LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES PAR LE TIBETAIN à D.R.P. 1. Le rayon de l'âme, le premier Rayon de Volonté ou Pouvoir.

INSTRUCTIONS PERSONNELLES AUX DISCIPLES PAR LE TIBETAIN à D.R.P.

 

1. Le rayon de l'âme, le premier Rayon de Volonté ou Pouvoir.
2. Le rayon de la personnalité, le cinquième Rayon de Science Concrète.
3. Le rayon du corps mental, le quatrième Rayon d'Harmonie par le Conflit.
4. Le rayon du corps astral, le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse.
5. Le rayon du corps physique, le troisième Rayon d'intelligence Active.


Janvier 1933


Mon Frère,
Depuis des années vous travaillez avec constance, et aussi avec un certain degré de flux et de reflux. Lorsqu'un aspirant au discipulat a travaillé avec persistance pendant des années, la tendance de sa vie devient orientée vers la lumière, et se transforme en une habitude fermement établie. Ce fait devrait être un réconfort dans les moments de découragement que connaissent par moment tous les aspirants.
C'est en raison de cette constance qu'il est maintenant possible d'entraîner votre intuition de manière que, lorsque vous foulerez de nouveau le sentier dans une prochaine incarnation, votre vie terrestre pourra commencer avec cette attitude alignée qui permettra de bonne heure l'illumination.
Vous avez l'expérience du Chemin, et, même si votre corps physique n'est plus jeune, ce qui vous reste d'expression de vie contient encore beaucoup pour vous si les années qui viennent sont vécues avec joie et avec une grande espérance.
Vous avez cherché à suivre mes instructions avec assiduité et je pense que vous vous rendez compte d'avoir beaucoup accompli. Vous avez une plus grande clarté de perception intérieure (chose dont vous aviez besoin) et un détachement plus aisé et plus rapide. Il reste cependant beaucoup à faire (et vous le savez également). Suivez les instructions que je vous ai données
précédemment, mais lorsque vous vous retirez dans votre chambre aux moments fixés afin de faire vos dix minutes de détente et de pensée sur la vie et sur l'amour, commencez par l'exercice suivant (...)

Juillet 1933


Mon Frère,
N'oubliez pas d'aimer avec détachement. C'est là, la principale leçon que vous avez à apprendre, mon frère, et vous n'avez saisi sa véritable importance que lorsque la plus grande partie de votre vie était écoulée. Les liens provenant d'attachements de nombreuses années tiennent bon ; ils ne doivent ni ne peuvent être rompus sur le plan physique, mais bien en vous-même. Il est possible de le faire avant la fin de cette vie, vous laissant ainsi libre pour le service au cours de votre prochain cycle de vie, service que vous aurez à accomplir en y consacrant votre attention tout entière. Cette rupture peut être faite presque immédiatement si vous faites jouer le pouvoir de votre âme de premier rayon, ou vous pouvez l'accomplir plus lentement si vous opérez par l'intermédiaire de la force de la personnalité de cinquième rayon. Réfléchissezy.
Comme exercice de discipline nécessaire, je vous suggère de demeurer assis et tranquille pendant dix minutes, trois fois par jour, le matin, à midi et le soir. Détendez-vous physiquement ; ne vous permettez aucune distraction émotionnelle ; refusez à toute pensée et à tout sentiment l'entrée de votre conscience. Réfléchissez ensuite à l'idée de Vie et à celle d'Amour existant séparément à la forme. Maintenez votre conscience centrée aussi haut que possible dans la tête.
Observez la signification de tous les événements et considérez-les comme des indications de causes spirituelles, mentales ou émotionnelles. Votre vie est si remplie de détails et de devoirs que l'âme en est souvent irritée. Donnez-lui le temps de se manifester. Ce qui compte ce n'est pas le temps accordé au juste accomplissement de ces devoirs, mais la pondération avec laquelle vous les abordez, l'énergie que vous évoquez en les remplissant et l'intensité de votre application mentale.
Avançons sur le Chemin, mon frère. Ensemble, servons.

Janvier 1934


Frère de longue date,
Comme d'autres disciples et comme tous les vrais aspirants, vous avez eu bien des choses à discipliner dernièrement ; beaucoup d'opportunités vous ont été offertes qui vous permettaient de faire preuve d'endurance. L'épreuve particulière de groupe ne vous a pas touché. Pour vous, elle ne constituait pas et ne devait pas constituer une épreuve ; en ce qui vous concerne, l'épreuve a
consisté à maintenir une attitude d'effort constant face aux circonstances et à faire preuve non seulement d'endurance mais aussi de détachement affectueux et de joie. Ce qui peut arriver à la personnalité est, en fin de compte, de peu d'importance. Ce qui compte est l'attitude adoptée à l'égard de tous les événements et les méthodes employées pour y faire face. L'habileté dans l'action est toujours nécessaire, mon frère, et pour vous, dans cette vie, il s'agit de faire toujours preuve d'habileté en face des réactions émotionnelles et moins en ce qui concerne la manière de se comporter avec efficacité sur le plan physique. Parvenir à une efficacité physique n'est pas pour vous un problème.
Mais parvenir au détachement émotionnel et par conséquent à un juste emploi de votre force subjective est encore pour vous un problème.
Il n'y a pas lieu de vous hâter ni de vous précipiter, mon frère. Vous faites des progrès et vous connaîtrez la joie d'être finalement libéré de cette limitation. Un jour à la fois, parfaitement vécu, avec chaque heure parfaitement remplie, voilà ce dont vous êtes uniquement responsable.
Ne regardez pas autant vers l'avenir en vous interrogeant ou en le craignant, même pas avec espérance, ce qui est seulement une forme de spéculation optimiste. Vivez jour après jour comme votre âme vous l'enjoint et l'avenir se présentera de lui-même à vous avec son service fructueux. Vous êtes plus fort que vous ne le pensez et vous possédez des réserves auxquelles vous pouvez faire appel. Ces réserves ne vous feront pas défaut lorsque vous en aurez besoin, ni moi non plus, votre frère et ami, pas plus que vos frères de groupe. Ne l'oubliez pas ; détendez-vous et ayez confiance en la force qui repose en vous et qui vous entoure.
Je ne changerai pas votre méditation ; je ne ferai que substituer un autre exercice de visualisation à celui que vous faites actuellement.
a. Imaginez que vous vous trouvez sur le bord d'un vaste champ de boutons de lotus reposant sur leurs larges feuilles vertes. Au-dessus de vous, le bleu du ciel, et devant vous, au delà du champ de boutons et de feuilles et à l'horizon lointain, se trouve une porte d'or dont les deux battants sont fermés.
b. Ensuite, imaginez que vous observez la lente ouverture des boutons, jusqu'à ce que, peu à peu, le champ passe du vert à la couleur de l'or, et tout ce que vous pouvez voir est une masse de fleurs d'or, largement ouvertes au soleil.
c. Ensuite, imaginez, mon frère, que vous posez un pied dans le champ et que vous découvrez, au lieu de la boue et de l'eau que vous vous attendiez à y trouver, un solide Sentier qui apparaît au fur et à mesure que vous avancez, divisant le champ en deux parties et menant droit aux portes d'or.
d. Comme vous avancez le long de ce sentier, imaginez que les deux battants de la porte s'ouvrent lentement tandis que vous cheminez avec confiance, regardant non à vos pieds mais la porte.
Il vous appartient de découvrir ce que vous pourriez voir derrière cette porte et l'interprétation à donner à ce travail symbolique. Vous pourriez me demander : A quoi me sert ce travail particulier de méditation ? Il sert à deux choses, mon frère. D'abord il vous entraîne à utiliser l'imagination créatrice, aspect de l'intuition, et ensuite, il vous sort de ce lourd travail de tous les jours qui, par force, vous occupe si constamment, et il vous apporte la réalisation rafraîchissante du monde subjectif. Abandonnez soucis et préoccupations tandis que vous marchez au milieu de votre champ de lotus, et, pendant quelques minutes chaque matin, centrez votre conscience en dehors de la vie de votre personnalité. Si vous pouvez réellement accomplir cet exercice, son effet sur votre existence quotidienne et votre vie de service sera beaucoup plus puissant que vous ne pouvez le penser.

