SECTION III - HUITIEME PARTIE - Sur les Indications

SECTION III

HUITIEME PARTIE

Sur les Indications


Jusqu'ici je vous ai donné – aux fins de recherche réfléchie – sept indications. Je n'ai pas l'intention de vous donner plus que ces sept indications, car ce que vous avez reçu se révélera suffisant pour de nombreuses années d'étude. Chacune d'elle, en vérité, pourrait fournir le sujet d'un livre, et la recherche de leur sens fera appel à toute votre perception mentale et intuitive.
La signification immédiatement apparente est celle que les disciples en probation peuvent voir, saisir et apprécier. Les disciples, néanmoins, peuvent arriver à des significations beaucoup plus profondes, et c'est sur celles-ci que j'attire maintenant l'attention du groupe.
Permettez-moi de signaler que la signification immédiatement apparente est celle que les disciples en probation peuvent voir, saisir et apprécier. Les disciples, néanmoins, peuvent arriver à des significations beaucoup plus profondes, et c'est sur celles-ci que j'attire maintenant l'attention du groupe.
Permettez-moi de signaler que la signification apparente est applicable à l'instruction et au développement de l'aspirant ; elle est donc conforme à l'utilisation ancienne des indications que faisaient les Maîtres de Sagesse.
Toutefois la signification plus profonde, que vous devez chercher, n'est pas perçue aussi facilement ; elle concerne l'impression hiérarchique impliquant nécessairement l'intention ashramique et sa précipitation dans le service. C'est là que les Points de Révélation se montrent d'importance primordiale et c'est pourquoi j'insiste tellement sur le thème peu compris de la révélation.
Comme vous le savez déjà, une indication peut recevoir de nombreuses interprétations selon le point d'évolution et le degré du disciple. Le Maître peut juger de l'aptitude du disciple à progresser et à parvenir à la position qu'il a atteinte, par sa manière de traiter une indication. Dans mes précédentes instructions, je vous ai posé une série de questions relatives au sujet des indications, mais je ne vous ai pas dit qu'elles avaient valeur de test. Elles étaient formulées en mots qui semblaient leur donner une application générale et personnelle.
Est-ce ainsi que vous les avez traitées ? Ce n'était pas nécessaire ; si vous aviez vraiment compris ce que j'ai dit concernant les indications, vous avez dû vous demander pourquoi les questions étaient posées sous cette forme particulière ; vous auriez alors poursuivi en envisageant leurs thèmes et les réponses nécessaires, du point de vue de l'ashram, qui n'est pas le point de vue de l'individu. Je ne sais pas ce que vous avez fait. Je peux seulement espérer que vous avez abordé ce travail correctement. Si – à titre d'illustration – vous interprétez la sixième indication affirmant entre autres choses, que "mon seul effort était d'indiquer la relation entre l'initiation et la révélation", en réfléchissant à l'initiation que vous croyez être celle qui vous attend comme individu, et à la révélation subséquente qui vous sera faite, alors vous agissez en aspirant et non en disciple. Si, néanmoins, vous avez ressenti, si confusément que ce soit, que chaque groupe initié enrichit l'ashram de sa révélation invoquée, vous vous approcherez alors davantage de l'état de conscience désiré.
Dans le but de vous instruire, je me propose de prendre ces sept indications – dans ces instructions-ci et dans les suivantes – et je vais vous "ouvrir" l'indication et vous montrer une partie de ce qu'une indication correctement abordée peut exprimer. Au cours de cet exposé, vous verrez qu'il vous faut toujours garder trois choses à la pensée :
1. Aujourd'hui, une indication concerne le groupe, ses relations réciproques, sa fusion, son initiation et son service.
2. Une indication prévoit de vous apprendre quelque chose de nouveau dans votre expérience, même si, en théorie, cela vous semble tout à fait familier.
3. Une indication, comme tout le reste de l'enseignement occulte, peut avoir sept interprétations qui peuvent en gros se réduire à trois. Ce sont : celle du disciple en probation ou aspirant, celle du disciple accepté, et celle du Maître ou de l'initié de plus haut degré. Mon interprétation concernera le sens qu'elle a pour le disciple accepté, et donc son sens pour ceux d'entre vous qui lisez ces lignes.
Le disciple en probation peut parvenir à la signification d'une indication, telle qu'elle est comprise dans les trois mondes, c'est-à-dire. son application physique, son expression d'émotion et de dévotion, et sa formulation mentale.
Le disciple doit l'interpréter et l'appliquer en termes du Plan, d'énergie dirigée et de l'ashram en tant que serviteur [6@356] de l'humanité. Si vous vous efforcez d'arriver à cette attitude et aussi à un esprit de véritable oubli de soi, vous apprendrez certainement beaucoup. Je ne pourrai pas vous donner des interprétations complètes et adéquates, ou m'étendre longuement sur chaque indication ; mais, pour vous permettre d'aller plus à fond dans les significations, je vous en donnerai plus que ce ne serait possible autrement. Du fait que nous examinons les sept rayons, n'allez pas perdre votre temps à essayer d'assigner les sept indications aux sept influences de rayon ou aux sept principes. Les disciples sur tous les rayons peuvent étudier ces indications en termes des sept rayons, s'ils le veulent ; mais ces sept termes d'interprétation de rayon doivent être appliqués à chaque indication – travail beaucoup trop vaste pour ce que nous tentons actuellement.
Ces sept indications sont utilisées dans tous les ashrams comme mesures d'enseignement, et, lorsque je vous les ai données pour la première fois, (dispersées dans les instructions des quelques dernières années à partir de 1941, puis plus nettement isolées afin que vous y réfléchissiez depuis 1945), je n'ai pas signalé ce fait. Vous pouvez voir, néanmoins, la richesse de la contribution des disciples, depuis l'instauration de cette nouvelle technique. Depuis lors, les disciples de tous les ashrams, et donc sur tous les rayons, ont creusé le sens et sont arrivés à la révélation. Je vous ai donné ces sept indications sous leur forme simple et moderne. Je vais essayer de vous les donner dans leur présentation plus ésotérique, telles qu'elles sont conservées dans les archives de la Hiérarchie.

