2. Le manque d'argent pour le travail de préparation

2. Le manque d'argent pour le travail de préparation


Nous en arrivons maintenant à la seconde des entraves majeures : le manque de soutien financier aux travailleurs et disciples du Christ, en tous pays, dans leur effort pour libérer de l'énergie spirituelle, et faire surgir l'ordre nouveau de l'actuel chaos mondial. C'est peut-être la difficulté majeure, et par moments elle semble insurmontable ; elle implique le problème de la vraie administration financière, et de l'aiguillage de sommes d'argent adéquates vers des canaux qui aideront véritablement le travail de préparation pour le retour du Christ. C'est pour cette raison que j'ai terminé la section précédente de cet article par les mots "justes relations humaines".
Le problème est donc particulièrement ardu, car les travailleurs spirituellement enclins doivent non seulement entraîner les gens à donner selon leurs moyens et les besoins, mais, dans beaucoup de cas, ils doivent tout d'abord leur fournir un motif d'attirance si magnétique, qu'ils seront forcés de donner ; il faut aussi qu'ils fournissent administration, fondation et organisation par lesquelles l'argent donné sera administré. Cela leur impose une tâche de difficulté impressionnante et responsable de la présente impasse. L'impasse, néanmoins, ne repose pas uniquement sur la nouveauté de lever des fonds pour la préparation du retour du Christ, mais aussi sur l'égoïsme habituel de la majorité de ceux qui possèdent les richesses du monde, et qui – même s'ils donnent – le font parce que cela nourrit leur prestige et indique la réussite financière. Il faut se souvenir ici que toute généralisation présuppose des exceptions.
En généralisant, et donc en simplifiant la question à l'excès, nous pouvons considérer que l'argent se répartit en quatre canaux principaux de dépenses :
1. Les myriades de foyers du monde, sous forme de gages, salaires ou richesse héritée. Tout ceci, à l'heure actuelle, est très mal équilibré, causant l'extrême richesse et l'extrême pauvreté.
2. Les grands systèmes capitalistes et monopoles dont les structures dominent dans la plupart des pays. Que ce capital soit possédé par un gouvernement, une municipalité, une poignée de gens riches ou par les grands syndicats ouvriers, importe peu. En réalité, on en dépense encore peu pour améliorer la vie humaine, ou pour inculquer des valeurs conduisant à de justes relations humaines.
3. Les Eglises et les groupes religieux dans le monde entier. Là (pour parler à nouveau en termes généraux, mais en reconnaissant aussi l'existence d'une petite minorité, de mentalité spirituelle) l'argent est dirigé vers les aspects matériels du travail, vers la multiplication et la conservation des structures ecclésiastiques, les salaires, les frais généraux, et seul un infime pourcentage sert à l'enseignement des hommes, à la démonstration vivante du fait du retour du Christ, ce qui depuis des siècles est une doctrine précise de l'Eglise. On s'est attendu à ce retour au cours des âges, et il aurait déjà pu avoir lieu si les Eglises et les organisations religieuses, en tous lieux, avaient fait leur devoir.
4. Le travail philanthropique, éducatif et médical. Tout cela a été très bon et très nécessaire et le monde doit véritablement beaucoup aux hommes dévoués au bien public qui ont rendu ces institutions possibles. C'est un pas dans la bonne direction, et une expression de la volonté-de-bien divine. Néanmoins, l'argent a souvent été mal utilisé et mal dirigé, et les valeurs développées ont été surtout institutionnelles et concrètes. Elles ont été limitées par les opinions séparatives des donateurs, ou par les préjugés religieux de ceux qui règlent l'utilisation des fonds. Dans les querelles d'idées, de théories et d'idéologies religieuses, la vraie assistance de l'humanité Une est négligée.
Le fait demeure que si les agents directeurs, entre les mains desquels passe l'argent, avaient quelque vision des réalités spirituelles, de l'unité de l'humanité et de l'unité du monde, et si leur objectif avait été la stimulation de justes relations humaines, la masse des hommes de partout répondrait à une vision très différente de ce qu'elle est actuellement ; nous n'aurions pas à faire face, aujourd'hui, à des dépenses se montant à des milliards, imposées par la nécessité de restaurer physiquement, non seulement les corps physiques de millions d'hommes, mais des villes entières, des systèmes de transport et des centres dont dépend la réorganisation de la vie humaine.
