LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

a. La dissipation du Mirage individuel

a. La dissipation du Mirage individuel

 

Considérons tout d'abord la manière par laquelle l'aspirant peut parvenir individuellement à dissiper les mirages qui ont, pendant des siècles, conditionné sa vie dans les trois mondes. Pour quatre cinquièmes de ses expériences incarnées, il a été dominé par le désir. Puis il a commencé à transmuer son désir en aspiration et à chercher, avec toute la dévotion, l'émotion et l'aspiration dont il est capable, à atteindre la réalisation. C'est alors qu'il est devenu conscient de l'épouvantable nature des mirages dans lesquels, normalement et automatiquement, il se meut. Le mirage s'est présenté lorsque l'homme a reconnu et enregistré le désir comme un stimulant, démontrant ainsi son humanité et ce en quoi il diffère de l'animal, car c'est le mental qui révèle l'existence du désir. L'effort instinctif de satisfaire le désir, inné dans la nature inférieure et inhérent à elle, a fait place à des efforts systématiques pour répondre au désir, ce qui a impliqué l'utilisation dirigée du mental. Ainsi donc, la ligne de démarcation entre l'animal et l'homme devint de plus en plus évidente et la première et fondamentale expression de pur égoïsme apparut il y a de cela bien longtemps. Plus tard, à mesure que l'évolution se poursuivait et que le désir se déplaçait d'une satisfaction à une autre, ce dernier commença à prendre un aspect moins physique ; les hommes cherchèrent le plaisir dans les expériences émotionnelles et dans leur dramatisation. Ceci conduisit au drame, dans sa première expression artistique. Par ce moyen, au cours des âges, l'homme a ajouté à l'émotivité et au drame de sa vie personnelle une substitution dans laquelle il se plongeait en s'extériorisant et en alimentant ses drames, ses désirs et ses objectifs personnels avec ceux qui s'étaient développés par l'imagination créatrice. Il posait les bases d'une reconnaissance, intelligente et réelle, du rapport entre la partie et le tout. Ainsi, depuis l'époque atlantéenne la plus reculée, furent posées les bases du développement du sens de la dualité mystique, par les divers stades d'une reconnaissance anthropomorphique de la divinité allant vers la reconnaissance du réel en l'homme lui-même. Pour arriver finalement au problème que le disciple doit affronter. Alors, le Gardien du Seuil est en présence de l'Ange de la Présence et l'ultime et plus important conflit est alors livré.

La conscience dualiste atteint son apogée au moment de la troisième initiation, dans la bataille finale entre les paires d'opposés et avec la victoire triomphante de l'Ange qui incarne les Forces du Bien dans l'individu, dans le groupe et dans l'humanité. Ensuite, le dualisme et le désir de tout ce qui est matériel, de ce qui n'est pas soi-même (tel qu'identifié au Tout) prennent fin.
L'unité et la "vie plus abondante" sont atteintes.

Le processus suivi par le disciple travaillant consciemment à la dissipation du mirage dans sa vie peut se diviser en quatre stades auxquels on peut donner les définitions suivantes :

1.
Le stade de la reconnaissance du ou des mirages qui cachent le Réel.
Dans toute crise particulière de la vie, ces mirages dépendent du rayon de la personnalité.

2.
Le stade de la focalisation de la conscience du disciple sur le plan mental, et de l'accumulation de la lumière à ce point de focalisation, afin que l'illumination soit claire, que le travail à accomplir soit manifestement vu et que le projecteur du mental soit dirigé sur le mirage que l'on veut détruire.

3.
Le stade de la direction. Ceci implique une constante projection de la lumière, intelligemment dirigée, dans les endroits obscurs du plan astral, en se souvenant que la lumière permettra au disciple de faire deux choses :
a.
de dissiper le mirage, expérience satisfaisante.
b.
de voir le Réel, expérience terrifiante.

4.
Le stade de l'identification au Réel, quand celui-ci est contacté après la dissipation du mirage. Dans la lumière plus grande maintenant disponible, seront reconnus des mirages plus subtils qui, à leur tour, devront être dissipés.
Le processus de reconnaissance, de focalisation, de dissipation et de subséquente révélation se poursuit continuellement à partir du moment où un disciple foule le Sentier du Discipulat Accepté et jusqu'à la troisième initiation.