Indication I.

Telle que je vous l'ai donnée, sa formulation est la suivante :
"Les changements engendrés dans la Hiérarchie ont été le résultat du travail des disciples du monde."
Vous avez là une affirmation très simple, mais qui est nettement déroutante dans ses implications. Sa formulation ancienne dans les archives consiste en une injonction au Maître ; elle est exprimée de la façon suivante :
"Observez et reconnaissez les changements dans le coeur des hommes, et changez les règles à mesure que les hommes, dans le temps et les changements cycliques, s'approchent de l'ashram. L'ashram ne demeure pas immobile. Une vie nouvelle s'y déverse des deux côtés."
Ceci jettera peut-être la lumière sur l'interprétation que je vous ai donnée tout d'abord. L'une des tâches les plus difficiles pour le Maître est d'enseigner au disciple à penser à l'ashram, à agir et servir, à penser et invoquer, comme le ferait normalement un membre de l'ashram. Deux pensées, donc, se dégagent d'une étude des deux versions de cette indication :
1. Que la loi du Changement gouverne la Hiérarchie exactement comme elle gouverne l'humanité.
2. Que le disciple fonctionnant sous cette loi doit faire les choses suivantes :
a. Tenir compte des transformations et des changements constants de sa personnalité.
b. S'adapter aux événements qui se développent et changent rapidement au sein de la Hiérarchie.
c. Contribuer à la circulation et à la direction sages des énergies nouvelles qui se déversent dans l'ashram et à travers lui. Le disciple accomplit cela en se considérant comme un centre d'énergies changeantes. Voilà la manière dont travaille la Hiérarchie.
Vous qui lisez et étudiez les façons de faire des ashrams à cette époque, vous êtes les témoins d'une période de changement et d'adaptation extrêmes, et de réorganisation à grande portée. La loi occulte est toujours valable, "en haut comme en bas", et la réorganisation des affaires planétaires qui s'effectue à l'heure actuelle, est partiellement l'effet des changements produits dans la Hiérarchie par deux facteurs majeurs dont j'ai souvent parlé :
1. Le type de disciple supérieur et plus intelligent qui s'affilie maintenant à l'ashram, et sa demande instinctive de travail de groupe et de reconnaissance.
2. Les énergies nouvelles qui affluent dans la Hiérarchie via Shamballa ; elles sont de nature extra-planétaire et ont en grande partie leur source dans la qualité aquarienne du cycle actuel ; ces énergies éliminent continuellement les énergies de l'ère des Poissons.
Toutefois, mon frère, sous l'angle du disciple qui cherche, la première indication (dans l'un de ses sens les plus profonds) vous fournit trois lignes de pensée ou de réflexion méditative : changement évolutionnaire, réorganisation, responsabilité de groupe.
Le concept de service rendu par la Hiérarchie est uniformément présent.
La voie du changement mondial est aussi donnée. La Hiérarchie, en tant que lieu de rencontre des énergies, a une importance spéciale et, dans la conscience du disciple, ces facteurs commencent à se dégager sous forme de tourbillon vital de force, qui reçoit, distribue, en bon ordre, cet ordre étant la volonté centrée et dirigée des nombreux ashrams au sein de l'unique ashram. Dans ces ashrams, travaillent des groupes de disciples, d'abord aveuglément et dans l'ignorance, mais avec un sens croissant de responsabilité, de relation et de direction. En travaillant pour le Plan sur le niveau physique, ils apportent avec eux dans l'ashram une impression enregistrée, et une vive compréhension des changements de base s'effectuant dans la conscience humaine, et résultant immédiatement des affaires mondiales. D'après leur réaction, d'après la qualité de leur reconnaissance du besoin immédiat, d'après leurs efforts pour présenter la vérité selon la "mentalité la plus nouvelle" – en termes occultes – le Maître de l'ashram peut changer ses techniques, faire jouer de nouvelles idées sur des pensées réceptives, et ainsi aller de pair avec l'humanité en développement rapide dont Il doit s'occuper.
L'une des idées que le disciple devrait tirer de sa réflexion sur ce problème est qu'il fait déjà partie de la Hiérarchie alors que simultanément il fait partie de l'humanité malheureuse qui lutte. Il n'est donc pas seul ou isolé ; il fait partie de la Hiérarchie car il y est "entré avec son groupe" ; c'est un fait même s'il ne comprend pas toutes les implications de cette expression. En même temps, il apprend que c'est seulement dans la mesure où sa conscience de groupe se développe, et où il commence à fonctionner comme "un être absorbé par le groupe", qu'il peut vraiment parvenir à une relation plus étroite et plus vitale dans sa contribution avec l'ashram auquel il appartient.


