LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

DEUXIEME PARTIE - ENSEIGNEMENT SUR LE CORPS ETHERIQUE - I. NATURE DU CORPS ETHERIQUE

DEUXIEME PARTIE

ENSEIGNEMENT SUR LE CORPS ETHERIQUE
I. NATURE DU CORPS ETHERIQUE


Il se peut que beaucoup de ce que je vais dire ici soit déjà plus ou moins familier, parce qu'une vaste quantité d'informations sur le corps éthérique est disséminée dans mes différents ouvrages. Ceci ne sera néanmoins pas inutile si les étudiants y trouvent en quelques pages une idée générale et les conceptions de base sous-jacentes à l'enseignement – ou, dois-je dire au fait. S'ils en ont le temps, les étudiants auront intérêt à relire ce que j'en ai déjà dit, parcourant rapidement les livres et documents à la recherche du mot "éthérique". Ils ne le regretteront pas. La vie elle-même, l'entraînement à donner dans l'avenir, les conclusions de la science et un nouveau genre de civilisation, tous seront de plus en plus focalisés sur cette substance unique qui constitue la véritable forme à laquelle répondent tous les corps physiques, dans chaque règne de la nature. Notez cette phraséologie.

L'attitude de l'occultisme est, en ce moment, relativement négative quant au fait et à la nature du corps éthérique. Les gens sont disposés à admettre son existence, mais les facteurs dominant dans leur esprit sont le fait du corps physique, sur lequel toute la vie, son confort, sa sécurité, tous les soucis sont centrés, et celui de la nature astrale ou émotionnelle. Aucun parmi eux, ni en général parmi les étudiants de l'occultisme, ne prête une attention quelconque au corps éthérique, et il y a une grande lacune ou brèche – naturelle et normale à cette période – dans la conscience d'aujourd'hui entre la personnalité et la Triade spirituelle. Un pont sera jeté sur cette brèche par la construction de l'antahkarana, mais celui-ci ne peut être construit que par les étudiants avancés. Pas de pont semblable n'est prévu sur la fissure de conscience existant entre le corps physique et sa contre-partie éthérique. Le corps éthérique est composé de matière éthérique subtile, et il n'y a en fait pas de véritable fissure.
L'humanité ignore simplement un aspect beaucoup plus important du corps physique que l'est sa partie dense. La conscience des hommes est aujourd'hui physique-astrale ; le facteur des énergies conditionnantes est ignoré, négligé et – du point de vue de la conscience – inexistant.

Une des obligations principales des étudiants de l'occultisme est aujourd'hui d'affirmer l'existence du corps éthérique. La science moderne en témoigne déjà, parce que ses recherches l'ont maintenant conduite au royaume de l'énergie. L'électrothérapie, la connaissance croissante de la nature électrique de l'homme, et la compréhension que même l'atome est une entité vivante et vibrante dans les objets apparemment inanimés, confirme ce point de vue occulte. Généralement parlant, la science a précédé l'ésotérisme en reconnaissant que l'énergie est le facteur dominant
dans toute expression de formes. Les théosophes et d'autres se vantent d'être à l'avant-garde de la pensée humaine, mais ce n'est pas le cas.
H.P.B., une initiée de haut rang, présenta des vues devançant la science, mais cela ne s'applique pas aux proéminentes personnalités de l'enseignement théosophique. Le fait que toutes les formes manifestées sont des formes d'énergie, et qu'en vérité la forme humaine n'est pas une
exception, est le don fait à l'humanité par la science et non par l'occultisme.
La démonstration que lumière et matière sont des termes synonymes est aussi une conclusion scientifique. Les ésotéristes ont toujours su cela, mais leurs présentations agressives et inconsidérées de la vérité ont grandement handicapé la Hiérarchie. Les Maîtres ont fréquemment déploré la technique des théosophes et celle d'autres groupes occultes. Lorsque la nouvelle présentation de l'enseignement occulte eut fait son apparition grâce à l'activité inspirée de H.P.B., à mesure que s'écoulèrent les années, un nombre croissant de membres théosophes présentèrent l'enseignement occulte d'une façon qui travestissait le véritable enseignement et choquait l'intellect des masses de chercheurs et hommes intelligents. L'enseignement sur le corps éthérique en est un exemple.

