LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

C. But de la mort

C. But de la mort

Par la mort, un grand processus de rachat prend place. La "chute d'une feuille" et son identification avec le sol sur lequel elle est tombée donnent un exemple microcosmique de ce grand et incessant processus de rachat.

On devient, puis on meurt parce qu'on est devenu.

( Traité sur les Sept Rayons, Vol. II, page anglaise 173)

Je parle de la Mort en connaisseur, tant par expérience du monde extérieur que par expression de la vie intérieure.

Il n'y a pas de mort , il n'y a que l'entrée dans une vie mieux remplie où l'on est libéré des entraves du véhicule charnel. Le processus tant redouté de déchirement n'existe pas, sauf en cas de mort violente et soudaine. Même dans ce cas, les seules impressions pénibles tiennent au sentiment immédiat et accablant de l'imminence d'un danger et d'une destruction, et à une sensation très comparable à un choc électrique. Il n'y a rien de plus.

Pour les non évolués, la mort est littéralement un sommeil et un oubli, car le corps mental n'est pas assez éveillé pour réagir, et le magasin de la mémoire est encore pratiquement vide.

Les bons citoyens moyens poursuivent simplement, après la mort, les processus vivants de leur conscience et conservent les intérêts et tendances de leur vie. Leur conscience et leur sensibilité restent inchangées. Ils ne ressentent guère de différence. On s'occupe bien d'eux, et ils sont fréquemment inconscients d'avoir passé par l'épisode de la mort.

L'état d' "attirance vers la terre" attend les méchants, les égoïstes cruels, les criminels, et les quelques individus qui n'ont recherché dans leur vie que des satisfactions matérielles. Les liens qu'ils ont forgés avec la terre et les tendances utilitaires de tous leurs désirs les enchaînent à cette terre dans la proche ambiance de leur dernier domicile. Ils cherchent désespérément tous les moyens possibles pour reprendre contact avec elle et y retourner. Dans quelques cas, de bons et magnifiques caractères peuvent se trouver dans une situation similaire par suite d'un grand amour personnel pour ceux qui leur ont survécu, ou parce qu'un devoir urgent et reconnu n'a pas été accompli.

Pour l'aspirant, la mort est une entrée immédiate dans une sphère de service et d'expression à laquelle il est bien accoutumé et qu'il reconnaît aussitôt comme familière. Au cours de ses heures de sommeil, il avait étendu son champ de service actif et d'instruction. Maintenant, il opère simplement dans ce champ pendant les vingt-quatre heures de la journée (en terminologie du plan physique) au lieu des quelques heures habituelles de son sommeil terrestre.

(Traité sur la Magie Blanche, pages anglaises 300-301)

Selon la Loi, la véritable mort est provoquée par le fait que l'objectif est atteint, ce qui fait cesser l'aspiration. Lorsque le double éthérique d'un homme, d'un Logos planétaire, et d'un Logos solaire se fractionnent, leurs éléments cessent d'être polarisés par rapport à leur occupant et lui permettent ainsi de s'échapper. En d'autres termes, le double a cessé d'être une source d'attirance ou un point focal magnétique. Il devient non-magnétique, et la grande Loi d'Attraction cesse de le contrôler. En conséquence, la forme commence à se désagréger.

(Un Traité sur le Feu Cosmique, pages anglaises 129-130)

"La Loi exige l'admission de ce qui peut effectuer un changement." Compte tenu de ce qui a été exposé ailleurs, il est facile de comprendre ce qu'il faut admettre. Il s'agit de cette volonté vitale et concentrée qui, lorsqu'elle est mise en branle chez un individu, un groupe, une nation, un règne de la nature (un centre planétaire), ou dans l'ensemble de la planète, c'est-à-dire simultanément dans tous les centres planétaires, provoque une excitation, un changement de mesure, un nouveau mouvement, une force vive, un soulèvement, et l'abstraction qui s'ensuit.

On n'a jamais encore observe ni décrit les modifications qui s'opèrent dans les centres durant la mort du corps physique.

