinité encore plus profondément que cela n'avait jamais semblé possible auparavant. Le monde intelligible et le monde sensible s'évanouirent ; ésotériquement parlant, Il perdit tout ce qui était "Lui". Momentanément, ni l'énergie de l'esprit créateur, ni l'énergie de l'amour ne Lui furent laissées. Il fut privé de tout ce qui avait rendu la vie supportable et riche en signification. Un nouveau type d'énergie Lui devint accessible, l'énergie de la vie même, imprégnée du dessein divin et mue par l'intention divine. Mais cela était nouveau, inconnu et, jusque-là, non réalisé. Pour la première fois, il perçut clairement le rôle de la volonté qui s'était jusqu'ici manifestée dans sa vie par l'amour et par le travail créateur d'instaurer la Loi nouvelle. Ce fut là Son Gethsémani, Son renoncement. Une vision plus grande, plus vaste et plus absolue Lui fut révélée, et tout ce qui Lui avait semblé jusqu'alors important ou vital, disparut. C'est cette vivante réalisation de l'Etre, et l'identification avec la divine intention de Dieu Lui-même, le Père, le Seigneur du Monde, à des
niveaux de conscience dont nous ignorons tout jusqu'à présent, qui permirent au Christ des prises de conscience plus grandes encore sur la Voie de l'Evolution supérieure. Cette Voie, Il la suit aujourd'hui, et c'est celle-là même, sur laquelle Il s'engagea il y a deux mille ans, en Palestine ; Il connut, comme jamais avant, les desseins secrets de Dieu, la signification de la destinée humaine, et la part qu'Il devait prendre dans l'accomplissement de cette destinée. Pendant des siècles, nous n'avons guère prêté attention à la réaction du Christ à Sa destinée, et à Son influence sur celle des hommes. Nous nous sommes bien peu occupés de Sa réaction à la connaissance qu'Il acquérait graduellement. Notre réaction à Son oeuvre et à Son sacrifice a été égoïste et intéressée.
Le mot connaître, quand il se rapporte à la conscience d'initié du Christ ou d'initié d'un moindre degré, indique la certitude de la connaissance que l'initié a acquise par l'expérience et l'expression. Cette première réaction, très faible, devant la "destinée monadique" et l'influence universelle que peut exercer un Fils de Dieu se fait sentir dans la conscience du Christ comme elle se fera sentir dans la conscience de tous ceux qui, obéissant à Son injonction, parviendront à la perfection dont Il a indiqué la possibilité. La plus haute qualité divine, ou l'aspect divin le plus élevé, se manifeste dès lors dans la vie du Fils de Dieu en évolution. Il sait ce qu'est l'intelligence ; il comprend ce qu'est l'amour et quelle est sa qualité attractive. Dès lors, en raison de cette double connaissance Il devient conscient de la puissance de la volonté et de la réalité de l'intention divine que cette volonté doit (à tout prix) accomplir. Telle fut la crise majeure du Christ.
Les Evangiles qui témoignent de ce développement divin progressif rapportent quatre faits particuliers qui indiquent clairement cette compréhension universelle ou monadique. Examinons chacun d'eux séparément :
1. Il y a tout d'abord la déclaration qu'Il fit à Ses parents, dans le Temple : "Ne savez-vous pas que je dois m'occuper des affaires de mon père ?" Notons qu'ici Il avait douze ans et que, par conséquent, le travail dont Il s'était occupé (en tant qu'âme) était fini. Douze est le nombre de l'oeuvre achevée, comme en témoignent les douze travaux d'Hercule, autre Fils de Dieu. Le symbolisme de Ses douze ans est remplacé maintenant par celui des douze apôtres, symbole du Service et du Sacrifice. De plus, Il était dans le Temple de Salomon, le symbole de la vie parfaite de l'âme, de même que le Tabernacle dans le désert est celui de la vie imparfaite de la personnalité éphémère. Par conséquent, le Christ s'exprimait sur les plans de l'âme et non seulement en tant qu'homme spirituel, sur terre. En outre, lorsqu'Il prononça ces paroles, Il "servait" comme membre actif de la Hiérarchie spirituelle, car Ses parents Le trouvèrent enseignant les prêtres, les pharisiens et les Sadducéens. Tous ces points indiquent qu'Il reconnaissait Sa mission d'Instructeur du Monde, tandis qu'Il prenait conscience pour la première fois dans Son cerveau physique du Plan divin et de la Volonté divine.
2. Ensuite, vient Sa déclaration à Ses disciples : "Je dois monter à Jérusalem" ; après quoi, nous lisons que "résolument, Il se dirigea" vers cette cité. Il leur fit connaître ainsi qu'Il avait un nouvel objectif.
Le seul lieu de paix complète (ce qui est la signification du nom de Jérusalem) est le "Centre où la Volonté de Dieu est connue". La Hiérarchie spirituelle de notre planète (l'Eglise invisible du Christ) n'est pas un centre de paix, mais un foyer d'activité, d'amour, c'est le lieu de rencontre des énergies émanant les unes, du centre de la "Volonté" divine, et les autres, de l'humanité, centre de "l'Intelligence" divine. Le Christ s'était orienté vers ce divin centre, appelé dans les anciennes Ecritures "le Lieu de la détermination sereine et de la volonté équilibrée et calme". Cette déclaration marqua un moment de crise et de décision dans la vie du Christ et prouva qu'Il s'acheminait vers la plénitude divine.
3. Puis au jardin de Gethsémani, Il dit : "Père que Ta volonté soit faite et non la mienne", indiquant qu'il comprenait quelle serait Sa destinée divine. La signification de ces paroles n'est pas (comme l'ont si souvent déclaré les théologiens chrétiens) une acceptation de la douleur, d'un sombre avenir et de la mort. S'Il s'exclama ainsi, ce fut certainement parce qu'Il comprit l'universalité de Sa mission et dirigea intensément Sa vie dans un sens universel. L'expérience de Gethsémani était une expérience possible seulement pour les Fils de Dieu ayant atteint Son exceptionnel degré d'évolution. Elle n'avait pas de vrai rapport avec la Crucifixion, contrairement à ce que soutiennent les commentateurs orthodoxes.
4. Les dernières paroles du Christ à Ses apôtres furent "Et voici je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde", ou cycle (Matthieu, 28, 20). Le mot important est "fin". Le mot grec est sun-teleia qui signifie la fin d'une période immédiatement suivie d'une autre. (Ce que l'on pourrait appeler la fin d'un cycle.) En grec, le mot telos signifie la Fin dernière. Dans le texte de Matthieu, 24, 6 : "Mais ne sera pas encore la fin", c'est le mot telos qui est employé, signifiant, en ce cas, que la fin de la première période n'est pas encore atteinte. Ici, le Christ parlait comme Chef de la Hiérarchie spirituelle et exprimait Sa volonté divine (désormais une avec la volonté de Dieu) de continuer à instruire le monde des hommes et de l'adombrer de Sa conscience. Ce fut une décision considérable, prononcée avec l'énergie de Sa volonté pleinement développée, de Son amour inclusif et de Son esprit éclairé.
Cette décision a rendu toute chose possible.
C'est également au pouvoir magnétique de la volonté que le Christ fit allusion lorsqu'Il dit : "Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi." Ceci ne se rapportait pas à la Crucifixion, mais à la volonté magnétique du Christ d'attirer tous les hommes hors du monde des valeurs matérielles, grâce à la présence du Christ vivant dans le coeur de tout homme, pour les faire pénétrer dans le monde de l'expérience spirituelle. Il parlait, non de la mort, mais de la vie ; non de la Croix, mais de la Résurrection. Dans le passé, la note dominante de la religion chrétienne a été la mort, dont la mort du Christ est pour nous le symbole, très déformé par saint Paul dans l'effort qu'il fit pour fondre la nouvelle religion apportée par le Christ avec la vieille religion du sang qui était celle des Juifs. Au cours du cycle que le Christ inaugurera après Son retour, le but principal de tout enseignement religieux sera la résurrection de l'esprit dans l'espèce humaine. L'accent sera mis sur la "réalité vivante" de la nature christique dans tout être humain, et sur l'emploi de la Volonté pour réaliser cette Vivante Transfiguration de la nature inférieure.
Le Christ ressuscité en sera la preuve. Cette "Voie de la Résurrection" est la voie radieuse, la voie lumineuse conduisant d'une grande expression de la divinité en l'homme à une autre. C'est la voie par laquelle s'exprime la lumière de l'intelligence, la substance irradiante de l'amour véritable et l'inflexible volonté qui interdit la défaite ou la retraite. Telles sont les caractéristiques qui proclameront le Royaume de Dieu. Aujourd'hui, l'humanité a atteint un point spécial et situé à mi-chemin entre un passé malheureux et un avenir plein de promesses qui se réaliseront si le retour du Christ est admis et si on en prépare la voie. Le présent est plein de promesses, mais aussi plein de difficultés ; l'humanité d'aujourd'hui tient en main la destinée du monde et, disons-le avec respect, c'est d'elle que dépend l'intervention du Christ. L'angoisse créée par la guerre et la détresse de la grande famille humaine amenèrent le Christ, en l'année 1945, à prendre une grande décision, décision qu'Il exprima par deux déclarations de la plus haute importance.
Il annonça à l'Assemblée de la Hiérarchie spirituelle et à tous Ses serviteurs et disciples sur terre, qu'Il avait décidé de réapparaître sur le plan physique parmi les hommes, s'ils voulaient, au préalable, établir les bases de justes relations humaines. Secondement, Il donna au monde (à l'usage du commun des mortels) une des prières les plus anciennement connues, mais réservée jusque-là aux Etres spirituels supérieurs. Il l'utilisa Lui-même pour la première fois, nous dit-on, à la pleine lune de juin 1945, qui est reconnue pour être la pleine lune du Christ, comme la pleine lune de mai, celle du Bouddha.
Ce ne fut point chose facile que de traduire en langage moderne ces phrases anciennes, si anciennes qu'on ne connaît ni la date, ni le lieu de leur origine.
Cependant, on y a réussi et la Grande Invocation, qui pourra devenir la prière universelle, fut prononcée par le Christ et transcrite par Ses disciples.

En voici la traduction :
Du point de Lumière dans la pensée de Dieu
Que la Lumière afflue dans la pensée des hommes.
Que la Lumière descende sur la Terre.
Du point d'Amour dans le Coeur de Dieu
Que l'amour afflue dans le coeur des hommes.
Puisse le Christ revenir sur Terre.
Du centre où la Volonté de Dieu est connue
Que le dessein guide le faible vouloir des hommes,
Le dessein que les Maîtres connaissent et servent.
Du centre que nous appelons la race des hommes
Que le plan d'Amour et de Lumière s'épanouisse,
Et puisse-t-il sceller la porte de la demeure du mal.
Que Lumière, Amour et Puissance restaurent le Plan sur la Terre.


On peut juger de son extraordinaire puissance par le fait que, dès maintenant, des centaines de milliers de personnes s'en servent chaque jour et plusieurs fois par jour. Elle a été traduite en quarante-huit langues.
Dans la jungle africaine, des groupes d'indigènes la récitent, et on peut la voir sur le bureau de certaines personnalités importantes, dans nos grandes villes.
En Europe comme en Amérique, elle est radiodiffusée, et il n'y a presque plus de pays ni d'île au monde, où elle ne soit connue. Tout ceci s'est produit en l'espace de dix ans. (publié en 1957)
Cette Invocation, si elle est largement distribuée, pourra être pour la nouvelle religion mondiale ce qu'aura été le "Notre Père" pour la chrétienté et le Psaume 23 pour le Juif "spirituel". Il y a trois manières de considérer cette Grande Invocation ou Prière :
1. Celle du grand public.
2. Celle des ésotéristes ou des aspirants et des disciples.
3. Celle des membres de la Hiérarchie.
Premièrement, les hommes en général considèrent l'Invocation comme une prière à Dieu Transcendant ; ils ne reconnaissent pas encore Son Immanence dans Sa création. L'Invocation sera portée sur les ailes de l'espérance, espérance de Lumière, d'Amour et de Paix, auxquels ils aspirent constamment.
Ils la considèrent comme une prière pour que soient éclairés les dirigeants et les chefs de tous les groupes qui ont en mains les affaires du monde ; une prière aussi, afin que l'amour et la compréhension affluent et permettent aux hommes de vivre en paix les uns avec les autres ; une prière pour que s'accomplisse la volonté de Dieu, Volonté dont ils ignorent tout et qui leur semble si inscrutable, si absolue, que leur réaction normale est la résignation et qu'ils consentent à ne pas poser de questions ; une prière encore, pour que soit fortifié le sentiment de la responsabilité humaine pour que les maux dont souffre aujourd'hui le monde puissent être éliminés et neutralisés à leur source, quelle qu'elle soit ; une prière enfin pour le rétablissement d'un état originel de bonheur parfait dont l'homme garde toujours la nostalgie, et pour que le malheur et la souffrance disparaissent définitivement de la terre. Tout ceci est, pour les masses, excellent et profitable, et même immédiatement possible.
Secondement, les Esotéristes, les Aspirants et les hommes spirituels auront une compréhension plus profonde de l'Invocation. Elle leur fera connaître l'existence du monde des causes et celle des dirigeants spirituels qui président occultement et sur les plans subtils, aux destinées mondiales. Ces grands Etres sont prêts à fortifier ceux qui possèdent une vision juste, prêts non seulement à indiquer la raison des événements qui se succèdent dans les divers domaines de l'existence humaine, mais encore, à faire les révélations qui permettront à l'humanité de passer des ténèbres à la lumière. Cette attitude fondamentale implique évidemment la nécessité de diffuser largement la connaissance de ces faits de base essentiels ; et il s'en suivra une ère de propagande spirituelle organisée par les disciples, et poursuivie inlassablement par les ésotéristes.
Cette époque commença en 1875 lorsque fut proclamé le fait de l'existence des Maîtres de la Sagesse. Cette propagande s'est poursuivie, malgré des erreurs de présentation et en dépit des attaques et du mépris dont cette idée fut l'objet. La reconnaissance de la réalité des preuves existantes de la part des étudiants d'occultisme et de nombreux intellectuels du monde entier, et leur adhésion intuitive, ont été d'une grande aide.
On assiste actuellement à la naissance d'un nouveau type de mystique. Il se distingue du mystique du passé en ce qu'il s'intéresse d'une manière pratique aux affaires courantes du monde, et non pas exclusivement aux choses de la religion et de l'église. Il se distingue par le désintéressement dont il fait preuve quant à son propre développement spirituel, par sa capacité de découvrir Dieu Immanent dans toutes les croyances, et non dans sa propre religion seulement, et aussi par sa capacité de vivre sa vie dans la lumière de la Présence divine. Tous les mystiques ont possédé ces qualités, à un degré plus ou moins grand, mais ce qui distingue le mystique moderne de celui d'autrefois, c'est qu'il est capable d'indiquer aux autres les techniques du Sentier. Il allie le développement du coeur à celui de l'esprit, l'intelligence au sentiment et possède en outre une perception intuitive qui lui manquait jusqu'ici. Ce n'est pas seulement la lumière de son âme, mais la claire lumière de la Hiérarchie spirituelle qui illumine actuellement le sentier du mystique moderne, et il en sera de plus en plus ainsi.
Troisièmement, ces deux groupes – le grand public et les aspirants de tous degrés – comptent parmi eux ceux qui se distinguent de la moyenne par une compréhension et une pénétration plus profondes. Ils occupent un no man's land situé, d'une part, entre les masses et les ésotéristes, et de l'autre, entre les ésotéristes et les membres de la Hiérarchie. N'oubliez pas que ces derniers emploient également la Grande Invocation et qu'il ne se passe pas un jour sans que le Christ Lui-même ne la prononce.
A première vue, la beauté et la force de cette Invocation résident dans sa simplicité, et dans l'expression de certaines vérités fondamentales que tous les hommes acceptent normalement et spontanément : la vérité de l'existence d'une Intelligence supérieure à laquelle nous donnons vaguement le nom de Dieu ; la vérité que derrière toutes les apparences extérieures, la puissance motrice de l'univers est l'Amour ; la vérité qu'une grande Individualité, appelée par les chrétiens, le Christ, est apparue sur terre pour incarner cet amour sous une forme intelligible ; la vérité que l'amour et l'intelligence émanent de ce que l'on appelle la Volonté de Dieu ; et enfin la vérité évidente que le plan divin ne peut se manifester que par l'entremise de l'humanité.
Ce Plan invite les hommes à exprimer l'amour et les incite à "faire briller leur lumière". Puis vient la demande solennelle : "Que le Plan d'Amour et de Lumière", se réalisant par l'entremise de l'humanité, "puisse sceller la porte de la demeure du mal". La dernière phrase contient l'idée de Restauration, indiquant la note dominante de l'avenir, lorsqu'un jour l'idée et l'intention initiales de Dieu ne seront plus contrecarrées par le libre arbitre humain et par le mal, le pur matérialisme et l'égoïsme ; alors, lorsque les hommes auront changé leur coeur et leurs buts, le dessein divin sera accompli.
Telle est l'évidente et simple signification de l'Invocation, qui répond aux aspirations spirituelles de l'humanité entière.
Dans l'emploi de cette Invocation ou Prière, et dans l'attente croissante du retour du Christ réside aujourd'hui le plus grand espoir pour l'humanité. S'il n'en est pas ainsi, alors la prière est inutile et n'est qu'une simple hallucination, et toutes les Ecritures du monde, avec leurs prophéties qui ont été prouvées, sont vaines et trompeuses. Le témoignage des temps passés prouve qu'il n'en est pas ainsi. La prière reçoit toujours une réponse et il en a toujours été ainsi ; des Grands Fils de Dieu ont toujours répondu et répondront toujours à l'appel de l'humanité, et Celui que tous les hommes attendent aujourd'hui est en route.