Juin 1934


Mon Frère,
Les difficultés de la vie vous ont mis à rude épreuve au cours des six derniers mois ; votre compréhension s'en est accrue. Le but proposé à ces difficultés n'est pas de vous rendre plus aimable ni de vous permettre d'avoir plus de résistance ; en ce qui vous concerne, ce ne sont là que des effets secondaires. La leçon qui vous est destinée est celle du Détachement ; vous dégageant des chaînes tenaces de l'attachement à un endroit ou une personne, votre perception intuitive s'en trouvera libérée et vous verrez les choses sous leur aspect réel et non sous leur aspect forme, si haute et si purifiée que soit celle ci.
A ce sujet, vous vous demandez sans doute : Quelle est ma principale utilité pour ce groupe de disciples, au cas ou je parviendrai à cette perspective ?
Vous pensez toujours en termes de service, mon frère, et c'est une des raisons pour lesquelles (mise à part votre aptitude karmique) j'ai été amené à vous choisir pour travailler dans ce groupe. Ma réponse peut vous surprendre, car je la formule en termes plutôt inhabituels. Votre principale utilité consiste en la puissance de votre aura, ce champ de vie magnétique qui entoure chacun de
nous de tous côtés et qui, dans votre cas, présente une étendue inhabituelle. On connaît encore peu de choses au sujet de l'aura. Je la définirais simplement comme la somme des forces d'attraction dans le champ des activités individuelles. C'est par l'aura qu'un effet individuel se fait sentir dans l'entourage d'un homme. Par conséquent, le message que je vous adresse est d'utiliser davantage et plus intelligemment votre influence aurique, de devenir plus spirituellement efficace et moins personnellement attirant. Je parle d'une manière symbolique et vous demande de me comprendre. Réfléchissez y, mon frère, car votre champ d'utilité croîtra lorsque vous vous détacherez des formes, peu importe à quel point leur rythme qui vous tient est cher ou ancien.
Tournez-vous plutôt vers l'effort consistant à aider votre prochain. Aidez les autres en utilisant ce que vous êtes, ce qui doit s'exprimer par l'intermédiaire de l'aura.
Faites la même méditation qu'auparavant, mais changez la couleur de votre champ de lotus et, au lieu de jaune, voyez-le d'un rose profond et vibrant. Cela servira à stimuler l'aura astrale, et constituera le troisième but ou usage de cette méditation. Je vous ai indiqué les deux autres buts au cours de ma dernière instruction.

Août 1934


Mon Frère,
Puis-je cette fois-ci vous indiquer deux choses, mon frère, sachant que, comme aspirant ancien et expérimenté, vous cherchez toujours à voir la vie comme elle est réellement ?
Premièrement, dans chaque existence, on atteint ce que je pourrais appeler un niveau élevé d'accomplissement, et l'âge auquel on l'atteint varie d'une manière presque infinie. Lorsqu'il est atteint, il y a alors une invariable tendance à la cristallisation, à la reconnaissance de la forme-pensée de la vie (qui est la somme de toutes les idées qui ont été formulées et qui ont régi le
progrès) et un glissement graduel sous la domination de cette forme-pensée.
Ceci empêche de progresser plus avant. Lorsque ce niveau élevé est atteint entre 55 et 70 ans, la difficulté s'en trouve considérablement accrue du fait d'une inertie physique parfaitement normale. Une grande partie de la vie à ce moment se passe à s'efforcer de rester en des conditions physiques permettant de remplir les devoirs inhérents à une existence normalement occupée. Ce
niveau élevé a été atteint en ce qui vous concerne dans le sens ordinaire ainsi que sous l'effet de la loi de développement normal. Il peut constituer pour vous exactement ce qu'il est, et vous n'avez pas à avoir honte de ce que vous avez accompli, car cela est bien. Le dessein de votre vie a reçu sa juste orientation et dans votre prochaine vie vous récolterez les résultats de la discipline exercée tout au cours de cette vie.
Pour vous, comme âme et comme disciple à l'entraînement, il n'est pas nécessaire d'arrêter le processus de développement. Le niveau élevé de votre cycle de vie (dans le sens le plus large) ne sera pas atteint avant de nombreuses vies et par conséquent il n'y aura pas pour vous d'intermède d'inertie ni de manifestations de condition statique. Vous pouvez aller de point en point sur le Chemin, aussi bien maintenant qu'à l'avenir. La décision et l'effort doivent venir de vous, mon frère, et sont entièrement en vos mains. Avancez sur le Chemin dans la pleine vigueur de la vie de votre âme, qui est celle d'un aspirant mûr et expérimenté. Le pouvoir de votre âme de premier rayon peut lancer la personnalité dans une action et une aspiration continuelles, dans une domination mentale continue.
Il n'est donc pas nécessaire qu'un arrêt de votre activité ni une cristallisation dans l'inertie se produise tant que l'activité finale de transmission n'absorbe l'attention de votre âme et celle de votre personnalité et que le détachement final ne se produise. Mais pour surmonter le niveau élevé normal, il sera nécessaire de faire appel à l'action de la pression intérieure qui refuse de laisser le corps et le mental fatigués se reposer sur le passé. Il faudra la stimulation d'une volonté focalisée qui fait jouer son énergie dynamique à travers le triple homme inférieur ; il faudra un mental purifié et capable de discernement qui, dans l'intérêt de l'âme, séparera ce qui est essentiel de ce qui ne l'est pas et vous permettra d'enrichir votre service en éliminant avec sagesse
les facteurs qui produisent la dissipation inutile de votre énergie et qui vous font perdre votre temps à des choses dont les résultats sont négligeables.
Je sais que vous comprendrez les raisons de mes remarques et que vous saurez faire face au problème dans la lumière de votre âme et pour le bien de ceux qui se tournent vers vous pour en recevoir l'inspiration. Ainsi que je vous l'ai dit déjà au début de votre entraînement, l'efficacité spirituelle est votre but et c'est vers elle que vos efforts doivent être tendus. Ceci n'empêche pas de faire appel à la sagesse du monde ni de remplir comme il convient vos nombreuses obligations, mais cela vous aidera dans le processus de sélection qui est votre principal terrain d'entraînement, celui que vous avez choisi vous même.
Je voudrais changer aujourd'hui entièrement votre travail de méditation. La focalisation produite par le travail de visualisation et l'exercice accompli avec les couleurs et les formes ont été un travail important sous le rapport de l'ajustement intérieur. Je voudrais maintenant accélérer le rythme de votre vie de manière qu'un plus fort courant de volonté et de dessein puisse se déverser dynamiquement en vous.
Vous serez sans doute surpris par ce que je veux vous faire faire et par mon omission apparente à vous donner une formule à suivre. Je le ferai après que vous aurez travaillé un peu au problème.
Depuis des siècles on a beaucoup dit et beaucoup écrit au sujet de la pratique de la Présence de Dieu ; une des choses intéressantes aujourd'hui est l'apparition de diverses "techniques" destinées à réaliser cette Présence, cette inspiration, cette lumière, ce contact.
Je vais vous poser trois questions ; la façon dont vous y répondrez indiquera le genre de méditation qui vous sera donné plus tard.
1. Qu'entendez-vous par cette idée de la Présence ? De quelle Présence s'agit-il et quelle est-elle ?
2. Qu'est-ce qui empêche le contact avec cette Présence et qu'est-ce qui vous empêche de demeurer dans sa lumière ?
3. Pouvez-vous imaginer une technique de méditation qui vous mettrait sur la voie conduisant à la Présence ?
Répondez à ces questions et comprenez que le contact avec cette Présence, effectué consciemment et une pleine compréhension du processus, est pour le reste de votre vie l'expérience que vous devez faire dans votre corps. Je ne vous demande pas une compréhension mystique ; ce genre de compréhension théorique est l'héritage de nombreux aspirants ; ils ont la vision de ce contact.
Je cherche à ce que vous parveniez à une compréhension bien nette, et je vous donne dans les phrases suivantes une indication sur la tâche qui, si vous réfléchissez suffisamment, peut amener la révélation.
"Le voyant a la vision de la dualité. Il voit la Présence. Il voit et, voyant, il connaît sa propre existence et de même ce qui est vu.
"Celui qui sait, fait fusionner les deux en un seul. Il voit la Présence comme lui-même. Il se fond dans sa lumière. Derrière la présence brille ce formidable rayonnement qui enveloppe l'Unique. Devant la Présence, se tient l'aspirant.
Au sein de la Présence, grâce au processus de fusion, est la paix, est l'union, la fin de la peur, la fin des différences, la joie, l'amour et la lumière."
Votre méditation devra donc être conduite suivant ces lignes. Vous pouvez en tracer vous-même la forme au cours des mois qui suivent. Le thème en émergera dans votre conscience si vous procédez lentement, si vous réfléchissez profondément et si vous ne ressentez aucun sentiment de pression.
La révélation viendra par une pensée calme et en maintenant constamment l'idée à l'arrière-plan de votre esprit.
Puis-je terminer ce message par ces simples mots : Je vous demande d'être heureux, mon frère.


