b. Certaines remarques de base

b. Certaines remarques de base

Après ce préambule, nous passerons à l'examen du mécanisme et de ce qui l'imprègne et lui fournit la vie et l'intelligence.

Certaines remarques de base sont reconnues et peuvent donc être très brièvement mentionnées :

1. L'âme pénètre le mécanisme de deux façons et au moyen de deux points de contacts dans le corps :

a. Le "fil de vie" est ancré dans le coeur. Le principe de vie se trouve là et de cet endroit il se répand dans tout le corps physique par l'intermédiaire du flux sanguin, car "le sang est la vie".

b. Le "fil de conscience" ou d'intelligence est ancré dans la tête, dans la région de la glande pinéale, et de cet endroit de perception, il ordonne ou dirige les activités du plan physique, par l'intermédiaire du cerveau et du système nerveux.

2. L'activité directrice de l'âme, ou son emprise péremptoire sur le mécanisme du corps, dépend du point de développement ou de ce qu'on appelle "l'âge de l'âme". L'âme n'a pas d'âge, vu de l'angle humain, et ce que cela signifie réellement, c'est la durée pendant laquelle l'âme a utilisé la méthode d'incarnation physique.

3. Le résultat de cette double emprise sur le mécanisme pendant les âges passés a été le conditionnement du matériel, de concert avec sa propre nature inhérente conditionnée. Une forme est produite, qui est adéquate au besoin temporaire de l'âme et qui constitue une réflexion, dans le temps et l'espace, de son "âge relatif", ou son point de développement. Ceci produit donc le genre de cerveau, la conformation du corps, les conditions du système endocrinien et par conséquent l'ensemble de qualités, le genre de réaction mentale et le caractère avec lesquels tout sujet donné entre dans la vie sur le plan physique.

A partir de ce point, le travail se poursuit. Ce travail peut être considéré comme un effort d'intensifier l'emprise que le Penseur divin possède sur le mécanisme. Ceci conduira à une direction plus entière, plus sage, à une compréhension plus profonde du dessein, et à un effort d'éclairer le chemin pour l'âme par l'établissement des pratiques qui tendent vers la conduite appropriée, les paroles correctes et un caractère élevé. La pensée qui forme la base de ce paragraphe relie les conclusions de l'école de psychologie matérialiste à celles de l'école de l'introspection et aux écoles qui posent en principe l'existence d'un soi, d'une âme ou d'une entité spirituelle. Elle montre que ces deux groupes traitent de faits réels et que tous les deux doivent jouer un rôle semblable dans la formation de l'aspirant du Nouvel Age.

4. Puisque c'est la méthode introspective que nous suivons, et que nous étudions le sujet humain, nous découvrons, que sous-jacent dans toutes les parties du corps humain et constituant une partie bien définie de l'appareil humain, se trouve un véhicule qui a été appelé "le corps éthérique", composé entièrement de fils de force qui, à leur tour, forment des canaux le long desquels des types d'énergie encore plus subtils et plus variés s'écoulent. A leur tour, ceux-ci sont "conditionnés" durant les manifestations par la position de l'âme. Ces fils sont sous-jacents à tout le corps, qu'ils interpénètrent ainsi que le système nerveux, et ils sont en réalité le pouvoir qui fait agir le système nerveux. Leur réaction aux impacts, extérieurs et intérieurs, est incroyablement vaste. Les réactions nerveuses du disciple, de la personne très développée, dont le corps éthérique est en rapport étroit avec le système nerveux, dépassent la compréhension de la plupart des gens.

5. La somme des nerfs, avec les millions de "nadis" et de "contreparties des fils" dans le corps éthérique, forme une unité, et cette unité, conformément aux enseignements de la Sagesse sans Age, possède en elle des points de focalisation pour chaque différent type d'énergie. Ces points sont appelés "centres de force" et c'est d'eux et non pas du corps que dépendent l'expérience de vie de l'âme et son expression. Ce sont les facteurs qui conditionnent le système glandulaire du corps.

6. Ce système subjectif et objectif gouverne la manifestation de l'âme sur le plan physique. Il indique, à ceux qui peuvent percevoir la réalité, l'emprise ou le pouvoir que possède l'âme sur son instrument ; on peut voir si cette emprise est temporaire et partielle ou bien si elle est entière. Ceci est magnifiquement indiqué par un "attouchement spécial maçonnique", que marque un sommet dans l'expérience du candidat aux mystères.