La clé du succès dans tout ce processus est donc liée à la méditation et au ferme maintien du mental dans la lumière.

Ce n'est que grâce à cette fermeté que le rayon de lumière peut être formé, intensifié, focalisé, projeté et, au bon moment, retiré. Je ne peux m'étendre ici sur le processus de méditation basé sur une correcte compréhension de la concentration. J'ai beaucoup écrit à ce sujet et la discipline du Raja Yoga est bien connue. La concentration et la maîtrise mentales sont maintenant les thèmes habituels de toutes les instructions données par les éducateurs et les parents intelligents. Il est difficile aujourd'hui pour une personne d'intelligence moyenne de concevoir qu'il y eut un temps où, parce que le mental était si peu développé, des phrases comme celles-ci, "Utiliser son mental", ou "Si seulement on voulait réfléchir", ou "Un petit effort mental de votre part serait si utile", étaient totalement inconnues. Le mental n'était alors reconnu comme facteur actif que par ceux qui avaient la conscience d'un initié. Le Sentier de l'Evolution est, en fait, le Sentier des reconnaissances qui conduisent à la révélation. Le processus évolutif tout entier est de caractère initiatique ; il conduit d'une expansion de conscience à une autre, jusqu'à ce que les mondes du sans forme et ceux de la forme se révèlent dans la lumière qu'engendre l'initié et dans laquelle il chemine. Ces lumières sont diverses et diverse est leur révélation. Il y a :

1.
La lumière de la matière elle-même qui existe dans chaque atome de substance.

2.
La lumière du corps vital ou éthérique, lumière qui est le reflet de l'Unique Lumière, car elle unifie les trois genres de lumière dans les trois mondes.

3.
La lumière de l'instinct.

4.
La lumière de l'intellect ou lumière de la connaissance.

5.
La lumière de l'âme.

6.
La lumière de l'intuition.
Nous passons de lumière en lumière, de révélation en révélation, jusqu'à ce que nous passions du domaine de la lumière au domaine de la vie qui est pour nous encore pures ténèbres.

Il vous sera donc évident que cette lumière croissante amène avec elle une série de révélations qui se développe constamment. Ces révélations font partie du monde de l'expérience humaine, elles permettent d'apercevoir, d'abord, le monde des formes, ensuite le monde des idéaux, enfin la nature de l'âme, des idées et de la divinité. Je choisis seulement quelques-uns des termes qui indiquent la révélation et qui sont des symboles de son caractère. Mais toutes ces révélations constituent une unique révélation qui se développe lentement sous les yeux de l'humanité. La lumière du soi personnel inférieur révèle à l'homme le monde de la forme, de la matière, de l'instinct, du désir et du mental ; la lumière de l'âme révèle la nature du rapport entre ces formes de vie et le monde sans forme, et le conflit entre le réel et l'irréel. La lumière de l'intuition révèle à la vision de l'âme au sein de la personnalité la nature de Dieu et l'unité du Tout. La turbulence du désir matériel qui cherche à se satisfaire dans les trois mondes laisse finalement la place à l'aspiration au contact de l'âme et à la vie de l'âme. Cette aspiration, à son tour, est considérée comme un pas vers les grandes expériences fondamentales que nous appelons les cinq grandes initiations. Elles révèlent à l'homme le fait, jusqu'alors incompris, de son état de non-séparation et du rapport entre sa volonté individuelle et la volonté divine.

