PREMIERE REGLE

PREMIERE REGLE

Que le guérisseur s'entraîne à connaître le stade intérieur de pensée ou de désir de celui qui recherche son aide. Il pourra ainsi connaître la source d'où provient le trouble. Qu'il relie ensuite la cause et l'effet et connaisse le point exact par où le soulagement doit intervenir.

Il est clair que la première règle à maîtriser par le guérisseur doit être importante. Elle est fondamentale et ses implications sont essentielles lorsqu'on doit effectuer une cure, et dans le cas où le guérisseur doit éviter de perdre son temps en tentant l'impossible. Cette règle comporte quatre injonctions.

1. Il faut que le guérisseur s'entraîne à savoir si le patient est focalisé mentalement ou astralement (émotionnellement).

2. Il peut et doit donc s'assurer de la base psychologique du trouble existant.

3. Il deviendra alors capable de vérifier la localisation de l'effet, grâce à la perception de la cause sous-jacente.

4. Cela lui permettra de connaître :

a. la région affectée,

b. le centre éthérique contrôlant cette région.

On comprend maintenant pourquoi, dans l'analyse de la maladie et de la guérison, j'ai commencé par présenter les causes psychologiques. Cette première règle est reliée à toute cette section psychologique, et l'on aperçoit qu'elle est intensément pratique.

Lorsqu'on connaît la polarisation de la personnalité, deux faits majeurs en découlent. Si le patient est hautement évolué, ce que le guérisseur est présumé savoir d'après les traits de caractère et l'efficacité de sa vie, on devra l'approcher soit par le centre coronal, soit par le centre cardiaque.

Si le patient est une personne ordinaire ou moyennement évoluée, on pourra l'approcher par le centre laryngé ou par le centre solaire. S'il s'agit d'un être humain très peu évolué et de qualité relativement inférieure, le point exact par où interviendra le soulagement sera le centre solaire ou le centre sacré.

Il est intéressant de remarquer que si un homme se situe sur l'échelle de l'évolution assez bas pour qu'il faille l'atteindre éthériquement par le centre sacré, il sera souvent très facile à guérir et réagira plus rapidement que d'autres aux "manipulations éthériques". L'une des raisons en est que sa raison et ses émotions n'offrent pas d'opposition réelle et que l'on peut diriger toutes les énergies disponibles vers la région malade sans rencontrer d'obstacles sérieux.

Si le guérisseur est clairvoyant, il pourra facilement déceler le point d'entrée des forces curatives, parce que la "lumière pénétrante" y sera plus brillante, la lumière du centre lui-même apportant l'indication recherchée. Si le guérisseur est très évolué, il n'emploiera aucune forme de perception psychique. Lors du contact, il réagira immédiatement à une impression émanant si puissamment du patient qu'elle apparaîtra indéniable, probablement tout à fait correcte, et pouvant à juste titre servir de point d'appui.

Il faut toutefois se rappeler que l'âme humaine est intégrée, et que par nature chaque âme est un Maître. En ce qui concerne le guérisseur, il y aura donc toujours une marge d'erreur, même s'il est un initié. Il reconnaîtra l'existence d'une limite à partir de laquelle l'homme spirituel (dont le patient n'est qu'un reflet) contrôle, et que le guérisseur ne peut ni n'ose franchir sauf en tant qu'âme agissant de pair avec l'âme du patient. Il peut par exemple se produire des circonstances au cours desquelles un disciple évolué ou un initié de haut grade, nettement désireux d'évacuer son véhicule physique, permet aux forces de désintégration, de limitation, et de destruction de briser et de détruire sa forme physique extérieure. Dans ce cas, son intention peut échapper au guérisseur mais le guérisseur se rendra compte qu'il rencontre une opposition et sera forcé de renoncer à son effort curatif.

Lorsque le patient est d'un type strictement mental et qu'il faut aborder le processus de guérison par un centre supérieur, le centre coronal, le guérisseur agira sagement en gagnant la coopération consciente du patient afin que leurs deux volontés fonctionnent à l'unisson, ce qui implique une relation positive entre eux.

Lorsque le patient est moins évolué, le guérisseur devra rechercher un esprit de consentement plein d'espoir. Dans ces cas, la nature émotionnelle est plus forte que chez les types plus évolués, et la tâche du guérisseur en est rendue plus ardue en proportion. Il devra très fréquemment combattre l'anxiété, les réactions émotionnelles les plus diverses, la peur, et les mauvais pressentiments ; la situation psychologique sera fluide. Le guérisseur aura fort à faire pour aider le patient à conserver de la constance dans ses réactions émotionnelles et à rester calme et paisible. Il faut en arriver à cette réaction de paix si l'on veut que les énergies curatives traversent effectivement le bon centre et atteignent la région qu'il contrôle.

Cela peut s'obtenir en établissant des rapports harmonieux entre le guérisseur et le patient avant d'entreprendre une cure quelconque. A l'instar des médecins contemporains, les guérisseurs du Nouvel Age se feront une clientèle et apprendront ainsi à connaître la constitution et le tempérament de ceux qu'ils peuvent être amenés à secourir. Ils leur enseigneront également certains processus et techniques de guérison destinés à être utilisés ultérieurement en cas de besoin. Toutefois, cette époque se situe dans un avenir encore fort lointain.

Lorsque le patient est un être humain non évolué et se situe très bas sur l'échelle de l'évolution, il sera contrôlé psychologiquement par la personnalité consacrée du guérisseur et  par l'imposition de la volonté du guérisseur sur le corps éthérique du patient. Cela ne signifie pas qu'il faille imposer l'énergie de la volonté à un patient négatif, ce qui le pousserait à agir et mettrait même en danger la très faible fraction de libre arbitre qu'il possède. Cela signifie que l'on a imposé au patient une autorité due à des connaissances et à une stabilité spirituelle, ce qui lui instille de la confiance et une bonne volonté obéissante.

Voici les premières mesures que le guérisseur doit prendre lorsqu'il s'occupe du patient et du psychisme (du psychisme inférieur) du patient. Elles sont au nombre de trois :

1. Chez l'homme évolué, inspirer la coopération de la personnalité. C'est elle seule qui a besoin d'être guérie.

2. Chez l'homme moyen, provoquer un état de consentement plein d'espoir de sa personnalité. Il n'est pas encore apte à coopérer intelligemment, mais peut se traiter lui-même de manière à réduire au minimum les obstacles dus à sa personnalité.