CHAPITRE III
LA REAPPARITION DU CHRIST
L'ATTENTE MONDIALE

 


Dieu Transcendant, plus grand, plus vaste que le monde qu'Il a créé, est universellement reconnu et c'est sur cette transcendance que l'accent est généralement mis ; toutes les religions peuvent répéter avec Shri Krishna (parlant comme Dieu, le Créateur) : "Ayant imprégné l'univers d'une parcelle de Moi-même, je demeure". Ce Dieu Transcendant a dominé la pensée de millions de personnes religieuses simples, portées aux choses de l'esprit, au cours des siècles qui se sont écoulés depuis que l'humanité commença à aspirer au Divin.
Lentement, la conscience humaine s'éveille à la grande vérité parallèle, celle du Dieu Immanent, imprégnant divinement toutes les formes, conditionnant de l'intérieur tous les règnes de la nature, s'exprimant par l'intermédiaire des êtres humains, et qui, il y a deux mille ans, révéla Sa nature en la personne du Christ.
Aujourd'hui, comme conséquence du développement de cette divine Présence, un concept nouveau se fait jour, de toutes parts, dans les esprits humains : celle du "Christ en nous, l'espérance de la gloire". (Col., I, 27.) La certitude que le Christ est en nous, comme Il était dans le Maître Jésus, grandit et s'affermit, et cette certitude transformera les affaires du monde et modifiera l'attitude du genre humain envers la vie.
L'émerveillement ressenti devant cette existence vécue il y a deux mille ans, est toujours vivant en nous et n'a rien perdu de sa fraîcheur ; elle est pour nous une inspiration, un espoir, un encouragement et un exemple éternels.
L'amour que le Christ démontra, exerce encore sa fascination sur tous ceux qui pensent, même s'ils sont relativement peu nombreux ceux qui, suivant son exemple, s'efforcèrent réellement d'exprimer la même qualité d'amour – un amour qui mène infailliblement au service de l'humanité, au complet oubli de soi et à une existence magnétique et rayonnante.
Il parla peu et simplement ; et tous les hommes peuvent comprendre Ses paroles ; mais leur signification s'est en grande partie obscurcie dans les formules compliquées et les discussions de saint Paul et dans les interminables controverses des théologiens depuis que le Christ vécut et nous quitta, ou plutôt, sembla nous quitter.
Cependant, aujourd'hui, le Christ est plus proche de l'humanité qu'il ne le fut jamais au cours de l'histoire humaine, plus proche que ne le croit le disciple le plus ardent, le plus rempli d'espoir. Il peut se rapprocher davantage encore, si ce qui est écrit ici est compris et porté à la connaissance des hommes, en tous lieux. Car le Christ appartient à l'humanité, au monde des hommes, et non pas uniquement aux Eglises et aux croyances religieuses répandues dans le monde.
Autour de Lui, dans le Haut Lieu où Il réside sur terre, sont rassemblés, en ce moment Ses Grands Disciples, les Maîtres de la Sagesse et tous ces Fils de Dieu libérés qui au cours des âges ont passé des ténèbres à la Lumière, de l'irréel au Réel, de la mort a l'Immortalité. Ils se tiennent prêts à exécuter Son commandement et à obéir au Maître de tous les Maîtres, Instructeur des anges et des hommes. Les représentants et les fondateurs de toutes les religions du monde attendent en ce lieu de pouvoir révéler, sous sa direction, à tous ceux qui aujourd'hui luttent dans la tourmente du monde et cherchent à en résoudre la crise, qu'ils ne luttent pas seuls. Le Dieu Transcendant travaille, à travers le Christ et la Hiérarchie spirituelle, à apporter aide et secours, et Dieu Immanent dans tous les hommes est sur le point de manifester certaines merveilleuses révélations.
La grande succession Apostolique des Connaisseurs de Dieu est prête aujourd'hui pour une activité renouvelée. C'est la longue suite de Ceux qui ont vécu sur terre, accepté le fait du Dieu Transcendant, découvert la réalité du Dieu Immanent, exprimé dans leurs propres vies les divines caractéristiques de la vie du Christ (parce qu'Ils ont vécu sur terre comme Lui y a vécu et y vit encore), qui ont "pénétré pour nous derrière le voile, nous laissant un exemple afin que nous aussi, nous suivions Ses traces" et les Leurs. Nous aussi, finirons par appartenir à cette Grande Succession.
Bouddha Lui-même Se tient derrière le Christ, reconnaissant humblement l'oeuvre divine que ce dernier est sur le point d'accomplir, et surtout à cause de l'imminence de cette réalisation spirituelle. Non seulement tous ceux qui fonctionnent consciemment dans le royaume de Dieu sont au courant de Ses Plans, mais ces Grands Etres spirituels Qui vivent et demeurent dans "la Maison du Père", dans ce "Centre où la volonté de Dieu est connue", sont aussi mobilisés et organisés en vue de L'assister dans son travail. La lignée spirituelle de la Succession, depuis le trône de "l'Ancien des Jours" jusqu'au plus humble disciple, assemblé avec d'autres aux pieds du Christ, est aujourd'hui concentrée sur la tâche d'aider l'humanité.
Le grand moment qu'Il a si patiemment attendu approche ; la "fin de l'âge" auquel Il a fait allusion en parlant à Son petit groupe de disciples : "Voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde", est là. Aujourd'hui, Il attend sachant que l'heure est venue où "Il verra s'accomplir le travail de Son âme et sera satisfait". (Is, LIII, 11.)
L'entière lignée spirituelle des Fils de Dieu est en attente et en préparation.
"La Hiérarchie attend". Elle a fait tout ce qui était possible, étant donné les conditions actuelles. Le Christ attend dans un silence patient, attentif à l'effort qui matérialisera Son oeuvre sur terre et Lui permettra de consommer l'effort qu'Il entreprit en Palestine, il y a deux mille ans. Bouddha veille sur notre planète, prêt à jouer Son rôle, si l'humanité Lui en offre l'occasion. Tout dépend maintenant de l'action efficace des hommes de bonne volonté.
De la Maison du Père, (le "Centre où la Volonté de Dieu est connue", ou Shamballa selon les ésotéristes) le fiat a retenti : L'heure est venue. Du Royaume de Dieu, ou règne le Christ, la réponse a été : "Père, que Ta volonté soit faite". De notre monde malheureux, en proie à la lutte et à la confusion, s'élève sans cesse la prière : "Puisse le Christ revenir sur terre." Dans les trois grands centres spirituels : la Maison du Père, le Royaume de Dieu et l'Humanité qui s'éveille, il n'y a qu'un seul but, une seule idée, une grande attente commune.
Il est essentiel qu'aujourd'hui l'on en sache plus long au sujet du "Centre où la Volonté de Dieu est connue". Il serait bon que le public possédât une certaine compréhension de ce centre spirituel suprême, auquel – si nous en croyons l'Evangile – le Christ lui-même était toujours attentif. Nous lisons à maints endroits dans le Nouveau Testament, que "le Père Lui parla", ou qu'Il entendit une Voix "que les autres ne percevaient pas", ou que les paroles retentirent "Voici mon Fils Bien-Aimé". A plusieurs reprises nous lisons que le sceau de l'affirmation (comme on l'appelle spirituellement) Lui fut donné. Seul, le Père, le Logos Planétaire, Celui en Qui "nous avons la vie, le mouvement et l'être" (actes, XVII, 28) le Seigneur du Monde, l'Ancien des Jours (Dan, VII, 9) peut prononcer cette affirmation finale. Comme on le sait, il y a cinq crises ou initiations qui se réfèrent au Maître Jésus – la Naissance à Bethléem, le Baptême, la Transfiguration, la Crucifixion et la Résurrection – mais, derrière cet enseignement évident et pratique, se cache l'idée sous-jacente de quelque chose de bien plus élevé et d'une importance beaucoup plus grande : la Voix affirmative du Père, reconnaissant ce que le Christ a fait.
Quand, au cours des deux mille années qui viennent, le Christ complétera l'oeuvre commencée il y a deux mille ans, la Voix affirmative se fera sûrement entendre à nouveau, et la divine reconnaissance de Sa venue sera accordée.
Alors, le Christ recevra cette prodigieuse Initiation dont nous ne savons rien, sinon que deux aspects divins se fusionneront et se fondront en Lui (l'amour sagesse en pleine manifestation, motivé par la volonté ou puissance divine).
Alors, le Bouddha et le Christ passeront ensemble devant le Père, le Seigneur du Monde ; ensemble Ils verront la Gloire du Seigneur et passeront enfin à un Service supérieur dont la nature et l'ampleur nous sont inconnues.
Je n'écris pas ici dans un esprit fanatique ou sectaire ; je ne parle pas comme un théologien spéculatif ou un défenseur d'une phase de pensée religieuse utopique. Je parle, parce que beaucoup savent que les temps sont mûrs et parce que l'appel des coeurs simples, fidèles, a pénétré dans la plus haute sphère spirituelle, et a mis en mouvement des énergies et des forces, qui ne peuvent plus être arrêtées. L'invocation de l'humanité en détresse a atteint aujourd'hui une telle ampleur et une telle force que – unies à la sagesse et à la connaissance de la Hiérarchie spirituelle – elle a suscité certaines activités dans la Maison du Père. Celles-ci auront pour résultat la Gloire de Dieu, la transformation de la divine volonté-de-bien en bonne volonté humaine et, par conséquent, la paix sur terre.
Un nouveau chapitre est sur le point d'être écrit dans le grand livre de la vie spirituelle ; une nouvelle expansion de conscience est imminente ; une nouvelle preuve d'attention divine est maintenant accessible à l'humanité et une attente révélatrice prouvera l'exactitude de l'affirmation biblique : "Tout oeil Le verra." (Apoc., I, 7.) La démonstration d'une vie religieuse ou l'histoire spirituelle de l'humanité peut se résumer pour nous en une série de faits connus : 1° le fait de Ceux qui ont constitué à travers les âges la Succession Apostolique, culminant pour nous dans les Grands Chefs spirituels apparus parmi nous depuis sept cents ans avant Jésus-Christ pour fonder les grandes religions mondiales modernes et – par-dessus tout autre – le Christ Lui-même, Qui incarna la perfection de Dieu Immanent tout en étant conscient du Dieu Transcendant ; 2° le fait de l'existence de ces trois grands concepts spirituels d'amour, de la Vie et de relations mutuelles, qui ont toujours subsisté à l'arrière-plan de la pensée humaine et qui sont maintenant sur le point de trouver leur juste expression ; 3° le fait de la véritable fraternité humaine, basée sur la Vie divine, opérant dans l'âme et s'exprimant à travers l'humanité. Cette série de faits résume bien l'étroite relation existant entre la Vie divine à travers le monde, d'une part, et le genre humain lui-même, de l'autre. C'est cette attitude spirituelle croissante qui permettra de justes relations entre les hommes et établira enfin la paix dans le monde.
Aujourd'hui, une autre reconnaissance devient possible, c'est celle, qui a lieu partout, du retour imminent du Christ (pour autant que l'on puisse parler du "retour" de Celui qui ne nous a jamais quittés) ainsi que des nouvelles occasions spirituelles que cet événement rendra possibles.
La base de cette attente se trouve dans la conviction intime, profondément enracinée dans la conscience humaine, qu'un Grand Instructeur, un Sauveur, Révélateur, Législateur ou Représentant divin doit surgir du monde des réalités spirituelles, en réponse au besoin et à l'invocation de l'humanité. Toujours, il en fut ainsi au cours des siècles ; toujours, à l'heure où l'homme était dans le plus grand besoin et invoquait une intervention sous des noms divers, un Fils de Dieu est venu. C'est ainsi que vint le Christ et, apparemment, Il nous quitta, laissant Son oeuvre inachevée et Ses projets pour l'humanité irréalisés. Pendant deux mille ans, Son travail semble être interrompu, frustré, et demeuré sans grand résultat, car la croissance des églises, au cours des siècles, n'est nullement la garantie du succès spirituel qu'Il avait en vue.
Il fallait plus que des interprétations théologiques, plus que la croissance numérique des religions mondiales (y compris le christianisme et le bouddhisme), pour prouver le succès de Sa Mission mondiale. La mise en pratique de l'enseignement du Christ était impossible à l'époque de Son avènement, parce que trois conditions essentielles faisaient défaut ; mais celles ci sont aujourd'hui réalisées.
Premièrement, une condition planétaire générale qui, malheureusement (à cause de l'égoïsme des hommes), s'est révélée d'une nature si catastrophique que l'humanité a été contrainte de reconnaître la cause et la source du désastre ; secondement, un réveil spirituel qui devait naître des tréfonds de la conscience humaine, et que nous constatons aujourd'hui comme résultat de la grande guerre mondiale 1914-1945 ; troisièmement, l'invocation, prière ou demande qui s'élèvent toujours plus ardentes vers les Sources spirituelles élevées, quel que soit le nom donné à ces sources.
Aujourd'hui, ces trois conditions ont été remplies et l'humanité fait face à une occasion renouvelée. Personne n'a échappé au désastre universel qui a bouleversé l'humanité d'une manière ou d'une autre, physiquement, économiquement ou socialement, tous ont été atteints. Partout le réveil spirituel des hommes (au sein des confessions officielles et, largement, en dehors d'elles) est général et complet ; partout l'on peut observer un retour à Dieu.
Finalement, ces deux causes ont fait surgir – comme jamais auparavant – l'invocation de l'humanité ; elle est plus distincte, plus pure et plus désintéressée qu'elle ne l'a jamais été au cours de l'histoire humaine, parce qu'elle naît d'une pensée plus claire et d'une détresse commune. Un réel sentiment religieux émerge à nouveau dans le coeur de tous les hommes ; cette reconnaissance d'un espoir divin ramènera peut-être les hommes aux églises et aux confessions constituées, mais elle les ramènera très certainement a Dieu.
"Religion" est le nom que nous donnons à l'invocation de l'humanité, qui suscite la réponse évocatrice de l'Esprit de Dieu. Cet Esprit opère dans le coeur de tout homme et dans tous les groupes. Il agit aussi par l'intermédiaire de la Hiérarchie spirituelle de la planète. Il incite le Christ, Chef de la Hiérarchie, à entrer en action, et c'est cette action qui amènera Son retour, et celui de Ses disciples.
L'idée du retour du Christ est des plus familières et le concept du Fils de Dieu réapparaissant, en réponse au besoin humain, fait partie de l'enseignement de la majorité des religions.
Depuis qu'Il a passé, apparemment dans cette sphère où les fidèles imaginent qu'Il demeure, de petits groupes de personnes se sont persuadés, qu'à telle ou telle date déterminée, Il reviendrait ; toujours leurs prophéties se sont avérées fausses et leur attente a été déçue ; Il n'est pas venu. Ceux qui l'attendaient ont été raillés par la foule et critiqués par les intellectuels. Leurs yeux ne L'ont pas vu et il n'y a eu aucune indication tangible de Sa présence.
Aujourd'hui, des milliers de personnes savent qu'Il viendra, que des plans pour Sa venue sont déjà prêts, mais ils ne fixent ni le jour ni l'heure. Le temps n'est connu que de deux ou trois, mais "le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas". (Matt., XXIV, 44.)
Les croyants orthodoxes, quelle que soit la religion à laquelle ils appartiennent, acceptent difficilement l'idée que le Christ ne peut "revenir" puisqu'Il a toujours été sur terre veillant sur la destinée spirituelle de l'humanité. Il ne nous a jamais quittés, mais, en incarnation physique et sûrement protégé des regards humains (bien qu'Il ne soit pas caché) Il a guidé les affaires de la Hiérarchie spirituelle, de Ses disciples et aspirants qui, en union avec Lui, se sont engagés au service de la terre. Il ne peut que réapparaître.
