INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES PAR LE TIBETAIN à R.R.R. 1. Le rayon de l'âme, le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse.

INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES PAR LE TIBETAIN à R.R.R.

 

 1. Le rayon de l'âme, le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse.
2. Le rayon de la personnalité, le premier Rayon Pouvoir et Volonté.
3. Le rayon du corps mental, le quatrième Rayon d'Harmonie par le Conflit.
4. Le rayon du corps astral, le sixième Rayon Dévotion.
5. Le rayon du corps physique, le premier Rayon Pouvoir et Volonté.


Janvier 1936

Mon Frère de longue date,
Vous vous êtes comporté vis-à-vis de la vie avec courage, avec inspiration et avec trop de tempérament. N'est-ce pas vrai ? Si à l'avenir vous vous efforciez de ne pas manifester ce dernier point, votre vie de service s'écoulerait avec une liberté plus grande, avec moins d'entraves et de difficultés et par conséquent avec moins de perte de temps. Je me rends bien compte que vos accès d'humeur vous ont parfois beaucoup soulagé. Vous avez atteint maintenant le stade de travailleur consacré et celui du samnyasin, vous avez fait vos preuves en face de graves difficultés. Une grande quantité de résidus a été brûlée. Votre courage vous a soutenu et l'inspiration de votre âme (que vous pouvez atteindre avec une telle facilité) a assuré votre fermeté et adouci votre personnalité. Veillez à ajouter à ces deux belles qualités pour le service, le sens et le pouvoir vous permettant de vous reposer, car c'est ce dont vous avez besoin.
Etudiez les notes-clé de votre vie. Elles devraient et peuvent être vos caractéristiques les plus remarquables et les raisons pour lesquelles vous pouvez être connu avant que ne se termine la durée de votre service.
Quant à la formation du caractère, il y a bien peu de choses que je puisse vous dire et que vous ne connaissiez déjà. Il y a si peu de chose de vraiment nouveau que je puisse vous indiquer, à vous qui avez déjà une si grande expérience sur le Sentier. Théoriquement, vous avez une grande connaissance ; il convient maintenant de transférer cette théorie en une pratique appropriée, et
vous y travaillez déjà. Que puis-je donc dire ou faire d'autre, excepté me tenir à vos côtés, vous dire un mot à l'occasion, souvent sourire avec vous et m'occuper de mes nombreuses tâches lorsque votre mauvaise humeur se manifeste ! Je ne tiens pas à voir cela et symboliquement je tourne le dos.
N'est-ce pas ce que vous désirez, mon frère ?
Votre contribution au travail de mes disciples consiste à apporter une pensée réfléchie et à rédiger ce qui sera utile d'une manière constructive, car vous pouvez accomplir ces deux choses très bien. Soyez patient en observant le développement du travail de ce groupe, car vous ne pouvez pas encore apercevoir son véritable dessein, ni l'intégration proche, ni les rapports de groupe.
Il y a deux personnes, mon frère, dont l'influence sur vous est destructrice et qui vous ont souvent fait beaucoup souffrir (Je ne me réfère pas à ce que vous pouvez sentir). Tant que vos rapports intérieurs avec eux ne seront pas d'un détachement complet et pourtant affectueux, ils pourront entraver votre développement. Je ne vous en dis pas plus, mais cette situation vous nuit,
même si vous ne vous en rendez pas compte ; vous en souffrez parce que, en ce qui les concerne, il n'y a pas d'amour dans la vie de votre pensée. Un attachement affectueux est la méthode qui devrait régir la manière dont vous abordez ceux que vous rencontrez. Vous évoquez chez les autres une réponse encore trop violente ; elle est due à la façon erronée dont vous maniez la force qui s'écoule à travers vous. Procédez à l'ajustement qui s'impose et votre sphère de service vous offrira un excellent terrain d'entraînement. Votre pouvoir d'assistance sera alors grandement accru. Moi-même et vos frères de groupe se trouvant sur le plan intérieur, nous attendons que vous apportiez votre aide au service du monde. Pour vous encourager, puis-je dire que vous avez déjà bien commencé ?
Je voudrais vous suggérer d'ajouter à vos notes ordinaires dans votre journal, un compte-rendu des idées enregistrées. Vous découvrirez que cet exercice est fructueux et constructif. Chaque six mois, établissez la liste de ces idées de manière que vos frères de groupe puissent en avoir connaissance.
Ajoutez-y toutes les pensées pouvant les enrichir et les matérialiser. C'est une façon de répandre les idées nouvelles. Il faut que quelqu'un les pense, que quelqu'un les énonce et que quelqu'un les répande.
Poursuivez la méditation indiquée ci-dessous jusqu'en avril ou jusqu'à nouvel avis :
1. Après un bref exercice respiratoire, faites l'alignement et oubliez-vous.
2. Dites l'O.M. à haute voix.
3. Dites ensuite l'invocation suivante :
"Que les Etres Saints dont nous aspirons à devenir les élèves nous fortifient de manière que nous
puissions nous donner sans réserve, ne cherchant rien, ne demandant rien, n'espérant rien pour le soi séparé ; puissions-nous nous satisfaire d'être dans la lumière ou dans les ténèbres, d'être actifs ou passifs, de travailler ou d'attendre, de parler ou d'être silencieux, de recevoir des félicitations ou des reproches, de ressentir de la peine ou de la joie ; notre seul désir est d'être ce dont Ils ont besoin comme instrument pour Leur grand travail, et d'occuper n'importe quel poste se trouvant vacant dans Leur maison."
4. Méditez ensuite pendant 15 minutes sur l'une des pensées-semence suivantes :
- Premier mois : Tranquillité. "Le Lieu du Repos est au sommet de la montagne où je demeure, détaché. Je suis inondé par la vie et l'amour de Dieu. Cet amour, je l'envoie à tous mes semblables."
- Deuxième mois : "Le repos a son centre dans l'activité."
- Troisième mois : Raffinement. "Les feux de Dieu, électriques et dynamiques, consument l'alliage. Ils laissent intact l'or pur."
- Quatrième mois : "Le feu brûlant flambe dans les trois mondes et les trois corps passent dans les flammes. La divinité demeure."
- Cinquième mois : Rayonnement. "Le Repos de Dieu est derrière toute vie. Les feux de Dieu flambent. Les hommes se chauffent devant mon feu. Le rayonnement divin brille à travers moi."
- Sixième mois : "Puis-je être perdu de vue, et puissent le rayonnement et le repos seuls parvenir jusqu'aux hommes."
5. Maintenez alors le mental fermement dans la lumière et apportez à la Présence vos plans et votre service.

