LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

THEOSOPHIE

Emblème de la société théosophique

Emblème de la société théosophique.

Les cinq symboles visibles dans le sceau sont l'Étoile de David, l'Ânkh, la Svastika, l'Ouroboros et, au-dessus du sceau, le signe Aum.

Autour du sceau sont écrits les mots : « Il n'y a pas de religion supérieure à la Vérité ».

Le terme théosophie fait référence à une doctrine qui soutient que toutes les religions sont des projections et tentatives de l'Homme de connaître « le Divin », et que, par voie de conséquence, chaque religion possède une partie de la Vérité.

Théosophie antique

La théosophie (theosophia - en grec : theos, divin et sophia, sagesse) a été fondée par des auteurs de l'Antiquité. L'origine du terme se trouve chez les philosophes d'Alexandrie, les philalèthes (en grec : phil, qui aime et aletheia, la vérité). Le terme en tant que tel date du IIIe siècle de l'ère chrétienne et fait son apparition avec Ammonios Saccas et ses disciples, qui fondèrent le système théosophique éclectique.

La méthode consiste, d'une part, à raisonner en termes d'analogies (on appelait les disciples d'Ammonios Saccas les « analogistes » en raison de leur habitude d'interpréter les légendes, mythes et contes sacrés selon une logique d'analogie et de correspondance) et d'autre part, à connaître l'expérience du divin par l'extase spirituelle et l'intuition directe.

 Théosophie moderne - Théosophie/Théosophisme

Le terme « théosophie » correspond également à un système de croyances moderne et a été spécialement utilisé par Helena Blavatsky pour définir thématiquement la doctrine de ses maîtres, les Mahatma. Avec Henry Steel Olcott et William Quan Judge, elle a fondé la Société théosophique en 1875. Cette organisation spiritualiste s'apparente à d'autres mouvements initiatiques du même ordre, avec lesquels elle a entretenu de nombreux liens jusqu'à aujourd'hui (Franc-maçonnerie, Rose-Croix, Martinisme, Nouvelle Acropole). 

Il s'agit d'une renaissance moderne du principe théosophique ancien. Il est fondé sur un syncrétisme à base des traditions de l'hindouisme et du bouddhisme, que les théosophes affirment reposer sur un « Corps de Vérité » commun à toutes les religions : la Tradition Primordiale.

La théosophie, affirment-ils, représente un aspect moderne du Sanatana Dharma, « la Vérité Éternelle », comme religion en soi.

Fondements théoriques de la théosophie moderne

Bien que la construction métaphysique de la théosophie moderne soit constituée d'un assemblage relativement disparate d'éléments d'origines diverses (la démarche est, en effet, syncrétique), on peut identifier quelques grands axes de développement qui constituent des lignes de repère récurrentes dans la doctrine.

La Conscience est Une et Universelle

Selon ce postulat, la Nature n'opère pas par la chance et le hasard. Chaque événement, passé ou présent, est la cause de lois qui sont une partie du « Principe Universel ». Les théosophes soutiennent que toute chose, vivante ou pas, est « imprégnée » par la Conscience. Ce Principe a été appelé de façon variée dans les œuvres de la Théosophie : Dieu (non personnel), la Loi, le Grand Architecte, l'Évolution, et le Logos. 

TOUT dans l'univers est énergie et.. "conscience".. est l'aphorisme théosophique de base.. 

La Réincarnation est universelle

A l'image de l'hindouisme dont la plupart des pensées théosophiques s'inspirent, la théosophie exprime l'idée que les êtres se réincarnent à travers de nombreuses vies, sous différentes formes. Dans ce sens, tous les êtres auraient atteint l'état « humain » au travers d'une myriade de réincarnations, passant par les règnes minéral, végétal puis animal, depuis la naissance de la vie sur la Terre. Cependant, la théosophie diffère dans sa conception de la réincarnation : elle réfute la croyance en une possibilité de régression ; ce qui signifie que, dans son corpus, les humains ne peuvent plus se réincarner en animaux ou en plantes. Par ailleurs, les hommes sont considérés uniquement comme une étape de l'évolution de la vie sur la Terre et pas comme l'achèvement de l'évolution, car celle-ci continue au travers de règnes supérieurs, sous la forme d'autres entités telles que les « Dhyani Chohans » (correspondant à des entités spirituelles libérées des contingences matérielles). 

L'individualité immortelle de l'Homme

Les théosophes croient que tous les êtres humains comportent un principe immortel (la Monade, le Soi, leur individualité) mais que dans leurs personnalités successives (c'est-à-dire leurs incarnations), ils sont inconscients, la plupart du temps, du lien existant avec leur nature divine et meurent à moins de réaliser absolument une union de leurs deux principes (c'est-à-dire de leur individualité transpersonnelle et de leur personnalité d'incarnation). 

Karma

Similaire à la pensée hindoue sur l'idée du Karma, la conception spécifique des théosophes consiste à prôner, pour les actions humaines, que les actes mauvais doivent être remplacés par des actes de bonté et que ces actes de bonté doivent être reliés au plan du Principe divin. Plus généralement, la Théosophie part du principe que le Bien et le Mal sont le résultat de la différenciation de l'Esprit (divin) et de la Matière dans un cycle d'évolution. Il existerait dans un premier temps une involution naturelle de l'Esprit dans la Matière qui serait suivie par une évolution de la Matière retournant à l'Esprit. 

Évolution

Le but de l'Univers, manifestation du « Principe universel », serait que l'Esprit (divin) se manifeste à lui-même par sept niveaux de différenciation de Matière de plus en plus opaques afin de réaliser l'apprentissage du « soi-conscience », c'est-à-dire de se différencier suffisamment afin de se comprendre lui-même, au travers d'un retour à lui-même dans le cycle d'évolution. L'Homme, comme étape du cheminement de la Conscience universelle dans la Matière, participerait à cette intention de l'Esprit (divin), au travers de ses actions, de ses incarnations successives et de sa confrontation à la contingence matérielle. La religion, la philosophie, la science, les arts, le commerce, l'humanisme ou la philanthropie, entre autres domaines, seraient soumis aux lois de l'évolution initiées par l'Esprit, en connaissant leurs propres évolutions, mais seraient autant de domaines et d'opportunités pour les hommes de se rapprocher plus près de la conscience de leur lien intrinsèque avec le Divin et de participer pleinement à l'intention de l'Esprit (divin).

La Fraternité universelle

Si toute chose de l'Univers est reliée à la source divine unique (le Principe universel), chacune possède une forme et une nature qui est l'expression de son niveau de conscience actuel. Néanmoins, malgré la diversité des formes, l'idée est soutenue que, même si seuls les êtres humains possèdent une âme individualisée, toutes les choses vivantes sont unies dans un principe de Fraternité par le lien commun au Principe universel. 

Les Maîtres de Sagesse

Selon les écrits théosophiques, il existerait des êtres humains évolués, parvenus à connaître le « Principe Universel » et à s'affranchir de la condition de l'homme ordinaire. Ces individus, appelés Maîtres de Sagesse et supposés résider pour la plupart en Inde, sont considérés comme détenteurs d'une connaissance profonde et secrète de la Tradition primordiale, supposée être la base commune de toutes les religions. Les théosophes affirment que ces êtres sont l'extrémité d'une chaîne continue de tous les individus entre eux, qui permettraient à la connaissance ésotérique d'être dispensée aux disciples prêts à la recevoir (c'est-à-dire à tout individu s'engageant dans une démarche spiritualiste). C'est de ces Maîtres qu'émanerait notamment l'ouvrage de référence de la doctrine de la théosophie moderne : La Doctrine Secrète, ouvrage en 6 tomes, rédigé par Héléna Pétrovna Blavatsky.

Le Septénaire

Brève histoire de la Théosophie

Les théosophes relient l'origine de la théosophie aux efforts d'atteindre la divinité qui existent dans toutes les cultures anciennes. Ils soutiennent qu'on peut trouver la démarche théosophique au travers d'une chaîne ininterrompue de transmission d'enseignements en Inde[1] mais qu'elle a existé dans la Grèce antique dans différents écrits comme ceux de Platon (427-347 av. J.-C.), Plotin (204/5-270) et d'autres néoplatoniciens, jusqu'à Jacob Boehme (1575-1624), ainsi qu'en Iran[2]. 

L'ésotérisme de la théosophie moderne commence avec H. P. Blavatsky (1831-1891), plus connue sous l'appellation de Madame Blavatsky. Celle-ci était l'un des fondateurs de la Société théosophique (fondée en 1875, à New York) avec Henry Steel Olcott, qui était juriste et écrivain, et William Quan Judge. Madame Blavatsky était une aventurière qui avait voyagé à travers le monde, et qui s'était installée en Inde où, à nouveau avec Olcott, elle établit le quartier général de la Société théosophique, près de Chennai. Elle revendiquait de nombreux pouvoirs psychiques et médiumniques, qu'elle incorpora dans la doctrine de la Société théosophique, au travers des interprétations ésotériques des religions orientales (hindouisme et bouddhisme). Elle affirmait en effet que la connaissance de certains enseignements ésotériques permettait de développer des pouvoirs latents en l'Homme. Ces composantes devinrent les piliers de base du mouvement théosophique. 

Bien que la Société théosophique existe encore aujourd'hui, la théosophie moderne a connu son âge d'or entre la fin du XIXe siècle et les années 1920 où, à titre d'exemple, la section américaine comptait plus de 7 000 membres. C'est aussi à cette période que la Société théosophique connaît de nombreux schismes et perd progressivement de son influence. Ces ruptures ont donné naissance à des mouvements et groupements divers tels que l'anthroposophie de Rudolf Steiner, une approche se voulant plus chrétienne que la théosophie et centrée sur l'Homme, l'École Arcane d'Alice Bailey qui se veut la continuation directe de la doctrine de Mme Blavatsky en y incorporant par ailleurs une dimension fortement chrétienne, l'Agni Yoga Society d'Helena et Nicholas Roerich ou tout simplement, plus récemment, le mouvement New Age, dont certains de ses acteurs se réclament des enseignements théosophiques. D'autres acteurs plus controversés s'inscrivent également dans cette lignée telle que l'école dite de la Nouvelle Acropole — encore très puissante en Amérique du Sud et considérée comme une secte dans certains pays — ou par exemple, au sein du mouvement New Age, dans les années 1970, le mouvement Share International (en France Partage International), fondé par Benjamin Creme, un Écossais se réclamant des écrits d'Helena Blavatsky et plus particulièrement de ceux d'Alice Bailey.

Influences et personnalités - opposants à la théosophie moderne

Les artistes qui ont été inspirés par les doctrines de la théosophie sont nombreux. À titre d'exemple, on peut citer au niveau musical les compositeurs Ruth Crawford-Seeger, Dane Rudhyar, Cyril Scott ou encore, plus célèbre, Alexandre Scriabine. Mais c'est particulièrement dans le domaine des arts picturaux et de la littérature que les théories théosophiques connurent beaucoup de succès, comme par exemple auprès de James Ensor, Wassily Kandinsky, Piet Mondrian, Jackson Pollock, Franz Kafka ou encore William Butler Yeats. Par ailleurs, la théosophie aurait touché dans sa jeunesse londonienne l'exploratrice et tibétologue Alexandra David-Néel et l'aurait incitée à explorer l'Asie. Elle aurait même vécu un certain temps dans une maison au siège international de la Société théosophique à Adyar en Inde, dont elle décrit les adeptes avec une certaine ironie dans un livre posthume, Le sortilège du mystère[3]. 

Certains auteurs comme Nicholas Goodrick-Clarke pensent qu'Adolf Hitler aurait été inspiré par le livre Doctrine Secrète de Madame Blavatsky[4], et qu'il en aurait tiré une interprétation erronée du concept de race Aryenne et de sa suprématie [1], notamment à partir du chapitre IV du volume 3, Création des premières races[5]. Or les « vagues de vie » auxquelles elle fait référence dans la Doctrine Secrète s'étendent sur des dizaines de millions d'années[6], et elle condamna fermement, au nom de la théosophie, toute forme de racisme quel qu'il soit[7]. Il faut aussi citer les écrits de deux émules de Blavatsky : Guido von List (1848-1919) et Jörg Lanz von Liebenfels, occultistes autrichiens. 

René Guénon

Parmi les opposants à la Théosophie moderne, René Guénon est un des plus virulents. Dans la seconde édition de 1928 du livre Le théosophisme : histoire d'une pseudo-religion (1921), il déclare en note additionnelle : « ...voyant dans le théosophisme une erreur des plus dangereuses pour la mentalité contemporaine, nous avons estimé qu'il convenait de dénoncer cette erreur au moment où, par suite du déséquilibre causé par la guerre, elle prenait une extension qu'elle n'avait jamais eue jusque là... »[8]. Il y établie également une distinction entre « Théosophie » et « Théosophisme ». Dans l'avant-propos, il écrit : « Nous devons avant tout justifier le mot usité qui sert de titre à cette étude : pourquoi "théosophisme" et non "théosophie" ? C'est que, pour nous, ces deux mots désignent deux choses très différentes, et qu'il importe de dissiper, même au prix d'un néologisme ou de ce qui peut paraître tel, la confusion que doit naturellement produire la similitude d'appellation. (...) En effet, bien antérieurement à la création de la Société dite Théosophique, le vocable de théosophie servait de dénomination commune à des doctrines assez diverses, mais appartenant cependant toutes à un même type, ou du moins procédant d'un même ensemble de tendances ; il convient donc de lui garder la signification qu'il a historiquement. (...)Telles sont par exemple, des doctrines comme celles de Jacob Bœhme, de Gichtel, de Wiliam Law, de Jane Lead, de Swedenborg, de Louis-Claude de Saint-Martin, d'Eckartsausen ; nous ne prétendons pas en donner une liste complète, nous nous bornons à citer quelques noms parmi les plus connus. (...) Or, l'organisation qui s'intitule actuellement "Société Théosophique", dont nous entendons nous occuper ici exclusivement, ne relève d'aucune école qui se rattache, même indirectement à quelque doctrine de ce genre ; sa fondatrice, Mme Blavatsky, a pu avoir une connaissance plus ou moins complète des écrits de certains théosophes, notamment de Jacob Bœhme, et y puiser des idées qu'elle incorpora à ses propres ouvrages avec une foule d'autres éléments des provenances les plus diverses, mais c'est tout ce qu'il est possible d'admettre à cet égard (...). » 

Voir aussi

Articles connexes[modifier]Jiddu Krishnamurti | Helena Blavatsky | Alice Bailey | Annie BesantLivre de DzyanThéosophie de Tübingen

Liens externes

la Loge Unie des Théosophes

Notes et références

1. Oltramare (Paul), L'histoire des idées théosophiques dans l'Inde, Éditions Ernest Leroux, Paris 1906.

2. Panoussi (Estiphan), La théosophie iranienne source d'Avicenne ?, in Revue Philosophique de Louvain, Tome 66 (troisième série, numéro 90), pp. 239-266, éditions de l'Institut supérieur de philosophie, Louvain 1978.

3. David-Néel (Alexandra), Le sortilège du mystère, Faits étranges et gens bizarres rencontrés au long de mes routes d'Orient et d'Occident, Pocket 2196, Paris 1983. (Recueil de notes publié à titre posthume) (ISBN 2266038265)

4. Goodrick-Clarke (Nicholas), Les racines occultistes du nazisme, les aryosophistes en Autriche et en Allemagne 1890-1935, éditions Pardes, 1998. (ISBN 2867140692)

5. Blavatsky (Helena Petrovna), La Doctrine Secrète, volume 3, éditions Adyar, 2000. (ISBN 2850002151)

6. - en tous les cas, après vérification : le mot « racisme » n'est pas écrit une seule fois dans la totalité de la DS (Doctrine Secrète - "les 6 tomes").