Nous allons maintenant étudier la manière dont ces phases du travail sont poursuivies sur le plan astral : d'abord, l'individu apprend à utiliser la lumière du mental, engendrée par l'âme quand elle devient étroitement liée à la personnalité et mue par l'intuition. En vertu de cette lumière, le disciple apprend à dissiper ses mirages personnels. Je le mentionne parce que je voudrais que vous puissiez apprécier l'étendue de la tâche entreprise par l'homme lorsqu'il se met à se libérer consciemment du mirage, se préparant ainsi à un service plus étendu. Il est alors en conflit avec le mirage de tout le plan astral et il est enclin à être accablé lorsqu'il se rend compte de ce qui le confronte. C'est une des causes des profondes dépressions, des profonds complexes d'infériorité qui enlèvent tous leurs moyens aux individus ou finalement les poussent au suicide. Leurs propres mirages personnels les lient au mirage national ou planétaire et, ainsi, conditionnent l'expression de leur vie et leur manière de penser. Je vous prie de vous en souvenir lorsque vous avez affaire à des personnes dont les idées sont bien arrêtées et qui sont incapables de découvrir la vérité comme vous la voyez. Ils sont ainsi parce que leur mirage individuel est alimenté par de plus vastes mirages, et c'est encore trop pour eux.

Mon intention n'est pas de traiter des mirages particuliers, mais de vous donner une formule qui, avec de petits changements et de petites adjonctions, peut être utilisée par les individus et par le groupe et servir à éliminer le mirage. Je commencerai par dire que, pour l'homme, la première nécessité consiste à bien comprendre que ses réactions, ses idées, ses désirs et ses expériences de vie, dans la mesure où sa nature émotionnelle est concernée, sont conditionnées par un ou plusieurs mirages ; qu'il est la victime de plusieurs mirages, engendrés au cours de nombreuses vies, profondément enracinés dans l'histoire de son passé et auxquels, instinctivement, il réagit.
Toutefois, le temps vient où le disciple en probation devient conscient des mirages instinctifs et les reconnaît à peine ils se présentent, et même il y réagit ; il cherche à s'en libérer, travaillant d'abord de façon spasmodique utilisant le mental pour s'en libérer par la raison ; il oscille entre des succès temporaires, lorsqu'il parvient à agir délibérément comme s'il était libéré du mirage, et de longues périodes où la défaite l'accable, où il ne peut voir aucune lumière nulle part et où il agit comme un individu aveugle et désorienté. Cela indique qu'il est attiré comme par un aimant (force accumulée de l'ancien mirage et de ses effets karmiques) dans les brouillards du mirage qu'il voudrait éviter. Plus tard, vient le stade (résultat ce processus alternatif) où l'attraction de l'âme commence à contrebalancer l'attraction des mirages. L'homme aspire à pouvoir s'exprimer librement et à se libérer de la domination du plan astral. Le processus d'équilibre alors se produit.

Pendant ce stade, l'homme commence à méditer, il devient conscient de la lumière de l'âme qui se mêle à la lumière propre au corps mental ; cette lumière fusionnée s'intensifie toujours plus grâce au travail de méditation persévérant.
Il arrive ensuite un moment où l'aspirant découvre qu'il peut utiliser cette lumière intérieure et il tente, avec un succès inégal, à la projeter sur les problèmes posés par son mirage particulier. C'est également à ce point que nous commençons à employer la Technique de la Lumière, afin de mettre fin à la technique non scientifique du passé. Cette technique de la Lumière ne peut être utile qu'à celui qui a une certaine connaissance de la lumière du mental, de la lumière dans la tête et de la lumière de l'âme. La lumière dans la tête est produite par la fusion systématiquement voulue de la lumière de l'âme et de la lumière de la personnalité, focalisées dans le corps mental et produisant un certain effet sur le cerveau. Ce processus de focalisation se divise en trois parties :

