LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

LIVRE IV - 21. S'il est dit que la connaissance du mental (chitta) peut être le fait d'un mental se tenant à l'écart, ce postulat implique un nombre infini de "connaissants" ; l'enchaînement des réactions du souvenir irait ainsi vers une confusion sans fi

21. S'il est dit que la connaissance du mental (chitta) peut être le fait d'un mental se tenant à l'écart, ce postulat implique un nombre infini de "connaissants" ; l'enchaînement des réactions du souvenir irait ainsi vers une confusion sans fin.

 

Une des explications données au sujet des fonctions du mental consiste à postuler son aptitude à se détacher de lui-même et à se considérer comme une chose distincte. Il devient par là un enchevêtrement de parties détachées, distantes les unes des autres et conduisant (lorsque cette idée est portée jusqu'à sa conclusion logique) à une condition chaotique.

A L'origine de tout cela il y a, de la part des penseurs travaillant selon la ligne orthodoxe de la philosophie et de la pensée, le refus d'admettre qu'il soit possible pour eux d'être une entité détachée et distincte du mental et cherchant simplement à utiliser celui-ci en tant que moyen de connaissance. Le problème provient en grande partie du fait que ce penseur ne peut être connu avant que le mental soit développé ; il peut être pressenti et ressenti par le mystique et le dévot, mais la connaissance de ce qu'il est (dans le sens usuel du mot connaissance) n'est pas accessible avant que l'instrument de la connaissance, le mental, ait été développé. C'est ici que la connaissance orientale entre en jeu et clarifie le travail merveilleux accompli par les adhérents de la Science chrétienne et de la Science mentale. Ils ont mis l'accent sur le fait de l'individualité et l'universalité du mental, et notre dette envers eux est grande. La nature du mental, son objectif, sa maîtrise, ses problèmes et ses processus sont aujourd'hui des sujets courants de discussion, alors que ce n'était pas le cas il y a cent ans. Mais il demeure en tout cela une grande confusion, résultant de notre tendance moderne à déifier le mental et à le considérer comme le seul facteur important. La science orientale vient à la rescousse et nous dit que derrière le mental il y a le penseur, que derrière la perception on trouve celui qui perçoit et qu'à l'arrière plan de l'objet observé se tient l'observateur. Ce sujet percevant, ce penseur et cet observateur sont en fait l'égo immortel et impérissable, l'âme en contemplation.

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