Février 1935

Mon Frère,
Au cours de ces derniers mois, vous avez été très préoccupé par la pratique de la Présence. C'est bien, car tel est l'objectif que j'avais à l'esprit en ce qui vous concerne.
On dit que "les pensées sont des choses" et qu'elles produisent des résultats tangibles. On dit aussi que "ainsi qu'un homme pense en son coeur, ainsi est-il", et que par conséquent ces manifestations de pensée tangible produisent des effets bien nets en lui. Vous trouverez dans ces anciens lieux communs de quoi beaucoup vous instruire, beaucoup vous éclairer, une large source de compréhension et la solution de votre problème actuel. Quelle est la situation, mon frère ? Vous, âme en incarnation, vous êtes conscient du fait, subjectif et parfois vaguement perçu, de l'existence de votre réel Soi, de l'Ange Solaire qui est l'Ange de la Présence. Votre problème est de rendre cette perception plus intense et de savoir que vous êtes vous-même l'Ange qui se tient entre vous, l'homme sur le plan physique, et la Présence. Si nous considérons un moment ce que, en réalité, représente ce mot Présence, cela pourrait éclaircir le problème Le mystique est toujours conscient d'une dualité : celle de l'homme inférieur et celle de l'âme qui réside en lui, celle du disciple fatigué et celle de l'Ange, celle du petit soi et celle du soi réel, celle de l'expression de vie humaine et celle de l'expression de vie spirituelle. Beaucoup d'autres éléments représentent cette même expression de la réalité. Mais derrière tous se dessine, immanente, prodigieuse et glorieuse, ce dont les dualités ne sont que des aspects, la Présence immanente et cependant transcendante, de la Divinité.
Dans la nature de cet Unique, toutes les dualités se trouvent absorbées, toutes les distinctions et toutes les différences perdent leur signification.
Lorsqu'on vous dit de développer la conscience de la Présence, cela indique, tout d'abord, que vous êtes actuellement en quelque sorte conscient de l'Ange et que vous pouvez maintenant commencer à répondre, vaguement et faiblement, à ce grand Tout qui demeure derrière le monde subjectif de l'être, de même que ce monde demeure derrière le monde physique et tangible de la vie quotidienne.
On peut en voir le symbole dans la connaissance que la planète tout entière demeure à l'extérieur de la pièce où vous réfléchissez à mes paroles et ne se trouve séparée de vous que par la fenêtre et l'étendue de votre compréhension consciente. L'univers extérieur à la planète, le système solaire et les cieux étoilés vous sont révélés à travers ce panneau de verre qui vous le montre s'il est propre et non voilé, mais qui agit comme une barrière s'il est sale ou caché par un volet. Ce panneau et votre capacité à vous projeter dans l'immensité de l'univers régissent la mesure de votre connaissance à un moment donné. Pensez-y, mon frère, et regardez à travers la fenêtre du mental vers cette lumière qui révèle l'Ange, lequel, à son tour, voile et cache cet "inconnu" immense mais pourtant vivant et vibrant, la Divinité.
La pratique de la Présence peut être effectuée d'un grand nombre de manières ; il existe de nombreuses techniques pour établir le contact. Pour vous, cette technique doit comporter simplicité, paix et joie. Cultivez la simplicité de pensée et souvenez-vous que la confusion et une trop grande préoccupation en ce qui concerne les circonstances de la vie et des gens, ainsi qu'une attitude de perplexité à l'égard de la vie indiquent sans doute une certaine activité mentale mais non la compréhension de l'âme. Et c'est à l'activité de l'âme que vous devez aspirer.
Vous êtes un samnyasin et comme tel vous devez travailler à relâcher de plus en plus les liens de toutes sortes, et c'est là qu'il faut faire une distinction subtile, en ne cherchant pas cependant à vous libérer des conditions environnantes et de vos responsabilités. Ce qui est requis est une attitude intérieure de complet abandon à la volonté de votre âme qui est la Volonté de Dieu, dans la mesure où tout individu est concerné. Cette libération vous apportera beaucoup de ce que j'ai attendu de vous voir exprimer dans votre vie.
Pour vous aider dans la tâche que vous avez poursuivie au cours de ces derniers mois, je vais vous demander de réfléchir et de répondre aux questions suivantes. Vous avez dans cette vie une tendance à donner trop d'importance aux détails et aux questions de processus, à y apporter un soin trop méticuleux et à perdre parfois de vue la synthèse de l'ensemble. Ces questions sont :
1. Pour reconnaître la Présence, je dois rester libre et non attaché. A quoi et à qui suis-je attaché de façon telle que je ne suis pas capable d'avoir une claire vision et de l'approcher de plus près ?
2. Pour reconnaître la Présence, je dois me conduire comme l'Ange Solaire. Puis-je actuellement discerner entre moi-même et cet Ange Solaire ?
3. Pour reconnaître la Présence, il faut que je me prépare à passer, comme un Ange Solaire, à travers la porte et sur le Sentier d'Initiation.
Suis-je capable, dans ce but, d'énoncer clairement à moimême ce qui milite principalement en ma faveur et mes principales faiblesses ?
4. Puis-je clairement définir en moi-même ce que je comprends par :
a. Moi-même, le disciple,
b. Moi-même, l'Ange,