3. Chez l'homme non évolué, l'inciter à obéir  avec confiance aux suggestions du guérisseur. C'est le maximum dont il soit capable.

Il est évident que de vastes généralisations comme celles qui précèdent ne s'appliquent pas à tous les types d'hommes ni aux innombrables types et stades intermédiaires. Il faudra que le guérisseur aime véritablement ses compagnons et soit en même temps un psychologue entraîné. Cela signifie qu'il devra mettre en jeu son âme aussi bien que les perceptions de sa pensée.

Il y a lieu de noter ici un problème auquel le guérisseur devra faire face lorsqu'il s'occupera de patients de type mental, c'est celui de la tendance à conserver toutes les énergies arrivant de l'âme soit dans le centre coronal, soit au moins dans les centres situés au-dessus du diaphragme. Il est vrai que toutes les régions du corps situées au-dessous du diaphragme reçoivent habituellement les énergies dont elles ont besoin, mais leur fonctionnement y est en grande partie automatique. L'homme n'est pas entraîné à diriger consciemment de l'énergie vers un centre et la région qu'il contrôle lorsque cette région est située au-dessous du diaphragme. Il peut devenir nécessaire de lui en donner l'ordre s'il désire collaborer avec le guérisseur en cherchant à provoquer une cure. Sa focalisation mentale et l'activité de son centre coronal l'aideront beaucoup, pourvu qu'il accepte d'être éduqué dans l'art de diriger l'énergie.

Il peut en général y parvenir s'il n'est ni trop malade ni trop préoccupé de conserver un contact conscient avec son corps. Lorsque la douleur, le manque de conscience physique, ou une faiblesse accentuée empêchent le patient de focaliser son attention, il faudra que le guérisseur travaille surtout en tant qu'âme envers une autre âme. Il devra se fier au rapport entre l'âme et le corps éthérique du patient, en ayant confiance qu'il sera en mesure de provoquer une cure si telle est la destinée de l'homme.

Lorsque le trouble prend sa source dans le corps émotionnel ou astral, la tâche du guérisseur est moins aisée. Il faut alors qu'il agisse en restant focalisé dans son centre coronal, tout en se servant de son centre solaire correctement orienté pour diriger l'énergie nécessaire et contrôler la nature émotionnelle du patient. Je parle bien du centre solaire du guérisseur, qu'en général il n'utilise pas comme foyer d'attention dans sa vie courante. Le guérisseur a acquis la faculté d'employer à volonté tous ses centres en les considérant comme des points distributeurs d'énergie dirigée. Il faut bien remarquer que cette énergie n'est pas dirigée vers la guérison. Elle est l'énergie d'âme du guérisseur orientée vers un centre du corps du patient pour le contrôler, en raison de l'émotivité dont le patient fait preuve. Elle cherche à réorganiser ce centre pour le mettre en mesure de recevoir les énergies curatives émanant de l'âme du patient, ce qui est une affaire bien différente et qu'il faut soigneusement garder en mémoire.

En langage normal, le guérisseur se sert de deux de ses centres, son centre coronal et celui qui correspond à la zone malade et du centre de contrôle de cette zone chez le patient.

Dans toute cure réussie, il faut avoir établi des relations réciproques de sympathie, décrites comme suit dans un ancien livre des Archives des Maîtres :

"Côte à côte, les deux âmes n'en font qu'une. Foyer à foyer, il faut qu'elles souffrent ensemble. Place à place, elles se trouvent alliées, et le double courant d'énergie se traduit ainsi par une cure."

L'une des difficultés majeures auxquelles doit faire face le guérisseur, surtout s'il est relativement inexpérimenté, est le résultat de cette relation de sympathie une fois établie. Il peut survenir ce que nous appellerions un "transfert". Le guérisseur assume ou prend sur lui l'état de maladie ou d'inconfort, non pas en fait, mais en symptômes. Cela peut le rendre incapable de poursuivre le processus de guérison ou tout au moins interférer avec son libre jeu. Il s'agit d'un mirage et d'une illusion fondés sur la parfaite capacité du guérisseur de s'identifier avec son patient, ainsi que sur son anxiété et son grand désir d'apporter un soulagement. Le guérisseur est tellement préoccupé des besoins du patient et tellement décentralisé de sa propre conscience identifiée et positive que par inadvertance il est devenu négatif et temporairement vulnérable.

Si le guérisseur reconnaît en lui cette tendance, il peut s'en guérir en agissant par le centre cardiaque en même temps que par le centre coronal, afin de maintenir un flux constant d'énergie d'amour dirigé vers le patient. Cela l'isolera de la maladie, mais non du patient.

Le guérisseur peut obtenir ce dernier résultat en opérant par le centre cardiaque intérieur du brahmarandra, le centre coronal, ce qui accroîtra considérablement la puissance de son oeuvre de guérison. Cela présuppose toutefois de la part du guérisseur un haut degré de développement.

Un guérisseur spirituel moyen devra relier ses centres coronal et cardiaque par un effort défini de la volonté. Il ressentira ainsi que l'amour qui afflue de lui vers le patient s'oppose à tout retour des effluves indésirables du patient qui affluaient précédemment vers lui. En effet, si ce flux de retour existait, il empêcherait le patient d'être guéri.

Il apparaît donc que le guérisseur qui répond au pressant désir intérieur de guérir devra subir un entraînement fort sévère avant que les éléments de son équipement – personnalité, corps éthérique, et centres – soient devenus assez dociles à l'âme pour ne pas constituer d'obstacles à l'art de guérir. Par rapport à lui-même, il doit donc apprendre :

1. A synchroniser rapidement l'âme, la pensée, le centre coronal, et le cerveau physique.

2. A employer la pensée, illuminée par diagnostic psychologique des causes de la maladie qu'il se propose de traiter.

3. Les méthodes permettant d'établir un rapport de sympathie avec le patient.

4. Les moyens de se protéger lui-même de tout transfert provoqué par suite de ce rapport.

5. A établir avec le patient une juste relation soit de coopération, soit d'assentiment, soit de contrôle spirituel.

6. Le diagnostic physique et la localisation de la région où le soulagement doit être apporté, via le centre qui la contrôle.