H.P.B. est largement responsable d'avoir utilisé le mot "astral" dans une quantité d'informations se rapportant au corps éthérique aussi bien qu'au véhicule astral. Cela était dû au fait que le corps astral doit disparaître dans quelques générations, relativement parlant, et que pour elle en particulier il n'existait déjà plus à cause du point d'évolution avancé qu'elle avait atteint.
Réalisant d'autre part que le corps éthérique est toujours une expression de l'énergie dominante contrôlant l'être humain dans un cycle particulier quelconque, H.P.B. utilisa le terme "corps astral"
indifféremment aussi pour le corps éthérique. Dans la grande majorité des cas, le corps éthérique est le véhicule ou l'instrument de l'énergie astrale.
La masse des hommes possède encore une nature atlantéenne ou astrale, et ceci représente une proportion bien plus grande que ne veut l'admettre l'occultiste moyen. H.P.B. connaissait cependant la vérité et savait qu'à cette époque, et pour plusieurs centaines d'années encore – probablement environ trois cents ans – le corps astral continuerait à gouverner la masse des réactions humaines et en conséquence leur expression de la vie quotidienne. De là, dans ses écrits la confusion apparente entre les deux corps.

Voici une déclaration tellement fondamentale qu'elle gouverne et régit toute pensée au corps éthérique :

Le corps éthérique est composé principalement de l'énergie ou des énergies dominantes auxquelles l'homme, le groupe, la nation ou le monde réagissent en un cycle ou une période mondiale particulière quelconque.

Pour que vous la compreniez clairement, il est essentiel qu'au sujet du corps éthérique j'expose certaines propositions qui devraient gouverner toute la pensée de l'étudiant ; s'il n'en tient pas compte, il cherchera la vérité d'un point de vue erroné, ce que ne fait pas la science moderne. La limitation de la science moderne est d'être dépourvue de vision ; l'attente de la science moderne est de reconnaître la vérité lorsque celle-ci est prouvée. En toutes circonstances, la vérité est essentielle et en ceci, la science fournit un exemple appréciable, même si elle ignore ou méprise l'occultisme. Les savants occultistes se handicapent eux-mêmes par leur mode de présenter la vérité et par leur fausse humilité. Les deux sont également mauvais.