c. La Présence.
Vous avez le choix de répondre par écrit ou non aux trois premières questions ; vous pouvez les trouver trop personnelles et confidentielles pour consigner votre réponse par écrit. Dans ce cas, le premier jour durant lequel le Soleil se déplace vers le Nord, répondez à ces questions en ma présence et à moi-même, votre frère et votre instructeur. Soyez clair et franc, donnant votre réponse à haute voix de façon à pouvoir entendre votre propre voix et ainsi faire suffisamment
attention à votre attitude. Je vous demande de répondre par écrit à la quatrième et à la cinquième questions et d'être aussi explicite que possible.
5. Expliquez les phrases suivantes tirées d'un manuscrit ancien. je vous suggère d'y réfléchir avec soin.
"Devant le trône de Dieu, l'ange, avec tous les autres anges, se tenait et s'écriait : "Seigneur de ma vie, accorde-moi la force de fouler le sentier de révélation, de traverser la mer des noires illusions et de faire face au chemin éclairé de la terre". Dieu dit :
"Va de l'avant et très loin."
"Devant la porte s'ouvrant sur le chemin éclairé vers la paix, l'ange se tenait seul et dit : "Seigneur de ma vie, le chemin de révélation est le chemin de la vie manifestée ; le sentier des noires illusions conduit à la lumière qui chasse toute ombre. Je cherche à fouler le sentier éclairé qui me ramènera en ta Présence. Jusqu'ici, ce chemin est sombre. Que vais je faire ? Dieu dit : "Approche-toi et entre dans ta propre lumière et dans cette lumière, vois la Lumière."
"Devant la porte de chaque jour qui naît, et qui contient en ses heures scellées une responsabilité
ordonnée, chaque matin je me tiens. Je crie à haute voix : Seigneur de ma vie, comment puis-je faire mon devoir ce jour-ci et cependant chercher le détachement ? Satisfaire chaque besoin et cependant me libérer des liens et des attaches ? Dieu dit : "Le soleil se rapproche et vivifie la terre. Il ne peut rien enlever de la terre. Vis de la même façon.
Donne et ne demande rien !"
Mon frère, rassemblez à nouveau autour de vous ceux qui cherchent ainsi le Chemin éclairé et apprenez à leur donner votre sagesse et à partager avec eux ce que vous possédez. C'est là votre devoir au cours des mois qui viennent.
Cela ne vous sera pas facile mais facilitera le processus de détachement.
Commencez par ceux qui sont proches de vous, ceux qui vous connaissent et vous aiment, et ensemble, entrebâillez la porte par où ceux qui cherchent puissent trouver leur chemin ; et par ce service que vous rendrez, qu'ils puissent trouver leur chemin, vers nous peut-être.

Février 1936


Mon Frère,
Vous venez de passer une année de tension et de grande anxiété. Mais vous avez par là beaucoup ajouté à votre croissance et on peut voir en vous, subjectivement, une plus large mesure de liberté qu'auparavant. Vous êtes en train d'apprendre à vous détacher des gens et des mains tenaces de ces présences exigeantes que l'on peut observer réclamant votre attention pour leur propre existence. Cette liberté doit augmenter lorsque vous vous efforcez de satisfaire parfaitement les besoins de ceux qui se trouvent autour de vous, mais en même temps vous devez continuer à vous détacher avec une puissance accrue de l'emprise intérieure qu'ils possèdent sur vous. Il faut qu'ils échouent dans leur tentative de parvenir jusqu'à la forteresse intérieure de votre âme.
C'est là que vous devez apprendre à vous tenir, détaché et sans crainte.
Je ne pourrais vous recommander trop instamment de pratiquer ce détachement et je vous prie de vivre désormais bravement la vie du samnyasin.
Je n'aurais pas parlé ainsi il y a deux ans, car vous n'auriez pas compris, mais depuis lors vous avez beaucoup progressé, mon frère, et vous êtes en train de commencer à entrer dans le royaume de la liberté, même si votre liberté n'est encore que relative et incomplète.
Je vais maintenant vous donner six thèmes de méditation pour les six prochains mois, choisis dans les paragraphes que je vous avais prié de considérer la dernière fois. Que votre méditation suive donc les directions suivantes :
- Premier mois - Pourquoi la force est-elle nécessaire pour :
a. fouler le Sentier de Révélation.
b. Traverser la mer des noires illusions.
c. Faire face au chemin éclairé de la terre.
- Deuxième mois - Que dois-je faire ? Je voudrais fouler le Chemin éclairé qui ramène à la Présence. Qu'est-ce qui, dans ma vie, obstrue ce Chemin ?
- Troisième mois – Comment puis-je m'acquitter de mon devoir de ce jour et cependant faire preuve de détachement ?
- Quatrième mois – Comment puis-je satisfaire chaque besoin qui surgit, et cependant demeurer à part et sans crainte ?
- Cinquième mois – Comment puis-je entrer dans la lumière et demeurer là, ferme, voyant la vérité tout autour de moi ?
- Sixième mois – Comment puis-je guider mes frères sur le Chemin et avec eux trouver le secret de la "lumière sombre" qui révèle ?
Comment puis-je découvrir cet agent qui dissipe l'illusion ?
Consacrez-vous, vous-même ainsi que votre vie et tout ce que vous possédez, au service du Plan et faites-le en pleine conscience et non pas comme un devoir nécessaire. Tenez vous avec vos frères de groupe dans la lumière de la Présence. En tant que groupe, renouvelez votre consécration.