Egalement, on peut dire que si les valeurs spirituelles et les responsabilités spirituelles attachées à l'argent (en grande ou petite quantité) avaient été justement appréciées et enseignées dans les foyers et les écoles, nous n'aurions pas ces effroyables statistiques au sujet de l'argent dépensé, avant la guerre (et dépensé aujourd'hui en Occident) en bonbons, alcools, cigarettes, divertissements, vêtements inutiles et objets de luxe. Ces statistiques indiquent des centaines de millions de dollars chaque année. Une quote-part de cet argent, comportant un sacrifice minimum, permettrait aux disciples du Christ et au Nouveau groupe des serviteurs du monde de préparer la voie pour Sa venue, et d'éduquer le mental et le coeur des hommes, en tous pays, à de justes relations humaines.
L'argent – comme tout le reste, dans la vie humaine – a été entaché d'égoïsme, et accaparé à des fins individuelles ou nationales égoïstes. La guerre mondiale (1914-1945) en est la preuve et bien que l'on parle beaucoup de "sauver la démocratie dans le monde" et de "faire la guerre pour mettre fin à la guerre", le principal motif a été l'autoprotection et l'auto-conservation, l'espoir d'un gain, la satisfaction de haines anciennes, et la reconquête de territoires.
Les deux années écoulées depuis la guerre ont prouvé qu'il en était ainsi. Les Nations Unies sont absorbées de tous côtés par des demandes rapaces des nations qui quêtent position et pouvoirs, et cherchent la possession des ressources naturelles de la terre, le charbon, le pétrole, etc. et aussi par les activités secrètes des grandes Puissances et des capitalistes.
Pendant ce temps, l'humanité une – quel que soit le lieu de résidence, la couleur de la peau, ou les croyances religieuses – réclame la paix, la justice et le sentiment de sécurité. Tout cela lui serait donné rapidement, par l'emploi correct de l'argent et la compréhension de la part de nombreuses personnes, de leur responsabilité financière, responsabilité basée sur les valeurs spirituelles.
A l'exception de quelques grands philanthropes qui voient loin, et d'une simple poignée d'hommes d'Etat éclairés, d'hommes d'Eglise et d'éducateurs, ce sens de la responsabilité financière ne se trouve nulle part.
Le temps est maintenant venu où il faut réévaluer l'argent, et où son utilité doit être canalisée vers de nouvelles directions. La voix des populations doit l'emporter, mais il faut qu'elles soient éduquées aux vraies valeurs, qu'elles comprennent le sens d'une vraie culture et la nécessité de justes relations humaines. Il s'agit donc essentiellement d'une juste éducation, d'une instruction correcte des citoyens du monde – chose qui n'a pas encore été entreprise. Qui peut offrir cette instruction ? La Russie serait heureuse d'instruire le monde dans les idéaux du communisme ; elle amasserait tout l'argent du monde dans les coffres du prolétariat, créant ainsi le plus grand système capitaliste qu'on ait jamais vu. La Grande Bretagne serait heureuse d'enseigner au monde les concepts britanniques de justice, de loyauté et de commerce international ; elle le ferait plus habilement qu'aucune autre nation, vu sa vaste expérience. Les Etats-Unis aussi seraient heureux d'imposer au monde le style américain de démocratie, en utilisant leurs immenses ressources et leurs capitaux, en accumulant dans leurs banques les résultats financiers de leurs vastes affaires d'argent, qu'ils protégeraient par la menace de la bombe atomique, et en brandissant leur poing gantelé de fer, face au reste du monde.
La France va maintenir l'agitation en Europe en essayant de retrouver son prestige perdu, et en tirant tout ce qu'elle pourra de la victoire des autres nations alliées. Voilà, mon frère, comment vont les choses – chaque nation luttant pour elle-même, et jaugeant l'autre en termes de ressources et de finance. Pendant ce temps, l'humanité meurt de faim, n'est pas éduquée, est formée à des valeurs fausses, et à une mauvaise utilisation de l'argent ; tant que tout cela ne sera pas redressé, le retour du Christ est impossible.
En face de cette situation financière préoccupante, quelle est la solution du problème ? Il existe des hommes et des femmes en tous pays, dans tous les gouvernements, dans toutes les églises et religions, dans tous les établissements d'éducation, qui ont la solution. Que peuvent-ils espérer, pour eux-mêmes et pour le travail qui leur a été confié ? Comment les citoyens du monde, les hommes de bonne volonté et de vision spirituelle peuvent-ils aider ? Peuventils faire quoi que ce soit pour changer la pensée du monde en ce qui concerne l'argent, et le diriger vers des canaux où il sera correctement utilisé ? La solution se trouve en eux-mêmes.