C'est un fait spirituel que ceux qui ont passé du tombeau à la plénitude de la résurrection peuvent être vus et, en même temps, échapper à la vision du croyant. Voir et reconnaître, sont deux choses très différentes, et l'une des grandes révélations que l'humanité recevra dans un proche avenir sera la preuve qu'Il a toujours été parmi nous, partageant avec nous les usages familiers et les caractéristiques particulières de notre civilisation, avec les dons multiples qu'elle apporta aux hommes.
Les premiers signes de Son approche et de celle de Ses disciples peuvent être déjà discernés par ceux qui remarquent et interprètent justement les signes des temps. Parmi ces signes, il y a, entre autres, le rassemblement spirituel de ceux qui aiment leur prochain. Ce rassemblement constitue en réalité l'organisation de l'armée physique extérieure du Seigneur, une armée dont les seules armes sont l'amour, la parole juste et les relations humaines équitables.
Cette organisation inconnue s'est développée avec une extraordinaire rapidité après la guerre, parce que l'humanité est lasse de conflits et de haines.
L'état-major du Christ est déjà actif sous la forme du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde ; celui-ci constitue le groupe de pionniers le plus puissant qui ait jamais précédé l'apparition d'un Grand Etre dans l'arène de l'existence humaine. Son travail est déjà visible, son influence se fait sentir dans tous les pays, et rien de ce qu'il a accompli jusqu'ici ne pourra être détruit.
L'effet spirituel et organisateur de l'Invocation exprimée et formulée a été également éprouvé dès 1935, et l'énergie de l'invocation de l'humanité a été canalisée dans ces voies qui atteignent, de la terre, ce Haut Lieu où demeure le Christ. De là, elle fut transmise à des sphères plus élevées encore, d'où l'attention du Seigneur du Monde, l'Ancien des Jours, le Père de tous, de même que celle des Energies créatrices et des Etres qui vivent et demeurent avec Lui, peuvent se concentrer sur l'humanité, afin que soient entreprises les démarches qui mèneront à une réalisation plus rapide des desseins de Dieu.
Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, la requête des peuples est si puissante, si conforme au Plan divin, dans l'espace et dans le temps, que le résultat est inévitablement assuré ; le Représentant spirituel attendu doit venir. Cette fois, Il ne viendra pas seul, mais sera accompagné de Ceux dont la vie et les paroles évoqueront un écho dans tous les domaines de la pensée humaine. La véracité des prophéties symboliques, concernant cet événement imminent, sera démontrée. Néanmoins, leur symbolisme nécessitera une réinterprétation ; les circonstances et les événements ne seront pas exactement conformes à ce que les Ecritures paraissent indiquer. Par exemple, "Il viendra", en effet, "sur les nuées du ciel" (Matt., XXVI, 64) comme disent les Evangiles chrétiens. Mais, quel intérêt spécial cela présente-t-il, alors que des millions d'individus vont et viennent dans les airs, à chaque heure du jour et de la nuit ?
Je mentionne cette prophétie, comme l'une des plus importantes et des plus familières, et cependant, dans notre civilisation moderne, elle ne représente plus rien d'extraordinaire. Le fait important c'est qu'Il viendra.
La fête du Wesak a été célébrée, au cours des siècles, dans une vallée bien connue de l'Himalaya (si seulement les fidèles voulaient le croire), afin de :
1. Assurer le fait de l'existence physique du Christ parmi nous, depuis Son départ apparent.
2. Prouver (sur le plan physique) la solidarité évidente des religions occidentales et orientales. Le Christ et le Bouddha y sont tous deux présents.
3. Etablir un lieu de ralliement et de rencontre pour ceux qui, chaque année, synthétiquement et symboliquement, s'unissent et représentent la Maison du Père, le Royaume de Dieu et l'Humanité.
4. Démontrer la nature de l'oeuvre du Christ, en tant qu'Intermédiaire élu, Représentant la Hiérarchie spirituelle et Chef du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. En Sa Personne, il exprime leur requête, demandant la reconnaissance de l'existence réelle du Royaume de Dieu, ici-bas et dès à présent.
L'un des plus grands messages, pour nous tous qui lisons ces mots, est peut-être le fait réel de la Présence physique sur terre, en ces temps-ci, du Christ, de Son groupe de disciples et de serviteurs, de leurs activités en faveur de l'humanité et des liens étroits qui les unissent. Cette union étroite est visible, lors de certaines grandes fêtes spirituelles où elle inclut non seulement le Royaume de Dieu, mais aussi le Père, et la Maison du Père. Il y a la fête de Pâques, puis la fête du Bouddha qui, en Présence physique, exprime la solidarité spirituelle de notre planète ; ensuite la fête de juin, qui est tout particulièrement la fête du Christ, où, comme Chef du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, Il emploie la Nouvelle Invocation au nom des hommes de bonne volonté de tous les pays ; à la même occasion, Il recueille les aspirations, confuses et inexprimées des masses, à une vie nouvelle et meilleure. Elles veulent que l'amour se manifeste dans la vie quotidienne, que s'établissent de justes rapports entre les hommes et que le Plan leur devienne compréhensible.
Ce sont ces événements physiques qui ont de l'importance, et non les espoirs et les vagues promesses des croyances théologiques. C'est la Présence physique sur notre planète, de certains Grands Etres spirituels reconnus, tels que le Seigneur du Monde, l'Ancien des Jours, les Sept Esprits qui sont devant le Trône de Dieu, le Bouddha – Guide spirituel de l'Orient – et le Christ – Guide spirituel de l'Occident – qui tous s'imposent à notre attention, en cette époque critique. La vague croyance en leur existence, les spéculations fantaisistes concernant leurs activités, et l'intérêt qu'ils portent au bien-être des hommes, les suppositions imagées, les aspirations secrètes, peu convaincantes, mais néanmoins pleines d'espoir des croyants (et aussi des incroyants) céderont bientôt la place à une connaissance certaine, à une reconnaissance visuelle et à des signes tangibles de réformes efficaces et de réorganisation complète, dans les domaines politique, économique, social et de la religion, entrepris par des hommes d'une puissance extraordinaire.
Tout ceci ne se produira pas à la suite d'une proclamation ou de quelque événement planétaire, extraordinaire, forçant les hommes à s'écrier : "Il est ici" ou "Il est là" ; "voici les signes de Sa divinité". Un tel procédé ne provoquerait qu'antagonisme et railleries, résistance ou crédulité fanatique.
Le résultat sera atteint grâce aux changements dynamiques, mais logiques, intervenus dans les affaires mondiales, et qui témoigneront d'une grande puissance de direction, de même que par l'action des masses, jaillie du plus profond de leur conscience.
Il y a plusieurs années, j'ai indiqué que le Christ viendrait de trois manières, ou plutôt, que le fait de Sa présence pourrait être prouvé au cours de trois phases distinctes.
Il fut indiqué alors que la première activité du Christ serait de stimuler la conscience spirituelle chez l'homme, d'évoquer, de la part de l'humanité, une ardente aspiration spirituelle et de développer, à l'échelle mondiale, la conscience christique dans le coeur humain. Ceci s'est déjà produit, avec un résultat très efficace. Les ardentes aspirations des hommes de bonne volonté, l'accroissement du nombre de travailleurs se consacrant à la coopération mondiale, au soulagement de la détresse universelle et à l'établissement de justes rapports entre les hommes, sont des preuves indéniables de l'efficacité de ce procédé. Cette phase préparatoire, qui indique Sa venue, a atteint à présent un stade où plus rien ne peut en arrêter le progrès ni en retarder l'achèvement.
En dépit des apparences, cette éclosion de la conscience christique a été un succès, et ce qui pourrait sembler être une activité opposée s'avérera, à la longue, sans importance, étant de nature toute temporaire.
La seconde entreprise de la Hiérarchie serait d'imprimer dans l'esprit des hommes éclairés les idées spirituelles exprimant les vérités nouvelles, par la "descente" (si je puis m'exprimer ainsi) des concepts nouveaux qui gouverneront la vie humaine et par "l'adombrement" de tous les disciples et du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, par le Christ Lui-même. Cette branche d'activité de la Hiérarchie est en bonne voie de progrès ; des hommes et des femmes, en tous lieux et dans tous les domaines de la vie, énoncent ces vérités nouvelles, qui dans l'avenir guideront l'humanité. Ils créeront les organisations, les mouvements et les groupes – vastes ou restreints – qui familiariseront les masses avec la réalité du besoin et les moyens d'y répondre.
Ils agissent ainsi, parce qu'ils sont poussés par les impulsions généreuses de leurs coeurs et par leur réaction pleine d'amour devant la détresse humaine ; ainsi, sans s'en rendre compte, ils travaillent à l'avènement visible du Royaume de Dieu sur terre. Il est impossible de nier ces faits, devant le témoignage apporté par la multiplicité des organisations, des livres et des discours.
Troisièmement, il est dit que le Christ pourrait venir en personne et Se mêlerait aux hommes, comme Il le fit autrefois. Cela ne s'est pas produit jusqu'ici, mais des plans sont établis qui Lui permettront de le faire. Ces plans ne comportent pas la naissance d'un aimable enfant, dans quelque foyer d'élection, sur terre ; ils ne susciteront pas les déclarations tapageuses ni la crédulité des gens bien intentionnés et des inintelligents, comme c'est fréquemment le cas de nos jours. Personne, non plus, n'apparaîtra pour dire : "Celui-ci est le Christ, Il est ici, ou Il est là." Je voudrais cependant vous faire remarquer que ces contes et légendes, si indésirables et erronés soient-ils, ne témoignent pas moins de l'attente générale de Son imminente venue. La croyance en cette venue est fondamentale dans la conscience humaine. La manière dont Il viendra n'a pas été jusqu'ici spécifiée. Le moment exact n'est pas encore arrivé et le mode de Son apparition n'est pas déterminé. La nature des deux initiatives déjà prises par la Hiérarchie, sous Sa direction, sont la garantie qu'Il viendra et qu'alors l'humanité sera prête.
Résumons certains aspects de l'oeuvre qu'Il entreprit il y a deux mille ans, parce qu'ils détiennent la clef de Son oeuvre à venir. Certains d'entre eux vous sont familiers, car les diverses religions et particulièrement la religion chrétienne y ont insisté. Cependant, toutes ont rendu Son oeuvre difficile à comprendre, attachant à Sa divinité une importance que Lui-même ne lui avait jamais accordée et donnant à croire, de ce fait, que Lui seul et personne d'autre n'était capable d'accomplir les mêmes choses. Les théologiens ont oublié que Lui-même déclarait : "Celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes parce que je m'en vais au Père." (Jean, XIV, 12.) Il indique ici que Son retour à la Maison du Père aura pour conséquence un tel afflux de force spirituelle, de vision intérieure et d'activité créatrice chez les hommes, que leurs actions dépasseraient les Siennes. A cause de la déformation de cet enseignement et de son rapport très éloigné avec l'homme, nous n'avons pas encore fait ces "plus grandes choses". Un jour, sans aucun doute, nous les ferons, et même, dans certains domaines, il en est que nous avons déjà réalisées. Laissez-moi vous citer quelques-unes des choses qu'Il a accomplies et que, avec Son aide, nous pouvons accomplir également.
1. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, l'amour de Dieu s'est incarné dans un homme et le Christ inaugura l'ère de l'amour. Cette expression de l'amour divin est encore en devenir ; le monde n'est pas encore imprégné d'amour et rares sont ceux qui comprennent la signification véritable de ce mot. Mais parlant symboliquement, lorsque les Nations Unies auront en mains un pouvoir effectif, le bien-être du monde sera assuré. Qu'est-ce que ce bien-être, sinon l'amour en action ? Qu'est-ce qu'une coopération mondiale, sinon l'amour universel ? C'est cela que l'amour de Dieu exprima en Christ, c'est ce que nous essayons aujourd'hui de réaliser en dépit d'une opposition dont le succès ne peut être que temporaire, tant est puissant l'esprit qui s'éveille en l'homme. Telles sont les réalisations dont l'efficacité est déjà apparente, à la réussite desquelles la Hiérarchie apporta et continuera d'apporter Son aide.
2. Le Christ enseigna également que le Royaume de Dieu était sur terre, nous recommandant de le chercher avant toute chose, et de considérer tout le reste comme secondaire. Ce Royaume a toujours été avec nous. Il est composé de ceux qui, à travers les siècles, ont poursuivi des buts spirituels, se sont libérés des limitations du corps physique, du joug des émotions et des obstacles de la raison. Ses citoyens sont ceux qui (inconnus de la majorité) vivent aujourd'hui dans des corps physiques, travaillent au bien-être de l'humanité, ont remplacé l'émotion par l'amour et composent ce grand groupe des "intelligences éclairées" qui dirigent les destinées du monde. Le Royaume de Dieu ne descendra pas sur la terre lorsque les hommes seront suffisamment bons ! Il fonctionne dès maintenant avec efficacité et ne demande qu'à être reconnu. C'est une réalité qui est déjà reconnue par ceux qui, cherchant d'abord le Royaume de Dieu, découvrent que ce Royaume est déjà ici-bas. Nombreux sont ceux qui savent que le Christ et Ses disciples sont présents physiquement sur terre, et le Royaume qu'Ils gouvernent, avec ses lois et ses modes d'activité, leur est familier ; il en a toujours été ainsi à travers les siècles.
Le Christ est le Guérisseur et le Sauveur du Monde. Il travaille, parce qu'Il est l'âme incarnée de toute Réalité. De même qu'en Palestine, il y a deux mille ans, Il travaille aujourd'hui par l'entremise de groupes.
Jadis, Il travailla par l'intermédiaire de trois disciples qu'Il aimait, des douze apôtres, des soixante-dix élus et des cinq cents dont l'intérêt était éveillé. Actuellement, Il travaille par l'entremise des Maîtres, et de leurs groupes, et ainsi, Il intensifie considérablement Ses efforts. Il peut travailler par le truchement des groupes, et Il le fera dans la mesure où ceux-ci se montreront aptes à accomplir un service organisé, répandront l'amour autour d'eux et s'aligneront consciemment sur la grande puissance des groupes intérieurs.
Les groupes qui ont toujours proclamé la Présence physique du Christ ont à tel point déformé l'enseignement par des affirmations dogmatiques sur des détails insignifiants et par des déclarations ridicules, qu'ils n'ont guère fait reconnaître de vérité telle qu'elle existait, et qu'ils ont donné du Royaume une image peu attrayante. Ce Royaume existe, mais ce n'est ni un lieu de pur ascétisme, ni un lieu ou l'on joue sur des harpes d'or et il n'est pas peuplé de fanatiques inintelligents. C'est un vaste champ de service ou chacun a la pleine liberté de manifester sa divinité au service de l'humanité.
3. Lors de la Transfiguration, le Christ révéla la gloire inhérente à chaque homme. La triple nature inférieure – physique, astrale et mentale – se prosterna devant cette gloire qui se manifestait. A ce moment-là, ou le Christ Immanent rayonnait dans la chair, où l'humanité était représentée par les trois apôtres, une voix résonna de la Maison du Père, pour reconnaître la divinité révélée du fils, du Christ Transfiguré. C'est sur cette divinité innée, sur cette filiation reconnue, qu'est basée la fraternité de tous les hommes, – une seule vie, une seule gloire, qui sera révélée et un seul rapport divin.
Aujourd'hui (même si l'on fait abstraction de la divinité qu'elle implique), la gloire de l'homme et ses rapports fondamentaux constituent déjà une réalité très répandue dans la conscience humaine.
