LIVRE II - 48. Quand cela est atteint, les couples de contraires ne font plus obstruction.

48. Quand cela est atteint, les couples de contraires ne font plus obstruction.

 

Les couples de contraires concernent le corps de désir, et c'est un fait significatif qu'il ne soit question, dans le précédent sutra, que du mental et du corps physique. Dans ce sutra-ci, la nature émotive, s'exprimant par le désir, ne subit plus l'influence de la sollicitation d'une force d'attraction, quelle qu'elle soit. Le corps astral s'apaise et ne s'affirme plus ; il reste insensible à tout leurre provenant du monde de l'illusion.

Il est un grand mystère se rapportant au corps astral de l'homme et à la lumière astrale, et la nature de ce mystère n'est encore connue que des initiés avancés. L'objectivité de la lumière astrale est provoquée par deux facteurs déterminants et le corps astral de l'homme réagit à deux types d'énergie. Ceux-ci semblent n'avoir eux-mêmes, en leur essence, aucun caractère de forme et ne dépendre, pour leur manifestation, que de "ce qui est en haut et ce qui est en bas". La nature de désir de l'homme, par exemple, semble réagir soit au leurre du grand monde de l'illusion, la maya des sens, soit à la voix de l'égo utilisant le corps mental. Des vibrations, en provenance du plan physique et du monde mental, atteignent le corps astral, et la réponse qui s'ensuivra à l'appel d'en haut ou d'en bas, sera conforme à la nature de l'homme et au point d'évolution qu'il aura atteint.

Le corps astral est, soit attentif à l'impression égoïque, soit ballotté par les millions de voix de la terre. Il n'a apparemment pas de voix propre, ni de caractère personnel. La Gita nous dépeint ce fait, en nous montrant Arjuna se tenant à mi-chemin entre les deux forces opposées du bien et du mal, et cherchant quelle est l'attitude juste à adopter à l'égard de l'une ou de l'autre. Le plan astral est le champ de bataille de l'âme, le lieu de la victoire ou le lieu de la défaite ; c'est le kurukshetra, sur lequel se fait le grand choix.

Ces deux sutras concernant la posture contiennent à l'état latent la même idée. L'accent y est mis sur le plan physique et le plan mental ; il y est indiqué que, lorsque ces plans sont correctement ajustés, lorsque l'aplomb sur le plan physique et la concentration sur le plan mental sont réalisés, les couples de contraires ne constituent plus de limitation. Le point d'équilibre est atteint et l'homme est libéré. Les plateaux de la balance de la vie humaine sont parfaitement de niveau et l'homme se tient debout, libre.