Elles sont pourtant clairement présentes à la vue des initiés et se révèlent pleines d'intérêt et d'enseignements. C'est la reconnaissance de l'état des centres qui permet aux initiés, pendant qu'ils prodiguent les bienfaits de la cure, de savoir s'il est permis ou non de guérir physiquement un corps. Un simple regard leur permet de reconnaître la présence ou l'absence du principe de volonté d'abstraction auquel j'ai fait allusion.

On assiste à la mise en oeuvre de ce même processus dans les organisations et dans les civilisations où l'aspect forme est en cours de destruction afin que la vie puisse s'en abstraire et reconstituer avec le temps une forme plus adéquate. Il en est de même dans les grands processus d'initiation, qui sont non seulement des expansions de conscience, mais un épanouissement du processus de mort ou d'abstraction conduisant à la résurrection et à l'ascension.

Ce qui effectue un changement, c'est une décharge d'énergie de volonté dirigée et focalisée. (Les mots utilisés sont fort peu adéquats, mais la terminologie fait défaut.) Cette énergie est d'une qualité si magnétique qu'elle attire à elle la vie des centres, provoquant ainsi la dissolution de la forme, mais libérant la vie. La mort au sens ordinaire du terme atteint l'homme individuel quand la volonté-de-vivre dans un corps physique le quitte et que la volonté-de-s'abstraire s'y substitue. C'est cela que nous appelons la mort. Par contre, les cas de décès par faits de guerre n'impliquent pas la volonté individuelle de se retirer, mais plutôt une participation obligatoire à une grande abstraction collective.

De son propre haut lieu, l'âme individuelle reconnaît qu'un cycle d'incarnation a pris fin, et elle rappelle sa vie à elle par une décharge d'énergie de volonté suffisamment violente pour provoquer le changement.

Quand le Christ a dit : Et moi, si je suis élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi-même (Jean XII-32), Il se référait à ce travail d'abstraction par rapport au troisième grand centre planétaire, l'Humanité. Il parlait à titre de Représentant de la Hiérarchie, le deuxième grand centre planétaire dans lequel sont ésotériquement "retirés" tous les êtres humains qui atteignent l'initiation. Des paroles différentes seront prononcées à la fin du présent âge, quand le Seigneur du Monde parlant depuis Shamballa (le premier centre planétaire) abstraira le principe de vie de la Hiérarchie. Alors toute la vie et la conscience seront concentrées dans le centre coronal de la planète – la Chambre du Grand Conseil à Shamballa.

"La Loi exige que les changements ainsi effectués fassent disparaître la forme, mettent la qualité en lumière, et posent leur accent sur la vie."

Ici, les trois grands aspects – forme, qualité, et vie – sont mis en rapports, et l'objectif de l'évolution est aperçu sous son véritable jour, LA VIE. Notez cette expression. La forme ou apparence disparaît, ayant atteint son but. La mort de la forme prend place. La Qualité, attribut divin majeur en cours de développement sur cette planète, devient dominante, "consciente d'elle-même", comme disent les antiques écrits.

Elle est identifiée et individuelle, mais n'a pas, pour être mise en oeuvre, d'autres formes que le grand ensemble dans lequel elle trouve sa place. Ni la forme ni la qualité (ni le corps ni la conscience) n'ont une grande importance en ce nouvel état d'existence. Seul l'aspect vie de l'esprit sur son propre plan devient le facteur dominant.