Six propositions majeures président à toute considération sur le corps éthérique, et j'aimerais les présenter aux étudiants comme première étape.
1.
Rien n'existe dans l'univers manifesté, qu'il s'agisse des mondes solaire, planétaire ou des différents règnes de la nature, qui ne possède une forme énergétique, subtile et intangible, quoique substantielle, qui contrôle, gouverne et conditionne le corps physique extérieur. C'est le corps éthérique.
2.
Cette forme énergétique sous-jacente au système solaire, aux planètes, et à toutes les formes dans le cadre de leur cercle infranchissable, est elle-même conditionnée et gouvernée par
l'énergie solaire ou planétaire dominante qui la crée, la modifie et la qualifie sans repos et sans interruption temporaire. Le corps éthérique change perpétuellement. Ceci étant vrai du macrocosme, l'est également de l'homme, le microcosme et, par l'entremise de l'humanité, s'avèrera à la fin mystérieusement vrai, aussi pour les règnes subhumains de la nature. Le règne animal et le règne végétal en sont déjà des preuves évidentes.
3.
Le corps éthérique est composé de lignes de forces entrelacées et en mouvement, qui émanent de l'un, de l'autre ou de plusieurs des sept plans, ou domaines de conscience de notre vie
planétaire.
4.
Ces lignes d'énergie et ce système de courants de forces étroitement entrelacés sont reliés à sept points focaux ou centres situés dans le corps éthérique. Ces centres sont chacun en relation avec certains genres d'énergie affluente. Lorsque l'énergie qui atteint le corps éthérique n'a pas de rapport avec un centre particulier, ce centre demeure en repos et non éveillé ; lorsqu'elle
est en rapport et que le centre est sensitif à son impact, alors ce centre devient vibrant et réceptif, et se développe comme facteur de contrôle dans la vie de l'homme sur le plan physique. 5.
Le corps physique dense, composé d'atomes ayant chacun sa propre vie individuelle, sa lumière et son activité, est maintenu dans son intégrité par le corps éthérique et exprime les énergies qui le composent. Celles-ci sont apparemment de deux sortes :
a.
Les énergies qui, par l'entrecroisement des "lignes d'énergies puissantes", forment comme un tout le corps éthérique sousjacent en rapport avec toutes les formes physiques. Cette forme est alors qualifiée par la vie et la vitalité générales du plan sur lequel fonctionne l'habitant du corps, et sur lequel sa conscience se trouve par conséquent focalisée.
b.
Les énergies particularisées ou spécialisées qu'à ce point particulier de son évolution et vu les circonstances de sa vie quotidienne et son hérédité l'individu choisit pour gouverner sa vie quotidienne.
6.
Le corps éthérique possède de nombreux centres de force, répondant aux énergies multiples de notre vie planétaire, mais nous ne considérerons que les sept centres principaux qui répondent aux énergies affluentes des sept rayons.
Tous les centres mineurs sont conditionnés par les sept centres principaux ; c'est un point que les étudiants oublient parfois. C'est ici que la connaissance du rayon égoïque et de celui de la personnalité est d'une utilité majeure.
On peut maintenant se rendre compte de l'importance extraordinaire qu'a ce sujet de l'énergie, parce qu'elle contrôle l'homme et en fait ce qu'il est à n'importe quel moment, parce qu'elle indique pareillement le plan sur lequel il devrait fonctionner et la méthode d'après laquelle il devrait  
gouverner son entourage, ses circonstances et ses relations. S'il comprend ceci, il réalisera qu'il doit transférer toute son attention du plan physique ou astral aux niveaux de conscience éthériques ; son objectif sera alors de déterminer quelle énergie, ou énergies s'il est un disciple avancé, devraient gouverner son expression quotidienne. Il comprendra également que lorsque son attitude, ses réalisations et sa compréhension s'élèveront à des niveaux de plus en plus hauts, son corps éthérique changera constamment pour répondre aux nouvelles énergies. C'est de pleine volonté qu'il admettra ces énergies.

Il n'est pas facile pour le voyant ou clairvoyant ordinaire de distinguer le corps éthérique de son ambiance ou d'isoler son genre particulier d'énergie ou de vitalité. Car son automate, le corps physique, composé d'atomes énergétiques vibrants, est de ce fait lui-même en mouvement
constant ce qui a pour conséquence une certaine radiation. Le magnétisme animal en est une illustration. Cette émanation du corps physique dense se mélange normalement et naturellement avec les énergies du corps éthérique ; c'est pourquoi le voyant entraîné peut seul les différencier,
particulièrement sous l'image du corps physique. 

D'un certain point de vue, le corps éthérique peut être examiné de deux façons : d'abord, comme il interpénètre, soutient et occupe l'organisme physique tout entier, puis comme il dépasse la forme physique et l'entoure comme une aura. L'extension de l'espace occupé par le corps éthérique en dehors du corps physique dépend du point d'évolution atteint.
Elle peut varier de peu à beaucoup de centimètres. Le corps vital ne peut être étudié avec une facilité relative que dans cet espace quand l'activité d'émanation des atomes physiques est compensée ou qu'il en est tenu compte.

A l'intérieur du corps physique, le réseau du corps éthérique imprègne jusqu'à la moindre des parties. A notre époque, il est particulièrement associé au système nerveux, qu'il alimente, nourrit, contrôle et galvanise.
Le corps éthérique se compose de millions de fins courants, ou lignes d'énergie, auxquels l'occultiste oriental a donné le nom de "nadis". Ce sont ces nadis qui transportent l'énergie. Ils sont en fait l'énergie elle-même et véhiculent la qualité d'énergie de la zone de conscience dans laquelle "l'habitant du corps" est momentanément focalisé. Ce peut être le plan astral, ou les plans de la Triade spirituelle, car nulle énergie ne peut contrôler le corps physique, de quelque plan qu'elle vienne, et si élevé qu'il soit, que de cette façon. Le genre d'énergie véhiculée par les nadis et passant de ceux-ci au système nerveux, dépend du foyer de la conscience, de l'état psychique de la conscience, de la puissance de l'aspiration ou du désir, et du point d'évolution ou de l'état spirituel. Cette proposition générale doit être acceptée, car le sujet est trop compliqué, et le mécanisme d'observation de l'étudiant encore bien trop peu développé pour que j'entre
dans de plus grands détails. Ceci suffira comme hypothèse initiale de travail.