Parallèlement à certaines caractéristiques déplorables qui sembleraient démentir toute prétention à la divinité, nous constatons la merveille des conquêtes humaines, de son triomphe sur la nature. La gloire de la réalisation scientifique et la beauté évidente de la création artistique, de l'antiquité jusqu'à nos jours, interdisent que l'on mette en doute la divinité de l'homme. Ce sont là les "plus grandes choses" dont parlait le Christ ; et c'est là aussi le triomphe du Christ dans le coeur humain.
Que ce triomphe de la conscience christique doive toujours être interprété en termes de religion, d'adhésion à l'Eglise ou de croyance orthodoxe, est une de ces inconcevables victoires des forces négatives.
Etre citoyen du Royaume de Dieu ne signifie pas qu'il faille nécessairement être membre d'une église orthodoxe. Le Christ divin dans le coeur de l'homme peut se révéler de diverses façons, dans les nombreux domaines de l'existence humaine : dans la politique, dans les arts, dans la vie économique et sociale, dans la science et dans la religion. Il est peut-être opportun de rappeler ici que l'unique fois où il nous est rapporté que le Christ (à l'âge adulte) se rendit au temple des Juifs, Il y fit scandale. L'humanité passe de gloire en gloire ; le long panorama de l'histoire en fournit une preuve impressionnante. Cette gloire se révèle aujourd'hui dans tous les domaines de l'activité humaine, et ceux qui sont à l'avant-garde de la civilisation sont proches de la Transfiguration.
4. Finalement, lors du triomphe de la Crucifixion ou du Grand Renoncement (comme on l'appelle plus exactement en Orient), le Christ établit pour la première fois sur la terre la Volonté divine, laquelle provient de la Maison du Père (Shamballa), et fut transmise à la garde compréhensives du Royaume de Dieu et, par l'intermédiaire du Christ, fut portée à l'attention de l'humanité. Grâce à l'action de certains grands Fils de Dieu, les trois aspects divins ou caractéristiques de la divine Trinité – Volonté, Amour et Intelligence – sont devenus parties intégrantes de la pensée et de l'aspiration humaines. Les chrétiens sont enclins à oublier que la crise qui marqua les dernières heures du Christ eut lieu non sur la Croix, mais au jardin de Gethsémani. A ce moment, Sa Volonté – à l'agonie et presque désespérée – fut submergée par celle du Père. "Père, dit-il, que Ta volonté soit faite et non la mienne". Dans ce jardin paisible, quelque chose de nouveau advint, qui était cependant même prévu, depuis le commencement des temps. Le Christ, représentant l'humanité, ancra ou établit la Volonté du Père sur la terre et en rendit l'exécution possible à l'humanité intelligente. jusque-là cette Volonté était connue dans la Maison du Père ; elle avait été reconnue et adaptée aux besoins du monde par la Hiérarchie spirituelle travaillant sous les ordres du Christ, et elle constitua ainsi le Plan divin. Aujourd'hui, grâce à ce que le Christ accomplit en cet instant critique, il y a des centaines d'années, l'humanité peut joindre ses efforts à l'exécution du Plan. La Volonté-de-Bien de la Maison du Père peut devenir la bonne volonté du Royaume de Dieu et se transformer en justes rapports entre les hommes, grâce à la collaboration intelligente de l'humanité. Ainsi la Volonté divine relie maintenant directement le Lieu le plus élevé au point le plus bas, et peut devenir, en temps voulu, un chemin d'ascension pour les fils des hommes et de descente pour l'Amour et la Vie de l'Esprit de Dieu.
Rappelons-nous bien qu'en dépit de leur éloignement et de leur Imprécision, nous traitons ici d'événements précis qui se déroulèrent sur notre planète. Il s'agit de faits établis dont beaucoup d'êtres sont conscients. Le Christ historique et le Christ dans le coeur humain sont des faits planétaires.
Il est un aspect de ce retour du Christ auquel on ne fait jamais allusion.
Comment le Christ envisage-t-Il ce retour à l'activité extérieure et quotidienne,
parmi les hommes ? Qu'éprouvera-t-Il lorsque viendra l'heure de Son
apparition ?
Le Nouveau Testament parle d'une grande Initiation à laquelle nous avons donné le nom d'Ascension, et dont nous ne savons rien, car l'Évangile ne nous fournit, à son sujet, que des bribes d'informations : allusions au sommet de la montagne, aux témoins présents et aux paroles du Christ leur donnant l'assurance qu'Il ne les quittait pas. Puis "une nuée le déroba à leurs yeux".
(Actes, 1, 9.) Aucun, de ceux qui étaient présents ne put Le suivre ; leur conscience ne pouvait pénétrer dans le Lieu où Il avait choisi de Se rendre. Ils ont mal interprété Ses paroles, et l'humanité n'a jamais compris, que d'une manière vague et mystique, le sens réel de Sa disparition ou la signification exacte de Sa Présence, persistante mais invisible. Deux Connaisseurs de Dieu, également présents, déclarèrent aux disciples qu'Il reviendrait. de la même manière. Il s'éleva. La nuée Le voila ; aujourd'hui, les nuées qui recouvrent notre planète attendent de Le révéler.
Il attend à présent le moment de descendre. Cette descente dans notre misérable monde humain ne doit avoir pour Lui qu'un attrait fort limite. De Sa paisible retraite dans la montagne, où Il a attendu, veillant sur l'humanité et la guidant, préparant Ses disciples, Ses initiés et le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde. Il doit sortir et occuper Sa place prééminente sur la scène mondiale. Il doit prendre part au grand drame qui s'y découle. Cette fois, Il jouera Son rôle, non dans l'ombre, comme précédemment, mais sous les yeux du monde entier. En raison de l'exiguïté de notre planète, de l'importance de la radio, de la télévision et de la rapidité des communications, Son activité sera suivie de tous, et cette perspective doit susciter en Lui une certaine horreur ; elle comporte des épreuves, des ajustements majeurs et des expériences pénibles et inévitables. Il ne vient pas comme le Dieu tout-puissant, créé par l'imagination de l'homme ignorant, mais comme le Christ Fondateur du Royaume de Dieu sur terre, pour compléter l'oeuvre qu'Il a commencée, et pour démontrer à nouveau la divinité, en des circonstances bien plus difficiles.
Cependant, le Christ souffre davantage par ceux de Son entourage que par le monde extérieur ; l'aspirant avancé entrave Son oeuvre plus que le penseur intelligent. Ce n'est pas la cruauté des masses qui plongea le Christ dans un abîme de souffrances ; ce furent Ses propres disciples, et la douleur accumulée durant le cycle entier, passé, présent et futur de la vie de l'humanité.
Il vient pour corriger les erreurs et les fausses interprétations de ceux qui, par ignorance, ont déformé Ses paroles simples, et pour reconnaître ceux qui, fidèles à Son service, ont rendu possible Son retour. Le Christ affronte également une épreuve majeure, préparatoire à une grande Initiation, et lorsque il aura subi l'épreuve et accompli Sa tâche, il passera dans la Maison du Père, à une position encore plus élevée ou à un service supérieur dans quelque lieu lointain, où seuls les êtres les plus élevés pourront Le suivre. Sa position actuelle sera occupée alors par Celui qu'Il a formé et préparé.
Mais avant que tout ceci puisse arriver, Il doit retourner parmi les hommes jouer Son rôle dans les affaires du monde et accomplir Sa mission. Il rassemblera autour de Lui, sur le plan physique, Ses compagnons et les conseillers de Son choix ; ce ne seront pas les mêmes qui L'entouraient jadis, en des temps primitifs plus simples, mais les membres de notre famille humaine qui Le reconnaissent et se préparent à travailler avec Lui, dans toute la mesure de leurs moyens. Le monde dans lequel Il envisage de revenir est un monde différent, en grande partie à cause du développement intellectuel de la masse des hommes. Ceci représente pour Lui de grandes difficultés, car c'est l'intelligence des hommes qu'Il doit atteindre et non seulement leur coeur (comme jadis) pour que la Volonté de Dieu soit intelligemment exécutée sur terre. Sa tâche la plus importante est, sans aucun doute, l'établissement de justes rapports entre les hommes, dans tous les domaines de l'existence humaine. Efforcez-vous d'imaginer ce que peut impliquer la tache qu'Il entreprend. Réfléchissez aux innombrables difficultés qu'il doit inévitablement envisager et dont la principale est la mauvaise orientation intellectuelle des masses.
Le Christ, l'Amour divin incarné, est appelé à travailler à nouveau dans le monde où Son message précédent a été pendant deux mille ans renié, oublié, faussement interprété, et où la haine et la division caractérisent partout les hommes. Ceci Le plongera dans une atmosphère entièrement étrangère et dans une situation où toutes Ses ressources divines seront requises et mises à l'épreuve, jusqu'à leur extrême limite. L'idée, généralement admise, qu'Il reviendra comme un guerrier triomphant, tout-puissant et irrésistible, n'a aucun fondement justifiable. Qu'il conduira finalement Son peuple, l'humanité, à Jérusalem, est un fait fondé sur des bases solides, mais ce ne sera pas dans la cité juive de ce nom mais dans un "lieu de paix" suivant la signification du mot "Jérusalem". Un examen approfondi de la situation mondiale et l'emploi intelligent de l'imagination révèlent au penseur sincère combien est redoutable la tache qu'Il a entreprise. Cependant, une fois de plus, Il a "décidé d'aller à Jérusalem". (Luc, IX, 5l.) Il réapparaîtra et guidera l'humanité vers une civilisation et un état de conscience dans lesquels de justes rapports et une coopération mondiale pour le bien de tous, seront les caractéristiques universelles. Par l'entremise du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde et celle des hommes de bonne volonté, Il complétera Son union avec la Volonté de Dieu (les affaires de Son Père) de telle façon que l'humanité transformera l'éternelle Volonté-de-Bien en bonne volonté et en justes rapports. Alors, Sa tache sera accomplie ; Il sera libre désormais de nous quitter, mais cette fois, pour ne plus revenir, en laissant le monde des hommes à la garde de ce Grand Serviteur qui sera le nouveau Chef de la Hiérarchie de l'Eglise invisible.
La question qui se pose maintenant est : Comment pouvons-nous servir ?
De quelle manière pouvons-nous aider, pendant cette période préparatoire ?
Le travail qu'accomplissent les membres de la Hiérarchie est très important ; ceux d'entre les disciples qui sont en contact conscient avec les Maîtres de la Sagesse – ou, si vous préférez le terme, avec les Grands Disciples du Christ – travaillent jour et nuit à établir la confiance, de justes attitudes et la compréhension de la divine entreprise spirituelle, que Sa voie en sera aplanie.
Eux et leurs groupes de disciples subordonnés, d'aspirants et d'étudiants des réalités se tiennent tous ensemble derrière le Christ, et peuvent ainsi L'aider à accomplir Son dessein. Ils savent principalement qu'il s'agit d'une crise cyclique dans la vie spirituelle de notre planète, crise prévue depuis des milliers d'années dans la Maison du Père (Shamballa). Ils ont enregistré le fait que, pour la première fois dans l'histoire humaine, les trois centres ou groupes à travers lesquels Dieu est à l'oeuvre, sont concentrés ensemble sur un même but. Shamballa, la Hiérarchie spirituelle et l'Humanité (la Maison du Père, le Royaume de Dieu et le Monde des hommes) s'efforcent dans un vaste effort commun d'intensifier la Lumière du Monde. Cette Lumière illuminera (d'une façon inconnue jusqu'ici) non seulement la Maison du Père, qui est la source de toute notre lumière planétaire, mais aussi le Centre spirituel d'où sont venus tous ces Instructeurs et Sauveurs du Monde qui apparurent parmi les hommes, déclarant, ainsi que le firent Hermès, le Bouddha et le Christ : "Je suis la Lumière du Monde." Cette Lumière inondera à présent le monde des hommes, apportant l'illumination aux esprits humains et la lumière dans tous lieux obscurs.
C'est la Lumière et, par-dessus tout, "la vie plus abondante" que le Christ apportera ; jusque-là nous ne pourrons pas savoir ce que cela signifie ni concevoir la révélation que cela comportera et les possibilités nouvelles qui s'ouvriront devant nous. Mais, à travers Lui, qui est la Lumière et la Vie, on commencera à comprendre et à mettre en pratique la bonne volonté et à établir de justes rapports entre les hommes. C'est à cela que la Hiérarchie spirituelle se prépare. Cette fois, le Christ ne viendra pas seul ; Ses collaborateurs viendront avec Lui. Leur expérience commune sera à l'inverse de la précédente, car cette fois, tout oeil Le verra, toute oreille L'entendra et chaque esprit portera sur Lui son jugement.
Nous pouvons librement collaborer à l'oeuvre de reconstruction que le Christ propose, si nous nous familiarisons, de même que tous ceux que nous pouvons atteindre, avec les faits suivants :
1. Que le retour du Christ est imminent.
2. Qu'en reconnaissant Son prochain retour nous pouvons évoquer le Christ Immanent dans le coeur de chacun.
3. Que les circonstances de Son retour sont narrées de façon purement symbolique dans les Écritures saintes ; ceci produirait un changement dynamique dans les idées préconçues de l'humanité.
4. Que la préparation essentielle nécessaire est un monde pacifié ; toutefois, cette paix doit être fondée sur une bonne volonté éclairée, qui conduira inévitablement à de justes rapports entre les hommes et par conséquent (parlant symboliquement) à l'établissement d'un réseau de lumière, reliant toutes les nations, toutes les religions, tous les groupes et tous les hommes.
Si nous réussissons à diffuser ces quatre idées dans le monde triomphant ainsi de la critique intelligente qui reproche à tout ce qui a été dit d'être trop vague, trop prophétique et trop fantaisiste, nous aurons fait beaucoup.
Il est tout à fait possible que l'ancienne vérité, "l'intellect est le destructeur du réel", soit fondamentalement vraie, en ce qui concerne la masse de l'humanité, et que la conception purement intellectuelle (qui rejette la vision et refuse d'accepter ce qui ne peut être prouvé) soit bien plus trompeuse que les prévisions des Connaisseurs de Dieu et de la multitude en attente.
L'intelligence de la divinité se manifeste dans la Hiérarchie spirituelle, et cette Hiérarchie est composée de Ceux qui ont su unir en Eux-mêmes l'intellect et l'intuition, l'esprit pratique et l'idéalisme, et qui mènent, simultanément, la vie du rationaliste et celle du visionnaire. Il faudra aussi atteindre l'homme de la rue dans ses activités de la vie quotidienne ; ce sont ceux qui doivent être préparés à reconnaître ces facteurs divins, qui sont essentiellement des réactions sur le plan physique à de nouvelles expansions de conscience.
Le Christ qui reviendra ne sera pas semblable au Christ qui nous a apparemment quittés. Il ne sera pas "un Homme de douleurs" ; Il ne sera pas un personnage pensif et silencieux ; Il énoncera des vérités spirituelles qui ne nécessiteront aucune interprétation et qui ne pourront être déformées, parce qu'Il sera là pour nous en indiquer la vraie signification.
Il a été, pendant deux mille ans, le Chef suprême de l'Eglise invisible, de la Hiérarchie spirituelle, composée de disciples appartenant à toutes les religions.
Il reconnaît et aime, non seulement les chrétiens, mais tous ceux qui restent fidèles aux fondateurs de leur religion, Bouddha, Mahomet ou tout autre. Peu Lui importe la croyance, pourvu qu'elle ait pour objectif l'amour de Dieu et de l'humanité. Si les hommes cherchent le Christ qui a quitté Ses disciples il y a des siècles, ils ne reconnaîtront pas le Christ qui est en train de revenir. Il n'existe pas de barrières religieuses dans la conscience du Christ. Peu Lui importe de quelle foi un homme se réclame.
Le Fils de Dieu est en route et Il ne vient pas seul. Son avant-garde est déjà là, et le Plan qu'ils ont à suivre est déjà clairement tracé. Que notre but soit de le reconnaître.