7. L'art de coopérer avec l'âme du patient afin que son corps éthérique focalise toutes les énergies affluentes pour apporter un soulagement à la région malade. Ceci implique l'action directe du corps éthérique du guérisseur en connexion avec une activité renouvelée de la part du corps éthérique du patient.

8. La technique de retrait du pouvoir curatif lorsque celui du patient est approprié à la tâche entreprise.

J'ai le sentiment d'avoir indiqué tout l'indispensable pour se mettre immédiatement à étudier et à réfléchir. J'ai montré que l'art de guérir ne constitue ni un vague processus mystique, ni un désir-pensé accompagné de bonnes intentions. Il présuppose avant tout une maîtrise dans la science du contact d'âme, puis la pratique constante de l'ajustement et la compréhension de la Science des Centres, c'est-à-dire littéralement une forme moderne de Laya-Yoga.

Les guérisseurs de l'avenir auront à subir des années d'entraînement sévère, ce qui n'est nullement surprenant, car la profession médicale ordinaire exige, elle aussi, des années d'études et de travail acharné. Bien des guérisseurs du Nouvel Age associeront les études et connaissances orthodoxes avec l'art de guérir spirituellement.

Les guérisseurs éduqués seront doués de perception spirituelle et connaîtront à fond l'activité pratique du corps éthérique. Ils auront compris les énergies dont il est composé ou qu'il est susceptible de transmettre, la constitution subtile de l'homme, et les méthodes pour diriger les énergies d'un foyer ou d'une région vers d'autres. Lorsqu'ils auront acquis en outre de sérieuses connaissances médicales ou agiront en pleine coopération avec les médecins et chirurgiens orthodoxes, des changements prodigieux se feront jour, et une grande illumination atteindra la race des hommes.

C'est à cela qu'il faut nous préparer, non principalement pour guérir le corps physique, mais en vue de l'expansion que cette étude nouvelle et ésotérique apportera dans la conscience de la race.

Nous avons étudié diverses réalités fondamentales essentielles dont tous les guérisseurs doivent acquérir la maîtrise s'ils cherchent à mettre en pratique les données nouvelles de la guérison ésotérique. Mon enseignement présente donc une importance majeure. Chaque question soulevée pourrait servir de base à des discussions prolongées, mais ce traité ne s'y prête pas, car il ne vise qu'à donner des indications sur les possibilités futures.

Il incite également à se méfier de la manière dont les milieux métaphysiques abordent le sujet des maladies et de leur guérison. Je prends la liberté de m'exprimer assez rudement à leur égard. Je voudrais saper la confiance du public dans les modes de guérison relevant soi-disant du Nouvel Age, les méthodes des Scientistes Chrétiens, de la Science Mentale, et de toutes les écoles de pensée qui traitent les maladies sous le signe de l'affirmation – affirmation de la divinité de l'homme et prétention que cette divinité inhérente et innée garantit sa guérison. Cette prétention est un mirage et une illusion, ainsi que j'ai déjà cherché à le démontrer.

Nous en arrivons maintenant à une loi qui, si elle est bien comprise, prouvera combien les conceptions des métaphysiciens modernes sont inadéquates au sujet. Bien que cette loi permette d'asseoir sur des fondements sains notre enseignement de la guérison, elle reporte très nettement à des temps ultérieurs l'ère des guérisons vraiment ésotériques. En voici l'énoncé.

LOI III

Les maladies sont un effet de la centralisation essentielle de l'énergie vitale chez l'homme. Les conditions déterminantes qui provoquent la mauvaise santé font leur chemin à partir du plan ou cette énergie est focalisée. Ces conditions s'extériorisent en conséquence sous forme de maladies ou d'immunités contre les maladies.

Cette loi impose au guérisseur de déterminer par priorité le niveau de conscience d'où émane l'énergie qui prédomine dans le corps éthérique. Dans La Doctrine Secrète, H.P.B. précise qu'un plan et un état de conscience sont des termes synonymes et entièrement interchangeables. Dans tous mes écrits, je cherche à mettre l'accent non sur le niveau de matière ou de substance (qu'on appelle le plan) mais sur la conscience qui s'exprime dans cette ambiance de substance consciente.

Cette loi très ancienne affirme que la maladie résulte de la centralisation fondamentale de l'énergie de vie chez un homme. Cette énergie de vie n'est pas la même que l'énergie ou force de conscience, mais la conscience est toujours le facteur dirigeant dans l'expression de la vie intérieure, car il n'existe primordialement qu'une seule énergie majeure, celle de la vie.

C'est au foyer de conscience de l'homme que l'énergie de vie rassemblera ses forces. Si la conscience est focalisée sur le plan mental ou sur le plan astral, l'énergie de vie ne sera pas très fortement ancrée dans le centre cardiaque, celui où se trouve le principe de vie. Seule une partie de l'énergie vitale parviendra jusqu'au corps physique, via le véhicule éthérique ; la majeure partie en sera retenue (le mot est inadéquat) sur le plan où la conscience fonctionne de manière prédominante. En d'autres termes, l'énergie de vie sera conditionnée dans son expression par l'état de conscience correspondant au lieu de contact avec le Tout Divin, ou la Conscience Divine, rendu possible par le degré d'évolution du sujet.

La tâche du guérisseur consiste donc à découvrir où se trouve ce foyer de conscience, ce qui ramène à l'indication déjà fournie que les patients sont essentiellement du type mental ou émotionnel, et fort rarement purement physiques dans leur conscience.

Lorsque la conscience est stabilisée sur le plan de l'âme, les maladies ne font guère d'apparition. Les difficultés physiques d'un patient hautement évolué sont alors associées avec l'impact de l'âme sur un véhicule physique mal préparé à le supporter. A ce stade, le patient ne pourra être affligé que de certaines maladies majeures. Il ne sera pas sujet aux légers ennuis ni aux perpétuelles petites infections qui rendent si éprouvante et difficile la vie des hommes ordinaires ou peu développés. Il pourra souffrir de troubles cardiaques, de maladies nerveuses, et de maux divers affectant la partie supérieure du corps, c'est-à-dire les régions contrôlées par les centres situés audessus de diaphragme. Mais les difficultés amenées par les nombreux centres éthériques mineurs ou par les centres situés au-dessous du diaphragme se manifesteront rarement, à moins que le patient n'assume délibérément la charge de conditions engendrées par ses efforts au service des hommes. Tel est parfois le cas pour certains disciples très évolués.

