LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

SECTION I - SIXIEME PARTIE

SECTION I - SIXIEME PARTIE


Je n'ai pas l'intention de vous donner, en les répétant, des conseils relatifs au foulement du Sentier du Discipulat. Vous êtes des hommes et des femmes adultes et vous connaissez la Voie. L'application pratique des anciennes règles est votre responsabilité personnelle ; ce que vous faites est votre propre affaire. Vous avez atteint la maturité et devriez être prêts pour la prochaine étape ; celle-ci ne pourra être entreprise que lorsque vous aurez transformé la connaissance et la théorie en sagesse, en pratique et en expression.


C'est seulement dans un esprit de réel détachement que le disciple peut accomplir le meilleur travail. En raison de ce détachement, le disciple arrive à comprendre qu'il est, pour le reste de sa vie, simplement un travailleur, un des travailleurs de cette grande armée de travailleurs hiérarchiques, et qu'il n'est pas supposé avoir d'inclinations, d'objectifs ou de désirs personnels. Il n'y a rien d'autre pour lui qu'un travail constant et une constante association avec d'autres personnes. Il se peut qu'il soit, par nature, un être recherchant ardemment la solitude et l'isolement, mais cela n'a pas d'importance. C'est le prix qu'il doit payer pour cette opportunité de pouvoir répondre aux nécessités de l'heure. La plus forte poussée en avant organisée par la Hiérarchie a lieu actuellement ; son but est de combattre la tendance de la race à se cristalliser dans la séparativité, car la séparation est la ligne de moindre résistance des individus et des nations à l'époque actuelle. C'est la raison de la formation des groupes de travail de disciples qui donne une expression au travail de groupe, à la cohésion de groupe et refusant la séparativité.

Ils sont rares, relativement très rares, les disciples et les intuitifs du monde d'aujourd'hui capables de se maintenir ensemble dans cette double activité : l'une est de sentir et de toucher avec une exactitude progressive le développement du plan subjectif ; l'autre est de parler et d'enseigner de plus en plus clairement et de choisir avec une exactitude avisée les mots (écrits et parlés) qui conviennent pour exprimer la vérité. La présentation des réalités perçues amènera alors les gens qui pensent à modifier le cours actuel de leurspensées et à coopérer plus pleinement et plus librement à l'éclairement du monde. J'emploie ce mot "éclairement" dans son sens occulte. La pleine mesure de ce qui peut être accompli dépend, en ce qui concerne le disciple individuel, de son pouvoir intérieur de vivre chaque journée comme âme, libérée de la peur, libérée de la conscience de soi-même et libérée des réactions qui lancent le corps astral ou émotionnel en des activités organisées et basées sur d'anciennes habitudes. Pour le disciple et pour assurer le succès de son travail, le but est d'obtenir un corps astral en repos et consentant, sensible aux impressions venant de l'âme et du Maître, réfléchissant la vision avec des lignes aussi claires que possible. Il faudrait aussi se souvenir que lorsque le disciple est pleinement absorbé dans une vie de service sur les trois plans, il y a peu de chose qu'on puisse ou qu'on devrait lui dire. Une pensée peut cependant l'aider.


Qu'il cherche, dans sa vie ardente, à maintenir la synthèse de sa personnalité et l'intégration de toutes les parties de son équipement. Dans un corps ou un autre, sur un plan ou sur un autre, il arrive souvent que, dans la tension et l'activité, l'accent soit temporairement placé si fortement dans une direction que le disciple s'écarte pour un moment du point de vue de synthèse à la fois du Plan et du groupe. Physiquement, il travaille sous une pression considérable ; émotionnellement il se peut qu'il soit en train d'apprendre la difficile leçon du détachement et qu'il se trouve par conséquent en pleine période de révolte temporaire. Et pourtant, sur le plan mental, il est conscient d'une clarté mentale et d'une faculté de pensée qui le maintiennent constamment actif et constructif. Les trois termes suivants expriment donc fréquemment la situation du disciple en ce qui concerne sa nature inférieure : fatigue excessive, révolte émotionnelle et lucidité mentale. Comment doit-il traiter ce problème ? La fatigue physique ne doit pas forcément faire obstacle à son utilité. Chez beaucoup de gens, les conditions physiques entravent le travail parce que leur attention devient centrée sur la situation corporelle indésirable ; par contre, les disciples possèdent souvent la curieuse faculté de pouvoir continuer leur travail en dépit de tout ce qui peut leur arriver physiquement. Le cerveau physique peut si bien devenir le réflecteur de la vie mentale que le disciple n'est aucunement affecté par des conditions extérieures.
Il apprend à vivre avec ses faiblesses physiques et dans des conditions adverses, et son travail se maintient à son haut niveau habituel.