7. Blavatsky (Helena Petrovna), La clef de la théosophie, éditions Adyar, 2000. (ISBN 2850001449)

8. Guénon (René), Le théosophisme : histoire d'une pseudo-religion, éditions Traditionnelles (reproduction en fac-simile), Paris 1996. (ISBN 2713800609)Voir aussi l'édition de 1978, augmentée de textes et annotations (ASIN : B0014VGYI6).

 

Société théosophique

 

 

Emblème de la Société Théosophique.

 

Bâtiment de la section française de la Société théosophique, situé dans le 7e arrondissement de Paris.

La Société théosophique est une association d'inspiration néospiritualiste destinée à diffuser la théosophie, doctrine inventée et formulée par Madame Blavatsky et ses successeurs.

Fondée à New York le 17 novembre 1875, par Helena Petrovna Blavatsky, ainsi que par le Colonel Henry Steel Olcott, William Quan Judge, Charles Sotheran, le Dr Seth Pancoast, George H. Felt, et quelques autres, ses quartiers généraux furent établis en Inde, d'abord à Varanasi puis à Adyar (près de Chennai). Elle compte parmi ses plus éminents membres Charles Leadbeater, Francesca Arundale, Annie Besant, Rudolf Steiner et Curuppumullage Jinarajadasa.

Annie Besant succéda au Colonel Olcott à la tête de la Société Théosophique de 1907 à 1933, et donna au mouvement une impulsion mondiale. Malgré un certain nombre de crises et de scissions, l'organisation reste présente sur tous les continents et possède des sections nationales dans une cinquantaine de pays. Elle est actuellement présidée par Radha Burnier.

Histoire de la Société Théosophique

La Société Théosophique se présente ainsi :

« La Société Théosophique est une organisation internationale ayant pour but de :

  1. Former un noyau de la Fraternité Universelle de l'Humanité, sans distinction de race, credo, sexe, caste ou couleur ;

  2. Encourager l'étude comparée des religions, des philosophies et des sciences ;

  3. Étudier les lois inexpliquées de la nature et les pouvoirs latents dans l'homme.

Son siège mondial est à Adyar, Madras, Inde. »

La doctrine théosophique repose à ses débuts sur l'enseignement allégué de deux mahatmas indiens connus sous les noms de Moryah et Koot Hoomi (K.H.), avec qui Helena Blavatsky affirmait être en contact[1].

Jiddu Krishnamurti

En 1908, Annie Besant et C.W. Leadbeater découvrent le jeune Jiddu Krishnamurti en qui ils voient le futur "instructeur du monde". La Société théosophique mène alors une campagne intensive destinée à promouvoir le futur "instructeur du monde" mais Krishnamurti parviendra à se détacher de l'influence de la Société et rompra définitivement avec celle-ci en 1929, suite à un drame (la mort de son frère) ainsi que des comportements considérés comme suspects ou tout au moins "scabreux"de la part de Leadbeater.

Membres illustres

Parmi les membres illustres de la Société théosophique, on peut citer :

  • en art : Piet Mondrian ;

  • en ésotérisme : Jules Denis dit le Baron du Potet, Annie Besant, W. B. Yeats (1887), Rudolf Steiner, Anna Kingsford, Charles Carleton Massey ;

  • en littérature : W. B. Yeats, George Russell, Édouard Schuré ;

  • en orientalisme : Charles Johnston ;

  • en politique : A. O. Hume (fondateur du Parti du Congrès) ;

  • en science : Thomas Edison, William Crookes, Camille Flammarion.

Section française

La section française a son quartier général 4, square Rapp depuis 1920. Elle a fêté son centenaire en 1999.

Bibliographie

Textes

(par ordre chronologique)

  • Helena Blavatsky, Isis Unveiled, 1877, 2 vol. ; trad. : Isis dévoilée, Adyar, 3 t.

  • Helena Blavatsky, The Secret Doctrine, 1888, vol. I et II en 4 t. (+ vol. III en 2 t. arrangés par Annie Besant en 1897) ; trad. : La Doctrine Secrète, Adyar, 4 vol.

  • Annie Besant, An Autobiography, 1908.

  • Annie Besant, Why I became a Theosophist, 1925 ; trad. : Pourquoi je suis devenue théosophe, Adyar

  • Annie Besant, The Theosophical Society and the Occult Hierarchy, 1925.

  • C. W. Leadbeater, The Lives of Alcyone, 1924, 2 t.

  • C. W. Leadbeater, How Theosophy came to me, 1930

  • C. W. Leadbeater, Une esquisse de la Théosophie

  • colonel Henry Steel Olcott, Old Diary Leaves, 1972-1975, 6 t. ; trad. : Histoire authentique de la Société Théosophique, Publications Théosophiques, 1909. desormais disponible sous le nom " A la decouverte de l'occulte" aux éditions Adyar, 1994.

Études

(par ordre alphabétique)

  • B. F. Campbell, Ancient Wisdom Revived, University of California Press, 1980.

  • René Guénon, Le théosophisme, histoire d'une pseudo-religion, 1921.

  • Jacques Lantier, La théosophie, Culture, Arts, Loisirs, 1970.

  • Peter Washingtton, La saga théosophique. De Blavatsky à Krishnamurti (1993), Chambéry, Éditions Exergue, 1999.

  • Pierre Mollier, Adyar, Occulte « Gate of India », Politica Hermetica, n°7, 1993, pp. 65-75 (1993).

Liens externes

Notes et références

  1.  (en) Janet Oppenheim, The other world : Spiritualism and psychical research in England, 1850-1914, Cambridge, Cambridge University Press, 1985, 503 p. (ISBN 0521265053) , p. 173.

Alice Bailey

Alice Ann Bailey, dite Alice Bailey ou A.A.B., était un écrivain britannique. Née le 16 juin 1880 à Manchester sous le nom d'Alice LaTrobe Bateman, elle fut mariée à Foster Bailey. Elle est décédée le 15 décembre 1949.Reconnue comme une des personnalités fondatrices du mouvement du New Age, Alice Bailey a écrit une vingtaine d'ouvrages ésotériques, ainsi que des articles pour le Lucis Trust, institut spiritualiste qu'elle fonda en 1920.

Esquisse biographique

Dans son dernier ouvrage publié à titre posthume, Autobiographie inachevée, Alice Bailey relate son aventure littéraire et initiatique. Après avoir été chrétienne évangélique et adepte de la Société Théosophique, Alice Bailey fonde l'École Arcane en 1923. Elle affirme que la plupart des ouvrages qu'elle a écrits lui ont été dictés par télépathie par le Tibétain Djwal Khul, un « Maître de Sagesse » (voir l'article Théosophie).Le thème de ses ouvrages consiste en un enseignement ésotérique autonome, se proposant d'être un complément plus détaillé et structuré de l'étude des Stances de Dzyan, ouvrage sacré hindou analysé auparavant par la théosophe Mme Blavatsky dans son œuvre La Doctrine Secrète. Ses 26 ouvrages ont popularisé des notions telles que la venue du Nouvel Age et l'avènement du « Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde », au travers de « triangles ésotériques » – réunions d'individus par groupes de trois, supposés travailler en réseau avec leurs énergies pour l'aide spirituelle à l'Humanité – qu'Alice Bailey a commencé à organiser en 1937. Ces triangles se fondent sur un mantra connu sous le nom de Grande Invocation, utilisé par des milliers de groupes ésotériques à travers le monde encore aujourd'hui[1]. De nos jours, l'enseignement d'Alice Bailey continue d'être diffusé et étudié au travers de l'École Arcane et de sa maison d'édition le Lucis Trust.

École Arcane

Alice Bailey a fondé l'École Arcane en 1923 qui est une des premières société de spiritualité relevant du mouvement du Nouvel Age.

Thèmes principaux

Le corpus théorique d'Alice Bailey et du Maître Djwal Khul s'articule autour de thématiques héritées de l'enseignement spiritualiste de la Société Théosophique de Mme Blavatsky.·                                 Le fonctionnement de l'âme à partir des Yoga Sutras de Patanjali

·                                 La méditation occulte

·                                 La réincarnation et la question du Karma

·                                 Les rayons, étude de l'influence des 7 rayons cosmiques - énergies spirituelles supposées influencer la vie dans les différents domaines de l'existence (civilisations, nations, animaux, psychologie et vie spirituelle de toute entité individualisée, etc.)

Bibliographie : Œuvre littéraire

Titres attribués au Maître Tibétain, Djwal Khul

·                                 01 - Initiation humaine et solaire (186 pages) (1922)

·                                 02 - Lettres sur la Méditation Occulte (360 pages) (1922)

·                                 03 - Traité sur le Feu Cosmique (1084 pages) (1925)

·                                 04 - Traité sur la Magie Blanche (479 pages) (1934)

·                                 05 - L'État de Disciple dans le Nouvel Âge, vol. I (895 pages) (1944)

·                                 06 - L'État de Disciple dans le Nouvel Âge, vol. Il (726 pages) (1945)

·                                 07 - Les problèmes de l'Humanité (194 pages) (1947)

·                                 08 - Le Retour du Christ (154 pages) (1948)

·                                 09 - La Destinée des Nations (142 pages) (1949)

·                                 10 - Le Mirage, Problème Mondial (190 pages) (1950)

·                                 11 - La Télépathie et le Corps Éthérique (199 pages) (1950)

·                                 12 - Éducation dans le Nouvel Âge (130 pages) (1954)

·                                 13 - Extériorisation de la Hiérarchie (627 pages) (1957)Traité sur les Sept Rayons (1936-1960) [2] :

·                                 14 - Vol. I - Psychologie Ésotérique I (420 pages) (1936) [3] 

·                                 15 - Vol. II - Psychologie Ésotérique II (692 pages) (1942)

·                                 16 - Vol. III - Astrologie Ésotérique (609 pages) (1951) [4]

·                                 17 - Vol. IV - Guérison Ésotérique (557 pages) (1953) [5]

·                                 18 - Vol. V - Les Rayons et les Initiations (621 pages) (1960)

Titres propres à Alice Bailey                    

La Conscience de l'Atome (1922)

   La Lumière de l'Ame (1927) (Les Yoga-sutra de Patanjali, paraphrasés par le Tibétain et commentés par Alice Bailey)

·                                 L'Ame et son Mécanisme (1930)

·                                 De l'intellect à l'Intuition (1932)

·                                 De Bethléem au Calvaire (1937)

·                                 Les Travaux d'Hercule (1974) (textes descriptifs des travaux paraphrasés par le Tibétain et commentés par Alice Bailey)

·                                 Autobiographie Inachevée (1951)

·                                 Réfléchissez-y (compilation posthume d'extraits de ses œuvres)

·                                 Une compilation sur la sexualité (compilation posthume d'extraits de ses œuvres)·                                 Les sept rayons de Vie (1995) (compilation posthume d'extraits de ses oeuvres)·                                 Le septième rayon (1995) (compilation posthume d'extraits de ses oeuvres)·                                 Le royaume animal (2005) (compilation posthume d'extraits de ses oeuvres)·                                 Servir l'humanité (1972) (compilation posthume d'extraits de ses oeuvres)·                                 La mort, la grande aventure" (1985) (compilation posthume d'extraits de ses oeuvres)

·                                 Master Index of the Books of Alice A. Bailey (1974) (793 pages- aujourd'hui uniquement en anglais)

 

Critique

·                                 A comparison between H.P.Blavatsky & Alice Baily. The Pseudo-Occultism of Alice Baily by Alice Leighton Cleather and Basil Crump. 1929·                                 Le réseau Huber, une émanation de la philosophie luciférienne d'Alice Bailey

A propos de la pagination des œuvres

Traduites en beaucoup de langues à travers le monde, les œuvres de l'auteure comportent au milieu des pages des notes de références généralement notées en gras. Ces notes sont en fait une référence à la numérotation des pages du texte original anglais, figurant dans le libellé même du texte (par exemple : et donc que le travail qui l'avait 314 occupé en tant qu'âme ...) - figurant que ce passage situé à la page 252 du texte français du titre : Les Rayons et les Initiations, se chevauche en réalité sur la page 314 du texte écrit en version originale anglaise). Ce système a l'avantage de permettre le référencement universel en rapport à l'anglais du texte d'origine.

 

Bibliographie : études sur Alice Bailey

·                                 Marc-Alain Descamps, Rencontres avec douze femmes remarquables, Alphée, 2006, p. 27-39.

 

Notes et références

1.        L'organisation ayant servi de média pour la diffusion de cette invocation à l'origine, le Lucis Trust, comporte aujourd'hui officiellement environ 6000 membres de par le monde. Si on y ajoute l'ensemble des sympathisants et pratiquants des différents groupements, mouvements et philosophies du Nouvel Age se réclamant de l'héritage des travaux d'Alice Bailey, le chiffre vague mais conséquent de "plusieurs milliers de groupes ésotériques" de par le monde peut être avancé. 

Helena Blavatsky

 

Portrait d'Helena Blavatsky en 1877 à New York  Helena Petrovna von Hahn, plus connue sous le nom d'Helena Blavatsky ou Madame Blavatsky — (ru) Елена Петровна Блаватская, née le 30 juillet 1831 en Russie, morte le 8 mai1891 à Londres, est la fondatrice de la Société théosophique et d'un courant ésotérique auquel elle donna le nom générique de Théosophie [1]. Souvent désignée par ses initiales : HPB.

Biographie

Enfance

Helena naît le 30 juillet 1831 (12 août 1831 du calendrier grégorien), à Yekatérinoslav (aujourd'hui Dniepropetrovsk en Ukraine), près du fleuve Dniepr, au sud de la Russie, sous le tsar Nicolas Ier. Elle est la fille d'un colonel, le baron Peter von Hahn, officier germano-balte sujet de l'empire russe, et d'une romancière, Helena Andreïevna de Fadeïev (Fadeef, alias Zénaïda R-va). La famille déménage à Romankovo, Odessa. Saint-Pétersbourg, Nadyejda, Poltava, Saratov, Odessa. Helena perd sa mère à 11 ans (juil. 1842), et va vivre à Saratov, chez son grand-père maternel, Andreï Mikhaïlovitch de Fadeïev, le gouverneur civil, qu'elle suit à Saratov (1842-1847), Astrakhan, Tiflis (Tbilissi en Géorgie, dans la Transcaucasie). Chétive, elle se montre une enfant fantasque, somnambule, mais aussi décidée, intrépide, coléreuse. Elle lit, dès 1846, chez son grand-père, des ouvrages sur la franc-maçonnerie, les sciences occultes. Elle a une gouvernante anglaise, une autre française, elle parle donc couramment russe, allemand, français, anglais.

Mariage blanc

Sur un coup de tête ou pour obtenir son indépendance, en juillet 1848, elle se marie avec Nicéphore Vassiliévitch Blavatsky, vice-gouverneur de la province d'Erevan (Arménie, russe depuis 1828). Le mariage ne sera pas consommé : Il a 40 ans, elle a 18 ans. Elle restera vierge et hostile aux "mâles" sa vie durant.