Août 1936


Mon Frère et Ami,
Les six derniers mois vous ont vu soumis à un grand changement extérieur ; vous avez connu des difficultés de nombreuses sortes, bien des ajustements et des réajustements, vous avez éprouvé des souffrances et des douleurs physiques, accompagnées parfois d'une certaine désorientation n'estce pas vrai ? Mais rien de tout cela ne vous a arrêté ni détruit, ni n'est parvenu à ternir le blanc bouclier de votre foi ardente. Ce bouclier, vous l'avez toujours maintenu devant vous. Tous les aspirants ayant atteint dans leur évolution le point où ils peuvent trouver leur voie et entrer dans ces groupes doivent s'attendre à rencontrer des conditions difficiles. Tous vos frères de groupe ont eu ces pénibles expériences et, sans exception, ont été mis à l'épreuve et à l'essai ou le sont actuellement. Ils se débattent avec le mirage, apparemment désorientés et freinés par des limitations physiques ; leur utilité est apparemment diminuée par manque d'argent ; de nouveaux ajustements, du fait de certaines pertes, entravent apparemment l'effort des autres, au point même de produire une inertie temporaire. Telle est l'histoire du groupe à cette époque particulière.
Je vais être encore plus clair, de façon que les besoins et les problèmes du groupe (formés de la somme des besoins et des problèmes de tous ses membres) puissent nettement apparaître et qu'ainsi vous soyez tous stimulés à coopérer les uns avec les autres d'une manière plus étroite et que vous fassiez preuve d'une plus affectueuse compréhension. Considérons la situation des divers membres, telle que je la vois.
Certains ont eu à opérer de très durs réajustements dans leur vie journalière. Le rythme tout entier de leur existence ordinaire en a été modifié.
Je l'avais prévu il y a de nombreux mois et, avec le temps, mes prévisions se sont révélées justes. Les difficultés ont été réelles, mais le service à autrui a augmenté.
Ainsi que le montre sa correspondance, une de vos condisciples a eu des problèmes intérieurs plus profonds à résoudre, causés par sa présente manière de voir, et le fait qu'elle est en train de passer plus nettement sur les niveaux mentaux, ce qui résulte de son travail de concentration avec moi. Il en est résulté une réaction inévitable du rythme et d'une tendance du plan mental à
provoquer un sentiment d'isolement qui peut, au début, procurer une certaine satisfaction. Tout ceci s'est compliqué d'une anxiété d'ordre financier, avec son pouvoir d'obscurcir la vision. Elle est en train de s'en sortir, mais sa tension mentale affecte nettement la vie du groupe. La vie du groupe s'en trouvera enrichie si ce disciple parvient à maintenir son équilibre jusqu'à ce qu'elle ait le
temps de rendre sa vision claire dans les deux directions, et jusqu'à ce qu'elle se rende compte que personne ne peut accomplir une oeuvre réelle en refusant d'assumer des responsabilités librement acceptées.
Une autre a été soumise à une tension parfois sérieuse provenant d'une mauvaise santé, avec des réactions inévitables sur la vie de la pensée et sur la vie émotionnelle. Lutter contre la maladie et la fatigue, auxquelles s'ajoute un constant besoin de servir et d'aider, ne constitue pas un problème facile. Ce problème se trouve compliqué par une analyse excessive des circonstances et
des gens.
Un de mes disciples, qui vous touche tous de près, a eu une longue période de tension (s'étendant sur de nombreuses années) due aux conditions environnantes, à une grande monotonie de sa vie en général et à certaines profondes déceptions. Il leur fait face comme on pouvait espérer qu'il le ferait.
Vous, mon frère, vous saviez ce vers quoi vous deviez monter au fur et à mesure que passaient les mois. Vous avez fait preuve de sagesse, de juste dessein et de sacrifice de soi. Puis-je vous dire (et je le dis avec un clignement de l'oeil et avec affection) que vous n'avez pas encore appris à aimer ces qualités.
D.H.B. a traversé une fournaise. Ses épreuves et ses difficultés ont été plus grandes, plus sévères et plus profondes que toutes celles qu'ont connues les autres membres du groupe. Une pression provenant du karma de son foyer, des frustrations provenant de son milieu environnant, de l'incompréhension de diverses sortes, une santé constamment mauvaise auxquelles s'ajoutent un
sérieux accident il n'y a pas longtemps, la solitude, la peine et les nuages d'un mirage reconnu ont cherché à le submerger mais n'y parviennent pas. Il le sait et surmonte tout cela.
Un membre de votre groupe de condisciples a connu un profond chagrin, comme vous le savez tous. Le processus d'ajustement du rythme de sa vie, l'obligation de s'habituer à de nouvelles conditions, à la solitude et aux pertes éprouvées pèsent sur elle lourdement. Il faut qu'elle se rende compte qu'elle s'achemine vers une vie de service grandement enrichie et que son seul besoin actuel est de demeurer ferme et ainsi de se donner le temps de se stabiliser dans son nouveau rythme.
Un autre de vos frères lutte contre un profond découragement ; le mirage de la vanité des choses, après tant d'années passées comme disciple, cherche à le détourner du Sentier. La tendance caractéristique de sa vie consistant à aller de l'avant sans émotivité le sauvera en cette occasion, car, avec le temps, il percera ce mirage et émergera dans la lumière du "Chemin Eclairé". Mais, par moments, et à présent même, les nuées lui paraissent très épaisses.
L.T.S-K. fait l'expérience d'une nouvelle opportunité d' "émerger", mais l'épreuve et la confusion sont sévères. Il se sent seul. Il s'estime incompris et sous-estimé. Il se peut qu'on se trouve très entouré et observé même à travers les brumes ; pourtant on ne s'en rend pas compte.
En vous exposant rapidement les problèmes fondamentaux qui confrontent actuellement chacun de vous, je cherche à vous faire comprendre que ces circonstances ont un puissant effet sur la vie de groupe et l'intégration de groupe, et que plus vite vous y ferez face et y mettrez fin, mieux cela vaudra pour le groupe. Il faut y faire face en adoptant une juste attitude intérieure et non pas en essayant de modifier les circonstances extérieures. Lorsque quelqu'un est pris et préoccupé particulièrement par un problème bien déterminé, il est nécessairement introverti. La vie du groupe en souffre de façon inévitable et se trouve limitée et amoindrie. Lorsque les membres du groupe se rendent plus clairement compte de ce fait, ils s'efforcent alors de faire ensemble cette expérience. Une introversion égoïste et malsaine ne se développe alors pas et le problème d'un seul devient le problème de tous. Ce n'est pas en vain que vous avez tous été amenés à former entre vous d'étroites relations. Donnez donc plus librement aux autres, mais sans critiques et sans
poser de questions ; aimez-vous et soutenez-vous les uns les autres alors que vous traversez les épreuves nécessaires. Il faut que vous les subissiez, et dans de meilleures conditions avant que je ne puisse vous donner un travail bien déterminé à accomplir dans le monde et consistant à briser les illusions du monde. Comment pouvez-vous détruire, sur une large échelle, ce que vous ne comprenez, ne maniez, ne dispersez dans votre propre vie et sur une petite échelle ? Un jour, ce travail devra être possible.
Je ne désire pas modifier votre méditation mais seulement son thème mensuel. Au cours des six mois qui viennent, ces thèmes devraient être les suivants :
- Premier mois : Pourquoi le bonheur est-il nécessaire pour :
a. Fouler le Sentier de Révélation,
b. Satisfaire les besoins des autres,
c. Enlever les obstacles que je rencontre ?
- Deuxième mois : Quel rapport existe-t-il entre le bonheur et la joie ?
a. Que sais-je de l'un et de l'autre ?
b. Qu'est-ce qui caractérise l'âme ?
- Troisième mois : De quelle manière les paroles et la compréhension de cette phrase "La joie du Seigneur est votre force" influence-t-elle ma vie quotidienne ?
a. De quelle façon puis-je faire preuve de joie ?
b. Comment puis-je manifester du bonheur ?
c. Quelle différence existe-t-il entre les deux ?
- Quatrième mois : De quelle manière joie et bonheur peuvent-ils miner la peur et me libérer de mes craintes ?
- Cinquième mois : Comment puis-je entrer dans la joie que connaissent les Maîtres ?
a. Sur quoi est fondée cette joie ?
b. Quel effet cette joie peut-elle avoir sur le monde de l'illusion ?
- Sixième mois : Pour quelles raisons dois-je apporter la joie à mes frères de groupe ?
a. Comment puis-je le faire pour chaque cas spécifique, étant donné que chaque cas est différent ?
b. Quels sont les principaux obstacles s'opposant à ma propre joie ?
C'est ainsi, mon frère, que vous pouvez vous entraîner à construire en vous cette qualité de joie qui est la caractéristique d'une personnalité consciemment ancrée dans le royaume de l'âme.