Avril 1937


Mon Frère,
Vous vous trouvez aujourd'hui à un moment critique de votre vie intérieure et au seuil d'une grande opportunité. Les progrès accomplis au cours des deux prochaines années indiqueront si vous pouvez entrer en une vie plus utile, ou si vous continuerez simplement à être, à l'avenir, ce que vous êtes maintenant, laissant pour une autre vie la leçon dont vous avez besoin et que vous pourriez apprendre maintenant.
Vous êtes à un endroit où les possibilités de service sont grandes.
L'opportunité qui vous est offerte d'effectuer un réel impact sur la conscience de ceux qui se trouvent autour de vous est une opportunité sortant de l'ordinaire. Le besoin du monde aujourd'hui n'a jamais été aussi grand ; la responsabilité de ceux qui foulent le Sentier du Discipulat n'a jamais été aussi profonde, aussi réelle et urgente. Nous avons besoin de ceux qui travaillent sur ce Sentier et qui aspirent à la libération. Nous avons besoin de ceux qui recherchent un contact étroit avec leur âme et avec Nous qui cherchons aujourd'hui à guider la race. Nous avons besoin de personnes qui coopèrent avec nous dans un esprit de consécration et de désintéressement comme nous n'en avons jamais eu besoin auparavant dans l'histoire de la race. Placé comme vous l'êtes à une position-clé et rencontrant des gens de toute nation, votre opportunité d'enflammer d'autres vies, de passer à d'autres la torche de l'amour vivant et de renvoyer chez eux des gens comme agents de la lumière dans leur propre pays et leurs propres zones d'influence peut être grande. Son étendue dépend de votre bonne volonté à opérer certains changements et certains ajustements en vous et à vous réorienter. Ces changements sont
simples, mais si profonds, si radicaux dans leur portée que je me demande si vous êtes suffisamment conscient du besoin du monde pour sacrifier votre puissante personnalité à ce besoin, en toute sincérité et avec bonne volonté et amour. L'êtes vous ?
Nous vivons des temps où l'individu compte pour très peu de chose, n'a qu'une valeur collective normale en présence de la tension du monde et du chaos actuel, ou elle peut compter pour beaucoup.
A présent, vous comptez pour très peu, comparé au besoin du monde, mais vous pourriez compter pour beaucoup. Vous effectuez un très faible impact sur la conscience publique, malgré vos opportunités et malgré votre équipement naturel. Mais vous pourriez être un des disciples mondiaux les plus utiles de votre degré et dans votre sphère de service, si vous le désiriez.
Tout en vous est pourtant court-circuité ; votre lumière et votre rayonnement sont donc ceux de la personnalité et non ceux de l'âme ; votre pouvoir d'émouvoir et de faire progresser les autres est vain ; il m'apparaît à chaque instant, et si vous vouliez considérer les implications de mes paroles, vous pourriez voir aussi leur justesse. C'est vous-même, le travailleur, vous même, celui qui fait face aux situations, qui s'occupe des gens, vous-même, le centre dramatique de tout ce qui se passe autour de vous, vous-même, celui qui parle, qui enseigne et qui écrit, vous-même, celui qui désire ardemment, lutte, est torturé, incompris et confronté par une crise constante (qui, sur un plan plus vaste, n'a aucune importance) ; c'est vous qui êtes la préoccupation essentielle de votre esprit. Vous êtes celui qui est heureux ou malheureux, qui est anxieux ou confiant, qui agit avec sagesse ou qui apprend des leçons effroyablement dures ; tout est court-circuité par vous, arrêté par vous ; par conséquent, il n'y a aucune lumière rayonnante qui ne soit obscurcie par les nuages du soi, du petit soi, ni obstruée par les réflexions de la personnalité.