Antérieurement, je me suis référé au canal principal de communication entre l'âme et son mécanisme comme étant :

a. Le centre à la base de l'épine dorsale.

b. Le centre au sommet de la tête, centre le plus important du corps, du point de vue de l'âme. C'est son point d'entrée et de sortie ; c'est la grande station radio de réception et le centre de direction.

c. La rate. C'est un centre secondaire et un organe de connexion avec le centre cardiaque.

d. C'est au moyen de la rate que s'opère la réunion entre le principe de vie (sis dans le coeur) et le système de conscience, qui met en contact tous les organes matériels et la substance atomique du corps physique. Cela signifie que, à l'endroit du corps humain où se trouve la rate, le long de son centre de force subjectif, se croisent deux grands courants d'énergie ; ce sont : le courant de vitalité physique ou vie, et le courant de la conscience des atomes qui construisent la forme.

On observera que nous examinons ici la vie subconsciente de groupe et non pas la vie consciente ni la soi-conscience. La rate est l'organe qui reçoit et où passe le prana planétaire ou vitalité.

Ce prana entre par "le portail ouvert" du centre de force de la rate et passe au coeur. Là, il se mêle au principe individuel de vie. Par le centre de force de la rate passe également la vie consciente de la somme des cellules du corps qui, à leur tour, reçoivent l'énergie de l'aspect conscience ou principe de tous les atomes et de toutes les formes au sein du quatrième règne de la nature. Nous ne sommes pas supposés être à même de comprendre encore cela, mais cette vérité sera estimée à sa juste valeur plus tard, au cours du développement racial. On peut trouver ici une indication relative à la sensibilité excessive du centre du plexus solaire aux impacts de groupes qui l'entourent et aux impressions de genre astral. Il existe un rapport étroit entre le centre de la rate, le plexus solaire, et le coeur.

7. Ces deux flots d'énergie subjective et subconsciente se croisent dans la région de la rate, et forment là une croix dans le corps humain quand chacun d'eux traverse les lignes de force de l'autre. C'est la correspondance dans le corps humain de la croix de matière dont il est question à propos de la Déité. La conscience et la vie forment une croix. Le flot de vie qui se déverse du coeur et le flot d'énergie donnant la vie provenant de la rate passent (après s'être croisés et avoir produit un tourbillon de force) dans la région du plexus solaire ; de là, ils se trouvent, d'une manière définitive, attirés l'un par l'autre pour former un seul courant à un certain stade de la vie de l'aspirant avancé. Là, ils fusionnent avec la somme d'énergies, utilisant les trois points mentionnés, la tête, la base de l'épine dorsale et la rate, comme un moyen bien net de communication, de distribution, de contrôle, et finalement de retraite ultime, consciemment, au moment de la mort ou dans la technique consistant à provoquer le stade de contrôle connu sous le nom de Samadhi.

8. Lorsque l'Agent directeur se trouvant dans la tête, élève délibérément et par un acte de la volonté les énergies accumulées à la base de l'épine dorsale, il les attire dans le champ magnétique des centres le long de l'épine dorsale et les mêle à la double énergie qui émane de la rate. La région spinale et ses cinq centres sont alors éveillés et mis en activité, et finalement toutes les forces sont assemblées en un seul courant d'énergie fusionnée et mélangée.

Trois choses alors se passent :

a. Le feu kundalini est élevé et brûle immédiatement, en les détruisant, tous les tissus éthériques qui constituent les barrières protectrices séparant les divers centres.

b. Le corps éthérique intensifie sa vitalité, et le corps physique est en conséquence puissamment vitalisé, galvanisé et stimulé.

c. Toute l'aura est coordonnée et illuminée, et l'âme peut alors à volonté se retirer du véhicule physique en pleine conscience ou bien y demeurer comme un Fils de Dieu incarné, dont la conscience est complète sur le plan physique, le plan astral et les niveaux mentaux, aussi bien que dans les trois aspects du mental inférieur, de la conscience causale et de la connaissance nirvanique. Ce processus atteint son couronnement à la troisième initiation.