Le problème émotionnel est sans doute le plus ardu. Mais seul le disciple est en mesure de faire face à sa propre pitié de soi-même et de se libérer de l'orage émotionnel intérieur dans lequel il se trouve vivre. Il doit reconnaître que son intégration est faible, car il travaille sur ces deux sections
ou en ces deux phases :


Physique - émotionnelle

et

Mentale - âme


Le disciple est parfois l'un, parfois l'autre, et généralement entièrement l'un ou l'autre. Cette dualité doit être transformée en un rapport plus étroit ; c'est ce que le disciple doit chercher à atteindre lorsqu'il s'efforce d'établir et de maintenir la synthèse nécessaire et l'intégration de la personnalité avec l'âme. Quand donc les disciples comprendront-ils qu'une certaine attitude d'indifférence, une réaction signifiant en somme "cela m'est égal", constitue l'un des moyens les plus rapides pour libérer le Soi des exigences de la personnalité ? Il ne s'agit pas d'un esprit d'indifférence affectant l'attitude du
disciple à l'égard des autres. Il s'agit de l'attitude de la personnalité intégrée et pensante du disciple à l'égard du corps astral ou émotionnel. Elle le conduit à adopter une position suivant laquelle absolument rien pouvant produire une réaction de souffrance ou de détresse dans le corps émotionnel n'a la moindre importance. Ces réactions sont tout simplement reconnues, vécues, tolérées ; le disciple ne leur permet pas de causer la moindre limitation. Tous les disciples feraient bien de réfléchir à ce que je viens de dire. Le processus tout entier est fondé sur la conviction bien établie de la persistance de l'Etre immortel se trouvant dans les formes de l'âme et de la personnalité.


Cette réalisation intérieure s'accroît avec le pouvoir de méditer, qu'il s'agisse de la méditation individuelle ou du travail de groupe. La méditation est essentielle dans l'établissement d'une interaction spirituelle intérieure plus libre, là aussi que ce soit comme âme en relation avec la personnalité ou comme un groupe de disciple en relation avec leur Maître ou entre eux. Vous pourriez me demander : Pourquoi donc l'interaction de sensibilité entre les disciples dans le groupe d'un Maître est-elle considérée comme nécessaire ? La vie n'est-elle pas déjà assez compliquée sans y ajouter encore un excès de reconnaissance consciente des conditions, des personnalités et des contacts avec l'âme de ceux avec lesquels nous sommes associés et avec lesquels nous essayons de cheminer comme condisciples ?


Je voudrais vous rappeler ici que, comme disciples, vous vous préparez pour l'initiation et que l'état de conscience qui en découle implique trois choses :

1. Une reconnaissance consciente et une sensibilité croissante à l'expérience et à la vie dans toutes ses formes.

2. Le pouvoir de faire pour d'autres ce que je cherche à faire pour vous, actuellement sur une petite échelle et plus tard, dans d'autres vies, comme je le fais maintenant.

3. Le courage et la force de tout connaître, de tout comprendre et d'aimer avec une patiente sagesse et une sincérité inchangée.

Tout cela vous paraît certainement évident. Dans le travail de groupe auquel les disciples sont maintenant appelés à participer, une opportunité vous est offerte d'acquérir toutes les qualités requises comme candidats à l'initiation, et ceci pour une époque pas tellement éloignée, d'après la façon que nous avons d'apprécier le temps du côté intérieur.


Il a toujours été enseigné que le disciple ou l'initié devait s'adapter aux conditions dans lesquelles il se trouve, en tirer les leçons qu'elles comportent et agir de même en ce qui concerne le cadre et le milieu avec lesquels sa vie physique le met journellement en rapport. C'est là, sur le Sentier, un des lieux communs de base. Il fut pourtant un temps où c'était une conception nouvelle pour l'aspirant et le disciple à l'entraînement, de la même façon qu'est nouveau l'enseignement que je cherche à donner aux disciples de ce groupe ainsi que l'opportunité que je voudrais vous voir saisir. L'entraînement, poursuivi jusqu'à présent sur les plans intérieurs et souvent sans que le disciple accepté en soit conscient dans sa conscience de veille, doit maintenant être saisi, utilisé et maîtrisé dans cette conscience éveillée et dans le cerveau physique. Dans le  passé, le disciple cherchait à établir des relations harmonieuses avec son milieu, l'harmonie étant une des forces libératrices qui doit précéder la libération de l'énergie devant être utilisée après l'initiation. Il pratiquait la patience, la longanimité et l'assistance et il cherchait à rendre service ; cela s'élaborait grâce au processus de juste conduite extérieure fondée sur de justes orientations et attitudes intérieures.