Je vous parais dur, mon frère ? Je ne pense pas que je le sois. Ce que je cherche à faire est fondé sur ma connaissance de vous comme Ame et sur ce que vous pourriez faire comme âme. Vous êtes doué, sage et fort, mais tout cela est relativement annulé parce que vous n'êtes pas capable de sortir du centre de votre propre image et de votre propre scène et d'être simplement un canal désintéressé d'amour et de lumière. Vous n'êtes pas ce canal. Vous travaillez avec acharnement pour l'être, mais vous êtes si occupé de votre propre lutte, vous êtes si conscient du fait que vous luttez, que la réalité pour laquelle vous luttez est souvent oubliée. Vous la perdez de vue dans l'image dramatique que vous avez de vous-même sous les traits d'un disciple au supplice, rencontrant dans la vie d'énormes difficultés.
Mais vos difficultés et vos problèmes ne sont pas énormes, mon frère. Vos expériences n'ont rien de dramatique ; elles sont beaucoup moins éprouvantes et difficiles que celles de beaucoup. Voici le message que je vous envoie. Votre vie est reconnue prête pour le service, car vous êtes libre de servir et l'opportunité de le faire vous est offerte. Sous le rapport du mental, du cerveau et du coeur, vous êtes doué au delà de la moyenne, ces dons étant liés à la personnalité, bien sûr, mais ils sont prêts à être libérés et à être utilisés. Ils peuvent être utilisés afin de vous donner une grande influence et le pouvoir d'élever les autres. Vos points faibles sur le plan physique n'ont aucune importance car ils n'ont pas réellement une base physique ; ils sont liés à votre nature émotionnelle, ils ne font qu'exprimer des orages intérieurs dans lesquels vous vivez continuellement. Lorsque vous aurez décidé de ne plus vous centrer sur vous-même et de ne plus empoisonner votre corps par une activité astrale constante, vos troubles physiques disparaîtront graduellement.
Vous avez le don de trouver les mots qu'il convient lorsque vous parlez et que vous écrivez ; c'est un don rare et précieux ; vous avez un dessein dont la sincérité fait mon admiration et sur lequel je fais fond en ce moment.
Cependant, vous l'utilisez surtout pour vous dépeindre vous-même auprès des gens qui vous entourent. Vous êtes le thème de tout ce que vous dites. Vous en êtes-vous rendu compte, mon frère ? Je ne le pense pas.
Nous avons besoin de vous dans notre travail. Comme je vous l'ai déjà signalé, vous occupez une situation où les responsabilités sont grandes.
L'endroit où vous vous trouvez est pour vous le lieu de la révélation et de l'illumination. C'est également le lieu où vous pouvez actuellement servir au mieux. Votre problème n'est pas du tout obscur ou difficile à définir ; il est donc facile à saisir, à traiter et à résoudre. C'est simplement le problème de l'oubli de soi. Lorsque vous vous serez forcé à n'être pas toujours en scène, que vous aurez appris à ne pas parler de vous et de ce que vous pensez, sentez et faites, vous pourrez, mon frère, apporter une contribution si riche que votre champ de service et votre puissance de coopération avec la Hiérarchie se trouveront grandement augmentées. On a besoin de vous. On a besoin de vous là où vous vous trouvez. Voulez-vous faire les ajustements nécessaires, en coopération avec moi, quant à ce que je désire faire pour amener votre libération ?
Votre problème relève de la méditation et d'une observation constante et journalière. Il faut le traiter en employant une juste manière de penser ; la première chose que vous ayez à faire est de vous découvrir vous-même et de vous rendre compte de l'impression que vous faites sur les autres. Il faut que vous réfléchissiez et que vous décidiez vous-même si mon analyse est juste et
si ce que j'écris est basé sur la vérité. Ainsi donc, vous pouvez être aidé à entreprendre un voyage de découverte à votre sujet ; si vous l'entreprenez avec humour, détachement et sincérité, il finira par vous permettre d'établir un rapport étroit avec la Hiérarchie et à passer sur le Sentier de Discipulat à un degré plus élevé. Je ne mentionne pas ce résultat comme étant en aucune façon
une récompense, mais comme indiquant une possibilité qui enrichirait grandement votre service.
Au cours des trois prochains mois, votre méditation peut suivre les lignes indiquées ci-dessous. Au cours de ces trois mois, vous pouvez adopter ma suggestion et ensuite reprendre la méditation que je vous ai suggérée la dernière fois et la faire pendant les trois mois qui suivront.