Du fait que la majorité des êtres humains sont actuellement centrés sur le plan astral (ou sur le corps astral) la clef de l'une des plus grandes sources de maladie apparaît immédiatement. Lorsque la conscience de la race se transportera sur le plan mental – ce qui s'effectue lentement – les maladies les mieux connues et les plus répandues s'éteindront. Seules subsisteront pour troubler la paix des individus les maladies du type mental et celles des disciples. Je les ai décrites dans un volume antérieur de ce Traité (Traité sur les Sept rayons, Volume II, pages anglaises 520 à 625. Le présent livre sur la Guérison Esotérique est le Volume IV de Traité sur les Sept rayons, qui en comporte cinq en tout. Le cinquième n'est pas encore publié au jour où nous écrivons.).

La Science Mentale reconnaît avec raison pour responsables de bien des maladies les émotions des hommes exprimées par cette faible imitation de la réalité qu'ils appellent pensées. Ce groupe s'efforce à juste titre d'inciter les patients à modifier leur comportement émotionnel en vue de réagir envers la vie, les circonstances, et les gens selon une orientation différente. Mais il a désespérément tort en croyant que cela soit suffisant. Ignorant tous les processus scientifiques liés au corps éthérique, les membres de ce groupe ne  disposent d'aucune liaison entre la nature émotionnelle et le corps physique. Il y a donc une lacune dans leur raisonnement, et une faille correspondante dans leur technique, ce qui rend vaines leurs activités, sauf sous l'angle du caractère. Lorsqu'ils réussissent une guérison, c'est parce que le rétablissement du patient était prédestiné en tout état de cause, mais ils ont contribué à un but utile en corrigeant un état de caractère qui l'exposait constamment aux maladies. Ils n'ont pas opéré de cure, et s'ils le prétendent, le guérisseur et le patient se font tous deux des illusions. Or, toutes les illusions constituent des dangers et des obstacles. Il paraît opportun de citer ici en exemple quelquesuns des types de maladies qui peuvent résulter de la centralisation de la force vitale sur le plan astral. Je me bornerai à en donner une liste sans entreprendre la moindre étude de détail. En effet, tout ce que je pourrais dire sur les procédés de traitement est inutile tant que les guérisseurs modernes ne reconnaîtront pas le  fait du corps éthérique et n'agiront pas intelligemment et scientifiquement sur lui et sur les centres de force qui en détiennent le contrôle.

Je m'efforce pour l'instant de faire accepter certaines idées fondamentales, telles que le fait de l'existence du corps éthérique.

Voici les quelques exemples en question

Exemple n°1. 

Une introspection constante, toutes les formes de suppression morbide, et une trop rigoureuse imposition du silence au sujet des émotions fondamentales peuvent amener de sérieux troubles du foie, de continuelles difficultés gastriques, et des cancers.

Exemple n°2.

 Lorsqu'un homme abrite dans sa conscience des haines ou des aversions profondes, lorsqu'il vit dans un perpétuel état d'irritation contre une personne ou un groupe, ou encore s'il éprouve le sentiment que l'on abuse de lui, il est probable que le courant sanguin en sera affecté. De ce fait, l'intéressé risquera d'être sujet à de continuelles infections, à des furoncles, à des plaies suppurantes, et aux divers états sanguins de nature nettement septique.

Exemple n°3.

 Un caractère irritable, qui ne cesse d'être en état de tracasserie et de mauvaise humeur, qui réagit avec fureur lorsque les événements ne prennent pas le cours qu'il désire peut conduire à des explosions désastreuses qui se traduiront par un diagnostic de troubles cérébraux et d'accès de folie temporaires. Le sujet pourra souffrir de perpétuelles migraines qui saperont sa constitution et provoqueront inéluctablement un état de débilité.

Exemple n°4.

 La vie sexuelle frustrée telle que l'état d'une personne célibataire qui n'a pas eu l'occasion d'exprimer normalement un processus naturel et universel, et pour qui le sexe reste un mystère tout en étant simultanément l'objet constant de pensées intérieures peut conduire aux quatre états suivants :

a. A un état de profonde dévitalisation avec l'inévitable mauvaise santé qui s'ensuit et qui s'attache au type de personne que l'on appelle "vieille fille ou vieux garçon caractérisé". Bien entendu, il y a de nombreux célibataires qui font face sainement à la vie et n'entrent pas dans cette catégorie.

b. A un effort constant pour attirer l'attention du sexe opposé jusqu'au point où cela devient une tendance nerveuse et des plus malsaines.

c. Au développement d'habitudes homosexuelles ou aux perversions qui faussent la vie de nombreuses personnes intelligentes.

d. Aux tumeurs, malignes ou autres, qui attaquent les organes génitaux et rendent fréquemment le sujet passible de la chirurgie.

Il y a d'autres développements possibles sur lesquels je n'insisterai pas. J'en ai dit assez pour indiquer le danger d'un sentiment de frustration et d'un intérêt morbide même inconscient porté aux questions sexuelles. Celui-ci peut se traduire par une vie de rêve réunissant étroitement le cerveau, la pensée, et les organes génitaux et prouver le fait que les désirs astraux évoquent les appétits physiques. Ceci confirme mon argument que le corps physique répond automatiquement au contrôle astral, même pendant l'inconscience des heures de sommeil. Il est bien connu que la cure réside dans la plénitude d'une vie extérieure créatrice, surtout si elle bénéficie aux contemporains et n'est pas uniquement une transmutation des besoins sexuels en une forme de création en pensées qui restent simplement des pensées sans prendre forme sur le plan physique de la vie humaine.

Exemple n°5.

 L'apitoiement sur soi-même est un trouble fort répandu.

Chez la moyenne des personnes, il provoque des indigestions aiguës, des troubles intestinaux, des catarrhes, et des rhumes de cerveau. Chez les personnes plus évoluées, il cause des troubles bronchiaux chroniques, des ulcères gastriques, et un état malsain de l'ouïe et de la dentition.

On pourrait poursuivre l'énumération des états émotionnels provoquant des maladies chez les personnes ainsi affectées, mais les exemples précédents suffisent à suggérer aux guérisseurs en train d'expérimenter certaines notions sur l'origine des troubles qu'ils sont appelés à traiter. Comme indiqué précédemment, ils devront également tenir compte des facteurs hérités des incarnations précédentes, ou résultant du karma de l'entourage, national ou planétaire.