Mais suivant le nouveau système, rendu nécessaire par les progrès accomplis par la race, ce processus de justes ajustements extérieurs doit avoir pour parallèle dans l'Age Nouveau de justes relations intérieures, consciemment établies et consciemment maintenues et reconnues pour ce qu'elles sont par le mental conscient et le cerveau du disciple. Cela implique la reconnaissance exacte de la relation intérieure de groupe du disciple, la pénétration spirituelle de la vie intérieure de ses frères-disciples et la fusion conséquente dans l'alignement coeur-mental-cerveau du disciple de tout ce qui est connu sur les plans extérieurs et les plans intérieurs. Jusqu'à présent, il n'en était pas ainsi. C'est l'une des raisons majeures de la formation de ces groupes en ce qui concerne les membres individuels du groupe. Cette condition sera amenée graduellement et sûrement par l'emploi quotidien des méditations de groupe que je peux vous assigner, par un intérêt renouvelé du travail télépathique et par un amour plus étroit et plus profond manifesté par vous tous.

Trois choses de grande importance relèvent de votre responsabilité individuelle :

1. La facilité de rapport.

Comme membre de mon groupe, il est essentiel que vous cultiviez deux aspects de cet "art de rapport" qui est éternellement fondé sur l'attraction affectueuse.
a. Le rapport ou contact avec l'âme, résultant d'un alignement cultivé et d'une méditation correcte.
b. Le rapport ou contact avec vos frères de groupe ; ce qui pose les fondations d'un travail constructif et unifié.

2. L'impersonnalité.

Y a-t-il quelque chose d'autre que je puisse dire à ce propos ? Vous devez vous efforcer de considérer avec une "divine indifférence" complète et soigneusement développée ce qui est dit ou suggéré par tout frère de votre groupe. Notez que j'emploie le terme "divine", car c'est là que se trouve le secret de l'attitude nécessaire. Il s'agit là d'une chose différente de l'indifférence consistant en un manque total d'intérêt, ou de l'indifférence qui est l'aboutissement psychologique d'une "façon d'échapper" à tout ce qui est déplaisant ; ce n'est pas non plus l'indifférence de la supériorité. C'est l'indifférence qui accepte tout ce qui est offert, qui utilise ce qui peut servir, qui apprend ce qui peut être appris, mais qui n'est pas entravée par les réactions de la personnalité. C'est l'attitude normale de l'âme ou du soi à l'égard du non-soi. C'est la négation de tout préjugé, de toute idée préconçue et étroite, de toute tradition, influence ou formation de la personnalité. C'est le processus de détachement "du monde, de la chair et du diable" dont parle le Nouveau Testament.


3. L'amour.

L'amour est la compréhension, l'attitude inclusive, exempte de critique, magnétique, qui, dans le travail de groupe, préserve l'intégrité du groupe, renforce le rythme de groupe et empêche les événements ou les attitudes secondaires de la personnalité de troubler le travail de groupe. Contact, impersonnalité et amour, constituent tous trois les objectifs individuels que je propose à chacun de vous tous.


Les conditions de groupe qui doivent être réalisées et préservées par le groupe, comme groupe, sont les suivantes :

1. Intégrité du groupe.

Elle résulte de l'intégration correcte et se réfère à l'équilibre délicat qui doit être maintenu parmi les membres du groupe. Elle est d'une nature telle que finalement  apparaissent une stabilité de groupe et une absence d' "oscillation" de groupe qui permettront un travail et une interaction de groupe ininterrompus. Cela se produira lorsque chaque membre du groupe s'occupera simplement de ses propres affaires et permettra à ses frères de groupe de s'occuper des leurs. Cela se produira si vous maintenez les affaires de votre personnalité, vos soucis et vos troubles privés à l'écart de la vie de groupe. Cela se produira si vous vous abstenez de discuter entre vous les affaires des autres membres et leurs attitudes. A ce stade de travail de groupe, c'est une chose d'une suprême importance ; si vous pouvez y parvenir, cela voudra dire que vous êtes capables de garder un mental exempt de toutes les petites choses qui concernent la vie de la personnalité. Cela veut dire que votre mental sera libre, par conséquent, d'effectuer le travail de groupe.

