A. Facteurs confrontant l'âme qui se retire

A. Facteurs confrontant l'âme qui se retire

Au cours de la mort physique et de l'acte de restitution, l'âme doit tenir compte des facteurs suivants :

1. L'élémental physique, la vie intégrée et coordonnée du corps physique. Celui-ci cherche perpétuellement à rester cohérent grâce aux forces attractives de toutes ses parties composantes et à leur mutuelle interaction. Cette force opère par d'assez nombreux centres mineurs.

2. Le véhicule éthérique, qui possède sa vie propre puissamment coordonnée, exprimée au moyen des sept centres majeurs qui réagissent sous les impulsions énergétiques astrales, mentales, et animiques. Ce véhicule agit également sur les centres mineurs non consacrés à répondre au mécanisme physique dense, cet aspect de l'équipement humain dont H.P.B. déclare qu'il n'est pas un principe.

Les centres mineurs se divisent en deux groupes. Premièrement les centres réactifs à la vie de la matière dense ou aspect maternel. Ils se situent nettement sur l'arc d'involution et sont un héritage du précédent système solaire. L'homme tout entier était alors contrôlé au moyen de ces centres mineurs. Seuls un très petit nombre de centres majeurs apparaissaient faiblement chez les initiés et les disciples évolués de cette époque. Deuxièmement, les centres mineurs réactifs  aux énergies qui les atteignent par les centres majeurs. Ces derniers passent alors sous le contrôle du corps astral et de l'appareil mental. Telle est la raison pour laquelle je me suis référé précédemment aux centres mineurs. Il est intéressant de rappeler en détail l'emplacement de ces vingt et un centres :

1. Il y en a deux en avant des oreilles, près de l'articulation maxillaire.

2. Il y en a deux juste au-dessus des seins.

3. Il y en a un à la jonction des clavicules, près de la glande thyroïde. Avec les deux centres des seins, ils forment un triangle de force.

4. Il y en a deux, un dans chaque paume de la main.

5. Il y en a deux, un dans chaque plante du pied.

6. Il y en a deux, juste en arrière des yeux.

7. Il y en a deux en liaison avec les gonades.

8. Il y en a un près du foie.

9. Il y en a un en connexion avec l'estomac ; il est donc relié au plexus solaire mais sans lui être identifié.

10. Il y en a deux en connexion avec la rate. Ils ne forment en réalité qu'un centre, mais composé de deux centres superposés.

11. Il y en a deux, un dans le creux de chaque genou.

12. Il y a un centre extrêmement puissant en connexion étroite avec le nerf vague. Certaines écoles ésotériques le considèrent comme un centre majeur. Il n'est pas dans l'épine dorsale, mais n'est pas très éloigné du thymus.

13. Il y a un centre proche du plexus solaire. Il relie ce dernier au centre coccygien et forme ainsi un triangle centre sacré – centre solaire – centre coccygien.

Les deux triangles mentionnés dans ce tableau présentent une réelle importance. L'un est situé au-dessus du diaphragme, l'autre au-dessous.

On peut également considérer le processus de la mort comme une activité double concernant essentiellement le corps éthérique. La substance éthérique est d'abord rassemblée et retirée de manière à ne plus imprégner l'organisme physique, puis elle est  densifiée (un terme délibérément choisi) dans la zone du corps éthérique qui a toujours entouré le véhicule dense sans le pénétrer. On a parfois appelé par erreur cette zone aura de santé. On peut la photographier pendant le processus de la mort plus facilement et avec plus de succès qu'à tout autre moment, par suite de l'accumulation des forces rassemblées dans les quelques centimètres extérieurs au corps tangible.

C'est à ce point de son expérience que l'âme en voie de retrait prononce la "parole de mort". Avant l'énonciation de cette parole, le retour à la vie physique reste possible, et les forces éthériques encore proches peuvent à nouveau imprégner le corps. Jusque-là, la relation avec les forces en retrait est maintenue par le centre coronal, ou le centre cardiaque, ou le centre solaire, ainsi que par les deux centres mineurs de la poitrine.

Pendant tout ce temps, la conscience est focalisée soit dans le corps émotionnel ou astral, soit dans le véhicule mental, selon le degré d'évolution du mourant. Contrairement à ce que pourrait croire un observateur, le mourant n'est pas inconscient, mais se rend pleinement compte intérieurement de la suite des événements. S'il est fortement focalisé sur la vie dans le plan physique, et si tel est le désir dominant de sa pensée, il peut intensifier le conflit. Alors l'élémental physique luttera furieusement pour l'existence, le corps des désirs combattra pour retarder le processus de la mort, tandis que l'âme restera absorbée dans son travail d'abstraction et de restitution. Cela conduit fréquemment à une lutte facile à observer. A mesure que la race des hommes progressera et se développera, cette triple bataille deviendra bien moins fréquente. Le désir de l'existence sur le plan physique aura perdu une partie de son attrait, et l'activité du corps astral s'éteindra.

Je souhaiterais que vous puissiez vous faire une image symbolique d'un homme en pleine incarnation, engagé à fond dans cette phase d'expérience, et celle d'un homme se retirant de la même expérience. Cette image reproduirait sur une petite échelle le grand processus planétaire d'involution et d'évolution, concernant les activités qui produisent une focalisation ou une polarisation dans une direction ou dans l'autre. Cela ressemble à un processus consistant à déverser de ln vie et de la lumière dans un récipient sur le plan physique, ou à intensifier la radiation de cette vie et de cette lumière à tel point que, répondant à l'appel de l'âme, elles sont toutes deux retirées et rassemblées dans le centre de vie et de lumière d'où elles émanaient originellement.