Première série de voyages (1848-1858)

Dès octobre 1848, aidée financièrement par son père, elle voyage : Turquie, Égypte, Grèce. En 21 ans de voyages, elle va rencontrer sorciers, rebouteux, chamans de Mongolie et d'Inde, lamas du Caucase et du Tibet, yogins d'Inde et de Ceylan, spirites russes et égyptiens, médiums, sages et autres personnes spirituellement remarquables, qui allaient profondément l'influencer. Dans cette première série de voyages (1848-1858), elle va à Constantinople, en Égypte (elle s'instruit auprès d'un copte du nom de Paulos Metamon), à Londres, en Amérique du Nord (le Québec, puis les États-Unis, avec l'explorateur Albert Rawson, en fin 1851) où elle rencontre des Amérindiens, des mormons, des vaudouistes (à la Nouvelle-Orléans). Elle se rend au Mexique, au Honduras, aux Indes (1852), Ceylan, à Singapour, New York, Calcutta, au Ladakh. Elle ne parvient pas à pénétrer au Tibet. Elle passe par Java, revient en Angleterre (1853), retourne aux États-Unis (été 1854), dans les Montagnes Rocheuses, en convoi d'immigrés. Via le Japon, elle regagne l'Inde, et d'après ses dires, aurait réussi, fin 1855, par le Cachemire, à entrer au Tibet, pour être initiée par son ou ses Maîtres, les Mahâtma (Terme qui signifie "Grande Âme" en sanskrit). Aucun document certain n'atteste sa présence au Tibet même. Qui plus est, elle n'a pu y séjourner sept ans comme elle l'a prétendu, et sa connaissance du Tibet est peu conforme à ce qu'on sait du bouddhisme tibétain, ou lamaïsme.Elle entretient, dit-elle, des communications avec des Maîtres de la Grande Fraternité Blanche, des Mahâtmas, plus ou moins invisibles, dont le premier est M. (le Mahâtma Morya), du Râjput (Inde occidentale), dont elle a rêvé, qu'elle voit physiquement à Londres en août 1851 [2]Plus tard viendront le Mahâtma Koot Hoomi, etc. [3] En 1858, HPB passe par la France et l'Allemagne. Elle revient, en janvier 1859, en Russie, à Pskov, chez sa sœur, la veuve Vera Yahontoff, qui, sous le nom de plume V. de Jelihowsky, décrira ses exploits paranormaux. HPB n'est pas médium, mais tient, dit-elle, ses pouvoirs de sa volonté, ou des Mahatma lisant dans la « Lumière astrale », ou d'êtres invisibles, ou par contact avec des "courants de pensée" (pas des morts) de personnes mortes ou vivantes [3]. Entre 1863 et 1865, elle voyage au Caucase et surmonte diverses crises psychologiques ou mystiques, dont le dédoublement.

Deuxième série de voyages (1865-1873)

Dès début 1865, HPB visite les Balkans, la Grèce, l'Égypte, la Syrie (chez les Druzes) [4], l'Italie (Giuseppe Mazzini l'initierait au carbonarisme). Peut-être combat-elle aux côtés de Garibaldi à la bataille de Mentana (1867), où elle serait blessée cinq fois. En 1868, la voici à Florence, en Serbie, puis en Inde, et d'après elle pour la seconde fois, au Tibet. Elle rencontrerait alors le Maître Koot Hoomi, dans le Petit Tibet (Ladâkh), de 68 à 70. En avril 1870, elle souffre de la mort d'un enfant de 5 ans, Yuri, dont elle serait la tutrice : elle en perd la foi en la religion orthodoxe. Suivent des voyages à Chypre (fin 1870), en Grèce. Elle subit un naufrage le 4 juillet 1871, près de l'île de Spétzai. En Égypte, au Caire, elle fonde, avec Emma Cutting (future Emma Coulomb), une éphémère Société Spirite, selon les principes d'Allan Kardec. Elle visite Jérusalem, part à Odessa (juil. 1872), à Paris.HPB se fixe à New York en juillet 1873, à 42 ans. Avec le colonel Olcott, homme de loi, franc-maçon, elle rencontre, en oct. 1874, un premier grand compagnon (chum) en théosophie : ils s'intéressent alors au spiritisme (de Katie King), dont elle rejette cependant les idées. Peu après elle se fait un autre "compagnon" de W. Q. Judge. Elle contracte à New York, en avril 1875, un second mariage avec un Géorgien, Michael C. Betanelly, alors qu'elle restait mariée avec le général Blavatsky. Ce mariage n'aura pas plus d'incidence et de sexualité que le premier, le divorce est prononcé en mai 1878.

Theosophical Society

Elle fonde le 7 septembre 1875 (officiellement le 17 nov. 1875), à New York la Theosophical Society (Société théosophique), avec le colonel Henry Steel Olcott comme président et le clerc d'avocat irlandais William Quan Judge comme secrétaire ; HPB est simple secrétaire correspondante. L'intention des fondateurs, était assurément de créer, pour le XIXe siècle, un outil efficace au service de ce grand mouvement théosophique de tous les temps. D'où les 3 Buts de cette Société :

  1. - Former le noyau d'une Fraternité universelle de l'humanité, sans aucune distinction de race, de couleur ou de croyance.

  2. - Encourager l'étude comparée des religions, sciences et philosophies.

  3. - Faire l'investigation des pouvoirs psychiques et spirituels, latents dans l'homme.

Sur le second point, un effort considérable a été mené (préfigurant l'œuvre ultérieure de l'UNESCO) pour faire découvrir à l'Orient et à l'Occident leurs richesses culturelles respectives. Sur le troisième, l'essentiel a été fourni par H.P. Blavatsky qui a jeté les bases d'une psychologie transpersonnelle avant la lettre, permettant d'expliquer notamment :

  • le pourquoi et le comment des phénomènes spirites, et psychiques en général, en les distinguant des authentiques expériences spirituelles,

  • le scénario réel du mourir, avec des précisions qui éclairent les récits modernes des rescapés de la mort,

  • l'expérience posthume de la conscience, en donnant un sens nouveau à la mort, dans la perspective logique de la réincarnation.

Quant au premier But, qui s'attaquait aux plus formidables barrières qui divisent les hommes (nationalités, castes, religions), des résultats remarquables ont été obtenus sous l'impulsion des fondateurs. Malheureusement, les dissensions qui ont finalement éclaté entre membres influents ont fait que ce mouvement, très fort au XIXe siècle et appelé à un grand avenir, a vite perdu de son dynamisme après le décès de la grande pionnière.

New York et Isis dévoilée

En septembre 1877, HPB fait paraître à New York en deux gros volumes, en anglais, Isis dévoilée[5][6], 1400 pages. L'immense ouvrage est aussitôt épuisé. D'un côté, le New York Herald Tribune le tient pour « une des productions remarquables du siècle » ; de l'autre côté, le célèbre linguiste et orientaliste Max Müller dit l'auteur "incompétente". HPB reçoit la citoyenneté américaine en juil. 1878.

Troisième série de voyages (1879-1885)

Une troisième série de voyages (1879-1885) commence, qui conduit HPB et Olcott en Inde. Arrivés à Bombay en février 1879, ils lancent en octobre la revue The Theosophist, où s'affirme l'idée d'une sagesse divine éternelle, la Théosophie, et d'une Fraternité de Sages. Ils rencontrent swâmî Dayânanda Sarasvatî, fondateur du mouvement Ârya-samâj, favorable à une Inde traditionnelle. Madame Blavatsky et le colonel Olcott travaillent, dès déc. 1879, avec un nouveau "compagnon", Alfred Percy Sinnett, journaliste, spirite, enthousiasmé par la théorie des Maîtres (Morya, Koot Hoomi...) qui enverraient de 1880 à 1885 des lettres à Sinnett et aux adeptes [4]. HPB et Olcott font voile sur Ceylan (le Srî Lankâ), pays bouddhiste, de mai à juin 1880, ils prennent le pancha sila (la confirmation bouddhiste en "cinq préceptes"), et encouragent un renouveau bouddhiste (surtout dû à Sinnett). En mai 1882, ils s'installent en Inde, à Âdyar, près de Madras. Ce lieu devient le centre mondial de la Société Théosophique et un foyer visant à promouvoir l'enseignement indien traditionnel, voire l'indépendance de l'Inde. En 1881, Allan Octavian Hume systématise le septénaire, la théorie des corps subtils selon HPB [7] : corps physique, corps vital, corps astral, corps de désir, manas inférieur, manas supérieur, esprit. Le premier groupe français de la Société Théosophique naît en 1883. [8]

Deux épreuves surviennent

Première épreuve : en 1883, le médium Henry Kiddle soutient qu'une des lettres des « Maîtres », publiées par le colonel Olcott, plagie un de ses articles de 1880. De plus, un couple d'anciens membres théosophistes à Âdyar, Alexis et Emma Coulomb, soutiennent que HPB a forgé les lettres des Maîtres et commis divers artifices pour faire croire en des événements merveilleux ; l'article paraît dans une revue connue, le Christian College Magazine, en sept. et oct. 1884. En 1894, Annie Besant accusera William Quan Judge d'être l'auteur des lettres des Mahâtma replies.htm. La graphologie atteste que l'écriture n'est pas celle de HPB.Deuxième épreuve : en déc. 1884, la (SPR) diligente en Inde une enquête sur les phénomènes paranormaux attribués à HPB. Son rapport, dirigé par Richard Hodgson, publié en déc. 1885, fait scandale : tous les exploits (apparition de lettres venues de Maîtres vivant au Tibet, matérialisation d'objets...) sont classés soit comme des tricheries ou ruses d'HPB soit comme des hallucinations ou erreurs d'interprétation des témoins ; selon R. Hodgson, HPB doit rester "comme l'un des imposteurs les plus accomplis, ingénieux et intéressants de l'Histoire" (one of the most accomplished ingenious and interesting impostors in history), elle serait aussi un espion russe[5].Le rapport Hodgson sera corrigé dans un sens favorable par un autre membre de la SPR, Vernon Harrison, en 1977[6]. [9] Quoi qu'il en soit, de nombreux témoins déclarent qu'HPB bénéficie de pouvoirs paranormaux, spontanés dans sa jeunesse, ensuite volontaires[7]. Elle peut, selon ces témoins, lire la pensée des autres, augmenter ou diminuer le poids de meubles, matérialiser des objets, faire entendre des coups ou des sons musicaux (cloches, pianos jouant tout seuls), lire des livres rangés dans de lointaines bibliothèques, recevoir des lettres "précipitées" mystérieusement par les Grands "Maîtres de Sagesse" de la "Grande Loge Blanche"...

Derniers voyages

HPB se rend à Marseille (mars 1884), Nice, Paris, en Allemagne, à Elberfeld. En juin 1884, le peintre d'art Hermann Schmiechen fait un portrait des Maîtres. [10] Elle revient, via Le Caire (où elle rencontre l'égyptologue Gaston Maspero), en Inde (déc.).Elle quitte définitivement l'Inde en mars 1885, pour l'Europe. Cette quatrième et dernière série de voyages (1885-1887) la conduit en Italie, Suisse, Allemagne (chez la comtesse Wachtmeister), et en Belgique.

Helena Blavatsky

Londres

HPB est malade : obésité (113 kg), néphrite chronique, hydropisie, quasi impotente. Elle se fixe à Londres en mai 1887. Elle fonde en mai la « Blavatsky Lodge » et en septembre la revue Lucifer. Elle rencontre William Butler Yeats, grand poète et futur président (en 1901) de l'Hermetic Golden Dawn. Elle institue en octobre 1888 la « Section Ésotérique » de la Société Théosophique, pour des chercheurs plus avancés.

Doctrine Secrète

Elle termine son livre le plus connu, La Doctrine Secrète[11][12][13], en Belgique, à Ostende. Ce livre, son second monument littéraire (après Isis dévoilée) paraît, en anglais, à Londres, en deux gros volumes, durant octobre et décembre 1888. Il repose sur un livre mystérieux, Le Livre de Dzyan, qui, selon certains, démarquerait un traité de la kabbale juive, le Zohar : le traité sur le chapitre Genèse de la Bible. HPB reçoit de nombreuses visites de voyageurs anglais traversant la mer du Nord, mais chez la population locale elle passe pour la « sorcière russe ».D'autres livres sont écrits, pour faciliter l'entrée en Théosophie : La Clef de la Théosophie (juillet 1889), Glossaire de Théosophie (édité en 1892). Suite à la parution de La Doctrine Secrète, HPB, en mai 1889, gagne l'amitié et le soutien d'Annie Besant; Annie Besant sera une grande compagne en amitié et en recherches, comme les compagnons Olcott, Judge, Sinnett. En 1890, elle reçoit la visite du futur Gandhi qui forge grâce à elle sa « conscience nationale » d'Indien et grâce aux théosophistes son accès à l'hindouisme traditionnel de la Bhagavad-Gîtâ[8].

La mort

HPB meurt à Londres le 8 mai1891, à 60 ans, lors d'une grave épidémie de grippe. Elle est incinérée au Woking Crematorium, dans le Surrey.

Critiques

Selon certains, son œuvre relève de l'ésotérisme, de l'orientalisme, de la cause des femmes, de la parapsychologie. En 1892, un érudit, William Emmette Coleman, s'est fait fort de montrer que la vaste érudition de HPB ne s'appuierait que sur des livres occultistes de seconde main[9]. Pour d'autres, son œuvre a fait connaître et a apporté à l'Occident l'essence des traditions spirituelles les plus anciennes.Le romancier et historien Theodore Roszak a soutenu en 1975 que "Helena Petrovna Blavatsky (est) certainement l'un des penseurs les plus originaux et les plus pénétrants de son temps (Helena Petrovna Blavatsky... is surely among the most original and perceptive minds of her time."[10]René Guénon, un des opposants les plus virulents au théosophisme, considère celui-ci comme étant "une erreur des plus dangereuses pour la mentalité contemporaine"[11].

Bibliographie

Téléchargement gratuit de certains ouvrages [14]

Œuvres

(par ordre chronologique)trad. aux Éditions Adyar [15]

Isis dévoilée. Clef des Mystères de la Science et de la Théologie anciennes et modernes (Isis Unveiled, New York, 1877), 2 vol. Trad. française, Paris, Éditions Adyar, 766 et 688 p. En ligne 1665 p.

    • t. I : Science [16]

    • t. II : Science [17]

    • t. III : Religion [18]

    • t. IV : Religion [19]

  • La Doctrine Secrète. Synthèse de la science, de la religion et de la philosophie (The Secret Doctrine, Londres, 1888), 2 vol. en 4 t. à Londres + un 3° vol. en 2 t. arrangé par Annie Besant en 1897 à Londres. Trad. française, Paris, Éditions Adyar [20] :

    • t. I Cosmogénèse. Ière partie : Évolution cosmique - Stances de Dzyan, 400 p. [21]

    • t. II Cosmogenèse. II° partie : Évolution du symbolisme. III° partie : Science occulte et science moderne, 470 p. [22]

    • t. III Anthrogénèse, 636 p. [23]

    • t. IV Le symbolisme archaïque des religions du monde. Appendice, 455 p. [24]

    • t. V et VI (volume III arrangé par Annie Besant) : Miscellanées, 352 et 316 p. [25]

    • Il existe un Abrégé de la "Doctrine secrète" de H. P. Blavatsky. Extraits conformes et suivis tirés des 4 premiers volumes de l'édition française, Paris, Adyar, 1923, 596 p., rééd. 1995, XIII-487 p.

  • Les rêves et l'éveil intérieur (1888 ss., en collaboration avec W. Q. Judge), trad., Textes théosophiques, 1987, 190 p. [26]

  • La Voix du silence (The Voice of the Silence, 1889). Extraits des "Préceptes d'or". Trad., Paris, Adyar, 1991.