Février 1937


C'est en ces termes les plus brefs que je m'adresserai à vous, mon frère de longue date et ami très sûr. Ce n'est pas la longueur du message qui importe, mais sa qualité, n'est-ce pas ? Je voudrais vous dire que, durant les sept mois écoulés, vous avez accompli davantage de progrès intérieurs qu'au cours des trois dernières années et que, lorsque je vous observe foulant le Chemin, mon coeur s'élance vers vous, plein de compréhension et de joie. Ce n'est pas
souvent que j'écris cela.
Je vous ai observé alors que, au milieu des débris de tout ce que vous aviez bâti, vous demeuriez ferme. Je vous ai vu renoncer au désir avec, dans les yeux, une lumière, la lumière indiquant que vous perceviez les valeurs plus élevées.
La méditation de groupe vous apportera beaucoup au cours des six mois qui viennent ; l'examen portant sur la Joie stabilisera le travail que vous avez cherché à accomplir depuis ma dernière instruction. C'est tout ce que j'ai à vous dire, mon frère. Ma bénédiction demeure sur vous.

EXAMEN SUR LA JOIE
1. En quoi consiste un examen ?
a. Est-ce que je confonds un examen et une reconstitution ou encore la répétition d'une expérience donnée ?
b. Est-ce qu'on me demande de répéter cette expérience, ou me demande-t-on simplement d'observer, tel un observateur détaché ?
2. Suis-je capable, émotionnellement, de faire preuve de détachement à l'égard de toute réaction joyeuse ?
3. Puis-je me voir moi-même mentalement, sans qu'aucune réaction de mon moi personnel et émotionnel ne m'atteigne ? Suis-je capable de faire cela personnellement ?
4. Si j'utilise cet examen sur la joie comme il doit l'être, quel en sera l'effet sur ma vie, et quel en sera l'effet sur la vie du groupe que je m'efforce de servir ?
5. Puis-je dire, en toute honnêteté, que je sers joyeusement ?
6. Qu'est-ce que je désire le plus, servir joyeusement ou servir intelligemment ? Est-ce que j'en connais les raisons ?
7. En supposant que ce travail d'examen est une méthode de développement réellement scientifique, ai-je jamais sincèrement essayé de faire ce travail d'examen ?
8. Quelles preuves puis-je trouver dans mes études que cette méthode d'examen est bien la voie à suivre et qu'elle identifiera ma capacité d'utilité croissante dans le service, accélérant ainsi mon progrès sur le Sentier ?
9. Mon progrès sur le Sentier a-t-il de l'importance ? En quoi ?
10. S'il est exact que les aveugles doivent utiliser le toucher ainsi que le contact pour avancer, mais que ceux qui jouissent de la vue se déplacent en regardant et en demeurant libres et sans attaches, pourquoi alors, possédant la vue, fermé-je les yeux et gardé-je le contact et tâtonné-je pour trouver mon chemin au lieu de le chercher avec mes yeux ? Ceux qui voient sont remplis de joie et peuvent être des messagers et des aides. Ceux qui touchent doivent simplement être conduits. De quel groupe fais-je partie ?
11. Mon mental est-il l'organe de vision de l'homme spirituel ? Est-ce que j'offre cet organe pour être utilisé par le soi supérieur ?
12. Puis-je maintenir fermement mon mental à la lumière de l'âme ?
13. Quand je passe en revue cette journée, quel rôle la joie a-t-elle joué ?
14. Comment puis-je définir le mot joie ?
15. Ai-je été dirigé par la joie et a-t-elle dominé ma journée ?
16. La joie est la qualité qui croît de la réalisation du soi. Suis-je capable d'oublier le soi personnel et fragmentaire ? Puis-je reconnaître le Soi Unique dans chaque soi ?
17. Il nous est dit qu'il existe un archétype, un modèle, une voie, un but et une lumière qui brille sur le Sentier. Mais, en me rendant compte de tout cela, est-ce que je connais quoi que ce soit de la joie qui devrait irradier ma route ?
18. De quelle manière se trouve reflétée, dans ma vie, le modèle et l'archétype de la joie qui est béatitude ?
19. Est-ce que je reconnais mes compagnons de pèlerinage sur la Voie de la Joie ?
20. L'objectif de la joie est-il toujours devant moi ?
21. Puis-je puiser dans la Joie et la Béatitude du Sentier lorsque d'autres en ont besoin ?
22. Je suis le rédempteur de la nature inférieure. De quelle manière la joie rachète-t-elle ?
23. Est-ce que la joyeuse force de Rédemption s'écoule à travers moi ?
24. Ma nature, en vérité, est joie, ou béatitude. De quelle manière cette joie se manifeste-t-elle ? Se manifeste-t-elle du tout ?
25. Dans quel corps puis-je le plus facilement exprimer ma joie ?
26. Si j'ai fait preuve de joie, cela a-t-il été pour moi un travail ou l'ai-je fait avec facilité ?
27. Quelles sont les activités et les aspects de ma nature inférieure qui doivent être éliminés si je veux servir plus joyeusement ?
28. Qu'est-ce qui, sincèrement, m'empêche d'être rempli de joie ?
29. Comment un esprit joyeux influence-t-il mon prochain ?
30. De quelle façon puis-je servir mon prochain joyeusement ?