Il y a deux groupes qui peuvent faire beaucoup : ceux qui utilisent déjà les ressources financières du monde, s'ils veulent bien saisir la vision nouvelle, et voir "l'écriture sur le mur" qui abat et détruit l'ordre ancien ; deuxièmement, la masse des gens bons et bienveillants dans toutes les classes ou sphères d'influences.
Le pouvoir de l'homme insignifiant et du citoyen sans importance n'est pas encore vraiment compris ; cependant de vastes possibilités s'offrent à eux s'ils ont la patience et le courage de faire le travail nécessaire.
Ces hommes de bonne volonté et d'inclination spirituelle, doivent rejeter la pensée de leur relative inutilité, de leur insignifiance et de leur futilité, et comprendre qu'actuellement (en la période critique et cruciale que nous traversons) ils peuvent travailler puissamment. Les forces du mal sont vaincues bien que pas encore "scellées" derrière la porte où l'humanité peut les reléguer ainsi qu'il est prédit dans le Nouveau Testament. Le monde est à nouveau en équilibre instable. Le mal cherche toutes les voies disponibles en vue d'une nouvelle approche mais – et je le dis avec assurance et insistance – les petites gens aux vues éclairées et altruistes existent en nombre suffisant pour faire sentir leur pouvoir, s'ils le désirent. Il y a des millions d'hommes et de femmes d'inclination spirituelle dans tous les pays qui, lorsqu'ils en viendront à aborder cette question d'argent en formation de masse, pourront la canaliser différemment de manière permanente. Il y a des écrivains et des penseurs, partout, qui peuvent apporter leur aide puissante, et qui le feront, si la question leur est présentée correctement. Il y a des étudiants de l'ésotérisme et des gens d'Eglise dévoués à qui on peut faire appel pour aider à préparer le retour du Christ en particulier si l'aide demandée est la dépense d'argent et de temps pour établir de justes relations humaines et accroître la diffusion de la bonne volonté.
Ce qui est nécessaire n'est pas une grande campagne pour lever des fonds, mais le travail désintéressé de milliers de gens, apparemment sans importance.
Je dirais – mes frères – que la qualité la plus nécessaire est le courage ; il faut du courage pour écarter le manque d'assurance, la timidité et le désagrément d'exposer un point de vue, surtout s'il se rapporte à l'argent. C'est là que la majorité échoue. Il est relativement facile aujourd'hui de lever des fonds pour la Croix Rouge, pour les hôpitaux et pour les établissements d'éducation. Il est extrêmement difficile de trouver de l'argent pour répandre la bonne volonté, ou d'assurer des sources financières et le juste emploi de l'argent pour des idées d'avant-garde, telles que le retour du Christ. Je dis donc que la première condition préalable est le courage.
La seconde nécessité, pour les travailleurs du Christ, est de faire les sacrifices et les arrangements qui leur permettront de donner jusqu'à la limite de leurs capacités ; il ne suffit pas d'être rompu à l'habile présentation de la question, mais chaque travailleur doit mettre en pratique ce qu'il prêche. Si, par exemple, des millions de gens aimant le Christ et s'efforçant de servir sa cause donnaient au moins une petite somme chaque année, cela représenterait des sommes adéquates pour son travail ; les nécessaires organismes de gestion et les administrateurs de mentalité spirituelle apparaîtraient automatiquement. La difficulté n'est pas d'organiser l'argent et le travail ; elle gît dans l'apparente inaptitude des gens à donner. Pour une raison ou pour une autre, ils donnent peu ou rien, même lorsqu'ils s'intéressent à une cause telle que le retour du Christ ; la peur, ou l'amour des achats, ou le désir de faire des cadeaux, ou le fait de ne pas comprendre que beaucoup de petites sommes font de très grandes sommes – tous ces facteurs militent contre la générosité, et la raison semble toujours valable. Donc la deuxième condition préalable est que chacun donne comme il le peut.