  • La Clef de la Théosophie (The Key to Theosophy, 1889). Exposition par questions et réponses. Trad., Paris, Adyar, 1991, 328 p. [27]

  • Cinq Messages aux Théosophes Américains (Five Messages to the American Theosophits, 1888-1891, 1ère éd. 1922), trad., Paris, 1982.

  • Dans les cavernes et les jungles de l'Hindoustan. 1883-1886 (From the Caves and Jungles of Hindostan. 1883-1886, 1ère éd. 1892), trad.

  • Glossaire de la Théosophie (The Theosophical Glossary, 1892), trad., Adyar, 1981, 456 p. Confus. [28][29] "Le Dæmon de Socrate est la partie incorruptible de l'homme, ou plutôt le véritable homme intérieur que nous appelons Nous ou l'Ego rationnel divin. De toute façon, le Dæmon (ou Daimon) du grand Sage n'était sûrement pas le démon de l'enfer chrétien ou de la théologie chrétienne orthodoxe."

  • Râja-yoga ou Occultisme (1931), trad., 1983.

Extraits en ligne [30]

Éditions complètes en anglais

  • Collected Writings (15 vol.). Vols. I (1874-78), II (1879-80), III (1881-82), IV (1882-83), V (1883), VI (1883-85), VII (1886-87), VIII (1887), IX (1888), X (1888-89)... ; [31][32]

Sources

(par ordre chronologique)

  • Eva de Jelihowsky (veuve Yahontoff, sœur de HPB), Souvenirs de ma vie et de ma famille (1881), trad. in A. P. Sinnett, La vie extraordinaire d'Helena P. Blavatsky (Incidents in the Life of Madame Blavatsky) (1886), Paris, Éditions Adyar, 1972, p. 55-127.

  • comtesse Constance Wachmeister, Reminiscences of Madame Blavatsky and the 'Secret Doctrine' , Londres, 1893.

  • colonel Henry Steele Olcott, La Vie extraordinaire d'H.P. Blavatsky (1886), trad., Editions Adyar, 1972, 252 p.

  • colonel Henry Steele Olcott, Old Diary Leaves. 1874-1898, Âdyar, Theosophical Publishing House, 1895-1935. À la découverte de l'occulte, Adyar, 1994, 464 p.

  • Boris de Zirkoff (petit neveu de HPB), "Helena Petrovna Blavatsky. A brief Sketch of her Life and Work", Theosophia, Los Angeles, été 1968, XV, p. 3-8. [33]

  • Boris de Zirkoff, Rebirth of the Occult Tradition. How 'The Secret Doctrine' of H. P. Blavatsky Was Written (1977), 2003.

Études

(par ordre alphabétique)

  • André Chaleil, Les grands initiés de notre temps, Éditions Belfond, 1978.

  • René Guénon, Le Théosophisme, Histoire d'une pseudo-religion, Éditions Traditionnelles (sommaire sur le lien suivant : http://rene-guenon.org/theoso.html). Hostile.

  • Max Heindel, Madame Blavatsky et la Doctrine secrète, trad., Aubenas, Éditions Association Rosicrucienne, 1977.

  • William Quan Judge, Épitomé de Théosophie (An Epitome of Theosophy, 1888), trad., 1981.

  • Jacques Lentier, La Théosophie ou l'invasion de la spiritualité orientale, Paris, Éditions Culture Arts Loisirs, 1970.

  • N. Richard-Nafarre, Helena P. Blavatsky, ou la réponse du Sphinx, Éditeur : Richard-Nafarre, revue et augmentée (29 juin 1996). Favorable.

  • Erik Sablé, La révélation des maîtres de sagesse, Édition Le Mercure Dauphinois, 2004 (avec références à René Guénon).

  • J. Symonds, Madame Blavatsky, Londres, Odhams, 1959.

  • Peter Washington, La Saga théosophique. De Blavatsky à Krishnamurti, trad., Éditions Exergue, 1999, 315 p. Objectif.

Notes

  1.  René Guénon, orientaliste français des années 1930, donnera le nom de « théosophisme » à cette doctrine. Rien ne justifie cependant l'usage de ce terme, que seuls utilisent le critique et quelques uns de ses partisans.

  2.  C. Wachtmeister, La Doctrine Secrète et Madame Blavatsky, trad., Éditions Adyar, p. 85.

  3.  A. P. Sinnett, La vie extraordinaire d'Helena P. Blavatsky (1886), trad., Paris, Editions Adyar, p. 67, 73, 81.

  4.  Lettres des Mahatmas M. et K.H. à A.P. Sinnett (The Mahatma Letters to A.P. Sinnett from the Mahatmas M. and K.H., 1923), trad., Paris, Éditions Adyar, 1970, xxxvii + 607 p. M = Morya ; K.H. = Koot Hoomi. Lettres 1880-1885.

  5.  Richard Hodgson, "Report of Committee appointed to investigate Phenomena in connection with the Theosophical Society", Londres, Society for Psychical Research (SPR), Proceedings, t. III, part 9, déc. 1885, p. 201-400.

  6.  Vernon Harrison, H. P. Blavatsky and the SPR, Theosophical University Press, 1977.

  7.  V. de Jelihowski (soeur de HPB), Souvenirs de ma vie et de ma famille (1881), apud A. P. Sinnett, La vie extraordinaire d'Helena P. Blavatsky, 1886), trad., Paris, Éditions Adyar, 1972.

  8.  Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité (The Story of my Experiments with Truth) (1ère éd. 1929), trad., PUF, 2003.

  9.  Theodore Roszak, The Unfinished Animal, New York, Harper and Row, 1975, p. 118.

  10.  in Le Théosophisme, histoire d'une pseudo religion, paru en 1921 aux Éditions Traditionnelles, seconde édition, page 374

Annexes

Liens externes

  • Origines du mouvement Théosophique [34]

  • Aperçus biographiques de H.P.Blavatsky [35]

  • Quelques livres de H. P. Blavatsky: [36]

 

Annie Besant

Annie Besant

Annie Besant en 1897

Annie Besant en 1897


Naissance

1er octobre 1847
Londres

Décès

20 septembre 1933
Chennai

Profession

féministe et écrivain britannique

Conjoint

Frank Besant (1867 - 1873)

Famille

Arthur Digby et Mabel Emily

Annie Besant (née Wood le 1er octobre 1847 à Londres, décédée le 20 septembre 1933 à Chennai), est une conférencière, féministe, libre-penseuse, socialiste et théosophe britannique, qui prit part à la lutte ouvrière avant de diriger la Société Théosophique, puis de lutter pour l'indépendance de l'Inde.

Issue d'une famille anglo-irlandaise et orpheline de père à cinq ans, elle fut éduquée de façon privée par une dame charitable. Elle fit de nombreuses lectures philosophiques qui développèrent ses questionnements métaphysiques et spirituels. Elle prit aussi conscience, à la même époque, de la condition ouvrière. Jeune femme de la classe moyenne victorienne, elle n'avait alors pas d'autre avenir que le mariage. En décembre 1867, elle épousa Frank Besant, un pasteur anglican. Le mariage fut malheureux. Après avoir eu deux enfants, le couple se sépara en 1873.

 Excellente oratrice, Annie Besant commença une carrière politique en faisant des tournées de conférences sur le féminisme, la libre-pensée et le sécularisme. Elle travailla alors aux côtés de Charles Bradlaugh avec qui elle publia en 1877 un pamphlet présentant des méthodes de limitation des naissances. Ils furent jugés et condamnés à six mois de prison pour « obscénité ». L'appel fut suspensif et le verdict fut cassé pour vice de forme. Elle perdit cependant la garde de sa fille qu'elle avait obtenue lors de la séparation avec son mari.

 Elle profita de la modification des statuts du University College de Londres pour y entamer des études scientifiques brillantes. Elle en fut cependant exclue en 1883 du fait de sa réputation et de ses activités politiques et ne put terminer sa troisième année de licence. En parallèle, elle dispensa des cours publics d'éducation populaire dans le Hall of Science de South Kensington.

 Annie Besant s'intéressa à la pensée socialiste dès le début des années 1880 et adhéra à la Fabian Society en 1885. Elle devint rapidement membre du comité directeur. Elle s'engagea alors dans la lutte sociale. Elle était présente lors du « Bloody Sunday » du 13 novembre 1887 : cette manifestation pacifique dispersée par la force protestait contre la politique du gouvernement en Irlande ainsi que contre les conditions misérables de travail et de vie des milieux populaires. Elle organisa ensuite la grève victorieuse des allumettières de l'entreprise Bryant and May dans l'East End de Londres à l'été 1888. Elle fut élue de ce quartier populaire au London School Board où elle réussit à faire adopter le concept de repas gratuits pour les enfants pauvres dans les écoles de la capitale.

 En 1889, William Thomas Stead, rédacteur en chef de la Pall Mall Gazette, lui demanda d'écrire un compte-rendu de l'ouvrage d'Helena Blavatsky, la Doctrine Secrète qui lui fit découvrir la théosophie. Elle y trouva les réponses à ses interrogations métaphysiques et spirituelles et s'y convertit rapidement. Elle devint une des dirigeantes de la société théosophique. En 1893, elle partit s'installer en Inde où était basée la société. Là, elle adopta et éduqua Krishnamurti pour qui elle devint une mère spirituelle. Elle prit la direction de la Société théosophique en 1907 et l'assuma jusqu'à sa mort en 1933.

 En Inde, elle s'engagea pour l'auto-détermination, puis l'indépendance du pays, par des articles, des discours et des activités éducatrices. Elle mécontenta le pouvoir britannique qui l'assigna à résidence en 1917 mais dut la relâcher rapidement sous la pression de l'opinion publique indienne. La même année, Annie Besant fut élue présidente du Parti du Congrès. Elle s'effaça peu à peu face à Gandhi et consacra les dernières années de sa vie à la théosophie.

 Théosophie

Les liens noués entre W. T. Stead et Annie Besant au moment du Bloody Sunday avaient eu pour celle-ci une autre conséquence. Le journaliste avait le même genre d'interrogations spirituelles qu'elle. Il avait même créé une Église destinée à régénérer le christianisme. Elle commençait à considérer que si l'athéisme lui avait apporté la paix en supprimant un Dieu injuste, il n'était cependant pas la réponse à ses questionnements.

En 1889, William Thomas Stead demanda à Annie Besant de préparer pour la Pall Mall Gazette un compte-rendu de la Doctrine Secrète d'Helena Blavatsky (appelée souvent « Madame Blavatsky »). Elle en fut émerveillée : elle avait trouvé la réponse à toutes les interrogations métaphysiques et spirituelles qui la taraudaient depuis l'enfance. La théosophie, inspirée des sagesses orientales, considère que toutes les religions ne sont que des variations d'une Sagesse universelle première. Elle sembla à Annie Besant être la Vérité qu'elle avait toujours cherchée. Elle rencontra Madame Blavatsky et fut impressionnée malgré elle par la culture de cette femme de plus de cent kilos qui ne se déplaçait plus qu'en fauteuil roulant. Elle lut les diverses critiques adressées à la théosophie et à Madame Blavatsky : elle n'y vit pas plus que les critiques qui lui avaient été adressées à elle tout au long de sa carrière. Elle se déclara donc ouvertement théosophe et devint membre de la Société théosophique.

 

Annie Besant, Henry Steel Olcott et William Quan Judge juste après la mort de Madame Blavatsky à Londres.

Ses amis (qui devinrent rapidement ses anciens amis) en furent horrifiés : Charles Bradlaugh le premier, même s'ils s'étaient déjà éloignés lorqu'Annie Besant était devenue socialiste, mais aussi George Bernard Shaw. Ils considéraient qu'ils perdaient une des plus ardentes militantes de la libre-pensée et de la réforme sociale. Elle quitta en effet d'abord la National Secular Society puis la Fabian Society puis le London School Board et enfin la Social Democratic Federation. Malgré tout, elle n'abandonna pas la lutte politique pour autant : dans son tout premier article théosophe (« Practical Work for Theosophists »), elle suggérait aux membres de la société d'acheter des actions des entreprises qui exploitaient leurs ouvriers afin d'en prendre le contrôle et de les réformer. Elle fonda dès 1891 une ligue des ouvriers théosophes. Elle consacra ses conférences à la théosophie dont elle devint rapidement une des principales animatrices et pour laquelle elle transforma sa maison pour en faire un lieu de réunion.

En 1890, ses deux enfants, Digby (vingt-et-un ans) et Mabel (dix-neuf ans) la rejoignirent, comme elle l'espérait, dès qu'ils se trouvèrent en âge de pouvoir décider de leur sort, hors de l'autorité paternelle.

En 1891, lorsque Madame Blavatsky décéda, Annie Besant prit la direction de la Société théosophique pour l'Europe et l'Inde. En 1893, après avoir participé au « Parlement mondial des religions » lors de l'Exposition universelle de Chicago, elle s'installa en Inde. Elle déclara y avoir trouvé sa patrie spirituelle et prit l'habitude de s'habiller à l'indienne. Cependant, elle y trouva la société théosophique en pleine tourmente. De nombreux scandales dû à la malveillance d'un couple, les Coulomb (avec l'aide de missionnaires protestants de Madras, désireux de discréditer et d'évincer les théosophes), avaient été en effet « révélés » par la presse : usage de faux ou mœurs de certains membres. Elle se battit alors pour rétablir la réputation de sa société. En 1907, elle en devint la présidente, succédant au colonel Henry Steel Olcott et fut réélue à ce poste jusqu'à sa mort. Elle établit le centre de la société à Adyar, près de Chennai. Elle y découvrit Krishnamurti en 1909. Elle voyait en lui le futur « guide spirituel » (« World Teacher ») et participa à son éducation. S'il renonça à la théosophie en 1929, il ne renia ni sa mère adoptive, ni son rôle spirituel.

Indépendance de l'Inde

Renouveau intellectuel de l'Inde

Parallèlement à son activité spirituelle dans la société théosophique, elle commença à s'intéresser au sort moral de son pays d'adoption : l'Inde. Elle critiquait depuis longtemps le joug politique, économique et moral du Royaume-Uni sur la région. Elle considérait que l'attitude britannique était en train de briser l'Inde. Elle voulut lui redonner sa grandeur. Elle commença par fonder des écoles et lycées pour encourager la redécouverte locale de la philosophie, de la littérature, de la religion et des arts indiens (Central Hindu College en 1898, un lycée de garçons, la Central Hindu Girls’ School, un lycée de filles, en 1904, et enfin la Hindu University en 1911 à Bénarès). Elle milita aussi pour les droits sociaux des Indiens, mais aussi des Indiennes. Elle s'engagea à nouveau en politique. À partir de 1913, elle multiplia les articles et les discours réclamant le droit à l'auto-détermination du pays. Elle considérait que le gouvernement britannique n'avait pas tenu ses promesses à l'Inde et lui conseillait de commencer à traiter les Indiens comme des égaux faute de quoi il verrait le pays lui échapper. Elle ne critiquait pas l'idée de l'Empire britannique ou de la présence britannique en Inde. Elle suggérait d'en revoir le fonctionnement, principalement via l'auto-détermination. Elle se heurta là à l'opposition de certains théosophes. Ses idées politiques et sociales étaient diffusées à travers les journaux New India et Commonwealth.

Parti du Congrès

 

Annie Besant en 1922.