FORMULE DE MEDITATION
1. Installez-vous confortablement et procédez à l'alignement et à la maîtrise. Je n'ai pas besoin d'y insister ; vous savez de quoi il s'agit.
2. Dites l'O.M. comme âme, l'exhalant comme bénédiction sur la personnalité.
3. Dites l'O.M. comme personnalité, répondant à l'âme.
4. Dites l'O.M. comme synthèse de la personnalité et de l'âme.
5. Ensuite, en vous détendant, examinez, chaque jour de la semaine, l'une des sept questions suivantes :
- Dimanche : Ai-je servi hier comme une âme ou comme une personnalité ? Mon intérêt était-il centré sur moi, comme serviteur ? Ou étais-je absorbé par le besoin de ceux que je
servais ?
- Lundi : En aidant les autres, ou en parlant avec quelqu'un, ai-je parlé de moi ? (hier, pendant que je servais).
- Mardi : Quelle a été la tendance générale de mes pensées durant la journée ? Etait-ce le travail que j'avais à faire, les autres ou moi-même ?
- Mercredi : Quel a été le centre de ma vie hier ? L'âme dont la nature est l'amour impersonnel, ou la personnalité dont la nature (à mon point d'évolution) est celle de l'unique qui est au centre, le
soi dramatique qui exprime avec logique la nature inférieure ?
- Jeudi : Combien de fois me suis-je référé à moi-même hier, soit avec pitié, soit comme exemple, soit pour susciter un certain intérêt ?
- Vendredi : Quelle a été ma préoccupation majeure, hier ? Etais-je heureux ? Pourquoi ? Etais-je malheureux ? Pourquoi ? Avais-je une tendance au drame ? Pourquoi ?
- Samedi : Quel effet ai-je fait sur les autres ? Pourquoi l'ai-je fait ? Leur ai-je parlé de moi ?
6. Ensuite, humblement, avec reconnaissance et avec joie, affirmez ce qui suit :
a. Je me hâte vers le but d'un service plus abondant ; je suis l'âme, dont la nature est lumière, amour et désintéressement.
b. J'oriente mon mental vers la lumière et, dans cette lumière, je vois l'âme. Je suis le Plan et je suis en union étroite avec tout ce qui respire.
c. Je purifie ma vie astrale et je sais que je ne suis qu'un canal pour l'amour de Dieu. Et dans ce corps puissant du soi inférieur, rien ne peut exister qui bloque l'amour de Dieu se déversant vers tous ceux que je rencontre.
d. Je me tiens debout, grâce à l'amour et à la force divins. Je manifeste la nature d'un Fils de Dieu. Ainsi, je puis sauver ceux qui souffrent le long du chemin de la vie et élever les petits.
Pouvez-vous vous ajuster au besoin indiqué ci-dessus, mon frère ? Votre amour de notre travail et de vos frères de groupe est-il capable de vous amener à faire face à vos problèmes ? Je le pense ; vous savez et vous devez comprendre qu'en toute affection je me tiens à vos côtés et que je ne vous abandonnerai pas si vous avez besoin de moi et si vous faites appel à moi. Je ne
peux pas dire plus.