De faibles lumières sur la signification de ce qui précède apparaîtront si l'on se rappelle que les sept plans d'évolution de l'homme ne sont que les sept sous-plans du plan cosmique physique. Les initiés subissent le processus consistant à développer la sensibilité dans cette septuple évolution pour leur permettre de fonctionner sur le plan cosmique astral lorsqu'ils se sont retirés ou abstraits après les initiations supérieures. Ils sont alors totalement abstraits de notre vie planétaire, sauf s'ils se sont engagés à servir temporairement à l'intérieur du "cercle infranchissable" de notre planète. On dit que les membres de la Hiérarchie qui Se consacrent à ce travail possèdent la conscience bouddhique. Leur "ligne de descente" ésotériquement comprise part de l'Eternel Pèlerin, Seigneur du Monde, et passe ensuite par le Bouddha, puis par le Christ. Ils ont librement choisi de rester identifiés avec la "qualité aperçue à l'intérieur de la lumière" et, pour la durée du service qu'Ils rendent librement, Ils opèrent avec l'aspect conscience en vue de mettre plus tard de son souffle.

(Traité sur les Sept Rayons, Vol. V)

Il faut que les dix-huit feux s'éteignent. Il faut que les vies plus menues (incorporant le principe de la forme, du désir, et de la pensée, somme totale de la faculté créatrice basée sur l'amour magnétique) retournent au réservoir de vie. Rien ne doit subsister, sauf ce qui a causé leur existence, la volonté centrale connue par les effets de sa radiation et l'accent sur l'aspect vie...

Cette dispersion, mort ou dissolution, est en réalité un grand effet produit par la Cause centrale.

L'injonction est la suivante : " Il faut qu'ils obtiennent ce résultat en faisant appel à la Volonté  ."... Le disciple trouve son groupe dans l'Ashram du Maître, puis, en pleineconscience et compréhension, il maîtrise la mort – l'ennemi de l'existence si longtemps redouté. Il découvre que la mort est simplement un effet produit par la vie et par sa propre volonté consciente, un mode opératoire par lequel il dirige la substance et contrôle la matière. Cela lui devient consciemment possible parce qu'il a appris à reconnaître deux aspects divins, l'activité créatrice et l'amour. Il est désormais focalisé dans l'aspect le plus élevé et sait qu'il est la VOLONTE, la Vie, le Père, la Monade, l'Unique.

(Traité sur les Sept Rayons, Vol. V)

Un grand bouleversement de tous les règnes de la nature a caractérisé la présente génération. La note dominante en fut une prodigieuse destruction de toutes les formes de la vie divine dans tous les règnes. Notre civilisation moderne a reçu un coup mortel dont elle ne se remettra jamais, mais que l'on reconnaîtra un jour comme le "coup de libération" et comme un signal pour l'apparition de ce qui est meilleur, nouveau, et mieux approprié à l'esprit en cours d'évolution.

Des énergies puissantes et pénétrantes, accompagnées des forces qu'elles ont suscité, se sont heurtées en un conflit qui, en termes figurés, a élevé le règne minéral dans les cieux et a fait descendre le feu du ciel. Cette description n'est pas simplement symbolique, mais très réelle. Des corps d'hommes, de femmes, et d'enfants, ainsi que d'animaux ont été détruits. Les formes du règne végétal et les puissances du règne minéral ont été désintégrées, dispersées, et dévastées.

La vie cohérente de toutes les formes planétaires a été rendue temporairement incohérente. Selon une antique prophétie, "Nul véritable Son collectif n'est émis de forme à forme, de vie à vie. Seul un cri de douleur, une demande de restitution, et une invocation pour soulager l'agonie, le désespoir, et les vains efforts partent d'ici vers Là-bas."

Tout ce bouleversement du "sol" du monde spirituel, psychologique, et physique et toute cette dislocation des formes et des contours familiers de notre vie planétaire devaient  se réaliser avant qu'il fût possible à la Hiérarchie d'émerger dans la conscience publique. Tous ces événements devaient agir sur les âmes des hommes avant l'inauguration du Nouvel Age apportant la Restauration des Mystères et la réhabilitation des peuples de la Terre. Ces deux conditions vont de pair, et c'est l'un des principaux points que je voudrais faire ressortir. Le bouleversement, la désintégration, et le chaos total qui ont sévi durant les cinq derniers siècles dans tous les règnes de la nature ont enfin réussi à se manifester sous une forme physique parallèle. Ceci est favorable et souhaitable. C'est le prélude d'un progrès vers l'établissement d'un meilleur monde, vers la construction de formes de vie plus adéquates, vers des attitudes humaines plus correctes, et cela marque une orientation plus sage vers la réalité. Le meilleur est encore à venir.