Septembre 1937


Mon Frère,
Les difficultés et les épreuves que le disciple rencontre sur le Chemin sont, ainsi que vous l'avez découvert, seulement relatives. Elles sont souvent contrebalancées par l'arrivée d'un sentiment de libération intérieure. Sur le chemin, on ne considère pas aussi souvent les compensations que les
difficultés. Il y a toujours dans l'être humain une tendance au chagrin et à la souffrance qu'il faut rejeter ; cette tendance est l'un des problèmes confrontant la Hiérarchie qui s'efforce, en cette époque, d'arracher l'humanité à la fondrière où elle se trouve. Cette "tendance à la misère", basée sur une attitude du mental, est une habitude tellement ancienne que, pour l'homme, il paraît
inconcevable qu'il puisse y avoir un point de vue différent et une réaction complètement différente aux choses de la vie. J'y fait allusion parce que, au milieu de vos problèmes et de vos épreuves, vous êtes en train de découvrir le chemin de la compassion. Pensez-vous pouvoir écrire quelques mots sur ce thème, "La compensation sur le Chemin", mon frère, afin d'aider vos condisciples et afin de stabiliser votre propre attitude intérieure ?
Je vous ai fourni, dans mes instructions, d'abondants thèmes de réflexion ; n'est-il pas possible qu'avant longtemps, ne vienne pour vous, libéré que vous serez du fardeau des soucis d'affaire, un temps où votre service s'élargira ? Cela peut se produire grâce à votre talent littéraire, car vous possédez la connaissance de ce qu'il convient de dire et les mots viennent facilement sous votre plume, même si vous ne vous en rendez compte. Je vous demande d'y réfléchir. Pendant de nombreuses années, les responsabilités et l'administration d'une affaire importante vous ont absorbé ; les préoccupations que vous vous imposiez, à juste raison, relevaient des aspects les plus concrets de la vie. Tel était votre dharma. Au sein de cette sphère d'activité vous avez gardé une orientation intérieure vers les valeurs spirituelles et une détermination bien établie de fouler le Chemin que rien n'a pu altérer.
Toutefois, de nombreuses préoccupations causées par des détails et les exigences des nombreuses et bruyantes personnalités vous entourant ont ralenti votre marche. Vous auriez peut-être pu cheminer plus rapidement si vous aviez été en mesure de faire d'une manière plus efficace la différence entre ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas. Je pense que vous le savez. L'ayant compris, un avenir d'une beauté constructive se trouve devant vous si vous le désirez, ou
alors la vie ordinaire de quelqu'un dont le véhicule n'est plus jeune et qui se soumet à la voix impérieuse de la fatigue physique et aux demandes d'un corps physique utilisé pendant de nombreuses années. Je vous dis donc : envisagez l'avenir avec joie ; sachez qu'il vous réserve une opportunité renouvelée et, plus tard, un ajustement de votre temps et de ce à quoi vous vous intéressez, ce qui vous permettra d'avoir le temps d'approfondir votre compréhension et
d'augmenter votre utilité dans le service. Il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire et beaucoup de choses dans lesquelles vous pouvez m'aider. Le temps vous montrera comment et par quels moyens vous pouvez le faire. Faites preuve de patience.
Si vous réfléchissez aux cinq énergies qui dominent dans votre expression de vie au cours de cette incarnation, je pense que cela vous aiderait à effectuer ce processus d'abandon et à ajuster votre vie au temps et aux circonstances.
Comme vous le savez, votre rayon de l'âme et celui de la personnalité se trouvent être le premier et le cinquième ; en soi, cela présente un problème, car se trouve ainsi produite une prépondérance de force sur la ligne de cet important premier rayon. Heureusement pour vous, c'est l'aspect organisation et la tendance à la vie occulte qui ont été exprimées par ces énergies et non pas l'aspect destructeur ou le mental exagérément critique, ainsi que cela aurait pu se produire. vous n'êtes pas destructif ; vos principales qualités, si je peux m'exprimer ainsi, ont été le pouvoir d'organiser et de diriger, et aussi l'amour des vérités cachées.
Votre corps mental a été éminemment un corps de quatrième rayon, vous donnant un amour de l'harmonie qui vous a aidé à diriger et à organiser, un amour de la beauté qui vous a permis de voir le réel, et un discernement qui vous a mis en mesure de rassembler autour de vous ce qui, pour vous, représente la beauté, livres et beaux objets. Mais ce rayon vous a aussi donné, comme il le fait toujours, un esprit porté au conflit, vous poussant toujours vers de nouvelles victoires pour la cause de l'harmonie.
Votre corps astral a été régi par le deuxième rayon, et de certains points de vue, ce rayon a exercé l'influence la plus puissante sur l'équipement de votre personnalité ; il a été le facteur d'équilibre en ce qui concerne l'énergie du premier rayon exprimée par le rayon de votre âme et celui de votre personnalité. Il vous a relié puissamment (et cela devrait vous réjouir et vous
encourager) aux Maîtres M. et K.H. Qui ensemble, forment une "unité de service" bien déterminée dans le travail entrepris actuellement par la Hiérarchie.
Votre corps physique est sur le troisième rayon d'Intelligence Active. Il vous a donné la capacité de travailler sur le plan physique, de manier l'argent (non dans votre propre intérêt, cependant) et vous a lié étroitement à la vie matérielle de votre milieu ; ceci d'une manière curieusement symbolique.
Réfléchissez à cela.
Grâce à votre connaissance des tendances et des qualités des rayons, vous serez à même de développer vous-même ces idées, vous trouverez un très vif intérêt à étudier ce problème. Je vous suggère d'étudier les effets de cet équipement en rayon sur votre milieu immédiat. Plus tard, nous entrerons dans les détails de la question. Vos rayons sont donc :
1. Le rayon de l'âme, le premier Rayon de Volonté ou Pouvoir.
2. Le rayon de la personnalité, le cinquième Rayon de Science Concrète.
3. Le rayon du corps mental, le quatrième Rayon d'Harmonie par le Conflit.
4. Le rayon du corps astral, le deuxième Rayon d'Amour-Sagesse.
5. Le rayon du corps physique, le troisième Rayon d'intelligence Active.

