LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

SECTION II SIXIEME PARTIE

SECTION II

SIXIEME PARTIE


La méditation qui vous a été donnée dans les dernières instructions avait en vue plusieurs objectifs. C'était une méditation préliminaire à un vaste projet, concernant une espèce particulière de méditation très nécessaire aux disciples, et devant précéder l'épanouissement d'un genre unique de sensibilité ashramique.
Elle avait pour but, tout d'abord (si votre travail a été fait fidèlement) de vous donner un sens grandissant de relation planétaire, sous l'angle subjectif et, par-dessus tout, sous l'angle de la "surveillance intelligente" – expression qui prendra plus de sens pour vous à l'avenir. Si le disciple saisissait véritablement les implications et les intentions sous-jacentes à cette méditation, il parviendrait à la conscience d'un monde vivant d'Intelligences, reliées entre elles, partant de Sanat Kumara pour descendre là où la chaîne de la Hiérarchie atteint le disciple, ce qui le conduit plus tard à comprendre que lui aussi n'est qu'un chaînon, qu'il doit atteindre certaines personnes, les relier au monde des réalités, et les éveiller à leurs responsabilités. Dans l'entraînement de tous les disciples, l'un des buts est de faire reculer le monde des phénomènes jusqu'à l'arrière-plan de la conscience, tandis que le monde de l'âme devient plus vivant et plus réel. Ce monde, à son tour, est l'antichambre du monde des causes, où peut s'établir une relation consciente avec l'Initiateur.
Le deuxième objectif de cette méditation était de mettre en lumière le fait que le disciple (poste avancé de l'ashram en tant qu'âme agissante) devait être orienté plus délibérément vers l'humanité ; le but d'une telle organisation est que la "vie des triangles puisse pénétrer dans l'aire du carré et provoquer la conséquence inévitable, la germination des idées et la floraison d'une nouvelle civilisation et d'une nouvelle culture". C'est ainsi que l'un des Maîtres exprimait le dessein de certaines phases du travail ashramique, en particulier celui qui
concerne la méditation. Un autre Maître a expliqué le dessein de l'intention hiérarchique comme "l'union du triangle supérieur et du triangle inférieur, et leur fusion dans le carré". Les Maîtres envisagent le travail de leurs disciples sous cet angle symbolique. Le disciple qui recueille le bénéfice de la dernière méditation proposée devient – par l'élargissement de sa conscience et la plus grande portée de sa vision – "celui qui sème dans le monde des hommes" ; il diffuse les idées, vivantes et potentielles, dans le domaine mondial ; il les reçoit de deux sources :
1. Son âme, à mesure que l'intuition s'éveille.
2. L'ashram, à mesure qu'il saisit davantage ses desseins, et s'habitue à assimiler ses enseignements. Ceci prend du temps.
Un autre objectif de cette méditation était d'amener le disciple au point où son intérêt (suscité par les stades de reconnaissance et d'examen réfléchi) le conduirait à comprendre la nécessité de l'évocation de la Volonté. J'ai appelé les faibles et premières indications de cette Volonté "détermination inébranlable". Les déclarations ci-dessus contiennent les buts que j'avais à l'esprit lorsque, l'année dernière, je vous ai assigné cette méditation.
Je sais qu'il est difficile au néophyte, à n'importe quel degré du Sentier, de saisir la nécessité d'engendrer (mot inhabituel dans ce domaine) une zone magnétisée de pensée sur laquelle les impressions supérieures peuvent exercer leur impact. Cependant la persévérance dans la reconnaissance et l'examen quotidien, accompagnée d'une ferme détermination de mettre la vie et le service en conformité avec les relations révélatrices, produira, de manière presque inattendue, d'importants résultats de transformation. Les Maîtres ne perdent pas leur temps et le vôtre à assigner des exercices inutiles ; le disciple qui suit ses instructions, fidèlement et selon un rythme vraiment ininterrompu, peut s'attendre à des effets surprenants et durables en lui-même, et par conséquent dans son entourage. Ce n'est pas sur les résultats, néanmoins, qu'il vous est demandé de vous focaliser, mais simplement sur les thèmes qui vous sont présentés, pour que vous les utilisiez et y réfléchissiez.
Dans les stades de début de votre instruction, l'accent était mis sur le côté forme, sur l'obtention de l'alignement (toujours très nécessaire), sur l'énoncé du OM, avec son pouvoir de clarifier l'aura et l'atmosphère, et sur les méthodes à observer. Dans la méditation que vous devriez faire actuellement, l'alignement devrait être instantané et facile, et il ne devrait pas être nécessaire de suivre une forme fixée, car dès le départ vous êtes un centre de pensée focalisée, un récepteur préparé à l'impression attendue ; vous êtes entraîné à analyser les
idées et finalement vous transmettez ce que vous avez reçu des sources supérieures d'inspiration. Cela implique aussi la faculté de distinguer les sources d'où vient l'impression. Ce sont ces aspects de vous-même en action qui forment la base de la méditation suggérée, et que tous, vous devrez suivre pendant les douze prochains mois.
L'intention fondamentale de cette méditation est de vous entraîner à prendre conscience intelligemment de ce que Patanjali appelle "le nuage de pluie des choses connaissables", des intentions, des desseins et des idées qui, à n'importe quelle période, motivent le travail hiérarchique et conditionnent la qualité de l'inspiration pouvant être reçue de l'ashram auquel vous êtes attaché.
Par "attache" je désigne le sens de la relation, et non la dévotion ou l'affection. L'attachement, en réalité, est une expression du libre arbitre du sujet qui choisit, reconnaît ses relations et y adhère. Dans le sens spirituel, la motivation en sera la responsabilité aimante ; dans le sens personnel, l'émotion sensible.
Afin d'aider votre concentration et votre réceptivité, je vais vous donner douze mots qui seront le thème d'un travail de douze mois, et qui pourraient – à mesure que vous développez la faculté de méditer, de relier, de recevoir et de transmettre – fournir des pensées-semence pour un travail de douze ans au lieu de douze mois. Les mots sont des choses vivantes, qui ont forme, âme et esprit ou vie ; souvenez-vous-en toujours lorsque vous les utilisez pour ouvrir la porte à une réalisation et à une inspiration d'un mois, ainsi qu'au service en résultant. Voici ces douze mots. Utilisez-en un chaque mois pour votre méditation quotidienne :