En 1913, elle adhéra au Parti du Congrès. Au début de la Première Guerre mondiale, elle déclara que l'Inde pouvait aider le Royaume-Uni mais ne devait pas cesser de réclamer le Home Rule. Elle fonda en 1915 la Home Rule League avec le soutien et la coopération de Bal Gangadhar Tilak. La direction de la branche britannique fut confiée à George Lansbury. Elle devint alors très populaire en Inde, beaucoup moins en Grande-Bretagne. Il fut décidé de l'interner. Comme elle était âgée de soixante-dix ans, elle fut assignée à résidence à Ootacamund. Cela souleva une immense protestation en Inde. Elle reçut le soutien de Motilal et Jawaharlal Nehru, de Gandhi et de Jinnah. Les autorités durent se résoudre à la libérer. Elle reprit immédiatement ses activités politiques. En 1917, elle fut élue présidente (pour un an, comme tous les présidents du mouvement) du Parti du Congrès à Kolkata, la première femme à ce poste. L'année suivante, elle soutint les grèves dans les filatures de Madras et aida les ouvriers à créer le premier syndicat indien : le Madras Textile Workers’ Union.

Cependant, malgré son amour pour le pays et sa popularité, il lui sembla évident qu'une vieille femme blanche n'était pas la meilleure personne pour incarner la population indienne. Même si elle avait été une des premières inspiratrices du mouvement d'indépendance, elle ne pouvait continuer à en être une des chefs de file. Elle continua à participer dans l'ombre aux différents mouvements, comme celui de la non-coopération (Non-Cooperation Movement). Elle prédit cependant des conséquences négatives à la politique de résistance passive prônée par Gandhi. Le massacre d'Amritsar en avril lui donna raison, mais ses critiques furent mal ressenties. Quand Gandhi prit la direction du Parti du Congrès en 1920 et imposa la désobéissance civile comme tactique officielle, elle démissionna.

Lutte pour l'Inde au Royaume-Uni

Dès 1918, lorsque les femmes obtinrent des droits politiques au Royaume-Uni, le Parti travailliste proposa à Annie Besant de se présenter au parlement britannique. Elle accepta, mais les autorités britanniques interceptèrent son télégramme qui n'arriva pas à destination, l'empêchant de se présenter. Elle revint cependant au Royaume-Uni en 1919. Elle adhéra alors au Parti Labour et participa à la commission parlementaire qui discutait sur le futur statut de l'Inde. Elle demandait l'autodétermination mais aussi que le modèle occidental ne fût pas imposé aux futures institutions indiennes qui devraient être aussi inspirées des traditions locales. Elles réclamait que le droit de vote fût accordé aux femmes indiennes. Le projet fut cependant rejeté par le Parti du Congrès en 1920, ce qui constitua une autre raison de la démission d'Annie Besant.

En 1924, elle tenta de créer un nouveau mouvement indépendantiste indien, l’Indian National Convention qui rédigea le Commonwealth of India Bill un projet de self-government pour l'Inde. Celui-ci reçut le soutien de Sidney Olivier Secretary of State for India du gouvernement Ramsay MacDonald, mais, ce gouvernement tomba avant que le projet pût être proposé au parlement. Elle fut invitée en 1928 à participer à la Commission Nehru qui prenait le contre-pied de la Commission Simon, composée exclusivement de blancs. Le Rapport Nehru suggérait la transformation de l'Inde en dominion, à l'image du Canada ou de l'Australie. Annie Besant retourna alors en Grande-Bretagne pour défendre ce projet. Elle échoua car Gandhi de son côté exigeait l'indépendance totale. Devant les tensions, principalement ethniques, croissantes dans le sous-continent, elle en prédit dès 1930 la partition.

Franc-maçon

 

Annie Besant portant les emblêmes du 33°degré maçonnique

Annie Besant fut l'une des fondatrices en 1893 de l'ordre maçonnique The Order of Universal Co-Freemasonry, lié à l'Ordre maçonnique mixte international « le Droit humain » de Maria Deraismes. Ce fut d'ailleurs, en uniforme de maçon, qu'elle participa à la manifestation des femmes suffragistes au moment des cérémonies de couronnement de George V le 17 juin 1911.

Décès

Annie Besant mourut le 20 septembre 1933 à Adyar. Son corps fut brûlé sur un bûcher, selon la tradition hindoue. Ses cendres furent dispersées en partie dans le Gange et en partie dans le jardin de la société théosophique d'Adyar.

Annexes

Œuvres d'Annie Besant

Ouvrages politiques

  • On the Deity of Jesus of Nazareth, by the Wife of a Beneficed Clergyman., Thomas Scott, 1872.

  • The Political Status of Women., 1874.

  • The True Basis of Morality., Charles Watts, 1874.

  • Auguste Comte; his Philosophy, his Religion and his Sociology., Charles Watts, 1875.

  • The Legalisation of Female Slavery in England., édité par Annie Besant et Charles Bradlaugh, 1876.

  • « Landlords, Tenant Farmers, and Labourers » in The National Reformer, 1877.

  • The Law Of Population: its Consequences and its Bearing upon Human Conduct and Morals. Freethought Publishing C°, 1877.

  • In the High Court of Justice, Queen's Bench Division, June 18th, 1877: The Queen V. Charles Bradlaugh and Annie Besant. (Specially Reported.) High Court of Justice, King's Bench Division [1877]., Cornell University, 2009.

  • My Path to Atheism., Freethought Publishing C°, Londres, 1877.

  • English Republicanism., Freethought Publishing Company, Londres, 1878.

  • England, India and Afghanistan, Freethought Publishing Company, Londres, 1878.

  • Marriage, As It Was, As It Is, And As It Should Be: A Plea For Reform, 1878.

  • The Story of Afghanistan ; or, Why the Tory Government Gags the Indian Press. A Plea for the Weak against the Strong, 1879.

  • The Transvaal, 1881.

  • Coercion in Ireland and its Results. A Plea for Justice, 1882.

  • Egypt, 1882.

  • Force no Remedy, 1882.

  • The Atheistic Platform. V. The Story of Sudan, 1884.

  • Autobiographical Sketches., Freethought Publishing C°, Londres, 1885.

  • Woman's Position according to the Bible., édité par A. Besant et Ch. Bradlaugh, 1885.

  • Why I Am a Socialist., édité par A. Besant & Ch. Bradlaugh, 1886.

  • Modern Socialism., Freethought Publishing C°, Londres, 1886.

  • England’s Jubilee Gift to Ireland, 1887.

  • Is Socialism Sound? Verbatim Report Of A Four Nights' Debate Between Annie Besant And G. W. Foote (1887), Kessinger Publishing, 2009.

  • « Is Boycotting Moral ? », Our Corner, 1er avril 1888, vol. XI, Freethought Publishing Company, Londres, 1888.

  • « The Organization of Society: Industry under Socialism », in Bernard Shaw (ed.), Fabian Essays in Socialism (1889), New York : The Humboldt Publishing Co., 1891.

  • Wake up, India: a Plea for Social Reform., Theosophical Publishing House, 1913.

  • War Articles and Notes., Theosophical Publishing Society, 1915.

  • The Case for India The Presidential Address Delivered by Annie Besant at the Thirty-Second Indian National Congress Held at Calcutta 26 December 1917

  • Britain’s Place The Great Plan Four Lectures delivered at the North Indian Convention, T.S., held at Varanasi, September, 1920 and in London in 1921., Theosophical Publishing House, Adyar, 1920.

  • India, Bond or Free ?, Putnam’s, 1926.

Ouvrages spirituels et théosophiques

  • Why I became a Theosophist (1889), Freethought Publishing C°, Londres. Trad. fr. : Pourquoi je suis devenue théosophe, Publications théosophiques, 1911 [1]

  • The Seven Principles of Man (1892), édition revue et corrigée, Theosophical Publishing Society, Londres, 1909.

  • A Study in Karma. (1892), Theosophical Publishing House, Adyar, 1912. Trad. : Réincarnation. Karma, Adyar, 1996 (5° éd.), 188 p.

  • An Autobiography (1893), T. Fisher Unwin, Londres.

  • Vers le Temple (1895), trad., Adyar, 170 p. Cinq conférences à Londres : la purification, l'entraînement mental, la construction du caractère, l'alchimie spirituelle.

  • Man and his Bodies (1896), Theosophical Publishing House, Londres & Madras. Trad. : L'homme et ses corps, Adyar, 158 p. [2], Adyar 1994, 158 p.

  • The Riddle of Life: and How Theosophy answers It (1897), Theosophical Publishing House, Adyar, 1911.

  • The Ancient Wisdom (1897), Theosophical Publishing House, Adyar, 1911. Trad. : La sagesse antique. Exposé sommaire de l'enseignement théosophique, Adyar, 2008 (14° éd.), 307 p. [3]

  • Evolution of life and form (1898). Trad. : L'évolution de la vie et de la forme, Éditions théosophiques, 1948, 172 p.

  • Thought Power (1901). Trad. fr. : Le pouvoir de la pensée, sa maîtrise et sa culture [4]

  • Thought Forms (1901) (en collaboration avec Chatles D. Leadbeater). Theosophical Publishing House, Adyar, 1911. Trad. : Les formes-pensées, Adyar, 2000 (6° éd.), 78 p. [5]

  • The Laws of the Higher Life (1902). Trad. : Les lois de la vie supérieure [6]. Une conscience élargie, la loi du devoir, la loi du sacrifice.

  • The Pedigree of Man (1903). Trad. : La Généalogie de l'Homme. [7] La première "race", la deuxième race, la race Lémurienne, la race Atlante, la race Aryenne.

  • Esoteric Christianity or the Lesser Mysteries (1905), Theosophical Publishing Society, Londres & Benares, 1905 (2nd ed.). Trad. : Le christianisme ésotérique ou les Mystères mineurs, Adyar, 1969, 292 p. [8]

  • Bhagavad Gita; or, The Lord’s Song (Traduction) (1905), The Theosophical Publishing House.

  • Death and after (1906). Trad. fr. : La mort et l'au-delà [9]

  • Study in Consciousness - A contribution to the science of psychology (vers 1907), Theosophical Publishing House, Madras. Trad. : Etude sur la conscience, Adyar, 2003, 356 p.

  • Introduction to Yoga. Lectures delivered at the 32nd Anniversary of the Theosophical Society held at Benares, on Dec. 27th, 28th, 29th, and 30th, 1907., Theosophical Publishing House, Adyar, 1908. Trad. : Introduction au Yoga, Adyar, 158 p.

  • Australian Lectures (1908)

  • Buddhist Popular Lectures (1908), Theosophist Office

  • Man's Life in This and Other Worlds (1913), Theosophical Publishing House, Adyar. Trad. : La vie occulte de l'homme, Adyar, 2005, 89 p. [10]

  • The Masters and the Way to Them (1912). Trad. : Les Maîtres, Publications Théosophiques, 1917 [11]

  • Man: Whence, How and Whither: a Record of Clairvoyant Investigation (en collaboration avec C. D. Leadbeater) (1913), Theosophical Publishing House, 1925.

  • « Theosophy and Social Reform » (1914), in Annie Besant et al., Theosophical Ideals and the Immediate Future, Theosophical Publishing Society, Londres, 1914.

  • The Basis of Morality (1915), Theosophical Publishing House, Adyar.

  • The Bearing of Religious Ideals on Social Reconstruction (1916), Theosophical Publishing House.

  • The Ancient Indian Ideal of Duty (1917), Theosophical Publishing House.

  • Occult Chemistry: Clairvoyant Observations on the Chemical Elements (1919) (en collaboration avec Charles W. Leadbeater), édition révisée par A.P. Sinnett, Theosophical Publishing House, Londres. Trad. : La chimie occulte, Adyar, 2004, 362 p.

  • The Doctrine of the Heart (1920). Trad. : La doctrine du cœur. extraits de lettres indiennes (adressées à Annie Besant par des amis hindous), Adyar, 2004, 80 p.

  • Civilisation’s Deadlocks and the Keys (1924), Theosophical Publishing House.

  • The Coming of the World Teacher (1925), Theosophical Publishing House.

  • Talks on the Path of Occultism: A Commentary on “At the Feet of the Master,” “The Voice of the Silence" and “Light on the Path." Written in collaboration with Charles Leadbeater. Trad. fr. : La voie de l'occultiste, Adyar, 1927-1928.

    • T. I : Commentaires sur "Aux pieds du maître", 351 p. (voir Alcyone/Krishnamurti, Aux pieds du maître, 1910) [12].

    • T. II : Commentaires sur "La voie du silence", 304 p. (voir Helena Petrovna Blavatsky, "La voie du silence". Fragments choisis du "Livre des préceptes d'or", 1889) [13].

    • T. III : Commentaires sur "La lumière sur le sentier" (voir Mabel Collins, Lumière sur le sentier, 1885), 336 p., Adyar, 1927-1928.

  • Principles of Education (1932), Theosophical Publishing House.

  • Old Memories and Letters (1936), Theosophical Publishing House, Adyar.

Bibliographie

Le symbole renvoie aux ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article.

  • (en) 101 Great Indian Eminent Personalities, Tiny Tot Publications, Delhi.

  • (en) Nancy Fix Anderson (ed.), Lives of Victorian Political Figures, Volume 3: Annie Besant, 2008. (ISBN 978 1 85196 850 3)

  • (en) Olivia Bennett, Annie Besant., Londres, Hamish Hamilton coll. In her own time, 1988, 64 p. (ISBN 0-241-12224-4) 

  • (en) Mark Bevir, « Annie Besant's Quest for Truth. », dans Journal of Ecclesiastical History, vol. 50, 1999 .

  • (en) B. Das, The Central Hindu College and Mrs Besant, Divine Life Press, 1913.

  • (en) Rosemary Dinnage, Annie Besant, Penguin, 1986, 128 p. (ISBN 978-0140086638) 

  • (en) Simon Eliot, « Besant, Sir Walter (1836–1901) », dans Oxford Dictionary of National Biography, janvier 2008 [texte intégral (page consultée le 16 mars 2011)] 

  • (fr) René Guénon, Le Théosophisme, histoire d'une pseudo-religion., Éditions Traditionnelles, 1921.

  • (en) Arthur Hobart Nethercot, The First Five Lives of Annie Besant, Londres, R. Hart-Davis, 1961, 435 p. 

  • (en) Arthur Hobart Nethercot, The Last Four Lives of Annie Besant, Chicago, Chicago U.P, 1963, 483 p. (ISBN 978-0226573175) 

  • (fr) Muriel Pécastaing-Boissière, « Besant, Annie », dans Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier international (Grande-Bretagne), décembre 2010 [texte intégral (page consultée le 13 décembre 2010)] 

  • (en) Raymond L. Schults, Crusader in Babylon : W. T. Stead and the Pall Mall Gazette, Lincoln, University of Nebraska Press, 1972, 277 p. (ISBN 0-8032-0760-3) 

  • (en) Ann Taylor, Annie Besant, Oxford U.P., 1992, 383 p. (ISBN 978-0192117960) 

  • (en) Ann Taylor, « Besant, Annie (1847–1933) », dans Oxford Dictionary of National Biography, janvier 2008 [texte intégral (page consultée le 10 mars 2011)] 

  • (fr) Marie Terrier, « Annie Besant et les débuts de la Société fabienne (juin 1885 - novembre 1890). », dans Revue française d'histoire des idées politiques., no 31, 1er semestre 2010 .

Notes et références

Notes

  1.  Selon son acte de naissance. (Taylor 1992, p. 1)

  2.  A. Besant disait : « Je suis Irlandaise au trois-quarts par le sang et intégralement de cœur ». (Taylor 1992, p. 1).

  3.  ou Maurice parfois.