Troisièmement, les écoles métaphysiques et les groupes ésotériques ont beaucoup réfléchi à la question d'aiguiller l'argent vers des canaux qui leur conviennent. La question se pose souvent : Pourquoi, l'Ecole de pensée Unitaire, la Science chrétienne, et beaucoup de mouvements "Pensée nouvelle" réussissent-ils toujours à accumuler les fonds nécessaires, tandis que d'autres groupes, en particulier les groupes ésotériques, n'y parviennent pas ? Pourquoi les travailleurs vraiment spirituels semblent-ils incapables de matérialiser ce qui leur est nécessaire ? La réponse est simple. Ces groupes de travailleurs qui sont les plus proches de l'idéal spirituel, sont comme une maison divisée contre elle-même. Leur principal intérêt se situe sur les niveaux spirituels abstraits, et ils n'ont apparemment pas compris le fait que le plan physique, lorsque les motifs viennent des niveaux spirituels, est d'égale importance. Les grandes écoles métaphysiques sont centrées sur une démonstration matérielle, et elles abordent la question avec une insistance si grande et un but si unique, qu'elles obtiennent ce qu'elles demandent ; elles doivent apprendre que la demande et sa réponse doivent résulter d'un dessein spirituel, et que ce qui est demandé ne doit pas être utilisé pour le soi séparé ou pour une organisation ou une église séparative. Dans l'âge nouveau qui est imminent, les demandes de soutien financier doivent être faites pour instaurer de justes relations humaines et la bonne volonté, non pour le développement d'une organisation particulière.
Les organisations demanderesses doivent fonctionner avec un minimum de frais généraux et d'installation centrale, et leurs membres doivent recevoir un salaire minimum, mais raisonnable. Il n'existe pas beaucoup d'organisations de ce genre aujourd'hui, mais les quelques-unes qui fonctionnent peuvent donner un exemple qui sera rapidement suivi, à mesure que grandira le désir de voir le Christ revenir. Donc, la troisième condition préalable est le service de l'humanité une.
La quatrième condition préalable doit être de présenter avec soin la cause pour laquelle un soutien financier est nécessaire. Certains peuvent avoir le courage de parler, mais une présentation intelligente est d'égale importance. Le point majeur sur lequel il faut insister, dans le travail préparant le retour du Christ, est l'établissement de justes relations humaines. Cela a déjà été amorcé par les hommes de bonne volonté, dans le monde entier, sous différents noms, et je ne fais ici qu'indiquer un autre motif de présentation.
Nous en arrivons maintenant à la cinquième condition préalable : une foi certaine et vivante en l'humanité dans son ensemble. Il ne doit y avoir aucun pessimisme quant à l'avenir de l'humanité, ni aucune angoisse en voyant l'ordre ancien disparaître. Le bon, le vrai et le beau sont en route ; le genre humain en est responsable, et non quelque intervention divine extérieure. L'humanité est saine, et s'éveille rapidement. Nous traversons une période où tout est crié sur les toits – comme le Christ l'avait affirmé – et lorsque nous écoutons ou lisons le flot de saletés, de crimes, de plaisirs sensuels ou d'achats de luxe, nous sommes tentés de nous décourager ; il est sage de se souvenir qu'il est salutaire que tout cela monte à la surface pour que nous le connaissions tous.
C'est comme le nettoyage psychologique du subconscient auquel certains se soumettent, et cela présage l'inauguration de jours nouveaux et meilleurs.
Il y a du travail à faire, et les hommes de bonne volonté, d'instinct spirituel et de formation véritablement chrétienne doivent l'accomplir. Ils doivent instaurer l'ère où l'on emploiera l'argent pour la Hiérarchie spirituelle, et porter cette nécessité dans le domaine de l'invocation. L'invocation est le type de prière le plus élevé qui soit, ainsi qu'une nouvelle forme d'appel au divin qu'une connaissance de la méditation a rendue possible. A cette fin, je vais vous donner une brève forme de requête spirituelle que je vous demande à tous d'utiliser à la place de toute prière, méditation ou invocation en vue d'obtenir de l'argent, que vous avez pu utiliser jusqu'ici. C'est court et puissant, mais exige d'être utilisé par un groupe unifié ou une personnalité véritablement intégrée...
Je n'ai rien à ajouter en ce qui concerne un appel d'argent, de courage ou de compréhension. Si le courage du Christ face à son retour dans le monde physique extérieur, si la nécessité pour l'humanité, de justes relations humaines, si le travail de sacrifice que font les disciples du Christ ne suffisent pas à vous enflammer et à vous stimuler, vous et ceux que vous pouvez atteindre, il n'est rien que je puisse dire qui soit d'aucune utilité.