Octobre 1937


Je me demande, mon frère, si vous avez jamais saisi vraiment combien il est exact que le sentiment d'être au centre de la scène dans votre vie est une caractéristique de premier rayon ? Dans votre cas, c'est essentiellement un trait de la personnalité, car les personnes de deuxième rayon ne sont pas enclines à cette attitude dramatique et égocentrique. Par conséquent, lorsque votre âme de deuxième rayon régnera, ce sentiment qui vous domine maintenant, sentiment d'être toujours au centre, d'être le point central d'intérêt, commencera certainement à disparaître.
Ce qui précède vous indiquera ce que vous avez à faire, car, actuellement, votre vie, vos pensées, votre travail et votre service, comme vos rapports avec les autres, sont tous bâtis autour de vous. Jamais, mon frère, même pour une seule seconde, vous ne disparaissez de la scène, même dans ce que vous considérez comme vos moments spirituels les plus élevés. Vous êtes toujours une personnalité active et non pas une âme active, car vos théories surpassent votre manière d'agir. De là viennent votre tristesse réellement profonde et votre déception.
Que faut-il faire ? Comment pouvez-vous changer tout cela ? De quelle utilité serait ma description de votre situation si, en même temps, je ne vous signalais pas le remède ou le chemin de la libération ? En même temps, puis-je vous dire quoi que ce soit que vous ne connaissiez déjà ? Existe-t-il quelque aspect de la vérité se rapportant à vous dont vous êtes encore inconscient ?
Tout ce que je peux dire est que votre libération doit venir par la substitution du Plan à vos plans, celle des besoins humains à vos propres besoins, et celle du Travail à votre propre tâche. Réfléchissez à ce mot "Substitution". Actuellement, il s'agit de vos plans et non du Plan ; il s'agit de vos besoins, financiers et physiques, émotionnels et mentaux, et non des besoins du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde ; il s'agit de votre travail et de ce que vous avez à faire et non pas de satisfaire journellement les besoins de ceux qui attendent. Vous voyez ceux qui viennent à vous dans la lumière de votre propre personnalité et sous le jour de leurs réactions à votre égard. Vous ne les voyez pas comme des âmes ou comme nos agents.
Il faut changer cela, mon frère, et vous pouvez le changer si vous le désirez. L'étude des rayons de votre personnalité peut aider à jeter de la lumière sur votre problème. Vous avez beaucoup à donner et on a besoin de vous pour ce travail. Vous avez de la force et vous pouvez fortifier les autres de votre propre force lorsqu'elle est détournée de vous et de votre sens dramatique d'apitoiement sur vous-même. Vous avez une grande sagesse et vous pouvez l'utiliser lorsque vous vous perdez de vue comme instructeur. Vous ne souffrez pas de complexe d'infériorité, pour employer un terme dont on abuse, et vous n'êtes pas non plus victime d'un complexe de défaitisme. Parfois vous le croyez et cette idée vous réconforte, mais ce n'est qu'une forme d'autosuggestion, une façon d'échapper à la responsabilité consistant à amener des attitudes intérieures correctes. Votre condition physique, ce que vous aimez et ce que vous n'aimez pas, vos réactions émotionnelles et vos propres idées prennent une place si vaste que votre âme sage, aimante, intelligente, a beaucoup de mal à faire sentir sa présence. Il est presque possible que votre sens du drame et de l'apitoiement sur vous-même vous empêche de saisir la signification de la leçon que je cherche à vous faire apprendre. N'est-ce pas vrai ?