  4.  Dans ses Mémoires, Annie Besant écrit 16 ans et demi, mais cela ne correspond pas au niveau des dates.

  5.  Annie Besant et Anna Kingsford se marièrent dans la même église, à dix jours d'intervalle. ((en) Alan Pert, Red Cactus : The Life of Anna Kingsford, Alan Pert, 2006,p. 34 (ISBN 9781740184052))

  6.  « On the Deity of Jesus of Nazareth » (« À propos de la divinité de Jésus de Nazareth ») et « According to St John: On the Deity of Jesus of Nazareth, Part II: A Comparison between the Fourth Gospel and the Three Synoptics » (Selon St Jean : À propos de la divinité de Jésus de Nazareth, Deuxième partie : Une comparaison entre le quatrième Évangile et les trois évangiles synoptiques)

  7.  Elle fit passer l'accent tonique de la seconde à la première syllabe.

  8.  « Inspiration », « The Atonement », « Meditation and Salvation », « Eternal Torture » et « The Religious Education of Children ».

  9.  En hommage à Ajax fils de Télamon qui réclamait la lumière, même si celle-ci devait le révéler à ses ennemis. (Taylor 1992, p. 82)

  10.  Elle décrivait la période « sans danger » du cycle ; elle déconseillait la pratique de l'aspiration du sperme avec une seringue, utilisée par les prostituées ; elle préférait l'utilisation d'une éponge fine imbibée d'eau propre.

  11.  « One cannot expect modest women to associate with her. »

  12.  « England, India and Afghanistan; A Plea for the Weak against the Strong. »

  13.  Digby passait aussi apparemment beaucoup de temps chez son oncle, Walter Besant, avec ses quatre cousins, au point d'avoir été considéré comme un membre direct de cette famille. (Eliot 2008)

  14.  Il s'agit d'un serment « monothéiste » depuis qu'il a été adapté en 1866 pour permettre aux députés de confession juive se siéger au Parlement. Régis Ladous, op.cit., p. 108

  15.  « Industry under Socialism » in « The Organization of Society » in Fabian Essays in Socialism cité par Terrier 2010, p. 129-131

Références

  1.  Taylor 1992, p. 1

  2.   Pécastaing-Boissière 2010

  3.  Taylor 2008

  4.  Taylor 1992, p. 2

  5.  Taylor 1992, p. 3

  6.   Bennett 1988, p. 10-11

  7.  Taylor 1992, p. 4-9

  8.  Terrier 2010, p. 112-113

  9.  Taylor 1992, p. 10-14

  10. Bennett 1988, p. 12-16

  11.  Taylor 1992, p. 14-17

  12.  Taylor 1992, p. 18-21

  13.  Taylor 1992, p. 21-23 et 25-27

  14.  Taylor 1992, p. 24

  15.  Taylor 1992, p. 27

  16.  Bennett 1988, p. 17-22

  17.  Terrier 2010, p. 113

  18.  Taylor 1992, p. 28-30

  19.  Taylor 1992, p. 30-31 et 34

  20.  Taylor 1992, p. 31-33

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  41.  Bennett 1988, p. 30-32

  42.  Terrier 2010, p. 116-117

  43.  Catherine-Emilie Corvisy, Véronique Molinari, Les femmes dans l'Angleterre victorienne et édouardienne : entre sphère privée et sphère publique, L'Harmattan, 2008, p. 71

  44.  Taylor 1992, p. 112

  45.  Taylor 1992, p. 109

  46.  Taylor 1992, p. 113-114

  47.  Taylor 1992, p. 114-118

  48.  Taylor 1992, p. 118-120

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  50.  Taylor 1992, p. 121-123

  51.  Taylor 1992, p. 123-125

  52.  Taylor 1992, p. 125-127

  53.  Taylor 1992, p. 127-129

  54.  Bennett 1988, p. 33-35

  55.  Taylor 1992, p. 130

  56.  Taylor 1992, p. 131-132

  57.  Taylor 1992, p. 132-134 et 138-140

  58.  Bennett 1988, p. 36-37

  59.  Taylor 1992, p. 136-137

  60.  Taylor 1992, p. 140-144

  61.  A. Taylor, p. 144 et débat aux Communes 

  62.  Taylor 1992, p. 144-148

  63.  Taylor 1992, p. 149-157

  64.  Taylor 1992, p. 152-153

  65.  Taylor 1992, p. 157-160

  66.  Régis Ladous, Initiation à l'histoire du monde au XIXe siècle, Ellipses, 2003, p. 108.

  67.  Taylor 1992, p. 161

  68.  Bevir 1999, p. 215-239

  69.  Taylor 1992, p. 161-162

  70.  Bennett 1988, p. 38

  71.  Terrier 2010, p. 118

  72.  Taylor 1992, p. 162-164

  73.  Taylor 1992, p. 167-170

  74.  Taylor 1992, p. 172-1733

  75.  Taylor 1992, p. 165-166 et 173-174

  76.  Bennett 1988, p. 39

  77.  Terrier 2010, p. 119

  78.  Taylor 1992, p. 175-176 et 178

  79.  Terrier 2010, p. 119-120

  80.  Terrier 2010, p. 121-126 et 129-131

  81.  Terrier 2010, p. 127-130

  82.  Taylor 1992, p. 180-182

  83.  Terrier 2010, p. 130 et 132-135

  84.  Terrier 2010, p. 131

  85.  Taylor 1992, p. 183 et 188

  86.  Terrier 2010, p. 133-134

  87.  Taylor 1992, p. 189-193

  88.  Schults 1972, p. 229

  89.   Bennett 1988, p. 40-41

  90. Taylor 1992, p. 193-195

  91.  Taylor 1992, p. 195-196

  92.  Schults 1972, p. 230

  93.  Taylor 1992, p. 197

  94.  Taylor 1992, p. 199-201 et 203

  95.  Schults 1972, p. 231-232

  96.  Taylor 1992, p. 204-205

  97.  Taylor 1992, p. 213-214

  98.  Bennett 1988, p. 41-46

  99.  Terrier 2010, p. 134-135

  100.   Taylor 1992, p. 207-209

  101.  Régis Ladous, Initiation à l'histoire du monde au XIXe siècle, Ellipses, 2003, p. 109

  102.  Taylor 1992, p. 210-212

  103.  Régis Ladous, Initiation à l'histoire du monde au XIXe siècle, Ellipses, 2003, p. 110

  104.  Michèle Perrot, Histoire des femmes tome 4 : le XIXe siècle, Plon, 1991, p. 476-477.

  105.  Taylor 1992, p. 212

  106.  a et b Bennett 1988, p. 46-47

  107.  Taylor 1992, p. 199

  108.  Bennett 1988, p. 49-50

  109.  a et b Bennett 1988, p. 51-52

  110. Bennett 1988, p. 53-54

  111.  a et b Bennett 1988, p. 54-56

  112.  Bennett 1988, p. 57-58

Liens externes

 

Kabbale

 

 

une version médiévale de L'arbre de la vie

 

La Kabbale (de l'hébreu קבלה Qabalah « réception »), parfois écrit Cabbale, est une tradition ésotérique du judaïsme, présentée comme la « Loi orale et secrète » donnée par YHWH (Dieu) à Moïse sur le Mont Sinaï, en même temps que la « Loi écrite et publique » (la Torah).

 

 

 

Le Baal Hasoulam (Yéhouda Ashlag), kabbaliste du XXe siècle, en donne la définition suivante : « Cette sagesse n'est ni plus ni moins que l'ordre des racines, descendant à la manière d'une cause et de sa conséquence, selon des règles fixes et déterminées, s'unissant au nom d'un but unique et exalté, décrit par le nom "révélation de Sa Divinité à Ses Créatures en ce monde" ». Georges Lahy définit la kabbale comme « la dimension interne de la Torah, correspondant au sod (la connaissance secrète) des quatre niveaux de l'intérieur de la Torah (connus sous le nom de pardès) ».

 

 Selon ses adhérents, la compréhension intime et la maîtrise de la Kabbale rapprochent spirituellement l'homme de Dieu, ce qui confère à l'homme un plus grand discernement sur l'œuvre de la Création par Dieu. Outre des prophéties messianiques, la Kabbale peut ainsi se définir comme un ensemble de spéculations métaphysiques sur Dieu, l'homme et l'univers, prenant racine dans les traditions ésotériques du judaïsme.

 

 Dans Morals And Dogma, Albert Pike déclare que la franc-maçonnerie est un produit de la kabbale. Le thème du kabbalisme a été en outre repris par nombre de nouveaux mouvements religieux, dont le Centre de la Kabbale qui connaît actuellement une certaine notoriété auprès des personnalités du show-business dont la très emblématique Madonna mais qui est dénoncé comme imposture par les rabbins traditionalistes.

 

Étymologie

 

Le mot « kabbale » (Qabalah en hébreu) signifie «réception  » au sens le plus général, le terme est parfois interprété comme « tradition ». Le Kabbaliste est donc celui qui a reçu (Qibel) la tradition. Le mot Kabbale ne désigne pas un dogme, mais un courant à l'intérieur du judaïsme et un état d'esprit.

 

 Charles Mopsik rappelle la différence orthographique entre cabale et kabbale :

 

"La première graphie a été consacrée en français depuis plusieurs siècles alors que la seconde, importée de l'allemand, a été employée en France dans le but de distinguer la 'Cabale' des occultistes et autres mystériosophes douteux de la 'Kabbale' de la tradition juive authentique. Cette distinction graphique est devenue inutile depuis que 'Kabbale' a été adoptée par les occultistes précités."

 

Description générale

 

Toutes les religions ont un volet mystique ou ésotérique- accès direct à Dieu sans prêtre - mais l'originalité de la Kabbale réside dans son approche de la genèse par la voie mystique et la voie de la connaissance.

 

 La Kabbale se veut un outil d'aide à la compréhension du monde en ce sens qu'elle incite à modifier notre perception du monde (ce que nous appelons « la réalité » malgré la subjectivité de notre perception). Pour ce faire, la Kabbale met à disposition de ses adeptes un diagramme synthétique : l'Arbre de la Vie ou des Sephiroth, et autres clés de lecture pour de multiples ouvrages, ainsi qu'un foisonnement de concepts (degrés de signification, contraction, etc.).

 

 Elle propose ses réponses aux questions essentielles concernant l'origine de l'univers, le rôle de l'homme et son devenir. Elle se veut à la fois un outil de travail sur soi et un moyen d'appréhender d'autres systèmes de pensée.

 

 La Kabbale, en tant que phénomène, est souvent comprise comme la mystique de la merkabah ; ainsi Scholem commence-t-il son énonciation de la Kabbale dans Les Grands Courants de la Mystique Juive par Hénoch et son cycle, par la mystique qui se développe autour de la vision d'Ézéchiel nommée « littérature des Palais » ou hekhalot, la « mystique de la merkabah ». Cette mystique se présente comme accès, en un voyage ascensionnel et intérieur, au cœur même du divin, au jardin de la science du Livre, au sod, quatrième terme du pardès. On lui associe tout ce qui est littérature apocalyptique — de l'apocalyptique juive.

 

 Principaux textes

 

  • Le livre de la Création Sefer Yetsirah, le plus ancien texte écrit de la Kabbale attribué au patriarche Abraham, et plus vraisemblablement écrit autour du Xe siècle,

  • Le Livre Clair ou de la Clarté Sefer Ha Bahir, texte complexe apparu au XIIe siècle en Languedoc

  • Le Livre de la Splendeur Sefer Ha Zohar, le livre essentiel de la Kabbale écrit très certainement au XIIIe siècle en Espagne par Moïse de León.

 

Histoire

 

Origines

 

Les historiens sont divisés quant aux origines exactes de la Kabbale. Selon les sources de la Kabbale, celle-ci commence avec Adam, à qui est attribué le livre de l'ange Raziel. Puis le Sefer Yetsira (ou Livre de la Formation), l'ouvrage suivant selon la chronologie, est traditionnellement attribué au patriarche Abraham ainsi que le rapporte le Gaon de Vilna. En réalité il a été écrit pendant la période talmudique peut-être entre 600 et 800 de notre ère.

 

 Ère talmudique

 

À cette époque, l'un des plus grands disciples de la Kabbale fut le rabbin Shimon bar Yohaï au IIe siècle.

 

 Moyen Âge

 

Plusieurs livres importants sont écrits dans cette période.

 

Les premiers, en particulier le Sefer Bahir (ou « Livre de la clarté »), sont diffusés depuis les grandes académies rabbiniques du Languedoc (Lunel, Posquières) par des érudits de renom comme Rabad de Posquières (1120 - 1197) et Isaac l'Aveugle (1160 -1235). Le Sefer Raziel, traditionnellement attribué à Adam, fut probablement écrit ou compilé par Éléazar de Worms (1176-1238).

 

 La Kabbale a connu un grand essor après la publication du Sefer Zohar (ou « Livre de la splendeur ») par Moïse de Léon en 1286, maître livre qui rapporte, sous la forme d'une compilation de textes en araméen, l'enseignement de Shimon bar Yohaï jusqu'alors transmis par tradition orale.

 

Périodes moderne et contemporaine

 

La kabbale a connu un essor à partir du XVIe siècle, avec Isaac Louria, connu sous le nom du Ari (« Le Lion »). Il offre dans son livre Etz Haim (L'Arbre de Vie) une explication en profondeur des dix sefirot, ainsi que des explications sur le livre du Zohar (notamment Idra Rabba).

 

 À partir de cette période, de nombreux kabbalistes encouragèrent l'étude de la Kabbale, comme nous le rapporte Rabbi Azulai, dans son ouvrage Orh HaShemesh, « L'interdit jeté sur l'apprentissage de la Kabbale fut d'une durée limitée, jusqu'en 1490. Depuis 1540, il est nécessaire d'encourager tout le monde à s'intéresser au livre du Zohar, car ce n'est que par l'étude du Zohar que l'humanité parviendra à la rédemption spirituelle et la venue du Messie, et par conséquent, il est formellement interdit de ne pas étudier la Kabbale. »

 

 Ainsi s'exprime également le rabbin Yehouda Ashlag, kabbaliste du début du XXe siècle : « Il n'y a pas d'autre moyen, pour la population en général, d'atteindre quelque élévation spirituelle et rédemption, que l'apprentissage de la Kabbale. C'est la méthode la plus simple et la plus accessible, ce qui n'est pas toujours le cas, en suivant d'autres parties de la Torah, où seuls quelques rares individus peuvent parvenir au but. »

 

 

 

L'Arbre de la Cabbale (1985), oeuvre du peintre italien Davide Tonato

 

Bibliographie

 

  • André Benzimra, "Hermétisme et alchimie dans la Kabbale", Arché Milano, 2009.

  • Joseph Gikatilla, Les portes de la lumière, traduction Georges Lahy, éditions Lahy, 2001.

  • Roland Goetschel, La Kabbale, PUF, Collection Que Sais-Je ?, Paris, 1985 (6e édition : 2006), (ISBN 2 13 052683 7) 127 p.

  • Moshe Idel, La Cabale, nouvelles perspectives, Le Cerf, 1998. ISBN 978-2-204-05946-6

  • Moshe Idel, Les kabbalistes de la nuit, éditions Allia, 2003.

  • Moshe Idel, Les chemins de la Kabbale, Albin Michel, 2000.

  • Freys et Kœnigsberg, Philosophia Càbbalistica, 1838.