Aucune règle n'est liée à cette loi, parce que nous nous occupons encore de définir les causes provoquant les maladies objectives. Il faut que les guérisseurs comprennent ces conditions et les acceptent comme théoriquement opérantes avant de pouvoir prendre efficacement la situation en main.

Voici maintenant une autre loi dont la signification et la puissance de définition sont tellement inclusives qu'on peut la considérer comme donnant la raison de toutes les maladies, quelles que soient leur nature et l'époque de leur survenance dans l'histoire de la race humaine ou d'un individu isolé. Cette loi n'est toutefois énoncée ici qu'en quatrième lieu, parce que les principales affirmations des trois lois précédentes doivent d'abord être admises, pesées et étudiées. Une autre raison pour l'appeler Loi IV vient de ce qu'elle est la loi majeure conditionnant l'apparition des maladies dans le quatrième règne de la nature, le règne humain. Elle est essentiellement liée à la quatrième Hiérarchie Créatrice et ce furent les initiés de la quatrième race mère, la race atlante qui l'imposèrent et la reconnurent comme une loi régissant principalement l'humanité. Chose curieuse, lorsque l'humanité pourra vivre en gardant sa conscience focalisée sur le quatrième plan ou plan bouddhique, les maladies s'éteindront, et la quatrième Hiérarchie Créatrice sera définitivement délivrée de cette sérieuse entrave.

LOI IV

Les maladies, tant physiques que psychologiques, ont leurs racines dans le bien, le beau, et le Vrai. Elles ne sont qu'un reflet déformé des possibilités divines. L'âme contrecarrée, qui recherche la pleine expression de quelque caractéristique divine ou réalité spirituelle intérieure, provoque un point de friction dans la substance de ses gaines. Le regard de la personnalité se focalise sur ce point, ce qui appelle la maladie. L'art du guérisseur se préoccupe de relever les regards focalisés vers le bas en les orientant vers l'âme, qui est le véritable Guérisseur intérieur de la forme. Alors l'oeil spirituel ou troisième oeil dirige la force curative, et le rétablissement s'ensuit.

Dès le début, cette loi affirme l'un des paradoxes de l'enseignement occulte, à savoir que le bien et le mal ne sont qu'une seule et même chose, malgré qu'ils soient inverses et constituent les faces opposées de l'unique Réalité.

Parce que l'homme est une âme et qu'il est spirituellement décidé à fonctionner comme une âme, il s'établit un état de friction entre l'âme et la personnalité. Cette friction est une cause majeure, sinon  la cause de toutes les maladies, ce qui donne la clef de l'expression "feu par friction", le troisième aspect de la "nature ardente" de Dieu, car "notre Dieu est un feu consumant" (Deutéronome IV-24 et Hébreu XII-29.).

L'un nous enseigne également que cette nature s'exprime par le feu électrique , par le feu solaire, et par le feu par friction. J'ai longuement traité la question de ces trois feux dans  Un Traité sur le Feu Cosmique 94, et j'y avais fait allusion précédemment dans  La Doctrine Secrète.

Cette loi précise que l'homme est divin et que pour cette raison son besoin de divinité provoque des résistances dans les véhicules d'expression. Ces résistances se localisent dans une région donnée du corps physique et produisent un point de friction. A son tour, cette friction produit un état ou une zone d'inflammation. Peut-être ces données fournissent-elles une nouvelle clef.

Une clef au problème qui a causé tant de soucis dans les milieux métaphysiques : pourquoi les personnes évoluées, les guides spirituels, et les aspirants orientés vers la vie supérieure souffrent-ils si fréquemment de maux physiques ? C'est probablement parce qu'ils en sont au stade où l'énergie de l'âme affluant par le corps physique rencontre dans ce corps une résistance d'une intensité correspondante. La friction provoquée est si intense qu'une maladie en résulte promptement. Les disciples qui ont pris la deuxième initiation ne se trouvent pas dans ce cas. Le problème de leur mauvaise santé se résout autrement.

Reprenons cette quatrième loi phrase par phrase, et essayons d'en analyser quelque peu la signification.

1.

Les maladies, tant physiques, que psychologiques, ont leurs racines dans le bien, le beau, et le vrai. Elles ne sont qu'un reflet déformé des possibilités divines.

Il a été démontré que la nature des maladies est essentiellement psychologique. Il existe cependant des maladies inhérentes non seulement à la résistance des corps subtils, mais à celle du corps physique dense à l'impact des énergies supérieures. D'autres sont inhérentes à la matière ou substance planétaire de la Terre elle-même.

N'oublions pas que le corps physique est composé d'une telle matière.

Cette première clause de la quatrième loi annonce que trois aspects de la divinité produisent des maladies. A première lecture, cela paraît impossible, mais une étude plus approfondie révélera cette vérité fondamentale. Comment le bien, le beau, et le vrai peuvent-ils causer une maladie quelconque ? Nous allons examiner la question.

a.

Le Bien. Qu'est-ce que le bien ? N'est-ce pas l'expression de la volonté-de-bien ? Cette volonté-de-bien ne se traduit-elle pas ou ne devrait-elle pas se traduire sur le plan physique par ce que nous appelons la bonne volonté parmi les hommes ? L'âme cherche constamment sur son propre plan à se conformer au Plan qui met en oeuvre la divine volonté-de-bien. N'est-il pas possible qu'elle essaye de contraindre sa triple expression (la personnalité) à exprimer la bonne volonté, lorsque cette personnalité en est arrivée au stade approprié de développement et qu'elle fonctionne activement ? Mais la nature en forme n'est pas encore susceptible d'exprimer divinement les désirs. Elle résiste, ce qui provoque immédiatement une friction, et la maladie s'ensuit.

Une considération même sommaire des questions ci-dessus fait ressortir la probabilité que l'inclination de l'âme "vers le bien" puisse susciter une résistance sur le plan physique et que le tourbillon ainsi engendré dans la conscience de l'homme puisse et doive provoquer des maladies. Bien des difficultés qui assaillent les personnes évoluées, les aspirants, et les disciples ressortissent de ce type de maladie. La "friction" produit chez eux une réaction secondaire et conduit aux états psychologiques que nous dénommons "dépression, complexe d'infériorité, et sentiment de faillite". Cette source particulière de maladies, "le Bien", affecte principalement les types mentaux.

b.