CHAPITRE IV

L'OEUVRE DU CHRIST PRÉSENTE ET FUTURE

 


Nous avons vu que la doctrine des Grandes Apparitions et de la venue des Avatars, Instructeurs ou Sauveurs du monde, se retrouve invariablement à la base de toutes les religions. Ces Grands Etres assurent la continuité de la révélation et permettent à l'humanité d'avancer, d'âge en age, sur le chemin de l'évolution et de se rapprocher de Dieu et de ce divin Centre où la Volonté de Celui "en Qui nous avons la vie, le mouvement et l'être" (Actes, XVII, 28) est concentrée, comprise et dirigée.
Nous avons brièvement parlé de la mission de deux de ces Grands Avatars – le Bouddha, Messager de la Lumière pour l'Orient, et le Christ, Messager de l'Amour pour l'Occident – et de leur oeuvre commune en faveur du monde entier. Nous avons aussi considéré l'occasion unique qui s'offre actuellement au Christ, et la décision qu'Il a prise, lorsqu'en 1945 il déclara Son intention de réapparaître et nous donna la Grande Invocation pour nous aider dans le travail préparatoire qui nous incombe actuellement. Arrivés à ce point, il semble indiqué de considérer quelque peu la nature de l'oeuvre qu'accomplira le Christ et de l'enseignement qu'Il nous donnera. Le fait de la continuité de la révélation et de l'enseignement donné à travers les âges nous autorise à envisager avec sagesse et à supposer, à la lumière de l'intuition spirituelle, quelles seront probablement les grandes lignes de cet enseignement.
Depuis longtemps, différentes sources, écoles de pensée et églises, nous ont fourni de nombreuses informations au sujet du Christ, de la situation à laquelle Il fait face et des probabilités de Son retour. Disciples, aspirants et hommes de bonne volonté ont déjà fait beaucoup pour préparer le monde à Son retour (ainsi appelé). Aujourd'hui, l'Orient et l'Occident sont dans la même attente. Abordant le thème de Son oeuvre, il est essentiel de nous rappeler que l'Instructeur de l'Orient incarna la Sagesse de Dieu, dont l'intelligence humaine (le troisième aspect de la divinité) est une expression :
que le Christ révéla le second aspect divin dans sa perfection et que, par conséquent, deux aspects trouvèrent en Lui leur pleine expression : la Lumière et l'Amour. Il reste encore maintenant à incarner le suprême aspect du divin : la volonté de Dieu, et c'est à cela que le Christ Se prépare. La continuité de la révélation ne peut s'arrêter, et il serait vain de se demander, dès à-présent, quels aspects de la nature divine pourraient être révélés ultérieurement.
Celui qui constitue le caractère unique de la mission imminente du Christ et de l'opportunité qui s'offre à Lui, c'est qu'Il est prêt à exprimer deux énergies divines : l'énergie de l'Amour et l'énergie de la Volonté, la puissance magnétique de l'Amour et l'efficacité dynamique de la Volonté divine. Jamais auparavant, au cours de la très longue histoire de l'humanité, semblable révélation n'a été possible.
Le monde chrétien acceptera difficilement l'oeuvre et l'enseignement du Christ, tandis que l'Orient l'assimilera plus aisément. Néanmoins, il est nécessaire de frapper un grand coup et de présenter la vérité sous une forme inhabituelle, afin que le monde chrétien reconnaisse sa véritable place au sein d'une révélation universelle, et qu'il considère le Christ comme représentant de toutes les croyances et assumant Son rôle légitime d'instructeur du Monde ; Il est l'Instructeur du Monde et non seulement un instructeur chrétien. Ne nous at-Il pas dit Lui-même qu'Il avait "d'autres brebis" ? Il a eu pour celles-ci la même signification profonde que celle qu'Il a eue pour les chrétiens orthodoxes. Elles peuvent ne pas l'appeler Christ, mais Lui donner un autre nom, et Le suivre tout aussi fidèlement que leurs frères d'Occident.
Examinons un instant les interprétations erronées que l'on a données des Évangiles. Le symbolisme de cette histoire, très ancien, et qui a souvent été employé avant la venue du Christ en Palestine a été altéré et dénaturé par les théologiens, si bien que l'enseignement primitif et la simplicité inégalée du Christ ont fini par disparaître sous un amoncellement d'erreurs, de rites d'argent et d'ambitions humaines. On dit aujourd'hui que le Christ est né miraculeusement, qu'Il a enseigné et prêché pendant trois ans ; qu'Il a ensuite été crucifié ; qu'Il est enfin ressuscité, quittant l'humanité pour "s'asseoir à la droite du Père", dans une apothéose austère et lointaine. De plus, les chrétiens orthodoxes considèrent que toute autre voie menant à Dieu – en tous temps et en tous pays – est une fausse voie, suivie par des soi-disant païens qui ont besoin de l'intervention chrétienne. On a tout fait pour imposer le christianisme orthodoxe à ceux qui acceptent l'inspiration et les enseignements du Bouddha ou d'autres Instructeurs qui ont assuré à travers les âges la divine continuité de la révélation.
Comme on le sait, on a insisté sur le "sacrifice sanglant du Christ" sur la Croix, et sur la notion d'un salut, dépendant de la reconnaissance et de l'acceptation de ce sacrifice. On a remplacé la confiance que le Christ Luimême nous enjoignit de placer en notre propre divinité par l'expiation rédemptrice. L'Eglise du Christ s'est rendue célèbre et inefficace (comme l'a démontré la guerre mondiale) par l'étroitesse de ses dogmes, par ses erreurs d'interprétation, son cléricalisme pompeux, son autorité illégitime, ses biens matériels et sa prédication d'un Christ mort. Sa résurrection est admise, mais les Églises ont principalement insisté sur sa mort.
Le Christ a été pendant deux mille ans une figure silencieuse, passive, cachée derrière une multitude de mots, écrits par une multitude d'hommes (commentateurs et prédicateurs). L'Église nous a montré un Christ agonisant sur la Croix, et non le Christ vivant, agissant, corporellement présent parmi nous (selon Sa promesse), depuis vingt siècles.
C'est pourquoi essayons de nous faire une image plus exacte de la vie et des activités du Christ, et, par conséquent, de nos espérances pour l'avenir.
Efforçons-nous de concevoir cet Etre divin, toujours présent, établissant Ses plans pour l'aide future de l'humanité, évaluant Ses ressources, influençant Ses disciples et organisant les détails de Son retour. Notre devoir est d'éveiller la foi en la vraie nature de la révélation divine et de vivifier l'Église du Christ par une plus juste appréciation de Sa personne et de Son oeuvre. C'est au Christ vivant, agissant, pensant, que nous avons affaire, nous rappelant toujours que l'histoire de l'Evangile est éternellement vraie, et qu'elle doit seulement être réinterprétée à la lumière de la place qu'elle occupe dans la longue succession des révélations divines. La mission du Christ sur terre, il y a deux mille ans fait partie de cette continuité et n'est pas une histoire extraordinaire, sans rapport avec le passé, ne comprenant qu'une période de trente-trois ans et ne comportant aucun espoir précis pour l'avenir.
Quel est aujourd'hui l'espoir des chrétiens orthodoxes et des théologiens dépourvus d'imagination ? Qu'à une date éloignée, connue seulement de l'insondable Volonté de Dieu le Père, le Christ surgira de Sa place à la droite de Dieu, et (suivi de Ses anges et de l'Eglise invisible) descendant sur les nuées du Ciel, au son de la trompette, apparaîtra à Jérusalem. La bataille, qui fera rage en ce temps-là, cessera, et Il entrera dans la cité de Jérusalem pour y régner pendant mille ans. Durant ce millenium, Satan, ou le principe du mal, sera enchaîné, réduit à l'impuissance, et il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Au-delà de cela, rien n'est révélé ; l'humanité espère tellement plus pour l'avenir que la description de ce tableau ne l'intéresse guère.
Derrière cette esquisse, si on l'interprète correctement, se révèle l'humaine, aimante et divine Présence du Christ, incarnant l'amour divin et usant de Son pouvoir divin, dirigeant Son Église et établissant le Royaume de Dieu sur la terre. Quelle est cette Eglise du Christ ? Elle est constituée par tous ceux en qui la vie du Christ ou Conscience christique est née ou sur le point de naître ; elle est l'ensemble de tous ceux qui aiment leurs frères parce que l'amour du prochain est la divine faculté qui nous rend membres actifs de la communauté du Christ. Ce n'est pas l'acceptation d'un fait historique ou d'une croyance théologique qui nous met en rapport avec le Christ. Les Citoyens du Royaume de Dieu sont tous ceux qui cherchent résolument la lumière et qui, par une discipline qu'ils s'imposent librement, s'efforcent d'arriver en présence de l'Unique Initiateur. Les membres de ce groupe mondial (incarnés ou non) acceptent l'enseignement suivant : les fils des hommes sont Un ; ils savent que la révélation divine est ininterrompue et toujours renouvelée, et que le Plan divin s'accomplit sur terre.
Ce sont ceux qui, actuellement, sur terre, savent que le Royaume de Dieu s'établira grâce à l'intervention, à l'inspiration et à l'enseignement de ces fils des hommes qui ont façonné leur nature divine dans le creuset de l'expérience quotidienne. Actuellement, ces Connaisseurs travaillent activement, sous la direction immédiate du Christ, à conduire l'humanité des ténèbres à la lumière et de la mort à l'immortalité.
Telles sont les grandes vérités fondamentales proclamées par le Christ, le Bouddha et l'Église de Dieu, tant en Orient qu'en Occident ; ce sont les seules vérités qui comptent. A l'avenir, les yeux de l'humanité seront fixés sur le Christ et non sur des institutions humaines, telles que l'Eglise et ses dignitaires ; on verra le Christ tel qu'Il est en réalité, agissant par l'intermédiaire
de Ses disciples, des Maîtres de la Sagesse et de Ses fidèles qui, invisibles (et généralement non reconnus), travaillent aux affaires du monde. On reconnaîtra qu'Il agit dans le coeur humain et dans les masses, et non dans les édifices de pierre, dans la pompe et les cérémonies d'un quartier général ecclésiastique quelconque.
Notre étude de l'oeuvre future du Christ se base nécessairement sur trois suppositions :
1. Que la réapparition du Christ est inévitable et assurée 2. Qu'Il travaille activement, aujourd'hui comme autrefois, au bien de l'humanité, par l'entremise de la Hiérarchie de la planète, dont Il est le Chef.
3. Que lors de Sa venue, au cours de Ses activités, certains enseignements seront donnés et certaines énergies seront libérées. On oublie trop facilement que la venue du Christ nécessite, de Sa part, une période d'intense préparation ; Lui aussi est soumis à la Loi, et Son action est conditionnée par divers facteurs, comme tous les êtres humains, mais à un degré bien moindre.
Sa réapparition est conditionnée et déterminée par la réaction de l'humanité elle-même, et Il doit en tenir compte. Son activité est également subordonnée aux phases de certains cycles spirituels et à des impressions émanant de niveaux supérieurs à ceux sur lesquels Il travaille normalement. De même que les affaires humaines affectent Son action, ainsi de grandes déterminations et de "profonds ajustements dans la Volonté de Dieu" l'influencent également.
La nature humaine du Christ, perfectionnée et réceptive, répond à l'invocation et à l'appel des hommes ; d'autre part, le côté divin de Sa nature répond également à l'influence des énergies émanant du "Centre où la Volonté de Dieu est connue". Il doit réaliser un équilibre entre ces deux influences et trouver le juste moment. Transformer en bien ce qu'on appelle communément "le mal" humain, n'est pas une tâche aisée ; la vision du Christ est si vaste, Sa connaissance de la Loi de cause à effet, de l'action et de la réaction, est telle, qu'il n'est pas facile de décider du moment opportun de Son action.
Les hommes sont enclins à considérer tout ce qui arrive, ou ce qui pourrait arriver, d'un point de vue purement humain et immédiat ; ils ne se rendent pas compte des difficultés qu'impliquent les problèmes et les décisions auxquels le Christ fait face à l'heure actuelle et que partagent Ses fidèles disciples. Leur tâche est de développer "l'intelligence qui est en Christ" et, ce faisant, ils contribueront à préparer la voie pour Sa venue, comme il est dit dans la Bible.
Il sera plus facile de donner le nouvel enseignement et de préparer la structure de la nouvelle religion mondiale si l'on considère la vie et les événements à la lumière des valeurs spirituelles, tels qu'Il les voit. Nous acquerrons ainsi une vision renouvelée de l'intention divine et une pénétration intuitive de l'esprit de Ceux qui exécutent la Volonté divine et bâtissent l'avenir de l'humanité.
Efforçons-nous donc d'apprécier, non seulement l'opportunité qui s'offre au Christ de nous aider (ce qui est la présentation habituelle), mais considérons aussi les crises et les problèmes qu'Il doit affronter, en préparant Son oeuvre.

I. LES CRISES SPIRITUELLES DU CHRIST

 