Tout est rapidement amené à la surface, le bon et le mauvais, le désirable et l'indésirable, le passé et le futur (car les deux ne font qu'un). La charrue de Dieu a presque accompli son travail. Le glaive de l'esprit a détaché un fâcheux passé du radieux avenir, et l'OEil de Dieu les contemple tous deux, apportant leur contribution. Notre civilisation matérielle va céder rapidement la place à une culture plus spirituelle. Nos Eglises organisées avec leurs théologies restrictives et embrouillées s'effaceront bientôt devant la Hiérarchie avec son enseignement qui émerge – clair, positif, intuitif, et dépourvu de dogmes.

(Traité sur les Sept Rayons, Vol. V)

L'attachement, ou désir intense d'une existence sensible, est inhérent à toutes les formes et se perpétue lui-même. Il est éprouvé même par les grands sages.

Lorsque la vie ou Esprit se retire, la forme meurt ésotériquement. Lorsque la pensée de l'ego ou moi supérieur est occupée sur son propre plan, nulle énergie n'est envoyée vers la matière des trois mondes, et ainsi nulle construction de formes et nul attachement à la forme n'y sont possibles.

Cela concorde avec le truisme ésotérique que "l'énergie suit la pensée". Cela concorde également avec les enseignements selon lesquels le corps manifestant le principe du Christ, le véhicule bouddhique, ne commence à se coordonner qu'à partir du moment où les impulsions inférieures s'atténuent et disparaissent... L'attachement à la forme ou l'attraction de la forme pour l'Esprit est la grande poussée motrice de l'involution. La répulsion pour la forme et la désintégration des formes qui s'ensuit est le grand mobile de l'évolution.

(La Lumière de l'Ame, pages anglaises 137-138)

Lorsque la cause, le désir, a produit son effet en créant la personnalité ou aspect forme de l'homme, la forme persiste aussi longtemps que dure la volonté de vivre. Elle est maintenue en manifestation par la vitalité mentale. Les annales de la médecine l'ont démontré de façon réitérée, car elles ont prouvé que la durée probable de la vie sur le plan physique coïncide avec la persistance de la détermination de vivre. Mais aussitôt que la volonté se retire ou que l'intérêt de l'occupant du corps a cessé d'être centré sur la manifestation de la personnalité, la mort survient, et l'on assiste à la désagrégation de cette image mentale qu'est le corps.

(La Lumière de l'Ame, page anglaise 397)

Il y a deux lignes principales d'évolution, celle qui concerne matière et forme, et celle qui concerne l'âme, l'aspect conscience, le penseur en manifestation. Pour chacune d'elles le sentier du progrès est différent, et chacune poursuit son cours. On sait déjà que durant une longue période l'âme s'identifie avec l'aspect forme et s'efforce de suivre le "Sentier de la Mort", car c'est réellement cela que le sentier desténèbres représente pour le penseur. Ultérieurement, à la suite d'efforts opiniâtres, cette identification prend fin. L'âme prend conscience d'elle-même et de son propre sentier ou dharma et suit alors le chemin de la lumière et de la vie. Il faudrait toutefois ne jamais oublier que pour chacun des deux aspects (matérialiste et animique) leur propre sentier est le bon et que les impulsions recélées dans le véhicule physique ou le corps astral ne sont pas mauvaises en elles-mêmes. Sous certains aspects elles peuvent devenir mauvaises lorsqu'on en pervertit l'usage. C'est ce que le disciple avait compris dans le Livre de Job lorsqu'il s'écria : "J'ai perverti ce qui était juste."

Les deux lignes de développement sont distinctes et séparées, et tout aspirant doit l'apprendre.

(La Lumière de l'Ame, pages anglaises 402-403)