1.
La tentative de focaliser la lumière du mental et de la matière dans le corps mental.
Ceci signifie unir la lumière de la matière et de la substance (lumière matérielle dense et lumière éthérique) et la lumière du mental. Il n'y a pas de lumière particulière du corps astral, car le corps n'est qu'un agrégat de formes, créées par l'individu, par les nations et par les races ; ces formes, dans leur totalité, constituent le plan astral et ne possèdent pas de lumière en elles comme en possèdent les autres formes. Elles ne sont pas créées par le Logos planétaire comme forme d'expression, pour certaines vies dynamiques ; et c'est là la vraie signification de ce que je vous ai déjà dit, à savoir que, en réalité, le plan astral n'existe pas. C'est la création fantasmagorique du désir humain au cours des âges et sa fausse lumière est une réflexion soit de la lumière de la matière, soit de la lumière du mental. Ce processus de focalisation est accompli par l'alignement et par un effort fait pour amener à un point d'illumination la lumière positive du mental et la lumière négative du cerveau, en vertu de la domination mentale développée par la méditation. Lorsque ces deux pôles sont reliés, par un acte de volonté de la personnalité, ces deux aspects de la lumière mineure peuvent former un minuscule point de lumière, semblable à la lumière d'une petite lampe révélant certain aspect du mirage auquel l'aspirant peut le plus facilement répondre. Ce premier point de lumière focalisée ne peut faire plus que de révéler. Il n'a pas le pouvoir de dissiper le mirage ; il ne peut que rendre un homme conscient, dans sa conscience de veille ou conscience du cerveau, que le mirage le tient esclave. Ceci est lié au stade de la concentration dans le processus de méditation.

2.
Le deuxième stade du processus de focalisation est produit par l'effort de méditer. Dans le stade précédent, la fusion des deux lumières de la matière était seulement un processus intéressant la forme et l'aspirant y était poussé uniquement par les forces de la personnalité et par le besoin. Un exemple de ce processus et de son efficacité peut être observé dans l'homme qui, pour des motifs purement égoïstes et par une concentration intense, focalise son mental et parvient à satisfaire ses désirs et à atteindre son but. Il réprime toute réaction émotionnelle et réussit, dans une bonne mesure, à dissiper le mirage. Il développe la capacité d'employer la lumière de la matière, (de la matière physique et de la substance mentale) engendrant une fausse lumière d'où la lumière de l'âme est strictement exclue. C'est ce pouvoir qui produit, avec le temps, le magicien noir. Il a développé la capacité d'exploiter l'énergie de la lumière de la matière et de la focaliser si puissamment qu'elle devient une grande force de destruction. C'est ce qui a donné à Hitler et aux six hommes qui l'entouraient le pouvoir de détruire sur le plan matériel. Mais dans le cas de l'aspirant, le pouvoir de méditer sur les réalités spirituelles et de prendre contact avec l'âme contrebalance les dangers inhérents à la focalisation sur la lumière de la matière et son utilisation exclusive. A la lumière mineure de la matière s'ajoute la lumière de l'âme ; ces deux lumières mélangées, ou aspects de l'Unique Lumière, sont alors focalisées sur le plan mental par le pouvoir de l'imagination créatrice. Cela permet finalement à l'homme de dissiper le mirage et de se libérer du plan astral.

3.
Le troisième stade est celui au cours duquel la lumière de la matière, la lumière du mental et la lumière de l'âme (en tant que canal pour l'intuition) sont consciemment mêlées, fusionnées et focalisées. Sous la direction de l'âme, l'homme tourne alors cette lumière unifiée vers le monde du mirage et vers le mirage particulier qui le préoccupe à tout moment. La fausse lumière du plan astral disparaît dans cette lumière fusionnée, de même qu'un feu ne se voit presque plus lorsqu'il est soumis aux rayons du soleil, de même qu'une loupe qui focalise les rayons du soleil peut donner naissance à un incendie destructeur.
L'utilisation d'une lumière puissante peut faire disparaître une lumière plus petite et dissiper le brouillard.

Tout ce qui précède doit être accompli avec Compréhension et consciemment, en tant que préparation à la mise en œuvre de la technique elle-même. L'activité de l'aspirant sera d'abord expérimentale et, avec le temps, scientifiquement appliquée. Elle sera fondée sur la reconnaissance de la vérité, vérité confrontée et acceptée. Ce travail n'est pas une sorte de rationalisation, bien que celle-ci précède nettement le travail scientifique que j'indique ici. Ce n'est pas cultiver de nouveaux intérêts de type mental et spirituel qui remplacent graduellement le désir et chassent le mirage. Tout cela constitue une préparation et conduit à un développement qui prépare l'aspirant à travailler scientifiquement ; ce n'est pas un processus par lequel le désir "est tué", ainsi que l'enseignent certaines écoles de pensée ; c'est un processus permettant de déraciner graduellement le désir par une stricte discipline et un travail de formation ardu, ce qui incidemment implique la dissipation du mirage. Telles ont été les lentes techniques du passé. Aujourd'hui, il convient de modifier le processus, car un nombre suffisant d'individus ont atteint un degré de compréhension adéquat et sont capables de travailler sagement et aussi scientifiquement.