Dans la vie de l'aspirant, le pouvoir de provoquer cet événement extraordinaire dépend de la façon dont le travail intérieur subjectif et spirituel décrit antérieurement sous le nom de "construction du pont sur le plan mental" est accompli entre les trois aspects mentionnés plus haut. Pour la race des hommes prise comme un tout, ce travail commença au milieu de notre race aryenne, et aujourd'hui il se poursuit très rapidement. Pour l'aspirant individuel, le travail a toujours été possible au cours des âges, et c'est la tâche principale entreprise par les disciples en ce moment. On pourrait ajouter ici que le Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde est composé de ceux qui sont engagés dans ce travail pour la race, et chaque personne qui construit son pont rejoint ce groupe de "constructeurs de pont" occultes. Il existe donc quelque chose de symbolique dans le travail de nos constructeurs modernes de ponts qui franchissent les abîmes et enjambent les eaux et qui donnent ainsi une démonstration concrète du travail qui est accompli aujourd'hui par la partie avancée de l'humanité.

Il devient maintenant possible de considérer le processus par lequel un homme franchit la séparation ou la brèche (pour parler symboliquement) existant entre le soi personnel inférieur et le Soi supérieur, ce dernier fonctionnant dans son propre monde. Il faut que cela soit franchi avant que l'union totale puisse être atteinte et que la complète intégration de l'homme tout entier puisse être accomplie. Afin de comprendre clairement ce qui se produit, il est sage de définir plus exactement ce qu'est cette nature supérieure et en quoi elle consiste.

Nous avons vu, dans nos études, que l'âme est un double mélange d'énergies. Energie de vie et énergie du mental, dans la mesure où il s'agit temporairement des rapports avec le mécanisme. La fusion de ces deux énergies dans le mécanisme humain produit ce que nous appelons la conscience, soi-conscience au début et finalement conscience de groupe. Le mécanisme est, dans sa propre nature, également un mélange ou une fusion d'énergies, l'énergie de substance elle-même qui prend la forme de la structure atomique du corps physique et en outre la vitalité qui anime ce corps. Secondement, l'énergie de ce corps que nous appelons le corps astral, qui se caractérise par la sensibilité, l'activité émotionnelle et la force magnétique que nous appelons le désir. Il y a finalement l'énergie du mental lui-même. Ces quatre types d'énergies forment ce que nous appelons le soi personnel inférieur, mais c'est l'aspect supérieur du mental qui relie, subjectivement, cette personnalité et l'âme. C'est la conscience inférieure qui, développée, permet finalement à un homme d'établir un contact conscient avec la conscience supérieure. C'est le mental concret inférieur qui doit être éveillé, compris et utilisé d'une manière définitive, avant que le mental supérieur puisse devenir l'intermédiaire par lequel la connaissance de ces réalités qui constituent le royaume de Dieu pourra être acquise. L'intellect doit être développé avant que l'intuition puisse être correctement évoquée.

Dans le cas de l'homme, nous avons donc deux groupes d'énergies majeures qui dominent, résultat d'une longue expérience d'incarnation dans la forme : l'énergie de la nature astrale ou de désir, et l'énergie du mental.

Lorsque ces énergies ont fusionné et sont mêlées, entièrement organisées et utilisées, alors, nous voyons une Personnalité puissante qui fonctionne. Elle cherche à s'imposer à ces énergies et à les subordonner à des buts plus élevés et différents ; c'est ce que nous appelons l'âme. Ces deux énergies (pensée et amour, ce dernier étant aussi une double forme d'énergie) sont ancrées, si l'on peut utiliser ce mot dans un sens symbolique et ésotérique, dans le cerveau humain, tandis que le principe de vie, comme nous l'avons vu, est ancré dans le coeur humain. Les quatre énergies du soi inférieur, énergie atomique, énergie vitale, énergie de sensation, énergie mentale, et en outre les deux énergies de l'âme, représentent les six énergies utilisées par l'homme dans son expérience de vie, mais l'énergie de l'atome n'est généralement pas comptée en tant qu'énergie humaine, étant donné qu'elle est d'un usage uniforme dans toutes les formes de vie dans tous les règnes ; par conséquent, l'homme est considéré comme étant une somme de cinq énergies et non de six.