2. Fusion.

J'entends par là la capacité du groupe de travailler comme une unité. Elle dépend de la capacité de parvenir à des attitudes individuelles correctes et, lorsqu'elle opère, de la réalisation de la capacité de tout perdre de vue sauf le travail à effectuer, et d'éprouver un amour profond pour vos frères.


3. Compréhension.

En employant ce mot, je me réfère à votre compréhension du travail à  entreprendre. Je ne me réfère pas par là à votre attitude vis-à-vis de vous-même ou de vos frères de groupe. Le mot signifie que chaque groupe travaille avec sagesse et d'une manière compréhensive à la tâche qui lui est assignée, sachant qu'il contribue à un ensemble existant dans le mental du Maître.
Intégrité, fusion et compréhension, c'est dans cet ordre que le travail se fait et que se poursuit le développement. Tous les groupes travaillant dans le  monde extérieur en relation avec les Ashrams des Maîtres observeront dans leur travail certaines phases initiales et finales ; celles-ci seront les mêmes pour tous les groupes, quel que soit leur travail de groupe spécifique et individuel. Il s'établira ainsi une relation intergroupe et par conséquent un renforcement des groupes individuels. Le troisième stade du travail à accomplir sera spécial et particulier, différent pour chaque groupe et devant être poursuivi par le groupe avec un soin méticuleux. Je demande à tous les divers groupes qui travaillent sous ma direction de s'occuper des affaires de leur propre groupe individuel et de ne pas faire de conjectures quant à la nature du travail fait par les autres groupes.
Voici les grandes lignes des stades à accomplir :

PREMIER STADE .

Alignement. Contact avec l'âme. Equilibre spirituel.
L'équilibre est le ferme maintien du contact obtenu avec l'âme.
a. Ensuite, l'abandon conscient des réactions de la personnalité.
b. Ensuite, la reconnaissance de l'existence de l'amour en tant qu'expression de ce contact avec l'âme, exprimé par l'intermédiaire de la personnalité.
c. Finalement, la fusion par l'imagination des rayons égoïques et de la personnalité.
Ceci constitue le stade vertical.

DEUXIEME STADE.

Ce qui précède est suivi de l'intégration de groupe et de la fusion de groupe opérées consciemment :
a. En établissant un rapport conscient entre chaque membre du groupe, en le nommant et en lui manifestant de l'affection.
b. En visualisant tous les membres du groupe comme un cercle de points de lumière, y compris vous-même dans le cercle mais pas à son centre.
c. En imaginant que tous ces points de lumière fusionnent et se mêlent pour former un soleil rayonnant dont les rayons de lumière s'élancent dans les quatre directions de la terre.
Ceci constitue le stade horizontal.

TROISIEME STADE.

Suit une considération attentive du dessein et de la technique de groupe. Cette technique sera différente pour chaque groupe ; en la pratiquant de façon dynamique, persévérante et continue, la technique indiquée produira des résultats. Elle ne doit être modifiée par personne d'autre que moi-même.
Les stades I et II devraient produire des effets rapides et des résultats presque instantanés après trois mois de pratique vigilante. Je vous recommande de donner à ces stades une soigneuse et patiente attention de manière qu'ils se transforment finalement en habitudes, et qu'ainsi ils ne vous occasionnent plus d'ennuis ni de difficultés. Dans ce genre de travail, les stades initiaux présentent une importance primordiale.

QUATRIEME STADE.

Ayant terminé le travail de groupe indiqué au stade III, les membres du groupe s'efforceront de se relier aux autres groupes de la même manière qu'ils l'ont fait entre les membres de leur propre groupe.
Mais dans ce cas, les disciples ne s'occuperont pas des membres individuels de ces groupes, y compris leur propre groupe, mais seulement en tant que tel, de le relier avec les autres groupes. Ainsi les concepts d'illusion et de séparativité, et la réalisation de la fusion, prendront de correctes proportions dans votre mental.
a. Puis, comme groupe, énoncez trois fois cette Grande Invocation :
"Que les Forces de Lumière apportent illumination à l'humanité.
Que l'Esprit de Paix se répande de tous côtés.
Puissent les hommes de bonne volonté se rencontrer partout dans un esprit de coopération.
Que le Pouvoir soutienne les efforts des Grands Etres".
b. Faites ensuite résonner trois fois le Mot Sacré, l'OM.
c. Terminez par la prière de la personnalité à l'âme :
"Puissent les mots de ma bouche et la méditation de mon coeur être toujours agréables à ta vue, ô mon Ame, mon Seigneur et mon Rédempteur."