Lorsque vous comprendrez qu'en ces jours critiques pour les hommes (lorsque l'appel est fait à tous les disciples et les aspirants d'avoir à venir à l'aide de l'humanité), qu'aucune des choses relatives à la personnalité n'a la moindre importance et que la plupart d'entre elles vont s'évanouir, lorsque vos préoccupations seront d'un ordre plus élevé, votre travail alors connaîtra une  vie nouvelle, votre service deviendra un point central dynamique, magnétique, de force spirituelle de laquelle je sais que vous ne vous rendez pas compte.
Votre corps mental est sur le quatrième Rayon d'Harmonie par le Conflit, et non sur le premier rayon comme vous l'avez pensé un moment. S'il avait été sur le premier rayon, il aurait dominé votre corps astral, et votre personnalité aurait été différente. Mais il est du type quatrième rayon. Cela signifie que vous appréciez l'harmonie ainsi que le fait d'assembler des opposés en une unité intelligente. Mais c'est une harmonie interprétée en termes d'émotion ; j'appelle votre attention sur ce fait. Il faut que vous réfléchissiez à l'harmonie telle que le mental la conçoit, et vous souvenir que seuls parviennent à transformer la discorde en harmonie ceux qui travaillent eux-mêmes d'un centre d'ajustement stable.
Votre corps astral est nettement sur le sixième rayon, et cela vous prédispose à adopter des attitudes relevant des Poissons ; des idées fixes émotionnelles, à avoir de violents orages d'ordre astral, de grandes dévotions qui provoquent des réactions émotionnelles à propos de matières et de sujets qui, en ces jours de souffrance mondiale, ne justifient pas qu'on s'en occupe et constituent une synchronisation facile avec le mirage et l'illusion.
Votre corps physique est du type premier rayon ; il fait de votre personnalité de premier rayon un point de moindre résistance, car la couleur prédominante des cellules de votre cerveau, actuellement, (si je puis parler symboliquement) est de premier rayon. Réfléchissez-y soigneusement.
L'étude de vos combinaisons de rayons devrait pourtant vous encourager, car l'énergie de deuxième rayon domine nettement, 2.4.6., et bien que les caractéristiques de premier rayon soient fortes et puissantes, elles ne sont compliquées par aucun des attributs subsidiaires, tels que 3.5.7. Il ne vous est donc pas difficile de vous mettre en harmonie avec la ligne d'énergie Amour-Sagesse qui est en manifestation. C'est votre ligne de moindre résistance. Votre problème consiste à relier ce triangle de force (2.4.6.) de manière qu'il y ait un libre jeu réciproque et une libre circulation d'énergie. Ainsi, votre âme pourra établir sa domination. Dans les quelques mots qui précèdent, j'ai indiqué votre problème et sa solution. Je vous rappelle cependant que c'est un problème de l'âme et non de la personnalité. Si vous l'abordez de l'angle de la personnalité, vous ne par viendrez pas à le résoudre, car votre personnalité deviendrait le centre du triangle alors qu'il ne devrait pas y avoir de centre ; vous devriez vivre la même expérience que l'humanité prise toujours comme un tout.
Je vais vous demander d'étudier pendant six mois les mots "indifférence entraînée", et chaque matin de faire l'examen sur l'Indifférence, avant de commencer vos devoirs journaliers. L'indifférence contient la clé de votre libération, libération de la domination et des réactions de la personnalité, libération de l'apitoiement sur vous-même, libération des limitations physiques et émotionnelles. Votre problème n'est pas de vous débarrasser des difficultés, mais simplement d'y devenir indifférent, de ne pas savoir si elles existent ou non.
Ai-je été dur avec vous, mon frère ? Si je l'ai été, la réaction à cette dureté vient de votre côté, non du mien. Je ne cherche qu'à vous aider et à vous libérer pour un service plus abondant et plus joyeux, un désintéressement qui aboutit à la faculté de s'identifier aux autres, donc à une vie de service aimant qui efface ce que le passé comportait de tension.

