LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

LIVRE I - 20. D'autres yogis réalisent le samadhi et parviennent à différencier l'esprit pur par la croyance suivie de l'énergie, de la mémoire, de la méditation et de la perception juste.

20. D'autres yogis réalisent le samadhi et parviennent à différencier l'esprit pur par la croyance suivie de l'énergie, de la mémoire, de la méditation et de la perception juste.

 

Dans les groupes précédents de Yogis dont il a été question, la perception était limitée au monde phénoménal, bien qu'il faille comprendre par là uniquement les trois mondes de la perception mentale, de la perception astrale et des sens physiques. Les énergies productrices de concrétion, ainsi que le pouvoir moteur de la pensée dont résultent des effets sur le plan physique y sont connus et un contact est établi. Ici, cependant, le Yogi se transfère en des domaines plus spirituels et subtils et prend conscience de ce que le soi (en sa véritable nature) perçoit et connaît. Il entre dans le monde des causes. Le premier groupe peut être considéré comme englobant tous ceux qui foulent le sentier en qualité de disciples ; il couvre une période allant, de leur entrée sur le sentier de Probation, jusqu'après leur passage par la deuxième Initiation. Le second groupe comprend les disciples supérieurs qui – ayant maîtrisé et transmué la nature inférieure tout entière – établissent un contact avec leur monade, l'esprit ou "Père dans les Cieux", et discernent ce que perçoit cette monade.

La première forme de réalisation vient à ceux qui sont en voie de procéder à la synthèse des six centres inférieurs situés dans le centre de la tête, d'abord par la transmutation des quatre centres inférieurs en trois supérieurs, puis du cœur et du larynx dans la tête. Le dernier groupe – grâce à la connaissance de la loi – travaille avec tous les centres transmués et purifiés. Ils savent comment réaliser le véritable samadhi ou état d'abstraction occulte, par leur aptitude à rétracter les énergies jusque dans le lotus aux mille pétales de la tête et, de là, les abstraire à travers les deux autres corps plus subtils ; jusqu'à ce que le tout ait convergé et soit centré dans le véhicule causal, le karana sarira, le lotus égoïque. Patanjali nous dit que cela se produit au cours des cinq stades suivants. Les étudiants feront bien de garder en mémoire le fait que ces stades se rapportent aux activités de l'âme, à la réalisation égoïque et non aux réactions de l'homme inférieur et du cerveau physique.

1.
Croyance. L'âme, sur son propre plan, reproduit une condition analogue à la croyance de l'aspirant à l'égard de l'âme ou aspect christique ; mais, dans ce cas, l'objectif est la réalisation de ce que le Christ, ou âme, cherche à révéler : l'esprit du Père dans les Cieux. Le disciple arrive en premier lieu à une réalisation de l'ange de Sa Présence, l'ange solaire, l'égo ou âme. C'est l'accomplissement du groupe précédent. Puis le contact est pris avec la Présence elle-même et cette Présence est pur esprit, l'absolu, le Père de l'Etre. Le soi et le non-soi ont été connus par ce groupe d'initiés. Maintenant, la vision du soi et du non-soi s'estompe et disparaît ; l'esprit seul est connu. La croyance doit toujours être le premier stade ; la théorie vient d'abord, puis l'expérience, et en dernier lieu, la réalisation.

2.
Energie. Quand la théorie est saisie, quand le but est perçu, alors l'activité s'ensuit. C'est cette activité juste et cet emploi correct de la force qui rendront le but plus proche et, de la théorie, feront un fait.

3.
Mémoire, ou attention juste. C'est un facteur intéressant du processus, car il implique l'oubli juste, ou élimination, hors de la conscience de l'égo, de toutes les formes qui ont jusqu'ici voilé le Réel ; formes qui sont ou choisies ou créées par elles-mêmes. Cela mène à une condition de juste compréhension ou aptitude à enregistrer correctement ce que l'âme a perçu, et au pouvoir de transférer cette perception correcte au cerveau de l'homme physique. C'est la mémoire dont il est question ici. Elle ne se rapporte pas spécifiquement au souvenir des choses passées, mais englobe le point de réalisation et le transfert de cette réalisation au cerveau, où elle doit être enregistrée et, s'il y a lieu, rappelée à volonté.

4.
Méditation. Ce qui étant vu et enregistré dans le cerveau, provenait de l'âme, doit être médité et en conséquence tissé dans l'étoffe de la vie.
C'est par cette méditation que les perceptions de l'âme deviennent réelles pour l'homme sur le plan physique. Cette méditation est donc d'un ordre très élevé, puisqu'elle fait suite au stade contemplatif et constitue une méditation de l'âme ayant pour objectif l'illumination du véhicule sur le plan physique.

5.
Perception juste. L'expérience de l'âme et la connaissance de l'Esprit ou aspect Père, commence à faire partie du contenu du cerveau de l'Adepte ou Maître. Il connaît le plan tel qu'on le trouve aux niveaux les plus hauts et il est en contact avec l'Archétype. Il s'ensuit, si je puis employer cette image, que les Yogis de cette classe ont atteint le point où ils peuvent percevoir le plan tel qu'il existe dans l'esprit du "Grand Architecte de l'Univers". Ils sont maintenant en rapport avec Lui.
Dans l'autre classe de Yogis, le point atteint par eux leur permet d'étudier les épures du grand plan et de pouvoir ainsi collaborer intelligemment à la construction du Temple du Seigneur. La perception dont il est question ici est d'un ordre si haut qu'elle est à peine concevable pour qui ne fait pas partie des disciples avancés. Mais, dans une estimation des stades et des degrés, l'aspirant acquiert non seulement la compréhension de ce qu'est son problème et sa situation dans l'immédiat, mais encore l'appréciation de la beauté de l'agencement tout entier.

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