L'âme humaine (distincte de l'âme telle qu'elle fonctionne dans son propre royaume, libre des limitations de la vie humaine) est emprisonnée par le contrôle des énergies inférieures et soumise à celles-ci pendant la plus grande partie de ses expériences. Alors, sur le Sentier de Probation, la double énergie de l'âme commence à devenir de plus en plus active, et l'homme cherche consciemment à utiliser son mental et à exprimer l'amour-sagesse sur le plan physique. C'est là simplement un énoncé de l'objectif de tous les aspirants. Lorsque les cinq énergies commencent à être utilisées consciemment et avec sagesse dans le but de servir, un rythme s'établit alors entre la personnalité et l'âme. C'est comme si un champ magnétique était établi et ces deux unités vibrantes et magnétiques, ou ces énergies groupées, commencent à pénétrer dans le champ d'influence l'une de l'autre. Dans les premiers stades, cela ne se produit qu'occasionnellement et rarement. Plus tard, cela se produit d'une façon plus constante et ainsi se crée un sentier de moindre résistance, "le chemin d'approche familier" ainsi qu'on l'appelle parfois ésotériquement. C'est ainsi que la première moitié du "pont", l'antahkarana, est construite. A l'époque où la troisième initiation est passée, ce chemin est terminé et l'initié peut "passer vers les mondes supérieurs à volonté, laissant loin derrière lui les mondes inférieurs ; ou bien il peut venir de nouveau et passer sur le chemin qui conduit de l'obscurité à la lumière, de la lumière à l'obscurité, et des mondes inférieurs dans les royaumes de la lumière."

Ainsi les deux sont un, et la première grande réunion sur le sentier du retour est achevée. Un second stade du chemin doit alors être parcouru, conduisant à la seconde union d'une importance encore plus grande en ce sens qu'elle conduit à une complète libération des trois mondes. Il faut se souvenir que l'âme, à son tour, est une union de deux énergies, plus l'énergie de l'esprit, dont les trois inférieurs sont la réflexion. C'est une synthèse de l'énergie de la vie même (qui se manifeste en tant que principe de vie au sein du monde de la forme), de l'énergie de l'intuition, ou amoursagesse spirituelle ou compréhension (qui se manifeste comme sensibilité et sensation dans le corps astral) et du mental spirituel, dont la réflexion dans la nature inférieure est le mental ou le principe d'intelligence dans le monde de la forme. Dans ces trois énergies, nous avons l'atma-bouddhi-manas des écrits théosophiques. Ils représentent cette triplicité supérieure qui est reflétée dans les trois inférieurs et qui se centre à travers le corps de l'âme sur les niveaux supérieurs du plan mental avant d'être "précipitée en incarnation", ainsi qu'il est dit en termes ésotériques.

En modernisant ce concept, nous pourrions dire que les énergies qui animent le corps physique et la vie intelligente de l'atome, les états sensibles émotionnels et le mental intelligent doivent finalement être mêlés aux énergies qui animent l'âme et être transmués en elles. Ces énergies sont le mental spirituel, qui transmet l'illumination, la nature intuitive, qui confère la perception spirituelle, et l'état d'existence divin.

Après la troisième initiation, le "Chemin" est poursuivi avec grande rapidité, et le "pont" qui relie parfaitement la Triade spirituelle supérieure et la réflexion matérielle inférieure est terminé. Les trois mondes de l'âme et les trois mondes de la Personnalité deviennent un seul monde où l'initié travaille et fonctionne, ne voyant aucune distinction, considérant l'un des mondes comme le monde d'inspiration et l'autre comme le champ de service, et pourtant les regardant tous les deux comme formant à la fois un seul monde d'activité. De ces deux mondes, le corps éthérique subjectif (ou le corps d'inspiration vitale) et le corps physique dense sont les symboles sur le plan extérieur.

De quelle manière ce pont, cet antahkarana doit-il être construit ? Quels sont les échelons que le disciple doit suivre ? Nous ne considérons pas ici le Sentier de Probation sur lequel les défauts majeurs doivent être éliminés et les principales vertus développées. De nombreuses instructions spirituelles parmi celles données dans le passé ont établi les règles pour la culture des vertus et des qualités nécessaires à l'état de disciple, et également la nécessité du contrôle de soi, de la tolérance et du désintéressement. Mais ce sont là des stades élémentaires qui doivent être considérés comme passés par tous les étudiants de ce Traité. Ces étudiants sont supposés ne pas être seulement intéressés à établir les aspects du caractère de l'état de disciple mais aussi à établir les conditions requises, plus abstruses et difficiles, de ceux dont le but est l'initiation.

C'est au travail des "constructeurs de ponts" que nous nous intéressons.