Le Beau. Voilà un mot qui qualifie l'attrait, le désir de tous les hommes pour les objectifs qu'ils considèrent comme souhaitables dans la structure de leur vie et pour lesquels ils choisissent de lutter. Sous l'angle des aspects divins, le beau concerne la qualité de vie. Dans le premier volume de ce Traité ( Traité sur les Sept Rayons, Volume I.), nous avons défini l'ensemble esprit-âme-corps par les mots vie-qualitéapparence.

La vie est l'énergie en expression de la divine volontéde- bien. La qualité est l'énergie en expression de l'âme, et cette énergie opère aujourd'hui principalement par la vie de désir. A tous les stades, les hommes sont décidés à détenir, posséder, et jouir de tout ce qu'ils considèrent comme beau. La définition du "beau" et l'étendue des désirs humains diffèrent largement selon le degré d'évolution. Tout dépend de la conception de vie de celui qui désire et de la place qu'il occupe sur l'échelle de l'évolution.

A tout moment, la prédisposition d'un homme à la maladie est déterminée par son incapacité d'atteindre ce qu'il considère comme "le beau", par suite de la friction interne qui se produit.

Au point de développement actuel de la race, la majorité des gens sont happés par la maladie par suite de la friction résultant de leurs efforts pour atteindre "le beau". Ces efforts sont rendus obligatoires par la poussée de l'évolution, parce que les hommes sont des âmes et sont soumis à l'influence de la qualité du deuxième aspect divin (Le deuxième aspect divin ou Deuxième Rayon, Amour-Sagesse.).

c.

Le Vrai. On a dit que le vrai ou la vérité sont constitués par la plus grande fraction d'expression divine qu'un homme puisse mettre en oeuvre au degré d'évolution où il est parvenu et à un stade quelconque de son histoire en incarnation. Cette expression de la vérité présuppose qu'à l'arrière-plan de ce que l'homme parvient à exprimer, il existe de grandes ressources qu'il est incapable de manifester. Son âme a constamment conscience de ces ressources.

L'homme est donc incapable de vivre selon l'idéal le plus élevé que son niveau particulier lui permet de concevoir, et dont il se rend compte à ses meilleurs moments de lucidité. Il en résulte même si l'intéressé en est inconscient.

Les rhumatismes sont l'une des manifestations majeures de cette friction spéciale de cet état de maladie. Ils sont fort répandus de nos jours et l'ont été depuis des siècles. La médecine orthodoxe ne leur attribue aucune cause véritable, bien qu'elle formule de multiples spéculations et conclusions à ce sujet. Les rhumatismes s'attaquent en réalité de ce que l'âme est incapable de produire une expression "du vrai" chez l'homme, qui est son instrument dans les trois mondes. L'homme à son tour, si peu élevée que soit sa position sur l'échelle de l'évolution, est toujours conscient de l'inaccessible. Il éprouve constamment un besoin d'amélioration. Ce besoin n'est relié ni à l'expression de la volonté-de-bien ni au "beau", malgré que l'homme puisse également en être conscient à un degré plus ou moins grand. Il se sent nettement relié à quelque chose de plus proche de l'idéal tel qu'il le perçoit sur le plan physique. Une friction s'établit, et une maladie s'ensuit.

Il est intéressant de noter que l'incapacité d'exprimer "le vrai" ou d' "être la vérité" est la cause réelle du décès des hommes qui n'ont pas atteint le stade de disciple et pas encore pris leur première initiation. L'âme se fatigue de la réaction frictionnelle de son instrument et décide de mettre fin aux expériences de l'incarnation considérée. La mort survient donc comme résultat de la friction engendrée.

En étudiant ces idées, il faut se rappeler que :

a.

Le bien contrôle l'homme par le centre coronal, et la friction engendrée est due à l'inertie du centre coccygien, lequel contrôle l'expression du premier aspect divin chez l'homme par sa réaction réciproque avec le centre coronal. Cette réaction n'intervient que si l'homme a atteint le stade de disciple ou d'initié.

b.

Le beau contrôle par le centre cardiaque. La friction résulte de ce que le centre solaire ne parvient pas à réagir. Un état de friction s'installe donc. La fin de cet état et l'évocation d'une juste réaction dans le plexus solaire surviennent lorsque les forces du centre solaire sont élevées et mélangées avec l'énergie du centre cardiaque.

c.

Le vrai, en tant qu'expression du divin, trouve son point focal dans le centre laryngé. Les raisons de l'insuccès dans la réaction de la personnalité et de son incapacité d'exprimer la vérité doivent être recherchées dans la relation du centre sacré avec le centre laryngé. En l'absence de cette relation, il se produit une friction.

On ne peut réellement exprimer "le vrai" que si les forces du centre créateur inférieur au diaphragme ont été élevées jusqu'au centre créateur laryngé. Alors "la Parole", qui est essentiellement l'homme, "sera faite chair", et l'on verra enfin sur le plan physique une véritable expression de l'âme.

2.

L'âme contrecarrée, qui recherche la pleine expression de quelque caractéristique divine ou réalité spirituelle intérieure provoque un point de friction dans la substance de ses gaines.

Cette question a déjà été abondamment discutée. Il y a lieu toutefois de bien noter que dans cette phrase l'accent est mis sur le fait que c'est l'âme qui prend la responsabilité de produire la friction. Au contraire, dans l'analyse de la phrase précédente, l'accent était mis sur la personnalité, parce que son défaut de réaction produit la friction et la maladie qui s'ensuit. Peut-être la phrase ci-dessus contient-elle la clef de la raison d'être de la douleur, du malheur, et même de la guerre ? Je recommande d'y penser avec soin, et si possible avec illumination.

3.

Le regard de la personnalité se focalise sur ce point, ce qui appelle la maladie.

Il y a là une allusion des plus intéressantes aux moyens de diriger la force. La signification occulte de l'oeil et la nature de son symbolisme sont peu comprises. La présente référence ne concerne en réalité aucunement les yeux du corps physique. "Le regard de la personnalité" se rapporte ici à l'attention focalisée de la personnalité émanant du corps astral et du corps mental qui sont essentiellement les deux yeux de l'âme en incarnation. L'emploi de ces deux fenêtres ou yeux de l'âme conduit à concentrer l'énergie dans le corps éthérique, et en l'espèce il s'agit strictement d'énergie de la personnalité. Cette énergie est alors dirigée vers le point inconfortable, donc vers le point de friction. La friction est entretenue et accrue par les forces focalisées sur elle.