La quantité et le genre d'énergie contrôlant un aspect quelconque du système nerveux sont conditionnés par le centre situé dans sa sphère immédiate. En dernière analyse, un centre est un agent de distribution. Même si cette énergie doit affecter le corps entier, le centre répondant le mieux à la qualité et au genre de cette énergie affectera puissamment les nadis, et par conséquent les nerfs de son voisinage immédiat.

Il faut toujours se souvenir que les sept centres ne sont pas dans le corps physique dense. Ils existent uniquement en matière éthérique, dans ce que l'on nomme l'aura, à l'extérieur du corps physique. Ils sont étroitement en rapport avec le corps physique dense par le réseau des
nadis. Cinq de ces centres se trouvent dans la contre-partie éthérique de la colonne vertébrale, et l'énergie passe par des nadis larges et sensibles à travers les vertèbres, circulent ensuite dans tout le corps éthérique en activité à l'intérieur du véhicule physique. Les trois centres de la tête se trouvent : l'un au sommet de la tête, un autre devant les yeux et le front, et le troisième à l'arrière de la tête, juste au-dessus de l'endroit où se termine l'épine dorsale. Cela fait huit centres, mais en réalité seulement sept, car le centre situé à l'arrière de la tête n'est pas compté dans le processus d'initiation, pas plus que ne l'est celui de la rate.

Le puissant effet de l'afflux d'énergie par le corps d'énergie a créé lui-même automatiquement ces centres ou réservoirs de force, ces points focaux d'énergie que l'homme spirituel doit apprendre à utiliser, et au moyen desquels il peut diriger l'énergie où cela est nécessaire. Chacun de ces sept centres est apparu au cours de l'évolution humaine en réponse à l'énergie de l'un ou de l'autre, ou de plusieurs des sept rayons. Emanant périodiquement et sans interruption des sept rayons, l'impact de ceux-ci sur le corps éthérique est si puissant, que ses sept zones correspondantes deviennent plus hautement sensibles que le reste du véhicule et qu'en temps voulu, elles se développent en centres responsifs de distribution.
L'effet de ces sept centres sur le corps physique engendre, avec le temps, une condensation ou état de ce qui est appelé "réponse attirée" de la matière dense, et c'est ainsi que les sept séries principales de glandes endocrines entrent lentement en fonction. Il faut se souvenir ici que le
développement total du corps éthérique se partage en deux étapes historiques :
1.
Celle au cours de laquelle l'énergie éthérique, circulant au travers des centres responsifs et ayant pour conséquence la création des glandes endocrines, commença graduellement à avoir un effet
défini sur la circulation sanguine ; l'énergie opéra par ce moyen uniquement durant un temps très long. Ceci demeure vrai, car l'aspect vie de l'énergie anime le sang au moyen des centres de leurs agents, les glandes. Ceci éclaire les mots de la Bible : "le sang est la vie".
2.
A mesure que la race des hommes se développa, que la conscience s'accrut et qu'eurent lieu certaines grandes expansions, les centres commencèrent à étendre leur utilité, à se servir des nadis, et ainsi à travailler sur et par le système nerveux ; ceci engendra l'activité consciente et organisée sur le plan physique, proportionnée à la place de l'homme dans l'évolution.
C'est ainsi que l'énergie affluente formant le corps éthérique créa en cette matière le mécanisme nécessité avec ses contre-parties physiques denses correspondantes ; il ressort de sa relation avec le sang, par les glandes, et avec le système nerveux par les nadis – tous deux par l'intermédiaire des sept centres – ce mécanisme devint le transmetteur de deux aspects d'énergie : l'un étant kama-manasique (désir-mental inférieur), et l'autre atmique-bouddhique (volonté spirituelle-amour
spirituel), dans le cas de l'humanité avancée. Il y a ici une pleine opportunité pour tous, au fur et à mesure que la loi de l'évolution continue à dominer toute manifestation, et ce qui est vrai pour le macrocosme l'est aussi pour le microcosme.

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