Premièrement, qu'il soit dit que la véritable construction de l'antahkarana n'a lieu que lorsque le disciple commence à être définitivement focalisé sur les niveaux mentaux et lorsque, en conséquence, son mental fonctionne intelligemment et consciemment. A ce stade, il doit commencer à avoir une idée plus exacte que cela n'a été le cas, des distinctions existant entre le Penseur, l'appareil de pensée et la pensée elle-même, à commencer par la double fonction de celle-ci qui est :

1. Le fait de reconnaître les Idées et d'y être réceptif.

2. La faculté créatrice de construire consciemment des formespensées.

Ceci implique nécessairement une forte attitude mentale et une réorientation du mental vers la réalité. Tandis que le disciple commence à se centrer sur le plan mental (et c'est là l'intention principale du travail de méditation), il commence à travailler dans la matière mentale et s'entraîne aux pouvoirs et à l'utilisation de la pensée. Il atteint une certaine mesure de contrôle mental ; il peut diriger le phare du mental dans deux directions :

dans le monde des activités humaines, et dans le monde des activités de l'âme. Comme l'âme se fraie un chemin en se projetant en un fil, ou un courant d'énergie, dans les trois mondes, de la même façon le disciple commence à se projeter consciemment dans les mondes plus élevés. Son énergie sort, par l'intermédiaire du mental contrôlé et dirigé, dans le monde du mental spirituel plus élevé et dans le royaume de l'intuition.

Une activité réciproque est ainsi établie. Cette réponse entre le mental supérieur et le mental inférieur est, en termes symboliques, appelée la lumière, et le "chemin éclairé" naît entre la personnalité et la Triade spirituelle, via le corps de l'âme, exactement de la même façon que l'âme entre définitivement en contact avec le cerveau via le mental. Ce "chemin éclairé" est le pont illuminé. Il est bâti au moyen de la méditation ; il est construit par un effort constant pour que l'intuition se manifeste, par la soumission et l'obéissance au Plan (qui commence à être reconnu dès que l'intuition et le mental sont en rapport), par une incorporation consciente dans le groupe de service et pour des desseins d'assimilation au tout. Toutes ces qualités et toutes ces activités sont fondées sur un caractère élevé et sur les qualités développées sur le Sentier de Probation.

L'effort d'amener l'intuition exige une méditation occulte (et non à base d'aspiration) dirigée. Il exige une intelligence entraînée, de façon que la ligne de démarcation entre la compréhension intuitive et les formes de psychisme supérieur puisse "se maintenir fermement dans la lumière", et une interprétation appropriée pour que la connaissance intuitive qui a été atteinte puisse se vêtir des formes-pensées correctes.

La soumission ou obéissance au Plan implique quelque chose d'autre qu'une vague et nébuleuse compréhension du fait que Dieu a un Plan et que nous y sommes inclus. C'est plus qu'une retraite de soi-même dans l'ombre de la volonté de Dieu. Cela nécessite une sage différenciation entre :

1. La perspective générale et le vaste Plan mondial pour la planète.

2. Ces étapes immédiates du Plan pour lesquelles est requise en cette époque et pour le présent immédiat, une coopération intelligente.

Un profond intérêt à l'égard des races-racines finales et des spéculations relatives à la vie qui se poursuit sur les autres planètes peuvent avoir une certaine valeur, mais sont relativement futiles et sans utilité ; cela stimule l'imagination d'une manière indue, provoquant l'amour des détails qu'on ne peut vérifier, des pertes de temps en des suppositions désordonnées et des chimères d'un intellect non-éclairé. Mais cette partie du Plan relative à son application immédiate est d'un intérêt et d'une utilité certains. L'obéissance au dessein et au devoir immédiats est la caractéristique du disciple entraîné.

Ceux qui connaissent beaucoup mieux le Plan que nous ne pouvons le connaître refusent de laisser Leur mental s'étendre sur des hypothèses improuvables, bien que possibles, relatives au futur développement racial.

Ils centrent Leur attention sur ce dont il faut s'occuper immédiatement à cette époque. Je prie tous les disciples de faire de même, car en ce faisant, il est possible de jeter un pont au-dessus de la brèche et de relier les deux rives des stades, supérieur et inférieur, de conscience, entre l'âge ancien et le nouveau, entre le royaume de Dieu et le royaume des hommes, et ainsi de prendre place dans les rangs du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde dont la tâche ardue demande nos efforts et nos sacrifices. L'incorporation consciente dans le groupe exige la cessation de la vie personnelle et amène la subordination du petit soi au travail du tout. Ces mots sont facilement écrits et lus ; ils contiennent pourtant la tâche de tous les disciples en ce moment.