Puissiez-vous reconnaître que je viens de définir l'initiation dans une phraséologie quelque peu inhabituelle. Il existe dans les archives de la Hiérarchie un Manuel de la Mort. Peut-être certaines citations de ce manuel aideront-elles à comprendre mes explications et ouvriront-elles de nouvelles perspectives sur la mort. Il contient ce qu'on désigne par "Formules précédant le Pralaya". Celles-ci traitent de tous les processus de mort ou d'abstraction, couvrant la mort de toutes les formes, que ce soit la mort d'une fourmi, d'un homme, ou d'une planète. Ces formules ne concernent que les aspects vie et lumière, la première étant conditionnée par le Son, et la seconde par la Parole.

L'écrit suivant auquel je pense concerne la lumière, ainsi que la Parole qui l'abstrait de la forme ou la focalise dans la forme.

"Sache, ô Chéla, que dans les sphères connues rien n'est que lumière répondant à la PAROLE. Sache que cette lumière descend et se concentre, et que du point qu'elle a choisi pour foyer elle éclaire sa propre sphère. Sache aussi que cette lumière monte et laisse dans les ténèbres ce qu'elle a illuminé – dans le temps et l'espace. Cette descente et cette ascension, les hommes les appellent vie, existence, et décès. Nous Qui foulons le Chemin Eclairé, nous les appelons mort, expérience, et vie. 

La lumière descendante s'ancre sur le plan des apparences temporaires. Elle lance sept fils à l'extérieur, et le long de ces fils palpitent sept rayons de lumière. Vingt et un fils mineurs les prolongent en tant que radicelles, amenant les quaranteneuf feux à rougeoyer et à brûler. Sur le plan de la vie manifestée la parole se répand : Voici ! Un homme est né.

La vie se poursuit et la qualité de la lumière apparaît, tantôt faible et fuligineuse, tantôt rayonnante, brillante, éclatante.

Ainsi passent et repassent dans la Flamme les points de lumière ; ils vont et viennent. Les hommes appellent cela la vie, ils disent que c'est la véritable existence.

Ils se leurrent ainsi, mais servent le dessein de leurs âmes et s'adaptent au Plan supérieur. Alors résonne une Parole.

L'irradiant point de lumière descendu remonte, répondant à la note faiblement perçue qui le rappelle, attiré vers la source d'où il émane. L'homme appelle cela mort, et l'âme appelle cela vie.

La Parole retient la lumière dans la vie ; la Parole abstrait la lumière, et Cela seul reste qui est la Parole Elle-même. Cette Parole est Lumière, cette Lumière est Vie, et la Vie est Dieu."

La manifestation du corps éthérique dans le temps et l'espace comporte ce que l'on a ésotériquement dénommé "deux instants de brillance". Le premier précède l'incarnation physique, lorsque la lumière descendante conférant la vie se focalise dans toute son intensité autour du corps physique et établit un rapport avec la lumière inhérente à la matière elle-même, lumière qui réside dans chaque atome de substance. Cette lumière en voie de focalisation se concentre dans sept zones de son cercle infranchissable créant ainsi les sept centres majeurs qui contrôleront dans un sens ésotérique son expression et son existence sur le plan physique. C'est là un instant de rayonnement intense, comme si un point de lumière palpitante éclatait en flammes, et si sept points de lumière intensifiée prenaient forme dans cette flamme. C'est un moment culminant dans l'expérience de l'incarnation et il précède de très peu la naissance physique. C'est lui qui détermine l'heure de cette naissance.

Le stade suivant du processus tel qu'il est perçu par les clairvoyants est celui de l'interpénétration, au cours duquel "les sept deviennent les vingt et un, et ensuite la multitude". La substance lumineuse qui est l'aspect énergétique de l'âme commence à imprégner le corps physique, et le travail créateur du corps éthérique ou vital est achevé. Le premier phénomène correspondant sur le plan physique est le "son" émis par l'enfant nouveau-né. Son cri marque l'apogée du processus. L'acte de création par l'âme est désormais complet. Une nouvelle lumière brille dans un lieu sombre.

Le second instant de brillance survient dans le processus inverse. Il annonce la période de restitution et l'abstraction finale par l'âme de sa propre énergie intrinsèque. La prison de la chair est dissoute par le retrait de la lumière et de la vie. Les quarante-neuf feux contenus dans l'organisme physique s'éteignent ; leur chaleur et leur lumière se fondent dans les vingt et un points lumineux mineurs, qui sont à leur tour absorbés par les sept centres majeurs d'énergie.

Puis la "Parole de Retour" est prononcée, sur quoi l'aspect conscience, la nature qualitative, la lumière et l'énergie de l'homme incarné, se concentrent dans le corps éthérique. De même, le principe de vie se retire du coeur. Suit une brillante et soudaine illumination de pure lumière électrique, après laquelle le "corps de lumière" rompt définitivement tout contact avec le véhicule physique dense, se focalise pour une courte période dans le corps éthérique, puis disparaît. L'acte de restitution est accompli. Si l'on substituait la crémation à l'enterrement, on accélérerait grandement tout le processus de focalisation des éléments spirituels dans le corps éthérique ainsi que leur retrait ultérieur et la dissipation du corps éthérique qui s'ensuit.