Dans la vie de tout disciple, particulièrement de celui qui se prépare à certaines grandes expansions de conscience, survient immanquablement une période de crise. Pendant cette crise, des décisions sont prises, volontairement ou non, à la suite desquelles le disciple passe par une période de tension. Sa décision prise, il distingue plus clairement la prochaine étape qu'il doit franchir, et cette vision influence son orientation vers l'avenir. Ayant accompli ce qu'il devait, au cours de cette période de tension, surgit ce que nous pourrions appeler la période de libération. C'est, à la fois, une émergence hors d'un champ d'expérience et une émergence dans un nouveau champ.
Le Christ Lui-même n'échappe pas à cette triple expérience et, essayons de mieux Le comprendre en appliquant ces trois définitions (quelque appropriées qu'elles soient fondamentalement), aux actions et aux réactions du Christ.
Le mot de crise n'a pas pour Lui la même signification que pour nous ; Sa période de tension ne comporte ni effort ni peine ; cependant, la comparaison suffira à faire comprendre en quelque mesure, ce qui s'est passé dans l'état de conscience qui caractérise la Hiérarchie spirituelle, et auquel nous pourrions donner le nom de "perception spirituelle" pour le distinguer de la perception mentale, qui en est l'humaine contrepartie. Il faut se rappeler que la période de crise qui mène à la période de tension à laquelle on peut dire que le Christ Se soumet volontairement, est un problème hiérarchique, toute la Hiérarchie étant impliquée dans la crise.
La raison en est simple : la conscience du Christ et de Ceux qui travaillent avec Lui est essentiellement une Conscience de Groupe. Expériences et attitudes séparatives Leur sont inconnues, Leur état de conscience étant inclusif, et en aucune façon exclusif.
C'est pourquoi, usant d'une terminologie humaine pour interpréter les divines réactions du Christ et de Ses disciples, il faut comprendre que la période de crise qui est la cause de la tension hiérarchique et de la future réapparition du Christ est déjà dépassée par Lui et que cette expérience se situe pour Lui dans un lointain passé. La période de tension qui lui succéda commande actuellement les activités de la Hiérarchie spirituelle et de Ses nombreux groupes de travailleurs. La "période de décision", comme on l'appelle dans les milieux hiérarchiques, fut atteinte pendant la période s'écoulant entre la Pleine Lune de juin 1936 et la Pleine Lune de juin 1945.
Cette période de décision dura donc pendant neuf ans, ce qui représente un temps relativement court. Le résultat fut une décision, prise par le Christ, de réapparaître ou de revenir sur terre en Présence visible, aussitôt que possible, et bien avant qu'il n'avait été prévu.
Cette décision fut nécessairement prise de concert avec le Seigneur du Monde, l'Ancien des Jours de l'Ancien Testament (Celui en Qui nous avons la vie, le mouvement et l'être) comme il est dit dans le Nouveau Testament. Il est le Gardien de la Volonté de Dieu. Elle fut aussi prise avec la pleine compréhension et la coopération des Maîtres et des Initiés supérieurs. Ceci était inévitable, car Leur participation et Leur aide sont indispensables. Ils durent aussi nécessairement s'unir à Lui par la pensée et en étroite collaboration mentale, parce que Sa réapparition implique également un grand rapprochement de la part de la Hiérarchie, de l'humanité, et un événement spirituel majeur.
Cette décision fut néanmoins la décision du Christ et elle constitua non seulement une période de crise dans Son expérience, mais un point culminant dans Son expression de la divinité. Rappelons, avec respect et dans les limites de notre compréhension humaine, qu'il n'est rien de statique dans tout le processus évolutif de la planète ou du Cosmos ; tout est évolution et progrès, mouvement en avant, réalisations successives toujours plus vastes. Le Christ Lui-même est soumis à cette grande Loi de l'Univers. En toute révérence encore, signalons que le Christ aussi a progressé dans Son expérience de la divinité et – s'il est permis de s'exprimer ainsi – qu'Il est plus près du Père et de l'Unique Vie universelle qu'Il ne l'a jamais été auparavant. Sa compréhension et Sa perception de la Volonté de Dieu sont plus profondes et Son accomplissement de cette Volonté est plus conforme à l'Intention divine qu'elle ne l'était en Palestine, il y a deux mille ans. Il y a nécessairement eu, de la part du Christ, une perception croissante des intentions de l'Intelligence divine, incarnée dans cette Identité, que nous appelons Dieu.
Le Christ ne s'écrie plus désormais, dans les affres de l'agonie : "Père, que Ta Volonté soit faite et non la mienne" ; Il n'a plus aujourd'hui de volonté personnelle, car seule la Volonté du Père L'anime, et Il ne peut que prendre des décisions qui sont la pleine expression de cette Volonté. Certains commentateurs ont essayé d'expliquer et d'interpréter l'expérience de Gethsémani et d'attribuer ce qui apparaît comme une défaillance à une "irruption" soudaine de Son humanité et, par conséquent, à une submersion temporaire de Sa nature divine. Ils ont été contraints de prendre cette position en raison du dogme théologique fondamental relatif à la divine perfection du Christ, une perfection absolue, souveraine et ultime, à laquelle Lui-même n'a jamais prétendu. Il est à présent plus proche de cette perfection qu'Il ne le fut jamais sur terre. Ce fut cette divine évolution qui Lui permit de faire un choix juste, non seulement pour Lui-même, mais encore pour la Hiérarchie, au cours des années antérieures à juin 1945.
Selon la Volonté divine, Il devait réapparaître sur la terre en Présence visible ; il devait présider à la matérialisation du Royaume de Dieu sur terre et rétablir les mystères de l'lnitiation, sous une forme qui peut servir de base à la nouvelle religion mondiale. Avant tout, Il devait révéler la nature de la Volonté de Dieu. Cette Volonté est souvent envisagée comme un pouvoir au moyen duquel les choses s'accomplissent, des situations sont créées, des activités sont entreprises, des plans s'exécutent, souvent de façon inexorable. Cette définition générale de la Volonté est pour les hommes la plus facile à formuler, parce que ceux-ci la comprennent d'après leur propre volonté personnelle, la volonté d'une auto-amélioration individuelle. Ce type de volonté est égoïste tout d'abord et mal compris, mais il tend finalement à l'altruisme, à mesure que l'évolution poursuit sa tâche bienfaisante. Alors, la volonté est interprétée d'après le plan hiérarchique, et l'effort de l'individu consiste alors à annihiler sa propre volonté initiale, pour l'unir ensuite à la volonté du groupe – ce dernier étant lui-même un aspect de l'effort hiérarchique. Ceci est un grand progrès en avant, et conduira finalement à une modification de la conscience.
C'est à ce stade que se trouve aujourd'hui la majorité des aspirants.
Cependant. la volonté est en réalité bien différente des expressions qu'elle revêt dans la conscience humaine, alors que les hommes essayent d'interpréter la volonté divine selon leur degré d'évolution actuel. La clé qui en révèle la signification est donnée par ces mots : "La disparition de toute forme". Lorsque l'attrait de la matière est surmonté et que le désir meurt, alors le pouvoir d'attraction de l'âme domine et l'importance si longtemps accordée à la forme, à l'existence et à l'activité individuelles est donnée à la forme et au but du groupe. Alors le pouvoir d'attraction de la Hiérarchie et des groupes de disciples des Maîtres supplante les attractions et les centres d'intérêts inférieurs.
Sitôt que ceux-ci occupent dans la conscience leur juste place, l'impulsion dynamique de l'aspect Volonté ; de la divinité peut être ressentie – sans aucun rapport avec la forme ou les formes, les groupes ou un groupe.
A la lumière de la Volonté de Dieu, le Christ prit certaines décisions fondamentales et résolut de les mettre à exécution dans un avenir relativement proche ; la date exacte de Sa venue n'est connue que de Lui-même et de quelques-uns de Ses disciples avancés ; cependant, tous ces événements futurs prennent leur source dans une décision fondamentale de l'humanité elle-même.
Cette décision est en train de se prendre grâce à certaines orientations nouvelles de la pensée humaine ; elle sera le résultat d'une réaction intérieure de l'humanité à la décision déjà prise par le Christ et la Hiérarchie ou Église invisible.
La raison de ce retour est bien déterminée ; elle est clairement perçue par le Christ. L'oeuvre qu'il entreprit il y a deux mille ans doit être complétée ; la nouvelle religion doit être inaugurée ; les besoins d'une humanité en détresse et demandant d'être secourue ne peuvent être ignorés ; les étapes qui précèdent une grande initiation hiérarchique dans laquelle le Christ tient le rôle principal doivent être franchies ; les événements annonçant la "fin des temps" ne sauraient être retardés.
S'il est permis de s'exprimer ainsi (avec respect et symboliquement), la récompense accordée au Christ, lorsqu'Il annonça Sa décision finale et irrévocable, fut la permission ou plutôt le droit de Se servir pour la première fois d'une certaine Grande Invocation, et cela de deux manières :
1. Comme une invocation hiérarchique adressée au "Centre ou la Volonté de Dieu est connue".
2. Comme une prière mondiale, formulée de telle sorte que toute l'humanité pourrait s'en servir intelligemment.
Le droit d'employer certaines grandes formules de puissance ou "Strophes directrices" n'est jamais accordé à la légère. La décision du Christ de réapparaître parmi les hommes, accompagné de Ses disciples, Lui valut cette permission de la part du Seigneur du Monde, l'Ancien des Jours.
Après ce point culminant de crise spirituelle et la décision qui s'ensuivit, une période de tension fut atteinte, et c'est dans cet état de tension spirituelle que l'église invisible travaille et établit actuellement Ses plans, soumettant à cette même tension spirituelle les disciples du Christ qui sont à l'oeuvre sur terre. Le succès du retour du Christ en Présence visible, ainsi que de certains autres facteurs (relatifs à Sa réapparition), dépendent d'événements et de contacts qui s'effectuent maintenant au cours de cette période de tension.
Dans n'importe quelle période de tension – quelle que soit sa durée – de l'énergie est engendrée, mise en réserve pour l'avenir et concentrée de telle manière que sa force puisse être dirigée à tout moment et partout où le besoin s'en fait sentir. C'est là évidemment une assertion difficile à comprendre. Une période de tension est, symboliquement parlant, un réservoir d'énergie.
Aujourd'hui, les énergies qui portent uniquement la marque distinctive du Royaume de Dieu augmentent en intensité et deviennent prédominantes grâce aux Maîtres de la Sagesse, qui coopèrent avec la Volonté du Christ.
Tandis que ces énergies s'accumulaient et s'intensifiaient sans cesse depuis la Pleine Lune de juin 1945, trois événements d'une grande importance dans la vivante expérience du Christ (et, par conséquent, de la Hiérarchie) se sont produits et leurs effets sont en train de s'affermir. Je ne puis qu'y faire allusion. car il est impossible de prouver la nature réelle de ce qui est dit ici ;
seules, la possibilité, la probabilité et la Loi de Correspondance peuvent témoigner de l'exactitude de ces événements. Leurs effets se feront ressentir particulièrement après la période de libération Ces trois évènements peuvent être décrits de la façon suivante :
1. L'Esprit de Paix descendit sur le Christ. Le Nouveau Testament témoigne d'un événement quelque peu semblable lorsqu'il dit au moment du baptême : "Il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur Lui" (Matt., III, 16.) Cet Esprit est un Etre d'une puissance cosmique immense ; Il adombre aujourd'hui le Christ d'une manière très semblable à celle dont ce dernier, il y a deux mille ans, adombra le Maître Jésus et agit à travers Lui. Cet Esprit de Paix n'est pas la quintessence d'un calme émotif et statique qui mettrait fin à la tourmente terrestre et établirait une ère de Paix. Il est, dans un sens mystérieux l'Esprit de l'équilibre ; Il agit en harmonie avec la Loi d'Action et de Réaction. et le caractère inéluctable de Son activité sera reconnu. Son oeuvre se manifestera de deux façons : pleinement, aussitôt que le Christ apparaîtra parmi les hommes et lentement et graduellement jusqu'à ce jour.
a. Le chaos, la tourmente, les troubles émotifs et le déséquilibre des esprits qui existent aujourd'hui dans le monde seront, sous l'effet de cette loi, contrebalancés par un cycle correspondant de calme, d'apaisement émotif et d'équilibre mental. Ainsi l'humanité entrera dans une nouvelle phase et connaîtra une nouvelle expérience de liberté. La paix établie sera proportionnelle au désordre précédent.
b. Grâce à la vie de l'Esprit de Paix agissant à travers le Christ, Incarnation de l'Amour de Dieu, la haine, qui prévaut si largement dans le monde actuel, sera équilibrée par une bonne volonté manifeste et tangible. L'apparition de cette bonne volonté est garantie par l'excessive expression de haine qui s'est lentement intensifiée dans l'esprit des hommes, depuis le commencement du XIXe siècle, et qui atteint en ce moment un nouveau point culminant. Une égale mesure d'énergie d'Amour se manifestera plus tard, comme résultat de l'activité de l'Esprit de Paix agissant à travers le Prince de la Paix, comme le Christ a parfois été nommé. (Es., IX, 6).
Cet Etre spirituel ne descendra pas du Haut Lieu où Il est actif, et d'où Il dirige Son énergie, mais le Christ agira et servira de canal à Sa puissance dirigée. L'afflux de Sa divine énergie (une énergie extra-planétaire) est destiné à établir finalement la paix sur la terre, exprimée en bonne volonté. Cette bonne volonté créera de justes rapports entre les humains. L'humanité enregistra (naturellement inconsciemment) le premier afflux de cette énergie en mai 1936 et en juin 1945.
2. La force évolutive à laquelle nous donnons le nom de "Conscience christique" terme largement employé actuellement dans le monde par les groupes d'études métaphysiques, se concentra dans la personne du Christ, d'une manière inégalée jusqu'ici. C'est cette puissance, latente dans chaque coeur humain, que saint Paul désigne par ces mots :
"Christ en vous, l'espérance de la gloire" (Col., 1, 27) ; c'est celle qui, sous la loi évolutive, conduit finalement l'homme au Royaume de Dieu et "à la mesure de la stature parfaite de Christ",. (Eph. IV, 13.)
De cette puissance et de cette gloire, le Christ a toujours été le symbole. Durant la période actuelle de tension hiérarchique et comme résultat de Sa décision de revenir, le Christ devint la Personnification de cette énergie, et ainsi se rapprocha plus étroitement de l'humanité.
D'autres Grands Fils de Dieu sont les canaux de cette énergie pour les règnes inférieurs de la nature (sub-humains), mais le Christ occupe une place unique en ce qui concerne l'humanité ; pour exprimer cette idée symboliquement, cette énergie jette un pont vivant entre le règne humain et le Royaume de Dieu, entre le quatrième règne de la nature et le cinquième. Le Christ est le Gardien de cette énergie, mais temporairement seulement, et pour la durée de la crise humaine actuelle. Il peut, pour cette raison, stimuler la réceptivité des coeurs des hommes, leur permettant ainsi de Le reconnaître et de savoir Qui Il est et Ce qu'Il est, lorsqu'Il reviendra. Cette canalisation de l'énergie débuta à la fin de la guerre mondiale et se poursuit toujours ; on lui doit cette tendance générale à l'amélioration que l'on constate partout, la diffusion du principe de partage et la droiture et le bon sens indéniables des coeurs et de la pensée des hommes d'aujourd'hui – droiture et bon sens des masses (lorsqu'elles sont informées) bien plus que de leurs chefs.
3. Comme vous le savez, l'histoire de l'humanité a été essentiellement l'histoire des grands Messagers spirituels qui – de temps en temps, aux heures de crise des hommes – ont surgi du Lieu secret où Se tient le Très-Haut, pour aider, inspirer, conduire et diriger l'humanité et pour lui apporter une révélation nouvelle. C'est l'histoire d'une succession d'idées, proposées à l'attention des hommes et graduellement développées en civilisations et en cultures. L'humanité éprouve en ce moment un si urgent besoin d'aide et l'occasion est telle, que l'un de ces Grands Fils de Dieu cherche – durant ce cycle de tension – à collaborer avec le Christ. En conséquence de la décision du Christ et de Sa fusion spirituelle avec la "Volonté de Dieu", l'Avatar de la Synthèse est devenu, pour un certain temps, Son intime compagnon.
C'est là un événement d'une suprême importance planétaire.
Cette association et cette aide concertée datent du moment où la Grande Invocation a été prononcée et où son usage s'est généralisé dans le monde entier. En raison de la tâche prodigieuse qu'affronte le Christ, l'Avatar de la Synthèse Le fortifiera ; Il sera soutenu par cet
"Avatar silencieux" dont il est dit symboliquement : "Il gardera l'oeil sur Lui, Sa main Le soutiendra et Son coeur restera à l'unisson du Sien."
Ce Grand Etre est étroitement relié à l'aspect Volonté de la divinité, et Sa collaboration a été rendue possible par les réalisations personnelles du Christ, de la plus haute Volonté spirituelle. Cet Avatar agit, selon la Grande Loi naturelle de la Synthèse, produisant l'unification et la fusion. Sa fonction est de faire naître, en union avec l'énergie du Christ, la Volonté spirituelle et la Volonté-de-Bien dans l'humanité. Sa puissance s'exerce actuellement dans trois domaines :
a. Au sein de la Hiérarchie même à Laquelle Il révèle la nature de la divine Volonté-de-Bien que le Royaume de Dieu doit exprimer, de même que la nature du Dessein divin.
b. Au sein de l'Assemblée des Nations Unies (mais non, cependant, au Conseil de Sécurité) où Il suscite une volonté d'union qui se développe lentement.
c. Au sein des masses, dans le monde entier, dont Il Stimule le désir d'amé1ioration générale.
Son activité est nécessairement une activité de masse. Ses énergies ne peuvent être canalisées qu'à travers la conscience collective ou à travers une entité possédant la conscience de groupe, telle que la Hiérarchie, les Nations Unies ou l'humanité. Le foyer sur lequel Il concentre son effort et l'Agent à travers lequel ses énergies peuvent être distribuées est le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde ; ce groupe est relié d'une manière toute spéciale à l'Avatar de la Synthèse. L'Objectif principal du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est, et a toujours été, le rassemblement de tous les hommes de bonne volonté de tous ceux qui sont réceptifs à l'énergie de la divine volonté-de-bien. Leur travail peut à présent devenir plus créateur et plus constructif, grâce à l'Association de l'Avatar de la Synthèse et du Christ. Leur tâche est d'initier la Nouvelle Ere ; pendant cet Age Nouveau, les Cinq règnes de la nature seront tous des Créateurs et commenceront à fonctionner comme un tout. Leurs fonctions et leurs activités se répartissent comme suit :
a. La Création d'une synthèse ou unité humaine qui conduira à la reconnaissance universelle d'une humanité, grâce à l'établissement de justes rapports humains.
b. L'établissement de justes rapports avec les règnes inférieurs, conduisant à la reconnaissance universelle d'Un Monde.
c. L'établissement du Royaume de Dieu, la Hiérarchie spirituelle de notre Planète, ouvertement manifesté sur la terre, conduisant ainsi à la reconnaissance universelle que "les fils des hommes sont Un."
L'Avatar de la synthèse encouragera et aidera à la réalisation de ces objectifs. C'est dans ce but qu'il s'est associé au Christ, agissant à travers la Hiérarchie, suivant les instructions du "Centre où la Volonté de Dieu est connue". Ces trois événements apparentés ont eu lieu et ces centres distributeurs d'énergie sont rentrés en activité pendant la période de tension à laquelle le christ et la Hiérarchie sont actuellement. Ces centres servent tous à rediriger et à concentrer dans l'humanité parce qu'ils sont le résultat de la décision prise par le christ après Sa "période de crise", et que chacun d'eux se rapporte à la préparation hiérarchique pour son retour.

II. LE CHRIST, PRECURSEUR DE L'AGE DU VERSEAU

 