Mai 1938


Mon Frère,
Vous commencez à changer, mais ce n'est qu'une préparation pour un service plus abondant. Avant que celui-ci ne devienne possible, il faut cependant que se produisent un intermède d'inventaire (n'est-ce pas le terme employé dans le négoce ?) et une période de revue et de consécration renouvelée. Un ajustement physique est également nécessaire, mais il n'a pas besoin d'être aussi sérieux que vous le pensez (malgré ce que, bravement, vous essayez de dire, mon frère). Une grande partie de vos difficultés sont psychologiques et causées par une tension et une rigidité intérieures tout à fait inutiles. Pour compenser cela, je vous demande de réfléchir à l'un des mots-clé que je vous ai communiqués lorsque vous êtes entré dans ce groupe de disciples à l'entraînement, le mot tranquillité.
Ne travaillez donc pas si dur, avec une telle tension, un tel acharnement, à la vie spirituelle ; elle est un état, une façon d'être, et non un état d'accomplissement. C'est un état d'orientation et de direction correctes, et non un effort douloureux, et souvent dramatique, d'être à la hauteur du modèle que, pensez-vous, votre âme vous a fixé, ou que, par exemple, je vous ai fixé, ou encore que vos frères de groupe attendent que vous atteigniez et que vous vous êtes engagé à atteindre. Et pourtant, ce résultat semble vous échapper et vous ne pensez pas que vous l'atteindrez. Pourtant vous n'avez pas échoué aussi nettement que vous êtes enclin à le penser pendant vos moments de dépression.
Pourquoi tellement penser à vous, mon frère ? Est-ce que personne ne vous a jamais cité ces mots : "Eliminez ce qui est bon en vous aussi bien que ce qui est mauvais, et ne laissez voir et entendre que le Christ" ? Vous entendez tant de choses vous parvenant tout le temps de votre personnalité qui lutte. Sa voix se fait entendre si haut que la voix tranquille et douce de votre âme, apportant rayonnement et repos, ne parvient pas à faire un impact sur votre vie.
Reposez-vous donc, mon frère, et arrêtez cette lutte violente. Ne tombez pas dans le piège que représentent trop de mots lorsque vous rétablirez vos anciens contacts. Entrez dans une période de silence heureux et de récupération intérieure. Mais autant que possible oubliez-vous vous-même, apportant ainsi aux autres joie et inspiration, et ignorant vos propres réactions en une divine indifférence.