  • Réceptions de la cabale, sous la direction de Pierre Gisel et Lucie Kaennel, Éditions de l'Éclat, Collection: Bibliothèque des fondations, 2007. (ISBN 978-2-84162-136-1), 352 p.

  • Georges Lahy, Dictionnaire encyclopédique de la Kabbale, éditions Lahy, 2005.

  • Charles Mopsik, Chemins de la Cabale, Vingt-cinq essais sur la mystique juive, Éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2004.

  • Charles Mopsik, Les Grands Textes de la cabale : Les rites qui font Dieu, éditions Verdier, Collection : Les Dix paroles, 666 pages, 1993. ISBN : 2-86432-161-0

  • Charles Mopsik, La Cabale, éd. Jacques Grancher, Paris, 1988 [traduction espagnole: El Ateneo-Lidiun, Buenos Aires, 1994; traduction polonaise: Varsovie, 2001].

  • Charles Mopsik, Cabale et cabalistes, Paris, éditions Bayard, 1997; IIe éd. Albin Michel, Paris, 2003 [traduction italienne: Borla, Rome 2000].

  • Marc-Alain Ouaknin, Mystères de la kabbale, éditions Assouline, 2002.

  • Marc-Alain Ouaknin, Tsimtsoum, introduction à la méditation hébraïque, éditions Albin Michel poche.

  • Ferenc Rákóczy, Dans la noix du monde, éditions L'Âge d'Homme, 2008.

  • Alexandre Safran, La Kabbale, (en collaboration avec sa fille, Esther Starobinski-Safran, 1960)

  • Alexandre Safran, Sagesse de la kabbale, 1986.

  • Gershom Scholem, Les grands courants de la mystique juive, Payot, 2002.

  • Gershom Scholem, La Kabbale et sa symbolique, traduit par Jean Boesse, éditions Payot, Collection : Petite Bibliothèque Payot, 2003.

  • Gershom Scholem, La Kabbale : une introduction, origines, thèmes et biographies, préf. Joseph Dan, Paris, Cerf, "Patrimoines. Judaïsme", 1998.

  • Gershom Scholem, Les Origines de la Kabbale, Paris, Aubier-Montaigne, "Pardès", 1966.

  • François Secret, Les Kabbalistes chrétiens de la Renaissance, Dunod, 1964 ; rééd. Arma Artis, 1985.

  • Leo Strauss et Gershom Scholem, Philosophie et cabale : correspondance 1933-1973, Paris-Tel Aviv, Éditions de l'Éclat, 2006.

  • Paul Vulliaud, La Kabbale Juive

  • Dominique Aubier, Le Traité de la Connaissance ou la kabbale retrouvée, Editions universitaires, Paris, 1985.(ISBN 2-7113-0292-X)

  • Chaïm Wirszubski, Pic de la Mirandole et la cabale, suivi de Considérations sur l'histoire des débuts de la cabale chrétienne par Gershom Scholem, traduit de l'anglais et du latin par Jean-Marc Mandosio, Paris-Tel Aviv, Éditions de l'Éclat, 2007. (ISBN 978-2-84162-132-3)

 

Articles connexes

 

Références

 

 Morals and Dogma: Consistory: XXXII. Sublime Prince of the Royal Secret

 

 Charles Mopsik, Le Zohar. Traduction, annotation et avant-propos, t. I, 1981, p. 15.

 

 

Initiation (Théosophie)

 

 

 

L'initiation, dans la doctrine occultiste théosophique, reprend les principes de l'initiation tels que formulés dans la plupart des groupements et traditions ésotériques. Cependant, plutôt que dans une progression institutionnelle comme en Franc-maçonnerie ou dans une perspective purement mystique dans l'exégèse des textes sacrés comme dans la Kabbale juive, son approche consiste essentiellement à en faire une sorte de synthèse.

 

Ainsi, si l'initiation d'un disciple se réalise généralement auprès d'un initiateur ou instructeur et malgré l'existence de degrés initiatiques clairement définis, elle ne serait pas tant donnée dans un cadre institutionnel que formant une sorte de continuité avec l'expérience humaine dans la vie quotidienne et des efforts que formulerait le disciple en termes de méditation et de perfectionnement de soi.

 

Vision spécifiquement théosophique de l'Initiation

 

Cette progression se ferait en termes de degrés d'appréhension de la réalité et de la capacité à en comprendre les lois fondamentales, supposées métaphysiques. Bien que cette notion de degrés initiatiques diffère selon les auteurs de la galaxie théosophique, un relatif consensus autour de 7 degrés d'initiation peut être dégagé, exprimé notamment par la théosophe Alice Bailey, (pour la progression en degrés : voir tableaux ci-dessous).

 

La progression initiatique théosophique fonctionne par un principe de différenciation progressive de l'individu par rapport à l'humanité dite 'ordinaire'. En se perfectionnant et par un travail sur lui-même, l'individu serait progressivement soumis à des initiations en présence de l'initiateur pour les deux premières initiations, entité spirituelle ayant atteint un état supérieur de conscience (tel qu'un Bodhisattva, identifié au degré de Christ, (le Bodhisattva Maïtreya n'étant autre pour les théosophes que le Christ des Chrétiens..), ou l' "unique initiateur" : ( Sanat Kumara, considéré comme l'avatar du Logos terrestre..), délivrant les initiations supérieures, du 3e au 7e degré.

 

L'initiation, pour la Théosophie, débuterait par un premier niveau (le plus proche de l'humanité dite 'ordinaire'), qui se caractériserait notamment par les efforts de service à l'Humanité, de dévouement et de désintéressement. Elle s'achèverait par des degrés inspirés de terminologie des traditions orientales tels que le degré de Bodhisattva (assimilé par les Théosophes à l'équivalent du Christ lui-même) ou encore au Bouddha (signifiant "éveillé"). Cette progression s'étalerait, selon les Théosophes (qui croient évidemment en la réincarnation), sur de nombreuses vies successives et correspondrait à une ouverture progressive de la conscience au travers d'une expérience de vie spirituelle de plus en plus prégnante (certains Théosophes croient, par exemple, en une nécessité allant jusqu'à quatorze incarnations pour accéder au second degré d'initiation). Dans ce cadre, les différents degrés initiatiques seraient obtenus par le passage de l'initiation correspondante. Selon la doctrine théosophique, l'initiation, lorsqu'elle se présenterait en tant qu'épreuve, suivrait une préparation souvent longue et difficile. C'est exactement ce qu'illustre le récit de l'Odyssée (gr: Όδυσσεύς) d'Homère, dans lequel tous les héros sont à divers degrés concernés par des épreuves initiatiques, ainsi que le récit des 12 travaux d'Hercule, d'ailleurs repris en tant qu'œuvre littéraire initiatique par Foster Bailey, (l'époux d'Alice Bailey).

 

Cependant, les dernières initiations (respectivement cinquième, sixième et septième) pourraient se réaliser au cours d'une seule et même incarnation. La dernière initiation - la septième - serait la plus élevée des initiations humaines terrestres. On remarquera à ce sujet l'importance du septénaire dans la doctrine des Théosophes comme dans la plupart des traditions et groupements ésotériques. Cependant, certains théosophes soutiennent l'existence d'initiations ultérieures dans des états de conscience plus élevés. En effet, dans la doctrine théosophique, toute entité connaît ses propres évolution et progression, de l'individu ordinaire à des entités comme le Bodhisattva (identifié au Christ, pour les Théosophes).

 

La préparation à l’initiation serait axée essentiellement sur la nécessité du service à autrui et à tous les êtres (une notion essentiellement bouddhiste, la Théosophie moderne s'appuyant en grande partie sur les traditions orientales). Cependant, elle s'appuie également sur une pratique assidue de la prière, dans les premiers stades, puis sur la méditation, et dans les stades suivants, sur la contemplation ou l’extase.

 

Il résulterait d'une initiation la découverte de pouvoirs chez l'initié, de type parapsychiques, en fonction du degré atteint. Par exemple, les Théosophes, de même d'ailleurs que les Brahmanes hindouistes, ou les Bouddhistes, soutiennent qu'un Arhat (initié de la Quatrième Initiation, donc un "Crucifié"..) est capable d'apaiser par l'effet de sa prière, une guerre civile régionale ou obtenir la fin d'une épidémie. Les partisans de cette doctrine expliquent cependant qu'aucun initié n'enfreignant les lois du Karma, la plupart des grands maux affectant les Hommes continueraient de se dérouler malgré la possibilité de les empêcher, sauf à ce que les signes spirituels de la fin du dit Karma soient perceptibles, grâce notamment... à l'intervention Dévique ou Angélique laquelle répondrait à l'intercession du Saint.

 

Ces "pouvoirs" viendraient en corrélation du fait que chaque initiation s'accomplirait par la capacité à maîtriser un des sept plans vibratoires de l'existence, retrouvant à nouveau la terminologie du septénaire décliné de toutes sortes de façons dans la doctrine des Théosophes.

 

les 7 degrés initiatiques, "hiérarchie terrestre" de la Théosophie

 

On peut dénoter chez la théosophe Alice Bailey une terminologie des degrés correspondant à des étapes de la vie du Christ, puisque l'écrivaine s'est notamment attachée à apporter une note chrétienne à l'enseignement théosophique.

 

Tableau des "Degrés initiatiques" de la Théosophie[1]

 

Synthétiquement, même si cette nomenclature et ces correspondances ne font pas l'unanimité au sein des Théosophes (que cela soit les partisans d'Helena Blavatsky ou ceux d'Alice Bailey), (sachant que l'humanité tout entière ainsi que les 7 premiers degrés se trouvent dans le plan physique cosmique), les degrés initiatiques peuvent être présentés ainsi :

 

Initiation

aussi appelée

donne une certaine
maitrise sur le plan

avec emprise
sur le Rayon[2]

Titre ou "Grade"

1er degré
2e degré

La seconde naissance
Le baptême

physique
astral

7
6

Srotâpatti
Sakritâgâmin

3e degré

La transfiguration

mental

5

Anagamin

4e degré

La Crucifixion (ou "renonciation")

bouddhique

4

Arhat

5e degré
6e degré
7e degré

La révélation
La décision
La résurrection

atmique
monadique
divin

I
III
II

Asekha
Chohan
CHOHAN

auxquels deux degrés "hors hiérarchie" viennent s'ajouter

8e degré
9e degré

La transition
Le refus

Astral Cosmique
Mental Cosmique

4, 5, 6, 7
I, II, III

Bodhisattva
Bouddha

 

Tableau des Chakras éveillés en fonction des Degrés initiatiques atteints

 

De manière similaire, même si cette nomenclature ne fait pas autorité chez les Théosophes partisans d'Helena Blavatsky et d'Alice Bailey, une correspondance peut être établie selon certains auteurs théosophes :

 

 

 

Initiation

aussi appelée

Chakra éveillé

Chakra

Titre ou "Grade"

1er degré
2e degré

La seconde naissance
Le baptême

(sacrum).. Svâdhiṣhthâna . . [ स्वािधष्ठान ]
(plexus solaire) . . Maṇipûra . . [ मिणपूर ]

6 ou 2
5 ou 3

Srotâpatti
Sakritâgâmin

3e degré

La transfiguration

(frontal) . . Âjñâ . . [ आज्ञा ]

2 ou 6

Anagamin

4e degré

La Crucifixion (ou "renonciation")

(cardiaque) . . Anâhata . . [ अनाहत ]

4

Arhat

5e degré
6e degré
7e degré

La révélation
La décision
La résurrection

(basal) . . Mûlâdhâra . . [ मूलाधार ]
( gorge) . . . Vishuddha . . . [ िवशुद्ध ]
( coronal) . . Sahasrâra . . [ सहस्रार ]

7 ou 1
3 ou 5
1 ou 7

Asekha
Chohan
CHOHAN

 

nb: le n° du Chakra, est ici doublé afin de le lire : 1er chiffre : lecture de haut en bas, 2e chiffre : sens inverse..

 

- le chakra central (le centre "Cardiaque"..) se lit bien entendu dans un ordre identique quel que soit le sens - .

 

Bibliographie

 

  • La Doctrine secrète, Héléna Petrovna Blavatsky.

  • Voir les titres dans l'œuvre d'Alice Bailey, plus spécifiquement: le tome V du Traité sur les sept rayons;

  • toute la partie de l'œuvre de El Morya, dont Le Sang du calice de Morya, Le Cœur Ouvert pour le (4e degré) et La Septième étape pour le (7e degré).

 

Notes et références

 

  1.  Référence principale pour ce tableau : l'écrivaine Alice Bailey, et plus spécifiquement, in "Traité sur les Sept Rayons", tome V : "Les Rayons et les Initiations", p.656 du référencement universel (les ouvrages d'Alice Bailey comportent les numéros de page de l'édition originelle anglaise, directement insérés dans le texte, afin de permettre un référencement plus aisé des passages entre les différentes traductions).

  2.  Les Ier, IIe et IIIe Rayons sont dits Rayons d'Aspect ou Rayons Majeurs, et correspondent - selon les Théosophes adeptes d'Alice Bailey - tant à la Trinité Chrétienne (Père, Fils, Saint-Esprit) qu'à la Trimurti indienne (Brahma, Vishnou, Shiva). Les 4e, 5e, 6e et 7e sont quant à eux appelés Rayons d'attribut, ou Rayons Mineurs.

 

Monade (théosophie)

La notion de Monade est utilisée et définie dans les œuvres d' Helena Blavatsky, d' Alice Bailey et d'Annie Besant comme étant l' Esprit dont parle le christianisme.

  • À son origine, la monade est l' "étincelle divine" en l'homme provenant de l'un des sept rayons primordiaux émanés par le rayon incréé [1].

  • De ce fait : sept classes de monades[2], composent selon Blavatsky, les soixante milliards de monades humaines (terrestres).

 

le plan physique cosmique

(ses 7 sous plans)

  • -sous-plan Divin (1er éther cosmique) ... aspect "père", ou Shiva.

  • -sous-plan Monadique (2e éther cosmique) ... aspect "fils", ou Vishnou.

  • -sous-plan Atmique (3e éther cosmique) ... aspect "mère", "St Esprit", ou Brahma.

  • -sous-plan Bouddhique (4e éther cosmique).

  • -sous-plan Mental (gazeux cosmique). voir nota_1

  • -sous-plan émotionnel ou "astral" (liquide cosmique)

  • -sous-plan physique ou dense (solide cosmique)

-

nota_1 : les 3 subdivisions supérieures de ce sous-plan (chacun de ces sept sous-plans du plan Cosmique physique étant divisés en 7 sous-"sous-plans"..) sont les lieux de la "causalité", là sont générées, et conservées, puis activées ou épuisées les causes des réincarnations, en formes de sanctions, de rétributions ou de mérites.. Ainsi les nomme-t-on (les 3 ensemble) : "plan causal", car en effet, seule la Pensée Consciente Supérieure est Causale. Le "corps de l'âme" se trouve sur le 3e sous "sous-plan" du niveau causal, or : lorsqu'il accède au sous-plan plus haut, (donc au 7e sous-plan Bouddhique à partir du haut), les causes cessent enfin et l'individualité (l'âme) ne se réincarne plus. Ce qui est l'accomplissement du voeu du Brahmane parfait : (Sk: Nachapunaravarti, "et je ne reviendrais plus"..), ce qui dans les faits, reste un simple vœu pieu pour la plupart des brahmine..

monade : "émanée" du dieu

La Monade divine (fille/fils) c'est-à-dire "émanée" du dieu.. est perçue par la personne incarnée comme « son père dans les cieux », car elle apparait au Mystique ou "voyant" illuminé comme le père, soit le dieu.. lui-même; et tout Christ (ou Bodhisattva selon la terminologie Bouddhiste), 8e degré de l'ésotérisme théosophique.. ou "homme-Christ" est alors devenu une monade vivante et divinement accomplie.. (Christ : "tout est accompli !"). À partir d'elles-mêmes, les monades "émanent" les âmes, afin qu'elles soient les intermédiaires entre les "formes" corporelles "manifestées" (extériorisées en manifestation) par les âmes, en ce monde comme personnalités incarnées, et elle-mêmes, qui sont incapables de descendre plus bas que leur plan propre d'existence divine (le plan "monadique"), immédiatement en dessous du plan divin le plus bas de notre Logos (dieu créateur).