Nous avons tendance à oublier que, tout en reconnaissant Sa fonction d'Instructeur et de Guide Spirituel de L'humanité durant l'age qui s'approche maintenant rapidement de sa fin le christ reconnut également l'oeuvre qu'il accomplirait lorsque cet age serait révolu et que s'initierait le nouveau cycle astronomique.
Le chrétien ordinaire est singulièrement ignorant des périodes et des cycles que traverse notre planète, sous l'influence de la progression solaire. L'actuelle et douteuse science astrologique a détourné le légitime intérêt de l'humanité de l'enseignement astronomique et de son interprétation spirituelle du Passage du soleil à travers les signes du zodiaque. Cependant, le Nouveau Testament témoigne clairement de cette connaissance et l'histoire évangélique en est toute pénétrée. Il en est de même dans l'Ancien Testament. Que signifie le péché des enfants d'Israël dans le désert, sinon le retour à l'ancien culte de Mithra, qui caractérisait le temps où le soleil se trouvait dans le signe du Taureau. Ils se prosternèrent et adorèrent le veau d'or, oubliant l'enseignement nouveau de l'Age d' "Aries", le Bélier, dans lequel ils entraient, l'enseignement du "Bouc émissaire" qui marque toute l'histoire juive.
On oublie que le Christ était l'Instructeur de la nouvelle période dans laquelle entrait le Soleil, celle des "Poissons", mais le fait devient évident si l'on considère le symbolisme du Poisson que l'on retrouve fréquemment dans les quatre évangiles. Le symbole du Poisson est le symbole astrologique du signe zodiacal "Pisces" et il l'a été depuis des temps immémoriaux.
Cependant, le Christ envisagea également l'oeuvre qu'Il aurait à accomplir au cours de l'Ere du Verseau, alors que le Soleil entrerait dans le prochain signe zodiacal. Avant sa "disparition", Il fit allusion au symbole de l'Ere du Verseau et à la tâche qu'Il accomplirait alors. En compagnie de Ses douze disciples, Il résuma dans un épisode l'oeuvre qu'Il accomplirait plus tard, lorsque seraient révolus les deux mille ans de l'Age des Poissons. Il dit à Ses disciples d'aller à la ville, où ils rencontreraient un homme porteur d'une cruche d'eau ; ils devraient le suivre jusqu'à la chambre haute et, là, préparer la fête de la communion, à laquelle ils participeraient ensemble. (Luc, XXII, 10.) Ainsi firent-ils, et le dernier repas eut lieu. L'ancien symbole du signe du Verseau, dans lequel le Soleil entre maintenant, est le Porteur d'eau, l'Homme à la cruche d'eau. Le passage du Soleil dans le signe du Verseau est un fait astronomique, dont n'importe qui peut obtenir la confirmation en s'informant auprès d'un observatoire quelconque ; il ne s'agit nullement d'une prophétie astrologique. Les grandes réalisations spirituelles, l'événement évolutif de cet âge, seront l'établissement de relations entre tous les peuples, qui permettront aux hommes de partout, de s'asseoir ensemble en présence du Christ et de partager le pain et le vin, symboles de la nourriture. La préparation de cette fête du partage – parlant symboliquement – est en cours ; les masses elles-mêmes s'y emploient, tandis qu'elles luttent et font des lois pour assurer la subsistance économique de leurs nations, et que le problème de l'alimentation est soumis à l'attention des législateurs du monde entier. Ce partage, qui commence par se faire sur le plan physique, s'effectuera aussi sur tous les plans des relations humaines et sera le grand don de l'Ere du Verseau à l'humanité. L'Eglise a ignoré ces choses, c'est pourquoi elle ne saurait expliquer le fait que les Juifs furent attirés par l'adoration du veau d'or, propre à l'Ere du Taureau ; que la loi juive employa le symbole du bouc émissaire dans l'Age d' "Aries" – ou du Bélier – et que les chrétiens attachèrent de l'importance au poisson, durant l'Ere et l'Age des Poissons ou Ere chrétienne.
Le Christ vint pour mettre fin aux lois juives, qui devaient avoir atteint leur apogée, et disparaître en tant que religion, au moment où le Soleil passait du signe du Bélier dans le signe des Poissons. C'est pourquoi Il s'est présenté aux Juifs comme leur Messie et s'est manifesté au sein de leur race. Le refus d'accepter le Christ comme Messie les retient, symboliquement et pratiquement, dans le signe d' "Aries", le Bouc émissaire ; symboliquement encore, ils devront passer par le stade des Poissons et reconnaître leur Messie, lorsqu'Il reviendra dans le signe du Verseau, faute de quoi ils répéteront leur ancien péché en se refusant au processus évolutif. Dans le désert, ils rejetèrent ce qui était neuf et spirituel ; ils le firent à nouveau, il y a deux mille ans en Palestine ; le referont-ils, si l'opportunité leur est ouverte ? La difficulté, chez les Juifs, est qu'ils sont satisfaits de leur religion, vieille de près de cinq mille ans et qu'ils ne témoignent que fort peu jusqu'ici du désir d'en changer.
Ayant prévu la venue de l'Ere du Verseau, le Christ nous en offrit une image symbolique, conservant ainsi pour nous, à travers les siècles, un épisode prophétique dont l'interprétation et la preuve ne peuvent se donner que de nos jours. Astronomiquement, nous ne subissons pas encore pleinement l'influence du Verseau ; nous nous dégageons à peine de l'influence des Poissons et nous ne ressentons pas encore tous les effets des énergies que libérera le Verseau.
Néanmoins, chaque année nous rapproche du Centre de forces dont l'influence principale sera d'amener la reconnaissance de l'unité essentielle de l'homme, L'instauration du principe de partage et de coopération et l'apparition de la nouvelle religion mondiale, dont la note dominante sera : l'universalité et l'initiation. S'il est vrai que le mot "initiation" signifie "entrée dans", alors il est juste de dire que l'humanité d'aujourd'hui passe par une véritable initiation, en entrant dans l'Ere du Verseau ; elle sera soumise alors aux énergies et aux forces qui briseront les barrières du séparatisme et qui amèneront la fusion de toutes les consciences humaines en cette unité qui est caractéristique de la Conscience christique.
A la Pleine Lune de juin 1945 (date si importante dans Son expérience spirituelle), le Christ assuma, en pleine connaissance de cause et de façon définie, Ses devoirs et Ses responsabilités d'Instructeur et de Chef durant le Cycle solaire du Verseau. Il est le premier des Grands. Instructeurs du Monde à couvrir deux cycles zodiacaux : les Poissons et le Verseau. Cette affirmation est facile à faire et à écrire, mais elle implique, une fois de plus, les trois modes ou techniques d'apparition, auxquels j'ai déjà fait allusion. Son amour débordant et Sa vitalité spirituelle – accrus par les énergies de l'Esprit de Paix, de l'Avatar de la Synthèse et de Bouddha – furent concentrés à nouveau et canalisés en un grand courant, "précipité" dans la manifestation (si l'on peut s'exprimer de façon si inadéquate) par les paroles de l'Invocation : "Que l'amour afflue dans le coeur des hommes... Que Lumière, Amour et Puissance restaurent le Plan sur la Terre."
Ces trois mots – Lumière, Amour et Puissance – indiquent les énergies des trois Etres qui coopèrent avec le Christ et forment derrière Lui un grand et puissant Triangle de Forces ; l'énergie de Bouddha : la Lumière, car la lumière vient toujours de l'Orient ; l'énergie de l'Esprit de Paix : l'Amour, établissant les justes rapports entre les hommes ; l'énergie de l'Avatar de la Synthèse : la Puissance, employant à la fois la lumière et l'amour. Le Christ prit Sa place au centre de ce Triangle, dès lors commença Son oeuvre de l'Ere du Verseau, laquelle se poursuivra pendant deux mille cinq cents ans. Il inaugura ainsi la Nouvelle Ere, et la nouvelle religion mondiale sur les plans spirituels intérieurs commença à prendre forme. Le mot "religion" implique relation, et l'ère des justes rapports entre les hommes, et des justes rapports avec le Royaume de Dieu, s'ouvrit. Une telle déclaration est facile à faire ; cependant, ce qu'elle implique est d'une immense portée.
A ce moment également, le Christ assuma deux nouvelles fonctions : l'une concerne le second mode de Son apparition physique, et l'autre, le mode d'adombrement. La Lumière, l'Amour et la Puissance sont déversés sur les masses et, par conséquent, le développement de la Conscience christique est constamment stimulé en elles. Par Sa présence physique, Il deviendra le Dispensateur de l'Eau de la Vie ; par l'adombrement de ceux qui sont réceptifs à Son influence et à Sa pensée concentrée, Il deviendra ce que l'on appelle techniquement Celui qui nourrit les Petits.
Comme Dispensateur de l'Eau de la Vie et comme Celui qui nourrit les Petits, Il entreprend Ses devoirs dans l'Ere du Verseau, tandis que comme centre du Triangle, Il influence la masse des hommes, les éclairant et amenant entre eux de justes relations. C'est pourquoi, pendant l'Ere qui vient, Il sera connu comme :
1. Le Point au centre du Triangle.
2. Le Dispensateur de l'Eau de la Vie.
3. Le Nourricier des Petits.
Ces trois expressions indiquent Son triple devoir envers l'humanité ainsi que le caractère spécifique de Son service pendant l'Ere du Verseau.
Considérons ces phases de Son oeuvre et essayons de comprendre le sens réel de la responsabilité que le Christ a assumée. Il est nécessaire que le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde et que les disciples le comprennent en quelque mesure s'ils doivent préparer l'humanité de façon adéquate en vue de ce retour. Beaucoup peut être fait, si les hommes cherchent à comprendre et entreprennent l'action nécessaire qui en découle.
Premièrement, comme Point au centre du Triangle, le Christ devient Celui qui éveille le coeur des hommes et qui établit de justes rapports humains, simplement en étant ce qu'Il est et en Se tenant où Il est. Il accomplit cela en transmettant à l'humanité les énergies des trois points du Triangle qui L'environne. Cette triple énergie, unifiée et impersonnelle se répandra universellement favorisant l'évolution, attirant magnétiquement les peuples et les nations les uns vers les autres, et stimulant automatiquement le désir de la synthèse, de l'unité visible et de la fusion. De même que, durant l'Ere des Poissons, s'est développée dans l'humanité une réceptivité collective à la connaissance et au principe de l'intelligence, de même l'Ere du Verseau verra naître une réceptivité collective à l'instauration de rapports justes entre les hommes, et la caractéristique de la conscience des masses sera l'expression de la bonne volonté. Il est peut-être difficile de concevoir et d'admettre cette possibilité, mais il était tout aussi difficile pour les hommes des premiers siècles de l'Ere chrétienne ou Ere des Poissons, d'imaginer les développements futurs du système d'éducation et la diffusion de la connaissance qui caractérisent notre civilisation et notre culture modernes. Les acquisitions du passé sont toujours la garantie de possibilités futures.
Comme Dispensateur de l'Eau de la Vie, Son oeuvre est très mystérieuse et difficile à comprendre. Au cours de Sa vie publique, il y a deux mille ans, Il a dit : "Je suis venu afin que les brebis aient la vie et qu'elles soient dans l'abondance." (Jean, X, 10.) L'aspect vie – suivant la vision du Christ – s'exprime de trois façons :
1. Comme Vie physique, nourrissant les cellules du corps. Dans chaque atome de substance, on trouve cette vie comme le point central de lumière vivante.
2. Comme Vitalité, considérée comme amour et lumière dans le coeur.
Lorsque cette vitalité est présente et s'exprime, l'atome humain devient une partie de la Hiérarchie spirituelle.
3. Comme Vie surabondante. Cette vie peut être reconnue comme lumière, amour et puissance à l'intérieur et au-dessus de la tête du disciple du Christ. Cette vie abondante lui permet de collaborer, non seulement avec l'Humanité et avec la Hiérarchie spirituelle, mais également avec "Shamballa" lui-même, le centre de la vie dans sa plus pure essence.
Si nous disons que la Vie est cette qualité qui caractérise ce qui est vivant (en anglais : livingness) qui rend capable, ces mots ne veulent pas dire grandchose, n'est-il pas vrai ? Si, pourtant le terme livingness se rapporte à la vie sur le plan physique à la vie spirituelle du disciple et au vivant dessein de Dieu, alors une faible lueur se fait jour sur l'oeuvre prodigieuse entreprise par le Christ dans le passé, et prévue par Lui comme Sa responsabilité future. Le Christ peut employer les énergies définies par les mots "Vie surabondante", car durant l'Ere du Verseau, elles libéreront d'une manière dynamique et inconnue jusqu'ici les énergies nouvelles, nécessaires à la restauration et à la résurrection. Cette énergie nouvelle est la "force qui produit l'universalité" ; elle concerne l'avenir. Cet influx de l'énergie du Verseau est l'un des facteurs qui permettront au Christ de compléter Sa tâche de Sauveur et d'lnstructeur du Monde. Ce fut en juin 1945 qu'Il s'engagea à accomplir de façon définie Son devoir de Distributeur, de Nourricier et de dispensateur, et qu'Il assuma ses responsabilités de Précurseur et d'Instructeur de l'Ere du Verseau.
Comme Nourricier des Petits, le Christ stimule la conscience de ses disciples tandis qu'ils se préparent à l'initiation ou à acquérir une plus profonde conscience spirituelle. Le résultat de son irradiation du Triangle sur les masses sera l'institution – comme cérémonie fondamentale de la nouvelle religion mondiale – de la première initiation, la naissance du Christ dans les profondeurs du coeur. Grâce à cette cérémonie, les masses de tous les pays seront susceptibles de percevoir consciemment "la naissance du Christ dans le coeur", et la nouvelle naissance à laquelle le Christ Lui-même fit allusion.
(Jean, III, 3.) C'est cette nouvelle naissance que les ésotéristes appellent la "première initiation". Vers la fin de l'Ere du Verseau, cette expérience ne sera plus réservée à quelques rares disciples, mais deviendra celle de milliers d'hommes. Les eaux purificatrices de l'Initiation du Baptême (la seconde initiation) baptiseront alors des centaines d'aspirants de nombreux pays, et ces deux initiations (préparatoires au service véritable et à la troisième initiation, celle de la Transfiguration) marqueront l'achèvement de la mission du Christ en tant que Représentant du Grand Triangle spirituel.
La tâche principale du Christ consiste pourtant à nourrir la conscience et la vie spirituelle des disciples, de ceux qui sont résolument engagés dans la voie spirituelle et des centaines de milliers d'hommes avancés de telle sorte qu'ils soient susceptibles de recevoir la troisième et la quatrième initiation – celle de la Transfiguration et celle de la Renonciation (ou Crucifixion).
Comme le savent les ésotéristes, l'expression "les Petits" indique les disciples qui sont "des nouveaux-nés en Christ" (comme le dit le Nouveau Testament) et qui ont reçu les deux premières initiations, celle de la Naissance et celle du Baptême. Ils sont conscients de l'aspiration spirituelle, qui indique que le Christ est vivant dans leurs coeurs, et ils se sont soumis aux processus de purification qui culminent dans les eaux baptismales. Le Christ doit préparer ces aspirants aux initiations supérieures, les nourrir et les aider afin qu'ils puissent se tenir devant l'Unique Initiateur et devenir des piliers du Temple de Dieu, c'est-à-dire des agents de la Hiérarchie spirituelle, et par conséquent des disciples actifs.
Lorsqu'il y a vingt siècles le Christ était en Palestine, Il a dit : "Nul ne vient au Père que par moi." (Jean, XIV, 6.) C'était une prophétie de l'oeuvre qu'Il aurait à accomplir durant l'Ere du Verseau. Aux deux premières initiations, les aspirants (préparés par des disciples avancés) se présentent devant le Christ, Qui leur confère ces deux initiations ; mais, par ces paroles, Il fait allusion à des degrés plus élevés de développement. Grâce à ces deux initiations, conférées par le Christ, le disciple devient un agent de l'Amour de Dieu ; grâce aux initiations supérieures, il devient graduellement un agent de la Volonté de Dieu. Le premier groupe connaît et comprend la seconde strophe de l'Invocation : "Du point d'Amour dans le Coeur de Dieu, que l'amour afflue dans le coeur des hommes" ; le second groupe, que le Christ Lui-même (durant l'Ere du Verseau) "nourrira" et préparera, comprendra le sens de la troisième strophe : "Du Centre où la Volonté de Dieu est connue, que le Dessein divin guide le faible vouloir des hommes. "
Pendant l'Ere des Poissons, le Christ eut pour tâche de relier l'humanité à la Hiérarchie de la planète ; pendant l'Ere du Verseau, Son oeuvre sera de relier ce groupe, qui se développe rapidement, au Centre supérieur où l'Initié entre en contact avec le Père, reconnaît qu'il est un Fils de Dieu et peut connaître le Plan divin. Grâce à l'activité future du Christ, les trois aspects du divin – l'lntelligence ou Esprit universel, l'Amour et la Volonté – reconnus par toutes les religions (y compris le christianisme) seront consciemment développés dans l'humanité, et il s'établira entre elle, la Hiérarchie et le "Centre où la Volonté de Dieu est connue" un contact plus conscient et plus intime.
A mesure que l'humanité développera son intelligence, elle s'approchera du Royaume des Cieux par une voie plus scientifique et abandonnera peu à peu la voie mystique ; les règles d'admission à ce Royaume deviendront extérieures ; les lois gouvernant le centre le plus élevé de la Volonté divine seront également révélées à ceux qui font partie du Royaume de Dieu, et tout ceci se produira sous la direction du Christ, après Sa réapparition parmi les hommes. La tâche principale de Sa mission sera alors de rendre l'humanité réceptive à l'influence spirituelle et de développer à grande échelle, la perception intuitive – faculté qui est en fait fort rare aujourd'hui. Lors de Sa première venue, Il évoqua de l'humanité une réponse graduelle à la vérité et à la compréhension mentale. C'est pourquoi, à la fin du Cycle qu'Il inaugura il y a deux mille ans, nous avons des doctrines bien formulées, et un développement intellectuel ou mental largement répandu.

III. LE CHRIST, LIBÉRATEUR D'ÉNERGIE

 