Le processus que je vous expose ici en détail est un processus de dissipation rapide et effectif ; il est basé sur l'acceptation de l'hypothèse de la lumière, sur la reconnaissance du fait que le plan astral n'a pas de véritable existence, sur l'emploi entraîné de l'imagination créatrice et sur une fidélité indiscutée aux instructions reçues, aussi bien à titre individuel qu'en tant que groupe.

J'ai l'intention de vous donner deux formules, l'une pour être utilisée à titre individuel, et l'autre que peuvent employer les groupes qui, dans l'union, apportent leur effort à la dissipation du mirage, soit du mirage de groupe, soit d'un aspect quelconque du mirage mondial dominant. Deux choses vous apparaîtront nettement :

D'abord, ceux qui prennent part à la dissolution du mirage doivent être capables de faire la distinction entre mirage et réalité qui, examinés superficiellement, se ressemblent souvent beaucoup. Ils doivent être à même de reconnaître qu'une condition astrale ou émotionnelle constitue un voile sur la vérité et déforme la présentation ou apparence de l'expression divine de l'individu ou du groupe. Ils doivent donc être capables de vision, d'une pensée claire et à même de reconnaître rapidement ce qui empêche la matérialisation de cette vision et la réception exacte de la vérité. Ils doivent être également capables de distinguer entre un mirage important et un mirage mineur. Un mirage mineur, forme-pensée passagère et évanescente étant facilement reconnaissable, ne justifie pas l'emploi de l'une de ces formules. Un semblable mirage sera par exemple un sentiment de pitié de soi chez un individu, ou la glorification de quelque personnage connu, par un autre individu, par un groupe ou par une nation. Le temps et le bon sens se chargent de régler de telles situations.

Un mirage mondial important était, avant la guerre, l'excessive importance donnée aux possessions matérielles et à l'idée que le bonheur dépend des choses, des biens et du confort matériel.

Ensuite, les trois stades de focalisation exposés plus haut constituent une préparation. Ces trois stades doivent être en quelque sorte accomplis avant que ne devienne possible l'emploi des formules ; ceux qui ont l'intention de s'atteler à la tâche d'éliminer le mirage mondial doivent se soumettre constamment à ces périodes d'entraînement à l'art de la polarisation, si je puis l'appeler ainsi. Ils doivent avoir une certaine compréhension de l'appareil de la pensée, de la création des formes-pensée et de la nature du penseur. Ils doivent être polarisés émotionnellement et, pourtant, dans le travail de groupe, relativement exempts de la domination astrale. Cette libération doit, dans une certaine mesure, décider du choix de ceux qui sont destinés à travailler à des éliminations plus grandes. Celui qui cherche à briser le mirage dans sa propre vie doit être polarisé mentalement, il lui faut en prendre la décision et agir dans ce sens, même si la nature émotionnelle est pour lui, dans cette vie, la ligne de moindre résistance.
Ceux qui travaillent en formation de groupe devront avoir atteint une certaine mesure de focalisation mentale, mais, pour le but du service qu'ils doivent accomplir, il leur faut se focaliser consciemment et délibérément sur le plan astral par la maîtrise d'eux-mêmes. Il faut donc qu'ils soient entraînés à méditer, qu'ils aient longuement réfléchi à la nature de la pensée et à son utilisation ; ils doivent aussi être conscients de la lumière intérieure.