 

la Monade, ou "esprit" : le "père dans les cieux"

L'assertion de Paul : "Christ en vous, espérance de la gloire" réfère à la monade, (en vous : en tant que "monade"), dite aussi "père dans les cieux", il suffit de se reporter à Jn17 : "le père et moi sommes un", pour admettre l'identité de Christ en tant que monade divine, ayant réalisé sa fusion en conscience et dans et avec les énergies du "dieu-père".

Une erreur commune est de confondre la monade (l'esprit), et l'âme, qui est son intermédiaire destinée à la représenter entre elle-même et la personnalité, et à la fin des réincarnations, à réintégrer la monade l'ayant émanée à partir d'elle-même. Dans leurs personnalités successives (c'est-à-dire leurs incarnations), les humains sont inconscients, la plupart du temps, du lien existant avec leur nature divine (précisément : leur Monade), et "meurent", c'est-à-dire se désincarnent avec nécessité de se réincarner, à moins de réaliser absolument une union de leurs deux principes (c'est-à-dire de leur individualité transpersonnelle et de leur personnalité d'incarnation). » La trinité « Atma-Bouddhi-Manas », qui est l'âme, a son existence sur trois plans « Atmique-Bouddhique-Manasique[3] », dont elle ne descend jamais (en conscience[4]), elle "récupère" l'essence (ici : l'énergie essentielle..) des expériences de vie dans la forme.. des personnalités successives incarnées[5], jusqu'à l'obtention d'une conscience divine transmissible dès la dernière incarnation, à la Monade qu'elle réintègre alors définitivement, on a là l'origine réelle de l'expression "rendre son âme à Dieu", la monade étant alors devenue un "homme-dieu", (homme divin) ou un "Christ", (un Bodhisattva dans l'acception Bouddhiste), ce qui était son objectif selon le plan divin d'évolution des êtres créés.

la Monade est "perçue" après la Crucifixion

- la monade n'est perçue en lui-même, par l'initié, et si peu que ce soit.. qu'après la transfiguration (la 3e initiation, ou le stade d'Anagamin), et plus sûrement encore après la crucifixion (4e degré initiatique, ou le stade d'Arhat). Les Maîtres après le 5e degré peuvent contacter la Monade, ceux du 6e atteignent le plan des Monades (ils "deviennent" donc par identification, des Monades vivantes (au sens ici de "incarnées", car la vie est bien plus que la seule incarnation..), et ceux du 7e degré sont des Monades Réalisées (et donc des êtres réalisés : au plus haut degré de "Maître", soit : des CHOHANS ce qui peut se traduire par ... : Hommes/Christs (ou bien sûr : Femmes/Christs)[6].

La conscience monadique

Elle est celle du premier aspect[7] de la divinité, celui qui incorpore le dessein de vie et l'intention de la divinité, qui utilise l'âme de façon à démontrer au moyen de cette âme le dessein inhérent de Dieu. C'est cela qui détermine la "qualité". L'âme incorpore ce dessein et cette volonté de Dieu tandis qu'elle s'exprime en sept aspects. La monade exprime le même dessein tel qu'il existe, uni au Mental de Dieu Lui-même. C'est évidemment là une façon de s'exprimer qui ne signifie pratiquement rien pour le penseur moyen. [8]...

Références

  1.  H.P. Blavatsky, Abrégé de la Doctrine secrète, p. 197,198, Éditions Adyar, Paris, 2004, isbn : 285000-164-3

  2.  La Généalogie de l'Homme par Annie Besant, voir : chap LES SEPT CLASSES DE MONADES

  3.  (Manas, autrement dit : le mental.. et la conscience mentale en résultant.. TOUT dans l'univers est énergie et "conscience".. est l'aphorisme théosophique de base..)

  4.  - du moins en conscience : l'énergie/conscience de la personnalité focalisée vers l'âme, c'est-à-dire en état d'invocation, pendant la méditation, par exemple.. à la quelle répond l'évocation de l'âme à la personnalité.. ce qui constitue le "contact d'âme", et un moment privilégié (marquant jusqu'à l'inoubliable..)de la vie de la personnalité !..

  5.  ou en quelque sorte endossées : comme des vêtements revêtus par des acteurs (actrices) lors de pièces de théâtre.. ne dit-on pas la scène ou le théâtre du monde ? ..

  6.  - le dernier stade avant celui de Bodhisattva, lequel est le 8e degré initiatique (théosophique - hors hiérarchie..), correspondant à Christ, chez les chrétiens.

  7.  1er aspect : l'aspect du 1er Rayon exprimant la puissance, ou l'aspect "père" de la trinité (dans le Christianisme), ou l'aspect "Shiva".. (dans l'Hindouisme).

  8.  réfère au titre 15 ( correspond au tome II de "Psychologie Ésotérique", de : Alice Bailey), et à la page 5 ...

 

Rayon (théosophie)

 

 

Ce terme représente l'un des sept courant de force du Logos Solaire. Chacun est l'incorporation d'une grande Entité cosmique[1]. Ils sont les sept Constructeurs, les sept Sources de vie et les sept Rishis dont parlent toutes les anciennes écritures. Ils sont les Entités psychiques originales possédant la capacité d'exprimer l'amour (qui implique le concept de la dualité, car la différence entre celui qui aime et celui qui est aimé, entre celui qui désire et celui qui est désiré doit être établie), et d'émerger de l'existence subjective dans le devenir objectif[2].

 

Chaque Vie de Rayon s'exprime principalement par l'intermédiaire d'une planète. Il y a sept Rayons donc sept planètes sacrées, mais la vie des sept Rayons s'exprime aussi à travers toutes les planètes y compris la Terre, et qualifie ainsi chaque forme[2].

 


Les sept rayons peuvent être subdivisés en trois rayons d'aspect et quatre rayons d'attribut[1].

 


Rayons d'aspect :

 

1. Rayon de la Volonté ou Pouvoir

 

2. Rayon de l'Amour-Sagesse

 

3. Rayon de l'Intelligence Active

 


Rayons d'attribut :

 

4. Rayon de l'Harmonie ou Beauté

 

5. Rayon de la Connaissance Concrète

 

6. Rayon de la Dévotion ou de l'Idéalisme

 

7. Rayon de l'Ordre ou de la Magie Rituelle

 

Présentation des sept Rayons

 

Rayon de la Volonté ou Pouvoir

 

Cette vie veut aimer et utilise le pouvoir comme expression de la bienfaisance divine. Comme corps de manifestation, il emploie cette planète pour laquelle le soleil est considéré comme substitut ésotérique.

 

Rayon de l'Amour-Sagesse

 

Cette vie qui est l'incarnation de l'Amour pur, est regardée par les ésotéristes comme étant aussi étroitement uni au cœur du Logos Solaire que le fut le disciple bien-aimé au cœur du Christ de Galilée. Cette vie instille la qualité de l'Amour dans toutes les formes, avec sa manifestation plus matérielle de désir, elle est le principe attractif dans la nature ainsi que le Gardien de la Loi d'Attraction, qui est la démonstration de Vie de l'Etre pur. Ce Seigneur d'Amour est le plus puissant des Sept rayons parce qu'il est sur le même rayon cosmique que la Déité solaire. Il s'exprime principalement à travers la planète Jupiter qui est son corps de manifestation.

 

Rayon de l'Intelligence Active

 

Son travail est plus étroitement relié à la matière et il travaille en coopération avec le Seigneur du second rayon. Il est l'impulsion motivante dans le travail initial de création. La planète Saturne est son corps d'expression dans le système solaire; c'est par l'intermédiaire de la matière, (qui obstrue et gêne de façon bénéfique), qu'il pourvoit l'humanité d'un vaste champ d'expérience et d'expérimentation.

 

Rayon de l'Harmonie ou Beauté

 

La principale fonction de cet Etre est la création de la Beauté (en tant qu'expression de vérité), à travers le libre jeu de la vie et de la forme, basant le canon de beauté sur le plan initial tel qu'il existe dans le mental du Logos Solaire. Le corps de manifestation de cette Vie n'est pas révélé, mais l'activité qui en émane produit cette combinaison de sons, de couleurs, de musique et de mots, qui exprime à travers la forme de l'idéal, ce qui est à l'origine de l'idée. Ce quatrième Seigneur d'expression créatrice reprendra son activité sur la terre dans six cents ans environ, bien que déjà une première et faible impression de son influence se fasse sentir; le siècle prochain verra un réveil de l'Art créateur dans toutes ses branches.

 

Rayon de la Connaissance Concrète

 

Ceci est une grande Vie qui est en contact étroit avec le mental de la Déité créative, de même que le Seigneur du second rayon est en contact étroit avec le cœur de cette même Déité. Son influence est grande en ce moment quoique pas encore aussi puissante qu'elle le sera plus tard. La science est un développement psychologique dans l'Homme dû à l'influence de ce rayon qui vient seulement de commencer son réel travail. Son influence grandit en pouvoir, tandis que l'influence du sixième Seigneur est décroissante.

 

Rayon de la Dévotion ou de l'Idéalisme

 

Cette Déité solaire est une expression caractéristique et particulière de la qualité du Logos solaire. N'oublions pas que dans le grand schéma de "l'univers universel" (non pas seulement notre univers) notre Logos solaire est aussi différencié et distinct en qualité que l'est n'importe lequel des fils des hommmes. Cette force de rayon, avec le second rayon, est une expression vitale et vraie de la nature divine. Une concentration militante sur l'idéal, une dévotion pointée uniquement sur l'intention de la poussée de vie et une sincérité divine, telles sont les qualités de ce Seigneur, impressionnant tout ce qui se trouve dans son corps de manifestation. Les ésotéristes avancés discutent quant à savoir si c'est ou non Mars qui est la planète à travers laquelle il se manifeste. L'influence du Seigneur du sixième rayon est en déclin.

 

Rayon de l'Ordre ou de la Magie Rituelle

 

Ce Seigneur arrive maintenant au pouvoir et commence lentement mais sûrement à faire sentir sa pression. Son influence est la plus forte sur le plan physique parce qu'il y a une inter-relation numérique étroite entre le Seigneur du septième rayon et le septième plan, le plan physique; la septième race-racine verra une conformité parfaite et sera une expression parfaite de la loi et de l'ordre. Ce rayon de l'ordre et son arrivée sont partiellement responsables, dans les affaires du monde, de l'actuelle tendance à la dictature gouvernementale et du contrôle imposé par un gouvernement central.

 

Rayons en manifestation et hors de manifestation

 

Rayon I Volonté ou Pouvoir ...... n'est pas en manifestation.

 

Rayon II Amour-Sagesse ..... en manifestation depuis 1575.

 

Rayon III Intelligence Active .... en manifestation depuis 1425.

 

Rayon IV Harmonie ou Beauté ..... viendra lentement en manifestation après 2025.

 

Rayon V Connaissance Concrète ...... en manifestation depuis 1775.

 

Rayon VI Dévotion ou de l'Idéalisme ..... disparaît rapidement de la manifestation depuis 1625.

 

Rayon VII Ordre ou de la Magie Rituelle .... en manifestation depuis 1675.

 

Expression des sept Rayons chez l'Homme

 

Premier Rayon, Volonté ou Pouvoir

 

Vertues spéciales : Force, courage, fermeté, fidélité résultant d'une absence absolue de crainte, pouvoir de gouverner, capacité de saisir les grandes questions avec un esprit large, de manier les hommes.

 

Vices du Rayon : Orgueil, ambition, entêtement, dureté, arrogance, désir de dominer les autres, obstination, colère.

 

Vertus à acquérir : Tendresse, humilité, sympathie, tolérance, patience.

 

Second Rayon, Amour-Sagesse

 

Vertues spéciales : Calme, force, patience et endurance, amour de la vérité, fidélité, intuition, intelligence claire et caractère serein.

 

Vices du Rayon : Se laisser trop absorber par l'étude, froideur, indifférence à l'égard d'autrui, mépris des limitations mentales chez les autres.

 

Vertus à acquérir : Amour, compassion, désintéressement, énergie.

 

Troisième Rayon, Intelligence Active

 

Vertues spéciales : Vues larges sur toutes les questions abstraites, sincérité des intentions, intellect clair, capacité de concentration sur les études philosophiques, patience, prudence, absence de cette tendance à se tourmenter pour soi-même, ou pour les autres au sujet de bagatelle.

 

Vices du Rayon : Orgueil intellectuel, froideur, isolement, imprécision quant aux détails, distraction, entêtement, égoïsme, critique exagérée d'autrui.

 

Vertus à acquérir : Sympathie, tolérance, dévotion, précision, énergie, bon sens.

 

Quatrième Rayon, Harmonie (par le conflit) ou Beauté

 

Vertues spéciales : Grandes affections, sympathie, courage physique, générosité, dévotion, vivacité de l'intellect et de la perception.

 

Vices du Rayon : Egocentrisme, tendance à se tourmenter, imprécision, manque de courage moral, fortes passions, indolence, extravagance.

 

Vertus à acquérir : Sérénité, confiance, contrôle de soi-même, pureté, désintéressement, précision, équilibre mental et moral.

 

Cinquième Rayon, Connaissance Concrète

 

Vertues spéciales : Notions strictement précises, justice (sans merci), persévérance, bon sens, droiture, indépendance, intelligence vive.

 

Vices du Rayon : Critique dure, étroitesse d'esprit, arrogance, caractère ne sachant pas pardonner, manque de sympathie et de respect, préjugés.

 

Vertus à acquérir : Respect, dévotion, sympathie, amour, largesse d'esprit.

 

Sixième Rayon, Dévotion ou Idéalisme

 

Vertues spéciales : Dévotion, unité d'intention, amour, tendresse, intuition, loyauté, respect.

 

Vices du Rayon : Amour égoïste et jaloux, appui exagéré sur autrui, partialité, tendance à la déception, sectarisme, superstition, préjugés, conclusions prématurées, violentes colères.

 

Vertus à acquérir : Force, sacrifice de soi, pureté, vérité, tolérance, sérénité, équilibre et bon sens.

 

Septième Rayon, Ordre ou Magie Rituelle

 

Vertues spéciales : Force, persévérance, courage, courtoisie, grand soin dans les détails, confiance en soi.

 

Vices du Rayon : Formalisme, bigoterie, fierté, étroitesse d'esprit, jugement superficiel, trop d'indulgence pour l'opinion personnellle.

 

Vertus à acquérir : Réalisation de l'unité, élargissement de l'esprit, tolérance, humilité, gentillesse et amour.

 

 

 

Notes et références de l'article

 

  1.  Initiation Humaine et Solaire, Alice Bailey

  2.  Traité sur les Sept Rayons volume I, Psychologie Esotérique, Alice Bailey

 

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