Mai 1939


Mon Frère,
Avec raison, vous pourriez maintenant me demander : de quelle manière suis-je en train d'entraver. Je ne suis pas ambitieux. Je ne provoque aucune difficulté pouvant toucher le groupe ; je ne provoque de difficultés que pour moi-même. J'essaie d'être affectueux et bon. Je travaille aussi dur que je pense pouvoir le faire. J'aime la vérité et je m'efforce de satisfaire à toutes ses exigences.
Tout cela est sans doute vrai, mon frère, mais ce que vous dites ne justifie pas ce qui, d'autre part, est erroné. La chose pouvant détruire le travail de construction que votre groupe essaie de faire est la violence de vos réactions et de vos vibrations lorsque vous êtes émotionnellement bouleversé, et c'est fréquent ; c'est aussi les affirmations par lesquelles vous tentez de justifier cette violence, et l'apitoiement dramatique sur vous-même. Vous serez susceptible d'entraver et de mettre en danger le travail constructeur futur du groupe, et vous le ferez, tant que vous n'aurez pas appris à ne plus vous concentrer sur vous même, à ne plus penser constamment à vous ni à vous apitoyer sur vous, tant que vous ne cesserez pas de vous voir comme le centre de tout, comme le travailleur, comme le membre du groupe, comme celui qui souffre de l'incompréhension et des erreurs des autres, comme celui qui est important, et que vous n'apprendrez pas à vous voir tel que vous êtes réellement. Vous le savez.
En réalité, vous n'aimez personne d'autre que vous. Si vous aimiez vraiment d'une manière impersonnelle, vous ne causeriez pas de peine a ceux qui vous aiment et croient en vos capacités ; vous seriez plus magnétique, et sur une plus vaste échelle, car, jusqu'à présent, vous n'êtes magnétique qu'envers ceux qui reconnaissent votre personnalité, qui aiment votre personnalité. C'est de cette absence d'amour que souffre votre travail. Et pourtant la situation pourrait être si facilement changée si vous appreniez à pratiquer la divine indifférence dont vous avez besoin, indifférence à l'égard de vous-même et des intérêts de votre personnalité, de ce qu'elle aime et de ce qu'elle n'aime pas, indifférence à l'égard de vos soucis, de vos anxiétés et de
vos succès. Vous seriez vraiment alors en mesure de sentir l'importance du travail, le caractère unique des opportunités s'offrant actuellement à vous, et votre situation vraiment importante. Mais vous êtes trop plein de crainte et d'intérêt personnel ; et ainsi, vous ne parvenez pas à établir le contact nécessaire avec ceux qui ont besoin de votre aide. Ils reçoivent l'impact de vos soucis, de vos craintes et de votre demande d'affection. Pouvez-vous changer cette situation ? Je ne vous dis rien de neuf. Parmi les chélas de mon Ashram, vous occupez la position de l'enfant désagréable et entêté, car vos erreurs et vos fautes sont celles d'un enfant et non celles d'un adulte. Vous rêvez dans le monde du rêve d'un enfant.
Il faut que vous croissiez, mon frère, car le monde a besoin actuellement de travailleurs adultes, et vous pouvez le devenir ; vous pouvez accomplir un grand et bon travail ; vous pouvez faire un impact de l'âme sur ceux qui se trouvent autour de vous ; vous pouvez cesser d'être un agent de destruction et devenir un travailleur constructif. Mais ce ne sera possible que si vos sympathies et vos antipathies, les décisions et les affections de votre personnalité, vos sentiments et vos maux physiques disparaissent de la scène, et si demeurent seuls les besoins du monde et le désir de les satisfaire, comme vous pouvez le faire. Comme, je le répète, vous pouvez le faire. Moi-même et le groupe, nous avons besoin de vous.
Je ne vous offre pas de vous suspendre de vos fonctions et je ne vous offre pas l'occasion de démissionner. Je vous demande de faire face au problème et de faire ce qu'il faut. Dans ce but, battez-vous jusqu'au bout, et battez-vous seul. Apprenez à garder pour vous les choses qui ne concernent que vous, ce que vous n'avez pas encore appris à faire. N'abandonnez pas vos frères de groupe en démissionnant ou en explosant bruyamment, car les répercussions peuvent faire beaucoup de tort et de mal. Faites fermement face à la vie, comme un adulte qui a appris à l'école de la sagesse que la tendance de toute chose est vers le bien. Traitez la vie avec amour, comme un membre du Nouveau Groupe des Serviteurs du Monde.

NOTE : Ce disciple continue son combat ; jusqu'à présent, aucune indication n'a été donnée par le Tibétain que ce disciple soit assez avancé sur le chemin de la victoire pour justifier que lui soit confié un travail plus actif dans l'Ashram. R.R.R. reste toujours, par rapport au groupe, extérieurement
inactif.