Du point de vue objectif, les gens n'ont guère l'idée qu'ils accroissent beaucoup la puissance de la maladie en dirigeant constamment sur elle leur effort de pensée et en fixant leur attention sur la région où le trouble est localisé. Ils amènent les énergies mentales et émotionnelles à peser sur la zone malade, et les "regards de la personnalité" constituent un puissant facteur d'entretien de la maladie.

La phrase étudiée exprime en outre clairement et sans équivoque le fait que les états émotionnels et mentaux provoquent la maladie.

L'activité de l'âme et l'impact de l'énergie de l'âme doivent traverser les corps subtils pour pénétrer le corps physique. Le point de friction résultant de la résistance se trouve tout d'abord dans le corps mental, puis répété encore plus puissamment dans le corps astral, et enfin reflété dans le corps physique. Ces trois corps constituent la personnalité, ce qui est l'A.B.C. de l'occultisme, mais que l'on oublie souvent, et la friction existe nécessairement dans leur ensemble.

Je souligne la corrélation entre ce qui précède et mes exposés au sujet des yeux dans mes autres écrits. Comme on le sait, et comme il est indiqué dans La Doctrine Secrète, l'oeil droit est "l'oeil de bouddhi" et l'oeil gauche est "l'oeil de manas". Bouddhi se rapporte ici au plan mental supérieur ou abstrait, et à l'homme sous son apparence ultime.

Chez la moyenne des hommes, avant que la perfection ne soit atteinte, l'oeil droit transmet l'énergie du corps astral lorsqu'il est dirigé consciemment vers l'objet de l'attention, et l'oeil gauche transmet l'énergie du corps mental inférieur ou concret. Entre ces deux yeux directeurs se trouve le centre frontal ou ajna, qui ressemble à un troisième oeil dirigeant les énergies amalgamées et fondues de la personnalité. En relation avec le troisième oeil lorsqu'il s'éveille et se met à fonctionner activement, il existe dans le centre supérieur coronal un point que nous appelons "l'oeil de l'âme" qui peut transmettre et transmet effectivement de l'énergie au centre frontal. Avant la quatrième initiation, l'oeil de l'âme est l'agent de l'énergie de la Triade Spirituelle. Cette relation ésotérique ne s'instaure qu'à partir du moment où l'âme domine son instrument, la personnalité, et prend sous sa direction toutes les activités inférieures du plan physique.

Chez l'homme parfait, l'on rencontre donc les distributeurs d'énergie ou agents de distribution suivants :

1. L'oeil de l'âme agent de la Triade Spirituelle. Volonté.

2. Le troisième oeil agent de l'âme. Amour.

3. L'oeil droit distributeur d'énergie bouddhique.

4. L'oeil gauche transmetteur d'énergie manasique pure.

5. Le centre ajna concentrant et dirigeant toutes ces énergies.

Chez le disciple et l'homme qui commence à fonctionner en tant qu'âme, le tableau est le suivant :

1. Le troisième oeil répartissant l'énergie de l'âme

2. L'oeil droit agent de l'énergie astrale

3. L'oeil gauche agent de l'énergie mentale concrète

4. Le centre ajna point focal de ces trois énergies

Chez la moyenne des hommes, la situation est la suivante :

1. L'oeil droit agent de l'énergie astrale

2. L'oeil gauche agent de l'énergie mentale

3. Le centre ajna station de distribution

A mesure que les connaissances occultes s'accroîtront l'on édifiera toute une science de la distribution d'énergie basée sur les yeux et leurs fonctions symboliques, et l'on comprendra leur usage ésotérique.

Le moment n'en est pas encore venu, bien que l'on sache déjà par exemple que le pouvoir de l'oeil humain attire l'attention lorsqu'il est focalisé sur une personne. Je peux ajouter la suggestion suivante : le nerf optique est un symbole de l'antahkarana, et la structure tout entière du globe oculaire est l'un des plus magnifiques symboles de la triple divinité et de l'homme triple.

4.

L'art du guérisseur se préoccupe de relever les regards focalisés vers le bas en les orientant vers l'âme, qui est le véritable guérisseur de la forme.

L'interprétation la plus évidente et la moins élevée de cette phrase indique simplement que le guérisseur doit aider le patient à détourner ses regards de lui-même. Il faut l'aider à élever et à réorienter l'énergie dirigée, de manière à ce que le "point de friction" cesse d'attirer son attention et qu'une nouvelle préoccupation lui soit offerte. Tous les guérisseurs s'efforcent depuis longtemps de pratiquer cette méthode, mais elle a une signification ésotérique bien plus profonde qu'ils ne l'ont comprise, et j'éprouve quelque difficulté à la préciser.

On sait que le point de friction, responsable de la maladie, provient du conflit entre le bien, le beau, et le vrai d'une part, et les forces de l'homme inférieur d'autre part. On sait également qu'il s'agit d'une loi fondamentale que le guérisseur doit accepter et selon laquelle il doit travailler intelligemment. Comment peut-il appliquer cette loi et obtenir les résultats qu'il recherche ?

Les énergies déversées par l'âme pénètrent le corps physique par le véhicule éthérique. Elles sont responsables du trouble de friction et de la maladie consécutive. Elles sont "descendues au contact" via la sutratma, et sont ancrées dans les trois centres principaux qui sont comme on le sait des centres majeurs. De là, elles sont réparties aux diverses régions du corps physique selon la nature de l'homme, son rayon, son développement, ses faiblesses, et ses limitations. Ou bien elles y causent des points de friction, ou bien elles s'y manifestent sous forme de qualités divines.

Prenons le cas de friction et de maladie subséquente où le patient aurait la chance de disposer d'un guérisseur ésotérique entraîné, soit initié, soit disciple évolué. Avec ou sans la coopération du patient, les énergies seront renvoyées à leurs foyers de distribution, les trois centres supérieurs, selon le type d'énergie qui produit le trouble. Elles ne peuvent pas être totalement expulsées du corps par le centre coronal, sans quoi le sujet mourrait. Mais il est ésotériquement possible de "les évacuer de leur point de friction vers leur point d'émanation mais non jusqu'à leur Source", pour citer un ancien livre sur les guérisons.

