LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

e. Le Facteur d'Analyse

e. Le Facteur d'Analyse

La cinquième qualité ou activité de l'âme qui conditionne, est le facteur d'analyse . Il constitue une loi gouvernant l'humanité. Il faut qu'on s'en souvienne. L'analyse, la discrimination, la différenciation et le pouvoir de distinguer sont des attributs divins. Lorsqu'ils produisent un sentiment de séparation et de différence, c'est qu'ils stimulent des réactions de la personnalité et sont donc personnellement mal employés et mal utilisés.

Cependant, lorsqu'ils sont maintenus dans un sentiment de synthèse et utilisés en une application du Plan pour le tout, ce sont alors des qualités et des lois de l'âme et ils sont essentiels au développement correct du dessein divin. Le Plan de Dieu vient en existence au moyen de la juste utilisation de l'insistance; lorsque nous insistons sur un aspect ou une qualité, nous excluons temporairement, ou nous reléguons en une brève attente, un autre aspect ou d'autres aspects. C'est là une majeure partie de l'activité de la loi des cycles avec laquelle travaillent les Maîtres. Cela implique, de Leur part, l'utilisation constante de la faculté d'analyse et le pouvoir de discrimination.

Le fait que, dans le temps et dans l'espace, les paires d'opposés règnent et qu'elles sont utilisées par les Maîtres pour tisser la trame de la vie est une indication de cette différenciation primordiale de l'Unique en deux, et des deux en trois, et des trois différenciés en les sept de base et ces sept en la multitude. De l'unité à la diversité, le travail se poursuit et tout ce qui le compose émerge sous la loi de l'âme qui est la loi d'analyse au sein du champ de synthèse.

Les "semences de différence", ainsi qu'on les appelle, sont des facteurs majeurs utilisés pour produire le monde phénoménal. La Hiérarchie travaille avec les semences comme un jardinier travaille avec les graines de fleurs, et de ces semences, les formes différenciées nécessaires apparaissent, produisant encore d'autres distinctions. Les semailles de ces graines, les soins et le traitement à leur donner constituent une partie de la tâche phénoménale de la Hiérarchie, particulièrement à l'inauguration du Nouvel Age ainsi que c'est le cas aujourd'hui. Les Maîtres doivent comprendre, avant tout, quel est le sens de la volonté que Dieu cherche à exprimer dans tout cycle mondial particulier. Ils doivent saisir la signification des impulsions émanant de sources plus élevées que Leur propre champ d'expression et de dharma. Ils doivent veiller à ce que les graines des nouvelles formes correspondent à l'intention désirée. Ils doivent apprécier la nature de la réalité que tout âge doit révéler dans le déploiement progressif du dessein divin ; et ensuite, Ils ont la responsabilité de travailler de telle façon que la réalité extérieure se rapproche le plus possible (en apparence et en qualité) de la vérité intérieure. Tout cela est rendu possible par une compréhension du facteur ou règle d'analyse, celui-ci étant considéré comme une loi gouvernant ou produisant le contrôle de l'âme, à la fois sur les niveaux de l'âme et sur le niveau des apparences. C'est là une des tâches majeures de la Hiérarchie ; elle implique le plus aigu des genres de contrôle mental, de perception intuitive et de désir d'analyse. Nous ferions bien de réfléchir à ces mots.

Il faut se souvenir que l'analyse gouverne l'émergence du cinquième règne de la nature, le Royaume de Dieu, sur le plan phénoménal. Cette apparition présuppose une distinction entre le cinquième règne et les quatre autres règnes. Toutefois, c'est là une distinction affectant une seule direction seulement, c'est-à-dire la direction de la conscience. C'est son plus grand intérêt, car c'est en cela que le cinquième règne diffère des autres règnes. Les quatre autres règnes possèdent des types phénoménaux séparés et des groupes de formes différenciés. Les phénomènes du règne végétal et ceux du règne animal, par exemple, sont extrêmement dissemblables. Cependant, dans le cinquième règne, une condition nouvelle, ou un état de choses nouveau, est observé. L'apparence extérieure phénoménale est conservée dans la mesure où elle concerne la forme, bien que le raffinement et la qualité soient intensifiés. Le royaume de Dieu se matérialise dans l'humanité et par elle. Mais on trouve dans le domaine de la conscience un état de choses très différent.

Du point de vue phénomène, un Maître de la Sagesse semble être un être humain. Il possède des attributs, des fonctions et des habitudes physiques ainsi que le mécanisme du quatrième règne de la nature, mais au sein de la forme la conscience se trouve complètement changée. Par conséquent, l'analyse à laquelle on se réfère dans ces pages se rapporte à une distinction de conscience et non pas à une distinction de forme. Le symbole demeure inchangé bien que rendu parfait sur le plan extérieur, mais sa qualité et son état de conscience sont aussi différents que ceux qui existent entre un être humain et un végétal. C'est là en quelque sorte une nouvelle idée ; ses implications sont prodigieuses. C'est là le secret de toute la transformation, à cette époque, dans le monde de la signification ; ce secret implique une nouvelle connaissance et une nouvelle appréciation par l'humanité d'un monde plus vaste de valeurs. Mais, et ce point est intéressant, c'est une connaissance qui se trouve transportée dans un nouveau règne de la nature tout en demeurant une partie de l'ancien. C'est ici que la nouvelle synthèse et la nouvelle fusion ont lieu.

Il n'est pas prévu dans le plan de Dieu qu'une apparition cyclique constante de formes nouvelles et imprévisibles continue indéfiniment.

L'humanité continuera à perfectionner le mécanisme humain de façon à marcher de pair avec la croissance de la conscience divine dans l'homme.

Mais parce que dans l'homme les trois lignes de divinité se rencontrent et fusionnent, il n'est pas nécessaire que de nouvelles distinctions rigoureuses continuent à apparaître dans le monde extérieur de phénomènes tandis que de nouveaux états de conscience sont atteints. Dans le passé, chaque nouveau développement de conscience a précipité de nouvelles formes. Ceci ne se produira plus. La conscience de Dieu opérant dans et sur la substance du règne minéral produisit des formes totalement différentes de celles que la même conscience, opérant sur une substance supérieure, employait dans le règne animal et dans le règne humain. Suivant le plan divin pour ce système solaire, la différenciation de la forme a ses limitations et ne peut se poursuivre au-delà d'un certain point. Ce point a été atteint dans le règne humain pour ce cycle mondial. Maintenant, dans l'avenir, l'aspect conscience de la Déité continuera à perfectionner les formes dans le quatrième règne de la nature en utilisant comme instruments ceux dont la conscience est celle du cinquième règne. C'est là la tâche de la Hiérarchie des Maîtres.

C'est là la tâche qui a été confiée au Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde qui, sur le plan physique, peut devenir l'instrument de Leur volonté.

Au moyen de ce groupe, les qualités intérieures divines de bonne volonté, de paix et d'amour peuvent augmenter et s'exprimer à travers les êtres humains fonctionnant dans les formes du quatrième règne.

Nous avons exposé ces points intéressants car il est essentiel que l'on saisisse ce facteur d'analyse dans le champ de la synthèse. On confond trop souvent analyse et séparation. Le problème est complexe et difficile, mais une compréhension des implications sous-jacentes se fera jour au fur et à mesure que la race grandit en sagesse et en connaissance. Ce qui nous intéresse ici est la conception du Plan telle que les initiés l'ont saisie.