Février 1938


Frère de longue date,
On vous a récemment donné un travail qui constitue pour vous un point d'intégration. Vous pouvez beaucoup accomplir par une pensée calme, l'épanchement de l'amour et la force de premier rayon que vous êtes si capable de donner par l'intermédiaire du rayon de votre âme. Je voudrais que vous réfléchissiez profondément et que vous méditiez sur cette opportunité de
servir. Le chemin du service s'ouvre à vous, comme je vous l'ai indiqué dans mes dernières instructions et votre coopération est nécessaire et bienvenue.
Dans votre vie, les ajustements s'effectuent rapidement et les conditions d'existence vont se simplifier pour vous, si vous en décidez ainsi et si vous laissez votre âme façonner votre avenir par son influence.
Il a été intéressant d'observer comment, dans votre cas, le corps mental de quatrième rayon (qui fait partie de votre équipement) a utilisé sa force en harmonie beaucoup plus qu'en conflit, comme c'est le cas dans la vie de la majorité de vos frères. Cette réaction est due à l'activité de premier rayon de votre âme qui a résolu le conflit par l'harmonie. La plupart des conflits dans votre vie ont résulté de l'activité de votre corps astral, opérant sous l'influence du deuxième rayon, avec une réaction sur votre corps physique de troisième rayon. Une relation étroite entre le deuxième et le troisième rayon aboutit souvent à des difficultés, car ils expriment tous deux des façons différentes de construire. Je m'étendrai plus tard sur ce point.
Je voudrais attirer votre attention sur le fait que beaucoup de vos condisciples fonctionnent dans un corps mental de quatrième rayon. Nous avons là une raison des plus intéressantes expliquant pourquoi vous avez tous été choisis afin de travailler à dissiper les mirages. Le plan astral est le plan de la dualité, des paires d'opposés ; c'est le jeu réciproque des opposés, et en plus les énergies libérées par l'individu, qui ont au cours des âges, construit le mirage du monde. L'Harmonie par le Conflit est la caractéristique et le résultat de l'activité du quatrième rayon. Il s'exprime pleinement sur le quatrième plan où se rencontrent la dualité principale de la Triade Spirituelle et la triple personnalité ; là, elles fusionnent et se transforment en unité. Je vous recommande de penser et de réfléchir à cette idée ; elle exerce une nette influence sur l'activité de groupe par rapport à la dissipation, par le groupe, du mirage du monde. L'activité du corps mental de quatrième rayon des membres facilitera cette tâche.
Les rayons un, quatre et cinq étant actifs dans votre équipement, vous pouvez donc voir comment votre travail s'élabore dans l'ensemble.
J'ai peu d'instructions personnelles à vous donner cette fois-ci. Du point de vue spirituel, vous allez être pleinement occupé, n'est-ce pas, mon frère, à produire un ajustement créateur des changements imminents dans votre vie, et à vous installer vous-même, comme un centre de force renouvelé, dans les milieux qui demandent l'attention de votre âme ?
Je voudrais cependant que vous réfléchissiez aux faits suivants :
1. L'énergie de l'âme est, chez vous, focalisée dans le corps astral.
2. La force de la personnalité est focalisée dans le corps mental.
Nous laisserons le travail de méditation, et aussi la revue sur la Joie, tels qu'ils sont actuellement. Que la Joie, vraiment, demeure en vous et vous permette d'aller en paix.

Février 1939


Mon Frère et Compagnon de Travail,
Je ne vais pas analyser la force de votre personnalité, ni, en particulier, votre force astrale ; en effet, je vous en ai donné, dans mes dernières instructions, une analyse suffisamment complète. Ce que je vous avais indiqué est tout ce dont vous avez actuellement besoin. Plus tard, je pourrai sans doute m'étendre sur ce sujet, mais à présent vous connaissez tout ce dont vous avez
besoin pour aller de l'avant d'une manière satisfaisante. Votre libération se trouve dans l'humilité et dans la force de l'amour, mon frère, et je sais que vous vous en rendez compte.
Cette année a été suprêmement difficile, n'est-ce pas, et la fin n'est pas encore là. Une des principales leçons que tous les disciples doivent parfaitement apprendre avant que l'initiation ne devienne parfaitement possible est la nécessité de demeurer ferme en présence de tout ce qui tend à produire des difficultés. Votre problème personnel se trouve augmenté et extrêmement
compliqué du fait des réactions de ceux qui se trouvent dans votre entourage immédiat et de vos pénibles efforts pour enlever de leurs épaules tout ce dont vous pouvez les soulager. La leçon devient donc une leçon sur l'activité de groupe et en cela elle est des plus utiles. N'en enlevez pas trop, mon frère.
C'est, en effet, le droit de leur âme d'apprendre la leçon que vous avez eu à apprendre ; un coeur trop pitoyable n'est pas toujours ce qui est le plus utile aux autres. Un coeur aimant est par contre toujours secourable. Au cours de votre dernière incarnation, vous avez beaucoup appris à ce sujet, et vous l'avez appris d'une manière satisfaisante. N'enlevez pas aux autres le droit de demeurer seuls en leur manifestant un amour qui les protège exagérément et que votre puissant
corps astral peut si facilement et si généreusement exprimer. Laissez-les faire front aux problèmes de leur âme [5@405] qui ont été portés à leur attention par l'intermédiaire d'une leçon matérielle ; et mettez-les ainsi en mesure d'entrer dans leur prochaine vie mieux équipés pour aimer, pour travailler et pour vivre d'une manière désintéressée.
La seule manière que vous ayez d'en sortir est d'être constamment focalisé dans l'âme, vous souvenant, en établissant cet alignement et ce contact, que l'âme possède ses principaux points de contact avec votre personnalité, par la voie de votre corps astral. Pour vous, c'est une bénédiction, même si cela constitue un problème. Vous saisirez peut-être ce que je cherche à vous faire comprendre si je vous dis que ce rapport a été établi par la volonté intelligente de votre âme de manière à donner plus de consistance à vos réactions astrales par l'énergie de premier rayon, et à leur conférer la force détachée et isolée qui est la caractéristique principale du premier rayon. L'intention de votre âme était de vous rendre fort, la même où vous aviez votre point le plus faible. N'oubliez pas que le premier rayon n'est que le premier sous-rayon du grand rayon cosmique d'Amour ; et le détachement, perçu avec force dans l'amour, est le facteur qui vous apportera, non seulement à vous-même mais à tout votre entourage immédiat, libération et compréhension. L'aspect de dévotion, si facilement exprimé par le corps astral, doit être transmué en un amour détaché mais généreux. Souvenez-vous que celui qui aime, du véritable amour, doit
parfois se tenir à l'écart et observer paisiblement tandis que les autres apprennent leurs leçons, chose pour vous difficile à faire, mon frère.
Tout ce que je vous demanderai de faire en fait de méditation est simplement d'exprimer votre consécration au service de l'âme, qui est, en dernière analyse, le service de l'humanité et de la Hiérarchie ; tel est l'ordre établi. Faites-le avant de participer à la méditation de groupe. Que la
personnalité s'identifie à l'âme, se détachant délibérément de tout autre contact par un acte de volonté et (en partant de là), que l'âme réponde en énonçant l'O.M. trois fois, alors qu'elle "prend possession" de la personnalité en vue du service.
Vous pensez avec clarté, mon frère, lorsque les émotions des autres ne vous bouleversent pas et ne vous entraînent pas à une union de votre corps astral avec le leur. Ne vous permettez donc pas d'être bouleversé ; ne vous considérez pas comme essuyant un échec lorsque d'autres ne parviennent pas à résoudre leurs problèmes comme ils le devraient. Les réactions des autres ne
sont pas votre responsabilité. Votre responsabilité est de leur donner force et détachement. N'assumez donc pas des responsabilités qui ne sont pas les vôtres. C'est une des leçons les plus ardues que doit apprendre un initié avant de pouvoir être admis comme travailleur opérant activement dans la Hiérarchie d'Amour.
La vie vous réserve de nouveaux changements. N'en soyez pas découragé, car ces changements indiquent une porte ouverte et un champ plus vaste de service aimant.

NOTE : Avec fermeté, ce disciple demeure toujours dans l'Ashram du Tibétain.

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