LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

4. L'emploi collectif de la Forme

4. L'emploi collectif de la Forme

 

Je me propose d'entreprendre ce sujet sous trois titres que, pour une plus grande clarté, nous appellerons :

1.
L'emploi collectif du son dans une forme de méditation.
2.
L'emploi collectif du rythme dans la méditation.
3.
Les occasions spéciales dans lesquelles ces formes sont employées.

... Dans ces séries de lettres, nous avons plutôt considéré à fond la méditation individuelle et examiné le sujet sous des angles nombreux et variés.
Dans notre façon de traiter la question, il en a été suffisamment communiqué pour éveiller l'intérêt de l'étudiant et l'inciter à un plus grand effort, à une étude plus serrée et à une investigation plus profonde.

Ce qui est compris et saisi comme un fait dans l'expérience par la conscience intérieure peut seul être utilisé sur le dur sentier du développement occulte. Les théories et les concepts mentaux ne sont d'aucune utilité. Ils ne font qu'accroître la responsabilité. C'est seulement lorsque ces théories sont mises à l'épreuve et sont par conséquent connues comme étant des faits dans la nature, et quand les concepts mentaux sont amenés et démontrés sur le plan physique dans une expérience pratique, que l'étudiant se trouve dans une situation lui permettant d'indiquer le chemin à d'autres chercheurs et de tendre une main secourable à ceux qui sont derrière lui.

Dire "j'écoute" peut se révéler utile et encourageant ; y ajouter les mots "je crois" peut faire naître une confiance accrue, mais faire résonner une note de trompette et dire "je connais" est la chose exigée dans cette heure la plus sombre du Kali Yuga. Les connaisseurs sont jusqu'ici peu nombreux.
Néanmoins, connaître est réellement possible et dépend seulement de l'effort persévérant, de la sincérité, et de la capacité de l'étudiant sur le sentier de se tenir ferme dans la souffrance. Ayant maintenant quelque faible idée des résultats qui doivent être obtenus et des méthodes devant être employées dans la méditation individuelle, ayant quelque peu développé la question de l'emploi des formes par les individus, nous pouvons alors considérer le sujet du point de vue collectif.

Une des choses les plus importantes à noter à propos de l'emploi collectif des formes c'est qu'il a une vogue universelle, qu'il est vraiment effectif, et qu'il peut être aussi très dangereux. L'adoration collective de la Déité et l'accomplissement des rites religieux à l'unisson représentent une telle partie de la vie publique de tous les peuples, que sa raison d'être et les résultats obtenus sont facilement négligés. Chaque religion, Chrétienne, Bouddhiste, Hindoue, Mahométane, jusqu'à l'adoration déformée des fétiches de la race la plus dégénérée, a mis l'accent sur la valeur et l'efficacité d'une tentative unie pour contacter la Divinité.

Des résultats sont inévitablement obtenus, du sentiment de calme et de la sensation paisible qui demeurent sur celui qui participe aux mystères Chrétiens, jusqu'à la frénésie des girations du derviche le plus déchaîné ou du Zoulou le plus ignorant. La différence réside dans la faculté de l'adorateur à assimiler la force, et dans sa capacité de la maintenir et de la transmettre.

Ces points sont déterminés par sa place sur l'échelle de l'évolution, et par le contrôle émotionnel et mental qu'il peut posséder.

Le premier postulat à se rappeler, en considérant l'emploi collectif de la forme dans la méditation, est que ces formes utilisant le son et le rythme doivent ouvrir un canal de communication entre ceux qui y prennent part et les Intelligences ou les Pouvoirs dont ils cherchent à s'approcher. Par le moyen de ce canal qui s'établit du physique à l'émotionnel, ou encore plus haut, vers l'un ou l'autre des niveaux mentaux, les Intelligences ou les Pouvoirs peuvent répandre une éclatante lumière ou un pouvoir d'une sorte ou d'une autre, en ceux qui Les approchent ainsi. Le "tunnel" forme un canal par lequel le contact peut être réalisé.

Tout le processus est purement scientifique et basé sur la vibration et sur une connaissance de la dynamique. Cela dépend de l'exactitude de savoir former un vide par la connaissance occulte. L'affirmation occulte que "la Nature a horreur du vide" est parfaitement vraie. Quand par une intonation correcte de certains sons, ce vide ou tunnel est formé entre le supérieur et l'inférieur, la force ou puissance d'une certaine manifestation de l'énergie du Fohat se déverse dans le tunnel sous l'opération inévitable de la loi, et via ce tunnel atteint son objectif.

C'est sur le mauvais usage de cette connaissance qu'est basé une grande partie de ce que nous appelons l'art noir ou la magie du mal. Par les moyens de l'invocation et des formes, les Frères des Ténèbres (ou ceux qui pactisent avec ce que vous appelez par ignorance les pouvoirs du mal) abordent dans les lieux élevés des forces associées avec les intelligences des ténèbres. Ils mettent ainsi en mouvement, sur le plan physique, des événements qui ont leur origine dans les sombres et mystérieuses cavernes du mal cosmique, tel qu'il se trouve dans notre système solaire. Il est aussi possible d'aborder les forces encore plus grandes de lumière et de bien, et de les appliquer du côté de l'évolution.

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