1. Récepteur. / 2. Impression. / 3. Reconnaissance. / 4. Relation. / 5. Source. / 6. Ashram. / 7. Transmetteur. / 8. Expression. / 9. Détermination. / 10. Semence. / 11. Idée. / 12. Attachement.

Vous noterez combien l

a méditation que je vais indiquer maintenant est la suite, naturelle de celle que vous avez faite, je le présume, pendant toute l'année dernière.

STADE I... Préliminaire.
Passez rapidement par les phases de reconnaissance, réflexion et ferme détermination. Ces dernières, si elles sont observées correctement, vous conduiront au point où cette nouvelle méditation commence. Puis, continuez de la manière suivante :

STADE II... Centre de la Pensée focalisée.
1. Polarisez-vous consciemment sur le plan mental, rejetant toutes les réactions ou vibrations inférieures.
2. Orientez-vous vers la Triade spirituelle par un acte de la volonté et par l'emploi imaginaire de l'antahkarana.
3. Ensuite, passez à l'examen du mot-thème, et réfléchissez-y
profondément pendant cinq minutes au moins. Essayez d'en extraire la qualité et la vie, le haussant ainsi que votre pensée à un plan aussi élevé que possible.
4. Puis faites résonner le OM, et attendez silencieusement, en maintenant la stabilité du mental. Ceci est la "pause de réception".

STADE III... Récepteur de l'Impression.
1. Vous plaçant dans l'expectative la plus haute, exprimez dans vos propres termes la vérité la plus élevée que vous aurez pu atteindre concernant le mot-thème mensuel.
2. Reliez alors le thème aux possibilités du monde actuel, ce qui universalise ce concept ; voyez sa relation aux affaires mondiales, son utilité et sa valeur spirituelle pour l'humanité dans son ensemble.
3. Maintenant le mental dans la lumière, écrivez alors la première pensée (quelle qu'elle soit) se présentant à votre esprit en attente et relative au thème de votre méditation. Votre aptitude à accomplir ceci se développera avec la pratique, ce qui suscitera finalement l'intuition rendant ainsi votre mental fécond.
4. Une fois encore, faites résonner le O.M., avec l'intention de vous centrer à nouveau sur le plan mental. Si votre travail a été réussi, votre point focal du début passera aux niveaux du mental supérieur abstrait, via l'antahkarana. Ceci doit se produire, avec le temps, si votre travail a été exécuté fidèlement. Toutefois rappelez-vous toujours que vous devez travailler en tant que mental et non en tant qu'aspirant, ou sous l'angle de la mémoire. Pensez-y.

STADE IV... Celui qui analyse les Idées.
1. Maintenant analysez ou réexaminez avec clarté votre travail et les idées présentes dans votre mental, les examinant sous une juste perspective et en relation avec le problème du moment, dans son ensemble.
2. Puis, choisissez une des pensées évoquées par votre mot-thème, réfléchissez-y, analysez-la et reliez-la à la vie, en en tirant tout ce que vous pouvez. Cette idée évoquée devrait varier de jour en jour, mais demeurer toujours reliée au thème mensuel.
3. Puis, étudiez l'idée par rapport à vous, disciple actif au service du Maître, mais non par rapport à la personnalité. Vous trouverez là une distinction intéressante. Rendez l'idée pratique, lui permettant de vous apporter "qualité" ou enrichissement.
4. A nouveau, faites résonner le OM. dans l'intention d'incorporer l'idée sentie à votre nature même.