Indication II :

"Les plans que font les humains aujourd'hui sont l'un des premiers signes de l'apparition de l'aspect Volonté."
C'est ainsi que cette seconde indication est formulée. Cela paraît relativement simple, et cette affirmation semble plutôt rebattue ; c'est parce qu'elle ne donne, en réalité, qu'une idée générale ou un résumé de l'ancienne formule. Ces formules qui atteignent le candidat à l'initiation sous forme d'indication sont, fondamentalement, un mode d'instruction destiné au Maître, fournissant dans sa totalité un enseignement suivi et un dévoilement progressif de la vérité. Ce fait ressort plus clairement de l'expression originale, que je vais vous traduire d'aussi près que possible, ou plutôt je vais vous transmettre en mots ce qui, à l'origine, était symboles de mots ou idéogrammes :
"Quand le courant de direction est noté par celui qui cherche le côté intérieur, alors, que le Maître lui montre le modèle et puis attende les résultats. Cela peut prendre du temps. Les résultats ne découlent pas de l'action d'un seul ; ils apparaissent quand nombreux sont sur terre ceux qui répondent à ce qui vient du Centre supérieur, en passant par l'Unique. Ils répondent à l'aveuglette, dans le premier stade ; plus tard, ils se meuvent avec soin et direction juste. Ainsi sont changées les affaires de la terre."
Cette affirmation concernant l'élaboration de plans fixe l'attention de l'aspirant sur le plan physique ; il commence alors à voir ce que l'on appelle des "indications de direction" ; il les voit en termes du dessein immédiat de l'humanité, et il prend conscience du petit rôle qu'il peut jouer en coopérant à ces plans, ou peut-être en les rejetant. La décision, dans les deux cas, dépend de son milieu, de sa formation, de ses préjugés et des circonstances, à quoi s'ajoute son aptitude à faire un choix. Il ne peut pas aller plus loin et, d'ordinaire, il est très satisfait du rôle qu'il a joué dans les divers processus, et considère ses choix et ses décisions comme des aspects de sa détermination mentale. Mais, en réalité, il fait erreur, et la question n'est pas telle qu'il la voit.
Il doit apprendre à fonctionner d'une manière entièrement différente.
Cette indication ne se rapporte pas au rôle que doit jouer l'aspirant en tant qu'individu ; elle ne comporte pas non plus de facteur d'appréciation mentale de ses propres qualités. En ce qui concerne le vrai disciple, trois choses sont impliquées et conditionnent entièrement sa manière d'aborder ce problème des plans humains :
1. Sa relation avec le Plan, tel qu'il lui a été communiqué dans l'enceinte de l'ashram.
2. Son aptitude à utiliser une certaine mesure de vraie Volonté divine, issue de Shamballa et affluant dans l'ashram, pour mettre en oeuvre le Plan ; cette volonté en constitue l'agent directeur.
3. La succession de la formation des plans, telle qu'elle se matérialise sur terre, en relation avec le facteur temps. Trois choses se dégagent alors de sa pensée :
a. Les mesures immédiates à prendre afin de faire progresser le Plan, logiquement, pratiquement, et avec la dépense minima de l'aspect destructeur de la volonté.
b. La durée probable du cycle pendant lequel le Plan peut progresser, de son début à son accomplissement.
c. Une appréciation du modèle qui se déploie dont les plans matériels sont une expression. Il lui faut découvrir dans quelle mesure les plans des hommes se conforment au modèle. Il doit sentir d'où vient la non-conformité et quelles mesures – compte tenu de ce que permet son point d'évolution – l'ashram devrait prendre pour compenser cette déformation du Plan. C'est seulement de cette manière que lui-même apprendra à faire des plans.