Lorsque ces trois stades sont devenus des activités, des habitudes et des réactions automatiques, liées les unes aux autres, et lorsque l'intention est devenue très nette et que la capacité de se focaliser est devenue une réaction presque instinctive, un travail solide et efficace peut être accompli ; à ce travail, doivent s'ajouter persévérance et patience. Il n'est pas nécessaire d'avoir atteint la perfection dans ce processus avant de commencer à travailler et à servir. Les disciples et les aspirants doivent cultiver la conscience de la coopération et se rendre compte que, dans un service tel que celui-ci, ils participent à une activité de la Hiérarchie et qu'ils sont à même d'apporter leur aide, même si, seuls et sans aide, ils ne peuvent obtenir les résultats désirés. Par une telle collaboration, ils peuvent hâter la marche du processus. Dans une large mesure, le pouvoir de l'union et de l'effort sur le plan physique est aujourd'hui reconnu et ce qui est arrivé pendant la Guerre, dans beaucoup de pays, a grandement facilité cette compréhension. Le pouvoir de l'émotion collective (qui s'exprime souvent dans ce qu'on appelle la psychologie de masse) est partout reconnu, craint et même exploité, alors que le pouvoir de la pensée collective est encore peu compris. Le pouvoir inhérent à la lumière qui se trouve dans le mental de nombreux individus en fait des instruments efficaces dans les affaires mondiales, pénétrant et dissipant le mirage, démontrant sa créativité sur le plan physique. Il se manifestera comme faisant partie de nouvelles méthodes de travail qui seront employées dans le nouvel âge. Le travail et les plans de la Hiérarchie ont été dirigés dans ce sens ; cette dernière est actuellement prête à éprouver l'efficacité de ce travail en organisant un ou plusieurs groupes qui travailleront au problème du mirage.

Vous voyez donc que ce que je vous expose est relativement nouveau. En ce qui concerne l'individu, il a enregistré une faible impression de la prochaine technique. Partout, des hommes et des femmes essayent de se libérer du mirage par le pouvoir d'une pensée claire, d'une discipline sévère et du bon sens ; ils tiennent aussi consciemment présents leur propre rapport avec le tout, ce qui les pousse à éliminer de leur vie tout ce qui pourrait entraver les autres ou accroître, par le mirage, les aspects trompeurs du monde. A cela s'ajoutera (peut-être comme un aspect de la nouvelle religion mondiale qui se matérialise actuellement) la réalisation du fait que les groupes peuvent parvenir à écarter les mirages qui obscurcissent la route de l'humanité vers son but par le pouvoir de la pensée conjuguée et projetée.

Dans le but d'accomplir le premier pas vers une activité de groupe dirigée dans ce sens, je vous offre une formule, ou un rituel de groupe qui sera efficace pour provoquer la disparition de certains aspects du mirage mondial, à condition d'être employé par ceux dont la vie est relativement exempte de mirage, qui sont réalistes et reconnus par le groupe comme étant relativement libres et animés de bonnes intentions. Combiné à l'effort de groupes semblables, leur effort affaiblira à tel point le pouvoir des anciens mirages que finalement viendra le "Jour de la Clarification".

Tout d'abord, laissez-moi exposer rapidement, à l'usage de l'aspirant individuel, une formule qui lui permettra de se libérer de son mirage ou de ses mirages particuliers. Je vais énumérer les phases de ce processus, et l'aspirant fera bien de les suivre telles que je les donne ; qu'il n'ait à l'esprit aucun sentiment du temps, qu'il soit prêt à accomplir ce travail régulièrement pendant des mois, pendant des années si nécessaire, jusqu'à ce qu'il soit libéré et que la lumière envahisse le plan astral par l'intermédiaire de son corps astral. Je suggère qu'aucun aspirant ne tente de s'attaquer au problème du mirage dans son ensemble, ni de tenter à dissiper tous les mirages auxquels il est sensible. Il a affaire à un mal très ancien, à des habitudes de mirage solidement installées qui sont étroitement liées à certains aspects de sa vie quotidienne, à sa vie sexuelle, à ses ambitions, à ses rapports avec les autres, à ses idées favorites, à ses idéaux particuliers, à ses rêves et à ses visions. Il devrait choisir le mirage qui est le plus apparent, celui qui, en tout temps, l'entrave le plus (il y en a toujours un), et il devrait travailler consciemment à sa dissipation s'il veut poser les bases d'un service efficace visant à dissiper le mirage mondial.

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