Pendant les trois premiers mois de la période de crise spirituelle que traversèrent le Christ et la Hiérarchie, et qui se termina par l'annonce de Sa décision, certaines grandes énergies ou principaux courants de force, furent mis à la disposition du Christ et de Ses disciples.
Aujourd'hui, le fait que l'énergie est la Substance de Base de l'univers, que toutes les formes de vie sont des formes d'énergie, vivant au sein de plus grandes formes d'énergie, et que toutes ces formes – grandes ou petites – se servent d'énergie et agissent comme distributeurs d'énergie, est un fait bien connu et généralement admis par les penseurs et les intellectuels. La parole prononcée ou écrite, l'action motivée, sont des expressions d'énergie ; elles en produisent la diffusion et suscitent des activités qui, à leur tour, expriment et distribuent de l'énergie. Les gouvernements, les Églises, les organisations et les groupes sont tous des distributeurs et des réservoirs d'énergie. L'humanité elle même est un grand centre d'énergie qui affecte tous les règnes inférieurs et qui constitue également en elle-même tout un système d'énergies reliées les unes aux autres. Il en est ainsi de l'individu qui, par ses actes et ses paroles, emploie de l'énergie, produit des effets qui sont également de l'énergie et agit comme distributeur d'énergie. L'individu peu évolué ne sait rien de tout cela, et la quantité d'énergie qu'il utilise est relativement insignifiante. A mesure que l'évolution progresse et que des individus, hommes et femmes, acquièrent une certaine puissance et développent leurs facultés d'expression, l'emploi qu'ils font de l'énergie est fréquemment d'une grande importance ; ils deviennent des centres dynamiques distributeurs d'énergie et leurs paroles, leurs écrits et leurs actes produisent de vastes effets et des résultats importants. La Hiérarchie est un grand centre d'énergie et, à travers le Christ, Son énergie atteint l'humanité ; c'est là le sens de Ses paroles : "Je suis venu afin qu'ils aient la vie". Vie et énergie sont des termes synonymes.
Pendant la guerre (1914-1945), le Christ et la Hiérarchie contemplèrent un monde à l'agonie ; hommes et formes mouraient de toutes parts ; des idéaux, des organisations et des groupes périmés disparaissaient et le spectre de la mort se dressait de tous côtés. La destruction ravageait le monde phénoménal, aussi bien que les mondes plus subtils du sentiment et de la pensée ; la vie se retira et l'anéantissement s'ensuivit. Le problème du Christ et de Ses disciples était d'empêcher que ce qui était vieux et indésirable ne fût revivifié. Leur tâche n'était pas de ressusciter ce qui était mort et inutile, mais l'occasion qui se présentait à eux et leur responsabilité consistaient à diriger l'afflux de vie et d'énergie permettant de reconstruire à neuf, et de produire un monde nouveau et une nouvelle civilisation.
Les forces réactionnaires du monde – politiques et religieuses – désiraient la résurrection des formes mortes et périmées ; elles s'opposèrent de toute leur influence (un autre terme pour parler d'énergie) à tout ce qui était neuf. Cette opposition persiste toujours. Les forces progressistes luttent uniquement pour ce qui est neuf et ne cherchent à conserver aucune des formes anciennes, fussent-elles encore capables de servir un but utile. Leur rejet énergique de tout ce qui appartient au passé et l'énergie destructrice qu'elles dirigent contre tout ce qui est de l'ancien régime font également obstacle aux efforts de la Hiérarchie. Ces forces progressistes représentent certainement un espoir, mais elles manquent malheureusement d'habileté dans l'action et elles manifestent pour la destruction un goût trop prononcé. Le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde se tient fermement sur "le Noble Chemin du Milieu" (comme l'appelle le Bouddha) et cherche à enterrer décemment les vieilles formes et à instaurer ce qui est nouveau tout en rétablissant ce qui, dans le passé, s'est révélé utile et bon et pourrait constituer le germe vivant d'une création nouvelle.
A la Pleine Lune d'avril 1945, pendant la période de Pâques, c'est-à-dire environ cinq semaines, les Forces de la Restauration se mirent à l'oeuvre, opérant d'abord sur les plans plus subtils de l'expérience humaine. Ce type d'énergie est particulièrement créateur et apporte "la vie qui produit la naissance des formes". Elle afflua dans la Hiérarchie, par l'intermédiaire de certains Maîtres et de leurs groupes de disciples, et fut immédiatement transmise par Eux à l'humanité entière. Cette énergie est une énergie globale et se rapporte à la stimulation de l'intelligence collective ; il ne s'agit pas de l'énergie dont nous avons parlé précédemment et qui s'applique à la Conscience christique dans l'homme, c'est actuellement l'énergie qui pousse les hommes à penser, à faire des plans et à entrer en action. Elle ne produit ni bons ni mauvais résultats, mais stimule simplement l'intelligence des hommes, afin qu'ils puissent agir avec discernement. Cette action est nécessairement conditionnée par le type mental de l'homme qui est réceptif à ces forces de restauration, par son degré d'évolution, sa race, sa nationalité, ses traditions, sa religion et sa civilisation particulières. En ce moment, ces forces sont actives dans tous les pays ; au début, elles provoquent souvent des difficultés accrues, mais à la longue elles produiront la réorganisation de la vie nationale et planétaire. Leurs effets seront d'abord physiques ; elles créeront un nouveau monde dans lequel toute trace de guerre aura disparu, où la santé des hommes et des animaux sera améliorée et où des villes et des villages seront reconstruits. Le but de ces forces est de créer une nouvelle terre avec toutes les manifestations extérieures d'un afflux de vie nouvelle.
Faisant suite à cet afflux, à la Pleine Lune du Bouddha, en mai 1945, les forces d'illumination devinrent actives et la lumière commença à affluer dans les esprits des hommes. Ce sont en réalité ces énergies qui initient la nouvelle éducation mondiale. Elles affectent, en premier lieu, les grands mouvements d'éducation, les assemblées publiques dans tous les pays et les émissions de la radio et le cinéma ; d'autres affectent profondément la presse, les éditeurs d'oeuvres littéraires, les conférenciers, les écrivains, les commentateurs à la radio, les journalistes et les travailleurs sociaux. Ces effets ne sont peut-être pas encore très apparents, en raison du peu de temps qui s'est écoulé depuis 1945, mais tous ces mouvements et tous ces travailleurs sont aujourd'hui le réceptacle des énergies d'illumination, pour autant qu'ils soient disposés à saisir les idées nouvelles. Ils sont les gardiens et les distributeurs de cette énergie ; ils la canalisent et la dirigent de telle sorte que les masses de tous les pays en subissent l'influence. Dans toutes les religions du monde, des hommes d'église à tendances progressistes et libérales réagissent également à cette énergie, mais leur action est grandement handicapée par l'esprit réactionnaire du milieu dans lequel ils travaillent, et leur tâche est presque impossible.
Ces énergies illuminatrices atteignent l'humanité par l'intermédiaire du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde qui est très réceptif à leur influence et qui se trouve bien placé pour les distribuer, étant donné que ses activités s'étendent à tous les domaines mentionnés plus haut.
Les forces de restauration sont reliées à l'Esprit de Dieu, et elles en émanent ; elles se rattachent au principe de l'intelligence de la nature divine.
L'intellect est ce divin aspect qui distingue l'homme de toutes les autres formes dans la nature. Les forces de l'illumination émanent du coeur de Dieu et sont reliées à la compréhension divine ; elles peuvent par conséquent atteindre et fortifier tous ceux qui aiment et servent leurs frères. Cette énergie est celle du second aspect ou principe de la divinité, l'Amour-Sagesse, dont le Bouddha et le Christ sont les deux suprêmes expressions divines. C'est principalement à travers Eux et leurs disciples, ou à travers les Maîtres qui suivent la même ligne d'expression divine, que ces énergies, canalisées par le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde, atteignent l'humanité.
Le Christ et le Bouddha unirent, dans Leur perfection, la Voie de l'Intelligence et la Voie du Coeur, et Ils s'élèvent au-dessus de Leurs forces de toute la hauteur de Leurs réalisations. Leur influence s'étendit sur des hémisphères entiers et pendant des siècles, alors que d'autres Fils de Dieu, de moindre importance, influencèrent des nations durant une période plus limitée.
Ils ont encore à compléter Leur oeuvre, bien que cette tâche concerne moins les formes qui expriment les divins principes dont Ils furent les Messagers – la Lumière et l'Amour – que les âmes qui ont évolué par l'application de ces principes.
En juin 1945, le Christ mit en mouvement les forces de reconstruction rattachées à l'aspect Volonté de la divinité, aspect qui demeure jusqu'à présent le moins puissant des trois courants d'énergie libérés pendant les trois fêtes de la Pleine Lune de l'année 1945. Ces forces de reconstruction affectent principalement ces entités que nous appelons les nations. La Hiérarchie cherche en ce moment à les canaliser dans l'Organisation des Nations Unies ; l'emploi qui sera fait de ces énergies impersonnelles dépend de la qualité et de la nature de la nation qui les reçoit, de son degré d'illumination et de son point d'évolution. Les nations sont aujourd'hui l'expression de l'égocentrisme collectif des peuples et de leur instinct de conservation. Ces énergies peuvent par conséquent intensifier cet aspect de leur vie. Elles peuvent néanmoins, et en dépit de cela, augmenter la puissance du but que les Nations Unies présentent théoriquement aux hommes. L'objectif principal de la Hiérarchie est de distribuer ces énergies constructives, synthétisantes, de telle sorte que la théorie de l'unité puisse, petit à petit, être mise en pratique, et que le qualificatif "Unies" prenne toute sa valeur. C'est à ce type d'énergie que l'Avatar de la Synthèse est particulièrement relié. Avec l'aide du Christ, Il transmettra à l'humanité quelque chose qui n'a pas encore de nom. Ce n'est ni l'amour ni la volonté tels que nous les comprenons. Seule une périphrase peut nous en donner quelque idée : ce sera "le principe de l'intention dirigée" .
Ce principe implique trois choses :
1. La compréhension – intuitive et spirituellement instinctive, mais interprétée avec intelligence – du Plan, tel qu'il peut être exécuté dans un proche avenir, par le Christ et Ses disciples.
2. L'intention concentrée, basée sur ce qui précède et mettant l'accent sur un aspect de la volonté jusqu'ici encore non développé chez l'homme.
3. La capacité de diriger l'énergie (à dessein, et en connaissance de cause) vers une fin reconnue et désirée, en surmontant tous les obstacles et en détruisant tout ce qui barre la route. Il ne s'agit pas de la destruction des formes par la force, comme elle fut imposée au monde dernièrement, mais d'une destruction résultant d'une forte intensification de la vie, à l'intérieur de la forme.
Ces principes divins n'ont pour nous aujourd'hui que fort peu de sens, car il s'agit de mystères majeurs. Un mystère reste un mystère tant que règnent l'ignorance et l'incrédulité. Il n'y a pas de mystère là où il y a connaissance et foi. Tout ce que nous savons pour le moment, c'est que le Christ réunira et fusionnera en Lui-même trois principes divins ; lorsqu'Il apparaîtra, "la lumière qui a toujours été apparaîtra ; l'amour qui ne connaît pas de fin sera réalisé et le rayonnement caché jaillira en manifestation". Nous aurons alors un monde nouveau, un monde qui exprimera la lumière, l'amour et la connaissance de Dieu dans une révélation toujours croissante.
La beauté de cette synthèse que réalisera le Christ et la merveille de l'occasion qui se présente ne sauraient nous échapper. De Grandes Forces se tiennent prêtes, sous une puissante direction spirituelle, à se précipiter dans ce monde chaotique, en proie à la confusion, au désarroi et cependant, rempli d'aspirations et d'espérance. Ces groupes d'énergies sont prêts à être concentrés et distribués par la Hiérarchie, et cette Hiérarchie, sous la direction de Son Grand Chef, le Christ, est en ce moment plus proche de l'humanité qu'elle ne l'a jamais été au cours de l'histoire. Dans tous les pays, les membres du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde sont attentifs aux directives de la Hiérarchie, unis dans leur idéalisme, leurs buts humanitaires, leur réceptivité aux influences spirituelles, la similitude de leurs buts intérieurs, leur amour du prochain et leur dévouement désintéressé au service d'autrui. On trouve aussi partout des hommes et des femmes de bonne volonté, prêts à se laisser guider en vue d'une activité constructrice, et à devenir capables, grâce à une formation graduelle, d'établir entre les hommes ces justes rapports qui n'ont en réalité jamais existé jusqu'à présent.
Ainsi, depuis l'Etre spirituel le plus élevé de notre planète, en passant par la hiérarchie des groupes spirituels d'hommes illuminés et parfaits qui travaillent sur les plans intérieurs, jusque dans le monde extérieur de l'existence quotidienne, où servent des hommes et des femmes qui aiment et qui pensent, s'écoule le courant de la vie nouvelle. Le Plan est prêt à être exécuté intelligemment ; les travailleurs sont là et la puissance d'action est proportionnée au besoin. Par dessus tout, la hiérarchie veille, et le Christ est prêt à paraître et à porter témoignage à la vérité.

IV. LE CHRIST, UNIFICATEUR DE L'ORIENT ET DE L'OCCIDENT

 


C'est là une déclaration difficile à accepter pour le chrétien orthodoxe et étroit ; elle signifie tout d'abord que le Christ travaillera en étroite collaboration avec le Bouddha, jusqu'à ce que la fusion et la reconstruction de l'Orient et de l'Occident soient un fait accompli. Le Bouddha participe intimement avec le Christ à la préparation de Son retour, quoique Son activité ne se manifestera pas durant toute la période de la venue et de l'activité du Christ sur la terre. Comme vous le savez, Lui non plus n'a cessé d'être en contact et en relations avec l'humanité, bien qu'Il ait abandonné Son corps physique il y a des siècles. Il le fit afin d'accomplir une tâche qui Lui était assignée, et qui comportait (en plus de nombreuses choses inconnues de l'humanité) certaines activités en rapport avec l'oeuvre du Christ et Sa venue imminente, et avec certains plans relatifs à la civilisation naissante de l'Ere du Verseau. Comme des millions d'hommes le savent, chaque année, à l'époque de la fête de Wesak, à la Pleine Lune de mai, le Bouddha communique avec l'humanité, par l'intermédiaire du Christ et de l'Assemblée attentive de la Hiérarchie. Il agit alors comme intermédiaire effectuant la liaison entre le "Centre où la Volonté de Dieu est connue" et le "Centre que nous appelons la race des hommes". Ces deux phrases sont employées à dessein, car tout le travail qu'accomplissent actuellement ces deux Grands Fils de Dieu concerne la distribution de l'énergie, l'énergie de la Lumière et l'énergie de l'Amour. C'est par le Triangle mentionné plus haut que l'énergie de la volonté sera finalement distribuée, et l'un de ces distributeurs divins est le Bouddha.
A vrai dire, le travail du Bouddha pour l'humanité est presque achevé et Son long rapport avec les hommes touche à sa fin. Dès que le retour du Christ sera. un fait accompli, et que la vie humaine commencera à être visiblement déterminée par la loi des justes rapports entre les hommes, le Bouddha passera à l'oeuvre qui L'attend. Un Grand Disciple, placé immédiatement après le Christ dans le rang hiérarchique, prendra Sa place et poursuivra Son oeuvre qui se rapporte à l'humanité.
Lorsque ce Maître entreprendra Sa tâche, le principe de l'intelligence ou l'entendement, qui est la caractéristique de l'humanité, aura été, dans une large mesure, transmué en sagesse par l'élite, si ce n'est encore par les masses. La sagesse est la caractéristique principale de Bouddha et la force de cette énergie de sagesse sera, à la longue, si répandue que le Bouddha n'aura plus besoin de la distribuer ni de la diriger. Il pourra alors Se réorienter vers des sphères d'activité plus hautes, où l'attend Sa véritable tâche, et commencera à travailler avec un aspect de la sagesse qui nous est inconnu, mais dont deux aspects – la connaissance et la sagesse – se sont exprimés à travers le Christ et le Bouddha ; plus tard, grâce à la collaboration de l'Avatar de la Synthèse, le Christ pourra fusionner en Lui-même ces deux divines énergies majeures et être, de ce fait, une pure expression d'amour et de sagesse, de justes rapports et de compréhension intuitive.
Pour permettre cette réalisation et dans le but de libérer Son Frère spirituel de la tâche ardue de relier l'humanité au "Centre où la Volonté de Dieu est connue" (Shamballa), le Christ Se soumet, en ce moment, à une préparation intense d'un caractère unique. Ses trente années de travail dans l'échoppe du charpentier de Palestine ont toujours été le symbole, jusqu'ici méconnu, de la formation qu'Il a reçue. Le mot "charpentier" désigne (par dérivation) un artisan habile à préparer les poutres, à construire une maison de bois. C'est la véritable signification de l'histoire biblique du Christ, crucifié sur le bois de la Croix, ou l'arbre. En réalité, ce symbole se rapporte à la décision que prit le Christ, dans le jardin de Gethsémani, d'entreprendre l'oeuvre de construction ou de reconstruction, pendant l'Ere du Verseau et de compléter ainsi la tâche qu'Il tenta d'accomplir pendant l'Ere des Poissons. Ses disciples, le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde et Lui-même, sont les bâtisseurs consacrés de la nouvelle civilisation, de la nouvelle maison de l'humanité ". Le travail préparatoire qu'Il accomplit en ce moment Lui permettra de faire connaître par la sagesse (et non seulement par l'amour) la nature des Plans hiérarchiques, de faire preuve de sages mesures constructives, d'une grande sagesse dans le choix des bâtisseurs et de méthodes de construction adéquates.
Il est donc évident que ce plus grand des Fils de Dieu, le Christ, Représentant de l'humanité et du second aspect divin, manifestera en Luimême, pendant l'Ere du Verseau et après Son retour, la fusion de certaines dualités majeures. Il nous serait profitable de savoir quelles sont ces dualités et de les étudier de plus près :
1. La fusion du second aspect divin, l'Amour, et du premier aspect divin, la Volonté : la Volonté-de-Bien.
2. La fusion de l'amour et de la sagesse, Lui permettant d'être le Bâtisseur de l'Age Nouveau et de la nouvelle civilisation.
3. La fusion des énergies de l'Ere des Poissons, engendrées durant les derniers deux mille ans de l'activité spirituelle du Christ, et de celles du Verseau, qui seront engendrées et actives sur terre pendant les deux mille ou deux mille cinq cents ans à venir.
C'est en vue de ce processus de fusion et de tout ce qu'il implique que le Christ Se soumet actuellement à une intense préparation. Lorsque celui-ci sera achevé, Il pourra devenir, d'une manière inconnue de Lui jusqu'ici, le point de concentration et l'agent transmetteur de ces cinq énergies divines :
1. L'énergie de l'Amour.
2. L'énergie de la Volonté.
3. L'énergie de la Sagesse.
4. L'énergie des Poissons, engendrée pendant l'Ere chrétienne.
5. L'énergie du Verseau, déjà engendrée sur les plans intérieurs du sentiment et de la pensée et qui continuera de l'être pendant les siècles à venir.
Cette formation spéciale n'est connue que du Christ, du Bouddha et de l'Avatar de la Synthèse. Toute formation ésotérique ou spirituelle doit être vécue individuellement ; ceci est vrai pour le Christ comme pour le plus humble des aspirants.
Il ne nous est pas possible de pénétre  dans la pensée, les réactions et les plans du Christ.
En Palestine, Son apparition fut surtout prophétique. Son oeuvre principale fut de poser les fondements pour les activités qui suivront Son retour, et de semer ce qu'Il récoltera pendant l'Age Nouveau. Le côté tragique de Sa venue, il y a deux mille ans, a été accentué par les théologiens, et ils ont tellement insisté sur Ses souffrances que l'aspect douloureux de l'histoire évangélique a exercé une influence prévalente dans le monde.
Le drame du Christ eut plusieurs raisons :
1. Il découvrit que l'humanité n'était pas prête à recevoir ce qu'Il venait lui donner, et qu'il Lui faudrait des siècles d'expérience, d'enseignement et d'épreuves avant qu'Il puisse commencer Son oeuvre véritable.
2. Il se rendit compte qu'Il lui fallait entrer en relation plus étroite avec ce centre qu'Il avait coutume d'appeler "la Maison du Père". C'est cette constatation qui Le conduisit à déclarer à Ses disciples qu'ils feraient de "plus grandes choses" que celles qu'Il avait accomplies, et qu'Il devait aller vers Son Père.
3. Il comprit qu'Il avait besoin de travailleurs et de disciples mieux formés et plus consacrés que cela n'était possible à cette époque, ou que cela n'a été possible depuis lors. C'est pourquoi il rassemble et instruit le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde.
Lorsqu'il y aura un nombre suffisant de serviteurs et de travailleurs éclairés, Il viendra et rien ne pourra empêcher Sa venue.
4. Il découvrit aussi que les hommes n'étaient alors pas assez désespérés pour "s'emparer du Royaume des Cieux par la violence". Ce n'est que dans le désespoir, et lorsqu'il a atteint l'extrême limite de ses ressources personnelles, que le disciple trouve le chemin de ce Royaume et est prêt à abandonner les voies anciennes. Ce qui est vrai pour l'individu doit l'être également, sur une plus vaste échelle, pour l'humanité.
Le Christ vient pour le monde entier, et non seulement pour la chrétienté.
Il vient pour l'Orient et pour l'Occident, et Il a prévu ce "temps de la fin" avec ses catastrophes planétaires, ses désastres effrayants, son désespoir et son invocation s'élevant de l'Orient comme de l'Occident. Il savait qu'au temps de la crise et de la tension finales, l'humanité elle-même le contraindrait à réapparaître. L'histoire du Nouveau Testament est exacte ; ce ne sont que les interprétations des hommes qui ont induit l'humanité en erreur.
Une ancienne légende orientale aussi vraie aujourd'hui qu'elle ne l'était autrefois fournit la clé quant à la relation existant entre le Christ et le Bouddha ; elle concerne un service que le Bouddha rendra au Christ. Sous une forme symbolique, la légende raconte que le Bouddha, après avoir atteint l'illumination, et sachant que Son expérience sur terre ne pouvait désormais L'instruire davantage, prévit le temps où Son frère le Christ entrerait en action dans ce que l'on nomme le Grand Service. C'est pourquoi, dans l'intention d'aider le Christ, le Bouddha laissa derrière Lui (à l'usage du Christ) ce que l'on appelle mystérieusement "Ses vêtements". Il abandonna et laissa en lieu sûr la totalité de Sa nature émotive-intuitive, appelée par certains le "corps astral", et la totalité de Sa connaissance et de Sa pensée, appelée le "corps mental". "Celui qui vient s'en revêtira", dit la légende, et ils lui permettront de compléter sa propre nature émotive et mentale, Lui fournissant ainsi ce dont Il a besoin pour accomplir Sa tâche d'Instructeur de l'Orient et de l'Occident. Il peut, dès lors, envisager avec force et succès Sa tâche future et choisir ses travailleurs. Une idée du même ordre est latente dans cette injonction du Nouveau Testament : "Ayez en vous les sentiments qui étaient en Christ." (Phil., II, 5.)
Ainsi, grâce à la fusion des énergies de l'Amour et de la Sagesse, avec l'aide de l'Avatar de la Synthèse et du Bouddha, et sous l'influence de l'Esprit de Paix et d'équilibre, le Christ pourra employer et diriger les énergies qui susciteront la nouvelle civilisation. Il verra se manifester devant Lui la véritable résurrection, l'humanité surgissant de la prison profonde du matérialisme. Ainsi, "à cause du travail de Son âme, Il rassasiera Ses regards." (Es., LIII, 11.)

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