Lorsque ce stimulant et cette compréhension manquent, le disciple est encore loin de son but.

On pourrait aussi déclarer ici que la construction du pont par lequel la conscience peut fonctionner facilement à la fois dans les mondes supérieurs et inférieurs, est rendue possible par une vie définitivement dirigée, qui conduit fermement l'homme dans la direction du monde des réalités spirituelles, et par certains mouvements dynamiques d'orientation, ou de focalisation, planifiés, soigneusement réglés et dirigés. Dans ce dernier processus, le gain des mois ou des années passés est étroitement évalué ; l'effet de ce gain sur la vie journalière et sur les mécanismes corporels est tout aussi soigneusement étudié, et la volonté-de-vie, en tant qu'être spirituel, est incorporée dans la conscience avec une netteté et une détermination qui provoquent un progrès immédiat.

Les disciples qui se trouvent dans les groupes de certains Maîtres sont invités, tous les sept ans, à procéder ainsi et à se soumettre à ce qui est appelé ésotériquement "une crise de polarisation". Ce processus est en quelque sorte une revue du passé, telle que celle que l'on impose à la conscience le soir, mais elle s'étend sur une période de plusieurs années et non de quelques heures. Cette pensée mérite de la considération.

Cette construction de l'antahkarana s'accomplit de la façon la plus certaine en ce qui concerne chaque aspirant consacré. Lorsque le travail est poursuivi intelligemment et avec une pleine conscience du dessein souhaité, et lorsque l'aspirant non seulement reconnaît le processus mais le suit rapidement, le travail s'accomplit à grands pas et le pont est construit.

Il suffira d'ajouter encore une seule chose relativement à cette construction de l'antahkarana, c'est le fait significatif que plus nombreuses sont les personnes qui peuvent accomplir cette liaison entre les aspects supérieurs et inférieurs de la nature humaine, plus rapidement la tâche de sauvetage du monde sera poursuivie. Plus ce travail est exécuté avec soin et persévérance, plus rapidement la Hiérarchie de la planète reprendra Son ancienne tâche et Son ancienne position dans le monde. Ainsi les Mystères seront restaurés plus rapidement et le monde fonctionnera plus consciemment suivant les directions du Plan. Chacune des unités particulières de la famille humaine qui atteint le succès sur le Sentier de l'Etat de disciple peut, en elle-même, n'avoir relativement que peu d'importance. Mais les unités massées représentent une puissance extraordinaire. Je vous dis maintenant, pour vous réjouir et vous encourager, que le nombre des disciples dans le monde augmente considérablement. Les souffrances et les difficultés, les craintes et le processus par lequel le détachement et le calme s'imposent opèrent leur oeuvre nécessaire. Ça et là à travers le monde, dans chaque pays et pratiquement chaque semaine, des hommes et des femmes quittent le Sentier de Probation et entrent sur le Sentier de l'Etat de disciple. C'est en cela que repose aujourd'hui l'espoir du monde. C'est dans ce fait que l'on trouve l'activité grandement accrue des Maîtres.

Cet événement, ou cette transition, n'a jamais lieu avant que le premier menu fil d'énergie (tel le premier câble d'acier d'un pont) se soit ancré sur la rive éloignée ; ainsi, un canal de communication à peine perceptible est établi entre la nature supérieure et la nature inférieure, entre le monde de l'âme et le monde des affaires humaines. Chaque mois au moment de la pleine lune, les Maîtres intensifient Leurs efforts, et des hommes et des femmes sont préparés pour le processus d'Initiation avec autant de rapidité que la prudence le permet. Souvenez-vous que la compréhension doit toujours accompagner la connaissance intellectuelle d'un sujet, et c'est cela qui empêche certains disciples d'accomplir ce grand pas en avant.

En accomplissant le devoir le plus pressant, en réalisant une vie de consécration, en dissipant les illusions et en servant avec amour et avec compréhension, le travail sera alors poursuivi. Cet effort est-il pour vous au-delà de votre atteinte ? Ou bien ses implications dépassent-elles votre compréhension ? Je ne le pense pas.