A défaut d'une terminologie appropriée à ces sciences nouvelles, nous dirons que l'énergie est renvoyée de la région infectée vers le point de friction, et de là au centre qui contrôle cette région et par lequel l'énergie de l'âme est passée pour pénétrer le corps physique dense. Le guérisseur travaille donc simultanément sur les deux aspects du corps physique, le dense et l'éthérique. Partant de ce centre, l'énergie en question est rassemblée et renvoyée à l'un ou l'autre des trois centres majeurs. Si l'un de ces trois centres supérieurs est lui même impliqué, l'énergie y est rassemblée et dirigée vers le centre coronal où elle est retenue. Cette phase du travail du guérisseur se divise donc en deux parties.

1. Le stade d' "élévation" ou d' "expulsion" ésotérique, lequel se divise lui-même en deux phases :

a. la phase du rassemblement de l'énergie,

b. la phase où elle est refocalisée dans son cadre distributeur.

2. Le stade postérieur au travail du guérisseur, lorsque l'état du patient est amélioré ou que le travail s'est soldé par un insuccès. A ce stade, l'énergie qui avait été "expulsée" est dirigée à nouveau vers le centre et le point où la friction avait eu lieu.

Il est évident que cette forme de travail curatif n'est possible qu'aux personnes très entraînées. Il est donc superflu de s'étendre plus longuement sur cette technique. Il est cependant utile d'entrevoir par moment des buts lointains.

Si le patient est à même de répondre à des suggestions le mieux à faire au sujet de ce qui précède consiste à détourner son attention vers l'âme et à l'aider en toute simplicité à maintenir sa conscience aussi près que possible de son âme. Cela contribuera à désobstruer les canaux par lesquels l'énergie peut affluer, ou le long desquels on peut la retirer automatiquement, car l'énergie suit la pensée.

En dernière analyse, la véritable guérison ésotérique est une affaire simple en comparaison des détails touffus et complexes dont les médecins modernes ont à tenir compte à propos du mécanisme humain et de ses maladies. Le guérisseur spirituel s'intéresse  à la région où siège la maladie au centre éthérique qui la contrôle, à son homologue supérieur, et  aux trois énergies émanant de l'âme qui sont responsables d'avoir causé le ou les points de friction.

Pour le reste de son travail, il devra employer l'imagination créatrice, savoir visualiser, et connaître les raisonnements scientifiques basés sur la loi fondamentale et universelle que "l'énergie suit la pensée". Sous le rapport de la guérison, cette visualisation et cette pensée scientifique n'impliquent pas la construction de formes-pensées, mais impliquent la capacité de mobiliser et de diriger des courants d'énergie.

5.

Le troisième oeil dirige alors la force curative, et le rétablissement s'ensuit.

Le troisième oeil mentionné ici est celui du guérisseur et non celui du patient en général. Le guérisseur l'emploie conjointement avec l'oeil de l'âme. S'il s'agit de guérir une personne très évoluée et capable de coopérer consciemment, le troisième oeil du patient peut également être mis en action, ce qui permet à deux très puissants courants d'énergie dirigée de pénétrer la région où se situe le point de friction.

Dans les cas ordinaires où le patient ne possède aucune connaissance occulte, c'est le guérisseur qui effectue tout le travail, ce qui est souhaitable. La coopération des malhabiles et des patientsémotionnellement imbriqués dans leurs troubles n'est pas vraiment utile.

Les quelques suggestions offertes au cours de l'analyse des phrases de la Loi IV fourniront d'abondantes matières à méditation. Etudions maintenant la règle reliée à cette loi.

En se pénétrant de ces lois et règles, on ne doit pas oublier que les lois sont imposées au guérisseur et forment l'ambiance invariable au sein de laquelle il lui faut agir. Il ne doit ni ne peut s'en évader. Quant aux règles, il se les impose à lui-même. Elles représentent les conditions auxquelles on lui conseille de se plier s'il désire réussir. Le succès dépend beaucoup de sa compréhension des règles et de son aptitude à les interpréter correctement.

Elles traduisent ou adaptent les anciennes règles qui, depuis la nuit des temps, ont guidé tous les guérisseurs ésotériques opérant sous influence hiérarchique.

Au début de leur emploi, elles furent soumises à des membres de la Hiérarchie de l'époque – l'époque de l'ancienne Lémurie – et acceptées par eux. Il fallait alors les interpréter différemment de la manière moderne. Leur signification moderne ne fait que commencer d'apparaître. Voici le processus :

1.

A l'époque Lémurienne, ces règles étaient acceptées par des membres de la Hiérarchie. A moins d'en faire partie, l'on ne pouvait ni les vérifier ni s'en servir.

2.

A l'époque Atlante, elles furent extériorisées dans les limites suivantes ; les disciples qui n'étaient pas encore des initiés ou qui avaient seulement pris leur première initiation les reçurent avec permission de s'en servir. L'interprétation Atlante de ces règles colore encore les voies d'accès à leur compréhension moderne, mais elle est mal appropriée aux occasions actuelles et aux types d'êtres humains plus mentaux que les Atlantes.

3. Actuellement,  dans notre race Aryenne, une nouvelle signification apparaît, et c'est elle que je voudrais faire connaître avec sa nouvelle interprétation.

Il n'y avait pas lieu de donner une interprétation nouvelle à la Première Règle, car ses implications sont évidemment fort modernes. En fait, cette première règle ne faisait pas partie de l'ancien texte original d'où fut tirée la présente série de règles importantes. Elle est relativement récente, car elle a été formulée au début de l'ère chrétienne. Elle est claire et concise et implique la nature de ce que devrait être la pensée du guérisseur.

1. Il doit connaître le type de pensée qui conditionne le patient.

2. Il doit être capable de pénétrer la source de la difficulté, ou son arrière-plan psychologique ; il faut donc qu'il utilise le pouvoir de la pensée.

3. Il doit savoir relier la cause et l'effet ; or, c'est toujours la pensée qui est l'agent de liaison.

Dans l'ancienne Lémurie et en Atlantide, l'organe de pensée était pratiquement assoupi et dépourvu de tout fonctionnement réel. C'est seulement dans la présente race que la nature mentale de l'homme devient dominante. Il est donc justifié de donner de ces règles une interprétation nouvelle et moderne basée sur le principe mental, et c'est à quoi nous allons procéder.