STADE V... Transmetteur des Idées.
1. En tant que disciple, vous avez compris que la connaissance de la vérité et la réception des idées vous imposent la responsabilité de les transmettre aux autres. Réfléchissez-y.
2. Maintenant, prenez l'idée engendrée par le mot-thème, ou prenez le mot-thème lui-même si aucune idée ne vous est venue et, par l'imagination, formulez-la de telle manière qu'elle puisse être présentée aux autres, à vos amis, à ceux que vous cherchez à aider et à l'humanité quand l'occasion s'en offre. Allez au fond de cette idée, mentalement, émotionnellement et pratiquement, la précipitant ainsi vers l'extérieur dans le monde de la pensée.
3. Puis (en utilisant l'imagination créatrice, et en vous considérant comme un transmetteur responsable, exécutant le travail de l'ashram) expirez cette idée en tant que forme-pensée formulée et vivante, dans le grand courant de substance mentale qui joue constamment sur la conscience humaine.
4. Faites résonner le OM., mettant ainsi fin à cette méditation.
Terminez cette méditation en vous consacrant journellement au service de l'humanité ; renouvelez votre engagement vis-à-vis de votre Maître et dites le Mantra d'Unification que je vous ai donné il y a quelques années :

Les fils des hommes sont un, et je suis un avec eux.
Je cherche à aimer, non à haïr ;
Je cherche à servir, et non à exiger le service dû ;
Je cherche à guérir, non à blesser.
Puisse la souffrance apporter sa juste récompense de Lumière et d'Amour ;
Puisse l'âme dominer la forme extérieure,
Et la vie, et toute circonstance,
Et révéler l'amour
Qui gît sous les événements du temps.
Que la vision et l'intuition viennent.
Puisse le futur se révéler
Puisse l'union intérieure triompher
Et les divisions extérieures cesser.
Puisse l'Amour prévaloir
Et tous les hommes s'aimer.

Je vous ai donné cette méditation de manière assez détaillée, car je tiens à ce que vous compreniez ce que vous allez faire. Vous trouverez une forme abrégée de cette méditation à la fin de ces instructions.
A la fin de chaque mois, revoyez les idées que vous avez notées au cours de votre travail quotidien. Choisissez-en trois qui vous semblent contenir le plus d'inspiration, et que vous estimez être une semence utilement distribuée et transmise. A la fin de l'année, envoyez vos trente-six pensées-semence.
Comme vous tous aurez utilisé les mêmes mots-thème, chacun de vous peut aider beaucoup le groupe tout entier. Vous trouverez ce travail des plus intéressants. En un sens, c'est un reflet miniature de la technique de la Hiérarchie et de la manière dont les Maîtres travaillent (bien que sur une courbe beaucoup plus élevée de la spirale) en temps de crise ou lorsque tous les groupes ou ashrams doivent – comme c'est le cas aujourd'hui – s'unir dans un effort nécessité par le besoin de l'humanité ou par l'urgence planétaire.
Commençant leur travail sur l'un des plans de la Triade spirituelle, au lieu du plan mental, comme leurs disciples, les Maîtres se concentrent sur le "thème" proposé à leur réflexion pendant la période de trois pleines lunes. Ils se rencontrent ensuite en conclave et chacun apporte sa contribution au problème commun ; le Christ fait de même et, à des moments critiques, il en va de même des membres de la Chambre du Conseil de Sanat Kumara. Sur la base des propositions, et après avoir été dûment analysée et discutée, la décision commune est transmise par impression aux initiés et aux disciples des ashrams, et de là dans le monde. Si vous étudiez l'exposé ci-dessus, vous verrez l'importance de la méditation que j'ai indiquée ; elle vous prépare à un travail plus rigoureux-selon des méthodes hiérarchiques correctes-au sein des ashrams et avec le Maître.


FORME ABREGEE


I. Stade préliminaire de reconnaissance, de réflexion et de ferme détermination.

II. Centre de Pensée focalisée.
1. Polarisation.
2. Orientation.
3. Méditation sur le mot-thème.
4. OM. Pause.

III. Récepteur de l'Impression :
1. Enoncé de la plus haute idée reçue.
2. Relation du thème à la situation mondiale actuelle.
3. Ecrivez la première pensée reçue à ce moment-là.
4. OM. Centrez-vous à nouveau sur le plan mental.

IV. Celui qui analyse les Idées :
1. Période de pensée analytique.
2. Résumez pratiquement les conclusions.
3. Expirez l'idée dans le monde de la pensée.
4. OM.

V. Transmetteur des Idées.
1. Dédiez-vous au service.
2. Engagez-vous vis-à-vis du Maître.
3. Dites le mantra : "Les fils des hommes sont un..."

VI. Travail intense au moment de la pleine lune, selon des lignes établies.