LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

LIVRE II - 5. Avidya est l'état où se confondent le permanent, le pur, le béni et le soi avec ce qui est impermanent, impur, douloureux et le non-soi.

5. Avidya est l'état où se confondent le permanent, le pur, le béni et le soi avec ce qui est impermanent, impur, douloureux et le non-soi.


 
Cet état d'ignorance, ou état d' "avidya", caractérise tous ceux qui ne font pas encore de distinction entre le réel et l'irréel, entre la mort et l'immortalité et entre la lumière et l'obscurité ; en conséquence, il régit la vie dans les trois mondes, car la correspondance de l'avidya sur le plan physique où l'homme en incarnation l'expérimente, existe sur tous les plans. C'est une limitation de l'Esprit lui-même et l'inévitable corollaire de la manifestation en une forme. L'unité spirituelle est née aveugle et privée de sens. Au début des âges et des cycles de renaissance, elle prend forme en un état de complète inconscience. Il lui faut s'instruire de ce qui l'entoure et elle doit, pour ce faire, commencer par développer les sens qui lui rendront possibles le contact et la connaissance. La méthode et le processus qui permettent à l'homme de développer en lui cinq sens, ou voies d'accès au non-soi, sont bien connus, et tous les manuels classiques traitant de la physiologie peuvent fournir à ce sujet l'information voulue. Trois facteurs relatifs à l'unité spirituelle doivent être présents à l'esprit :

1.
Les sens doivent être développés.
2.
Leur récognition doit s'ensuivre, ainsi que leur utilisation.
3.
Au cours d'une période ultérieure, l'homme spirituel emploie les sens à la réalisation de son désir, et ce faisant, s'identifie à son dispositif de manifestation.

Il est doublement aveugle, car il est non seulement né aveugle et privé de sens, mais encore mentalement aveuglé ; il ne se voit pas tel qu'il est, ne voit pas les choses telles qu'elles sont, mais commet l'erreur – et cela pendant de nombreux cycles – de se regarder comme étant lui-même sa forme matérielle.
Il n'a pas le sens des valeurs et des proportions, mais considère l'homme inférieur transitoire, souffrant, impur et matériel (la totalité de ses trois enveloppes) comme étant lui-même la réalité. Il ne peut se dissocier de ses formes. Les sens font partie des formes ; ils ne sont pas l'homme spirituel, l'habitant de la forme ; ils participent du non-soi et l'homme prend contact, par leur entremise, avec le non-soi planétaire.

Par la discrimination et l'absence de passion, le soi qui est, lui, permanent, pur et bienheureux peut en définitive se dissocier du non-soi impermanent, impur et douloureux. L'homme qui n'a pas réalisé cette condition est en état d'avidya : quand elle est en voie de réalisation, il suit le quadruple sentier de vidya, ou de la connaissance, et quand l'âme est connue telle qu'elle est et que le non-soi est relégué à sa juste place d'enveloppe, de véhicule et de moyen d'action, la connaissance elle-même est alors transcendée et seul demeure celui qui connaît. C'est la libération et l'arrivée au but.

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