Vous pouvez voir, d'après ce qui précède, combien différente est ici la manière dont le disciple aborde une indication, combien vastes sont les perspectives qui s'ouvrent devant lui, combien subjective doit être son attitude prédominante, combien il est inévitable qu'apparaisse la relation du groupe avec l'établissement des plans, et combien cette relation est importante pour lui en tant qu'individu et pour le groupe dans son ensemble. C'est pour cela que les disciples d'un ashram n'ont pas de convictions politiques ou de parti pris nationaliste. Il ne leur est pas facile d'y parvenir immédiatement. Pourtant la conscience de groupe prend le dessus progressivement et, avec elle, vient l'aptitude du disciple à penser et à travailler avec le groupe, en termes du Plan. Il saisit finalement qu'en ce qui concerne l'humanité, les plans que fait la Hiérarchie s'insèrent dans certaines phases précises d'activité, toutes reliées et toutes tendant à l'extériorisation du Plan, dans tel ou tel siècle, cycle, ou période mondiale. Ces phases sont :
1. La phase du Dessein, ayant sa source à Shamballa et enregistrée par les membres les plus anciens de la Hiérarchie.
2. Le stade de l'établissement du Plan hiérarchique. C'est la formulation du Dessein en termes de possibilité, d'urgence, de convenance et de disponibilité des disciples ; s'y ajoutent les énergies de mise en oeuvre du Plan.
3. Ensuite vient le Programme dans lequel le Plan est pris en charge par tel ashram impliqué dans son exécution, puis réduit aux stades formateurs de l'impression et de la direction humaines ; ce sont les conditions nécessaires à son apparition et les phases de ce conditionnement. Celles-ci comportent habituellement deux parties ; la destruction de toutes les entraves et la présentation du Plan.
4. L'apparition du Modèle hiérarchique (basé sur la reconnaissance du dessein, sur des plans soigneusement conçus, et sur un programme détaillé et soigneusement pensé) à la fois dans le mental des disciples de l'ashram impliqué dans l'exécution du Plan et parmi l'intelligentsia sur terre. Ces deux groupes ont la tâche d'introduire, le premier consciemment, le deuxième inconsciemment, le modèle des choses futures dans la conscience de la masse, tâche nullement aisée comme le prouve l'état actuel des affaires mondiales.
5. Puis vient la phase finale de Précipitation quand tout le travail subjectif a été fait sur la base du possible, et quand le modèle et une partie du programme sont reconnus par les penseurs de toutes les nations, soit favorablement, soit avec antagonisme. Les plans, ayant atteint ce stade final, se poursuivent grâce à leur propre élan.
Voici quelques-unes des idées sous-jacentes à cette indication particulière en ce qui concerne le disciple. Il mettra l'accent selon son développement et son point d'évolution ; certains disciples peuvent aider le Maître dans l'établissement des plans, car ils deviennent sensibles à l'impression de Shamballa ; d'autres sont absorbés par la formulation du programme, et la communication de certaines de ses caractéristiques à des disciples plus limités, les mettant ainsi au travail. Un groupe de disciples soigneusement choisis est toujours maintenu dans la Hiérarchie, afin de travailler uniquement sur le modèle ; c'est une phase très importante du travail qui exige un esprit de synthèse et une aptitude à maîtriser les courants d'énergie hiérarchique. Les disciples moins avancés, et donc plus près de la pensée humaine à un moment donné de l'histoire, se chargent de surveiller la précipitation du Plan. Leur travail est nécessairement beaucoup plus exotérique, mais lourd de responsabilités, car c'est lorsque le Plan a atteint le stade de l'exécution humaine que l'erreur peut surgir, et que des fautes peuvent se produire.
Dans tous les ashrams se trouvent des disciples dont la tâche est de faire les adaptations nécessaires du modèle et les changements indispensables dans le programme, à mesure que se déroule le processus de précipitation. Il existe une loi interdisant que l'on empiète sur la liberté humaine. L'établissement du Plan et son exécution sont, en dernière analyse, purement une affaire humaine, quand a été atteint le stade de précipitation. Ils dépendent de la réceptivité du cerveau humain, de sa reconnaissance du besoin et de ses sources. C'est un point dont il faut se souvenir.
Cette courte explication des implications d'une indication, et particulièrement de l'indication n°2, devrait vous montrer la richesse de la zone ou atmosphère d'une indication (si je puis employer une tournure aussi particulière). Cela vous montrera aussi que les indications concernent surtout le devoir ashramique.