LIVRE III - 12. Quand la maîtrise du mental et le facteur maîtrisant sont en condition d'équilibre réciproque, il s'ensuit un état de fixité sur un seul point.

12. Quand la maîtrise du mental et le facteur maîtrisant sont en condition d'équilibre réciproque, il s'ensuit un état de fixité sur un seul point.


Le terme sanscrit employé est difficile à expliquer clairement. Des termes tels que concentration fixée sur un seul point, intensité fixée, synthétisée, parachevée, donnent tous quelque idée de l'état mental considéré ici.

L'aspirant est maintenant délibérément inconscient de tous les états mentaux se rapportant aux trois mondes. Son attention converge sur un objet particulier et, en premier lieu, sur la réalité de la vie subjective, voilée par la forme de l'objet. Il est également inconscient de lui-même, le penseur ou connaissant ; seul, ce qui est contemplé fait l'objet d'une réalisation, dans le vrai sens du terme. Ceci est l'aspect négatif.

Il faut cependant se rappeler que c'est là un état mental très actif, car la conscience qui perçoit a de l'objet une connaissance globale des plus étendues.
La somme de ses qualités, aspects et vibrations se révèle à lui, comme aussi l'énergie centrale essentielle qui a suscité la manifestation de cet objet particulier. Ceci se révèle grâce à l'illuminante clarté du mental, projetée avec persistance sur cet objet. La conscience de celui-qui-perçoit prend connaissance également de son identité avec la réalité qui gît derrière la forme.
C'est là la véritable prise de conscience occulte, qui n'est pas tant une prise de conscience de l'objet que celle de l'unité ou de l'identité avec la vie qu'il voile.

Cela constitue, en soi, une condition de dualité, mais non dans le sens généralement admis. Quoi qu'il en soit, il y a un état de conscience encore plus élevé, qui consiste à prendre conscience de l'unité de la vie dans toutes les formes et non simplement de l'unité avec la vie qui se trouve en un objet particulier.